Appel aux chrétiens à entrer dans la résistance culturelle.
Préambule
Dans un monde en guerre contre Dieu, caractérisé par l’idolâtrie, la corruption et le mensonge, nous appelons les chrétiens à discerner les temps, à s’engager dans la résistance culturelle en témoignant courageusement de la vérité, et en étant prêts à souffrir pour leur obéissance à Christ.
(1) La guerre est déclarée.
En plaçant l’homme dans la création, Dieu veut se constituer une cour terrestre. La terre doit être remplie d’un peuple d’adorateurs, reflet de la cour céleste, où les anges entourent son trône en chantant ses louanges.
Le but de la création, c’est de réunir le ciel et la terre. Créé à l’image de Dieu, l’homme a une double vocation primordiale. En tant que roi, il doit manifester le règne de Dieu sur terre. En tant que prêtre, il doit manifester la bénédiction de Dieu sur terre.
Le monde est en guerre contre Dieu.
Mais hélas, le serpent a tiré sur le fil de l’incrédulité pour s’attaquer à la création. Le diable a renversé l’ordre du monde en remettant en cause l’autorité de la Parole de Dieu. La rébellion qui caractérisait les démons est maintenant le propre des hommes pécheurs par nature, soumis à Satan, esclaves de leurs désirs et destinés à la colère.
L’inimitié des hommes rebelles à Dieu est l’écho d’une rébellion dans le monde spirituel. Satan veut lui aussi se constituer une cour terrestre, faite d’adorateurs aveugles, inconscients de qui ils adorent.
Adam, représentant de l’humanité, a entraîné la descendance humaine dans la chute. En lui, les hommes naissent naturellement séparés de Dieu, hostiles à son règne, et destinés à sa colère. Mais Dieu, dans sa grâce, s’est toujours réservé un “reste”, un peuple saint qu’il s’est acquis au prix du sang de son Fils.
Depuis la chute, la descendance du serpent s’attaque à celle de la femme. Dès le début, les fils de Satan ont fait la guerre aux enfants de Dieu. Caïn a tué Abel. Les contemporains de Noé l’ont raillé quand il prêchait la justice divine. Pharaon a fait d’Israël son esclave.
De tout temps, ceux qui ont voulu vivre pieusement ont été persécutés par ceux qui refusent que Dieu règne par sa Parole. Le monde est le théâtre d’un affrontement entre deux royaumes: le royaume de la lumière et le royaume des ténèbres.
Les deux armes de Satan.
Dans cette guerre, Satan utilise deux armes: la séduction et la persécution. Les deux visent le même but, détourner les hommes de Dieu.
Par la séduction, Satan travestit le mensonge pour qu’il apparaisse plus beau que la vérité. Il enrobe le péché pour le rendre plus attirant que l’obéissance. La séduction, telle la femme adultère, attire les hommes dans ses filets par toutes sortes de promesses. Mais ce qu’elle promet, jamais elle ne délivre. Pire, elle donne l’inverse. Satan endort par la luxure et par le confort, promesses d’un monde dénué de frustrations et d’efforts. Il promet le ciel, mais installe l’enfer sur terre. Quand ce n’est pas par les mensonges du monde, c’est par les mensonges dans l’Église. Comme un gaz, la séduction endort et désensibilise jusqu’à ce que l’homme dérive et s’échoue sur le récif.
Par la persécution, le diable fait payer aux chrétiens leur allégeance au Dieu de la vérité. Comme un prince convoitant le trône, Satan attaque la famille du Roi. Par les menaces et les souffrances, il désire faire plier l’Église.
Il utilise le pouvoir politique, culturel et religieux pour faire taire ceux qui proclament la vérité et éteindre ceux qui brillent comme des flambeaux dans une société perverse et corrompue. Dans les pays démocratiques, il les discrédite, les bâillonne et les asphyxie dans le bain du sécularisme. Dans les dictatures, il les fait fuir, les terrorise ou les tue.
Alors que les enfants de Dieu errent dans ce monde comme des nomades, la descendance du serpent s’assemble dans une ville sur laquelle flotte l’étendard d’une autonomie idolâtre: Babylone.
(2) Le monde est caractérisé par l’idolâtrie, la corruption et le mensonge.
L’homme demeure à l’image de Dieu et au bénéfice de sa grâce, mais il est profondément idolâtre.
Malgré la chute, l’homme déchu bénéficie de la grâce commune par laquelle Dieu bride son péché et le rend capable de bonnes œuvres. L’homme demeure à l’image de Dieu, créé pour l’adorer.
Hélas, le péché, tel un venin insidieux, le corrompt et le pousse à l’idolâtrie, source de toutes ses iniquités.
Usurpant la gloire qui n’appartient qu’à Dieu, l’idolâtrie est un détournement d’adoration, un adultère spirituel. En adorant n’importe quoi et en cherchant l’adoration de son prochain, l’homme se place au centre de ce monde déchu et veut être comme Dieu. Mais son idolâtrie le consume en réclamant ses pensées et en épuisant ses ressources.
Satan, l’idolâtre par excellence, le prince de ce monde, se délecte de cette confusion. Ce « monde » est la somme des valeurs et des systèmes de pensée (stratégies) que produit l’humanité rebelle à Dieu. En incitant l’homme à la corruption et au mensonge, Satan le maintient dans un esclavage culturel qui le tient éloigné de Dieu.
Le monde est à l’image de Babylone.
Le monde est le royaume des ténèbres incarné par la ville qui prétend conduire au ciel: Babylone. La prostituée et la bête y règnent en ralliant les nations et cherchant à détruire le peuple de Dieu. Babylone ne produit que corruption, mensonge et laideur.
La corruption et le mensonge empoisonnent toutes les structures instituées par Dieu à la création: les autorités, le mariage et la famille, l’activité culturelle et éducative…
Le mariage est dénaturé. La sexualité est pervertie. L’éducation et la culture deviennent le théâtre du discrédit de la vérité biblique, qui est remplacée par des idéologies sataniques.
Ainsi, la corruption pousse l’homme à aimer ce que Dieu hait et à détester ce que Dieu aime.
Les élites sont idolâtres, corrompues et menteuses.
Pour accéder au pouvoir qu’ils chérissent plus que tout, les puissants de Babylone promettent paix et justice pour tous, mais ces promesses sont vides. Les puissants créent des lois auxquelles ils ne se soumettent pas. Ils tyrannisent et méprisent ceux qu’ils sont censés servir, mais protègent ceux qu’ils sont censés combattre. Ils demandent des sacrifices qu’ils ne consentent pas à faire eux-mêmes. Ce sont de beaux parleurs, mais ils n’agissent pas, sinon pour renforcer le pouvoir des leurs.
L’homme est idolâtre, corrompu et menteur.
Privé de son union vitale avec son créateur, l’homme est un poisson mort emporté par le courant du monde, un déserteur que l’Ennemi a enrôlé dans ses rangs.
Au lieu de se comporter en roi et prêtre, l’homme déchu agit en mercenaire et en faux prophète. Au lieu d’être un roi courageux qui lutte sur le front pour le bien du royaume, l’homme du monde est paresseux, passif et amorphe. Au lieu de se sacrifier pour le bien, il se bat pour son bien-être. Au lieu d’exprimer son service par sa générosité, il ne poursuit que son propre plaisir immédiat. Au lieu de tenir ferme face aux vagues du mensonge et de l’adversité, l’homme du monde n’est qu’un lâche. Il crie « Les femmes et les enfants d’abord! » alors qu’il est en train de détacher le radeau dans lequel il est seul à bord. Il crie « À l’attaque! » tandis qu’il s’enfuit en laissant ses frères derrière lui.
Au lieu de conformer la société à la Parole de Dieu, il la défigure à l’image grimée de la prostituée et à l’aspect effrayant de la bête.
L’homme sans Dieu ne veut pas devenir membre du corps de Christ. Il préfère s’unir charnellement à la prostituée. Esclave de la propagande du diable, il se livre aux excès de la chair et à la satisfaction de ses mauvais désirs. Babylone est une société pornographique, ivre de jouissance et de violence. Les drogues et les armes inondent les rues, le sexe envahit les écrans.
Refusant de suivre Christ, l’homme rôde à la suite du dragon pour mieux trahir, tromper, manipuler, agresser, violer et tuer.
L’homme est séduit par les doctrines de démons.
Les visions du monde séculières, fruit de l’aveuglement de l’homme, sont de faux évangiles, de véritables doctrines de démons. Elles le poussent à adorer les idoles (l’allégeance aux idoles) et à en devenir esclave. Elles sont la prison d’un imaginaire social impie qui calomnie/diffame la vérité biblique. Se déclarant progressistes, ces doctrines relèguent l’Évangile à un passé désuet et rétrograde.
Le matérialisme, le sécularisme, le relativisme et toutes les idéologies qui s’appuient sur la tradition des hommes et sur les principes élémentaires qui régissent le monde, sont des doctrines de démons.
Ces doctrines de démons nient la réalité transcendante de la création et du règne de Dieu et font de l’univers un lieu froid et vide de sens. Quand elles ne nient pas l’existence de Dieu, elles convainquent l’homme qu’il n’a pas besoin de son Seigneur pour vivre une vie morale, sensée et épanouissante. L’homme se prend alors pour Dieu en définissant lui-même le sens et les règles de sa vie. Perdu, il cherche dans le monde et en lui-même ce qui ne se trouve qu’en Christ.
Sous l’emprise des doctrines de démons, l’homme définit sa valeur et sa réussite selon ses possessions. Ces définitions perverties le conduisent inexorablement à tuer son prochain et à détruire la terre.
Cédant aux promesses illusoires du capitalisme et du productivisme, il est avide de posséder pour son bonheur égoïste. Pour étancher sa soif de consumérisme, l’homme du monde n’hésite pas à mentir, à corrompre et à exploiter.
Sous l’emprise des promesses illusoires, l’homme nie la réalité spirituelle de son corps. L’homme croit pouvoir déterminer librement son genre et sa sexualité. Ce faisant, il ressemble de plus en plus à son père, le diable.
En quête de plénitude et de sens, l’homme se réfugie derrière ses écrans. Il s’y construit une identité factice, y cultive son autopromotion, et s’autoproclame juge dans le tribunal des réseaux sociaux.
Il est la victime de la guerre psychologique menée par l’industrie du divertissement et l’économie de l’attention. Son cerveau lavé par la propagande des doctrines de démons, il se laisse hypnotiser et souiller par les mensonges de l’Ennemi dans son propre foyer, ses yeux constamment rivés sur les écrans.
Les doctrines de démons promeuvent une éthique diabolique où la recherche du bien est remplacée par la quête du bien-être, et la recherche de la vérité par la revendication à la liberté et à la tolérance. Ce que la Bible nomme vrai, beau et bon, les philosophies du monde le dénoncent comme mensonge, laid et mauvais.
L’homme est séduit par les faux prophètes.
Les hérauts de ces idéologies sont les faux prophètes de notre époque, véritables dictateurs culturels. Leur rhétorique calomnieuse renforce leur emprise sur les masses. Ils revendiquent le monopole de la bienveillance tout en se définissant comme une minorité tyrannisée par l’héritage du christianisme.
Ayant pris en otage la dialectique, ils déclarent phobiques tous ceux qui ne se soumettent pas à leurs dogmes mensongers. Ils condamnent impitoyablement et mettent au ban de la société toute forme de remise en question et toute critique, invoquant leur droit de ne pas être offensé.
Drapés dans leur posture victimaire, ils dictent leurs normes au nom de l’égalité afin de remodeler la société à leur image. Grâce à l’industrie du spectacle acquise à leur cause, ils encouragent toutes les dérives au nom de l’inclusivité bien-pensante et de la liberté. Manipulées par ce soft-totalitarisme, les masses serviles se soumettent sans combattre.
Les doctrines de démons font du mal à l’Église.
Ces doctrines de démons empoisonnent également les Églises pour les métamorphoser en synagogues du diable.
Enivré par le matérialisme, le chrétien est tenté de considérer son argent comme sien. Il oublie que Dieu le lui confie pour remplir ses vocations, bénir son prochain et servir à l’avancée du royaume de Dieu.
Le faux évangile de la prospérité n’est rien de plus qu’un matérialisme spiritualisé. Il travestit l’Évangile de la grâce en prétendant que nous pouvons jouir de toutes les bénédictions terrestres avant de partager la gloire de Christ sur terre.
Le chrétien est plus en danger qu’il ne le croit.
Le chrétien mal affermi croit en Christ sans vivre pour lui. Tiède, il dissimule sa foi, ne témoigne pas et n’est qu’un consommateur dans l’église qu’il fréquente uniquement lorsque ça l’arrange.
Tout le jour, il se soumet à la culture qui finit par le soumettre et il ne met pas en pratique la parole libératrice de Christ. Il fait de sa liberté un prétexte pour pécher et se convainc que la grâce est à bon marché. Il néglige ses proches et son Église aux dépens de sa carrière.
Inconscient des projets diaboliques du malin, il a oublié d’être rusé et de discerner les temps. Il demeure dans les griffes de Satan tant qu’il ne se repent pas pour rejoindre les rangs de la résistance.
Dans un monde caractérisé par l’idolâtrie, la corruption et le mensonge, les chrétiens fidèles semblent n’avoir que deux issues: succomber aux séductions de la prostituée ou attendre de se faire déchirer par la bête.
En réalité, un autre choix s’offre à eux. Ils ont reçu un appel qui provient du maquis: rejoindre la résistance culturelle.
(3) Les chrétiens doivent s’engager dans la résistance culturelle.
La guerre nous est déclarée, que nous le voulions ou non.
Nous sommes en guerre. Non contre la chair et le sang, mais contre Satan et le fruit de son influence démoniaque dans notre culture idolâtre. La culture c’est ce que l’homme produit, en discours ou en actes, qui témoigne et façonne sa manière de vivre. Satan mène une guerre culturelle par les discours et les pratiques du monde. Son but est de nous faire adhérer aux discours du monde et de nous conformer à ses pratiques impies.
Nous sommes sous le feu, au cœur de la bataille cosmique qui oppose Dieu et le dragon. Tout homme appartient nécessairement à l’un des deux royaumes belligérants. Les habitants de Babylone sont à la solde du dragon. Quant à nous, nous sommes citoyens du royaume des cieux, assiégé par Satan. Voilà pourquoi nous devons nous engager dans la résistance culturelle. Nous n’avons pas d’autre choix: le maquis est la voie de ceux qui suivent l’Agneau.
Le maquis eschatologique.
Prendre le maquis eschatologique, c’est s’engager à adopter une contre-culture en vivant de manière intentionnelle selon les principes du Royaume à venir, tout en s’opposant activement à la corruption, aux mensonges et à l’idolâtrie du monde. La résistance culturelle imprègne chaque aspect de notre existence et toutes nos vocations, démontrant ainsi la souveraineté de Christ sur nos vies. En attendant son retour, notre manière de vivre témoigne au monde de notre allégeance au Roi des rois.
Dans ce monde soumis au péché, ceux qui refusent son emprise rejoignent la résistance.
Dans cette guerre, nous ne sommes pas les assaillants, mais les assaillis. En terrain ennemi, dominé par le prince de la puissance de l’air, nous n’avons d’autre choix que de résister à l’idolâtrie, à la corruption et au mensonge.
Ce que n’est pas la résistance culturelle.
Cette résistance n’est pas offensive. Nous suivons l’Agneau immolé sur le chemin du calvaire. Cet Agneau s’est laissé traîner à la boucherie afin de devenir justice pour beaucoup. Les guerriers rendent le mal par le mal ; les résistants bénissent leurs ennemis. Les guerriers se font justice ; les résistants laissent la vengeance à Dieu. Les mercenaires pillent et volent pour leur propre intérêt ; les résistants servent leur prochain et se sacrifient pour leurs ennemis.
Prendre le maquis, ce n’est pas s’enterrer dans un bunker, ni s’enfermer dans un ghetto. Comme des rois au service de l’Éternel, tout ce que nous faisons témoigne au monde du règne de Christ. Tout ce que nous disons et tout ce que nous faisons s’inscrit dans le mandat que Dieu nous a confié: modeler le monde selon ses normes. Comme des prêtres de l’Éternel, nous manifestons la bénédiction de Dieu à notre prochain. Notre culte est un avant-goût de la félicité céleste qui nous attend. En faisant du bien à ceux qui méritent la colère de Dieu, nous nous faisons les ambassadeurs de sa grâce.
Cette résistance n’a rien de privé, comme le mensonge du sécularisme voudrait nous le faire croire. Nous avons été créés par Dieu et pour Dieu. La résistance est donc un acte d’adoration. Sur ce champ de bataille enténébré, résister signifie vivre pour Christ sur tous les fronts. Dans toutes nos vocations, en famille, en Église ou dans la société, nous vivons pour la gloire de Dieu et pour servir notre prochain. Ainsi, l’adoration ne se résume pas à un simple ingrédient supplémentaire dans nos vies ; elle constitue l’essence même de toutes nos activités.
Cette résistance culturelle n’est pas réactionnaire. Elle ne découle pas d’une nostalgie fantasmée, qui viserait à rétablir un prétendu âge d’or. Elle ne cherche pas à sauver le monde, mais témoigne du sauveur du monde. Elle ne cherche pas à établir le royaume de Christ sur terre avant son retour.
La résistance culturelle est eschatologique. Elle cherche à vivre aujourd’hui conformément à l’espérance du retour de Christ.
Cette résistance n’est pas une sédition pour le bien des chrétiens et aux dépens des autres. La résistance culturelle est pour le bien de tous les hommes et se fait au nom d’une personne: le Christ.
Dans la lutte contre les puissances et les principautés, nous ne devons jamais nous compromettre, ne jamais céder et ne jamais renoncer à l’amour. Le péché ne fera jamais partie de notre arsenal pour résister. Nous devons résister en luttant contre la passivité spirituelle au sein d’une culture en guerre contre Dieu.
Ce qu’est la résistance culturelle.
Prendre le maquis, c’est vivre intentionnellement à la suite de Christ, le laissant lui seul nous apprendre à résister selon son modèle. Résister, c’est vivre selon les normes du Royaume de Dieu en rejetant les normes du monde actuel.
La famille et l’Église ne sont pas des sphères hermétiques et invisibles. Elles sont l’avant-poste du royaume. Elles sont des microcosmes, des modèles réduits du monde que Dieu a créé.
Dans ces microcosmes, nous apprenons ensemble à cultiver une manière de vivre conforme au royaume de Dieu. Dans les ambassades que sont la famille et l’Église, Dieu nous appelle à agir en prêtres et en rois, manifestant la vérité, l’ordre, la paix, l’harmonie, la justice et l’amour de son royaume. Ainsi, chaque foyer chrétien est une fenêtre ouverte sur le royaume à venir. Chaque invitation, chaque acte d’hospitalité est un acte de résistance dans une société gangrenée par l’individualisme.
La résistance culturelle, c’est s’engager à prendre nos responsabilités en assumant notre double vocation de rois et prêtres, là où Dieu nous a placés. C’est avoir le courage de dénoncer le mal et de faire le bien, à l’image de notre Seigneur Jésus.
La résistance culturelle n’a pas de bornes. Elle est l’engagement de toute notre vie. Elle est un témoignage de chaque instant.
(4) Les chrétiens doivent témoigner courageusement de la vérité et dénoncer le mensonge.
Le monde est en crise.
La création tout entière souffre les douleurs de l’enfantement. Crise climatique, crise environnementale, crises politiques, crises migratoires, crise énergétique, crise sanitaire, crises sociales, crise médiatique… À l’ère de la mondialisation, le XXIᵉ siècle est celui de tous les dangers. La société est au bord de l’insurrection et le monde au bord de l’effondrement. Sur ce champ de bataille, l’homme est assiégé de tous côtés par les assauts de l’angoisse. Ces signes des temps nous annoncent que le jour de l’Éternel est proche.
Satan se nourrit de la crise.
Les mensonges du diable font croire à l’homme qu’il n’y a que deux façons d’apaiser ses maux: fuir en avant et se vautrer dans les idoles du consumérisme et du confort, ou faire taire la souffrance par la drogue (légale ou non) ou pire, par le suicide. Les pseudo-scientifiques et pseudo-thérapeutes pullulent et font leur beurre sur le dos de ceux qui sont suffisamment faibles et désorientés pour leur faire confiance. Ces charlatans promettent de guérir l’âme de ceux que le monde accable. Ce sont les faux-docteurs du monde séculier.
La tromperie du Menteur étouffe la réalité. L’homme essaie de guérir un mal spirituel par un remède charnel. Il combat le mal par le mal en espérant que tout ira bien. Il voit comme une solution de déchirer ce que Dieu a uni dans le mariage, pour sa propre survie. Le nombre de divorces explose. Les familles se déchirent. Des générations d’enfants sont sacrifiées par leurs propres parents.
Christ est Seigneur.
Dans tout ce bruit, les hommes de Dieu, les maquisards, sont revêtus de l’armure de l’Éternel. À travers l’épais brouillard, ils brandissent leur épée à double tranchant. D’un côté, ils brisent les liens qui retiennent la vérité captive. De l’autre, ils pourfendent le mensonge. Ils savent pertinemment que ceux qui veulent vivre pieusement seront persécutés.
« Christ est Seigneur » est le cri de ralliement de ceux qui ont rejoint le maquis. Cette vérité les habite et les pousse à proclamer le message de vie éternelle dans un monde de mort. La seigneurie de Christ pousse les maquisards à s’attacher fermement à la vérité de l’Évangile. Le cœur des enfants de Dieu n’est pas partagé, car ils savent que leur Seigneur ne tolère aucun rival, et qu’il ne partage pas sa gloire. Leur manière de vivre est leur apologétique.
Les maquisards sont des témoins de Christ dans le monde.
Jésus-Christ appelle les siens à témoigner courageusement de la vérité dans un monde de mensonge. Pendant la tribulation, celui qui est le témoin fidèle veut s’assurer de la fidélité de ses témoins. Comme le grand-prêtre qui alimente les lampes, Jésus s’assure que son Église continue de briller dans le monde. Jésus, le Saint et Véritable, nous appelle à persévérer dans la vérité jusqu’à la mort, et à dévoiler les menteurs et leur séduction. C’est à ce prix seulement que son peuple marche dans l’intégrité.
À l’instar des deux témoins, échos de Moïse et d’Élie, les maquisards témoignent de la vérité face à la bête qui cherche à les dévorer. Mais l’accusateur des frères sera vaincu par ceux qui n’aiment pas leur vie au point de craindre la mort. Le dragon fait la guerre à ceux qui gardent le témoignage de Jésus, et souille leur robe de sang. Mais leur robe reste blanche, signe de leur victoire, parce qu’elle a été lavée dans le sang de l’Agneau.
Les maquisards sont courageux.
Les maquisards embrassent leur rôle prophétique avec courage. Leur discernement leur permet de séparer le vrai du faux. Ils distinguent l’information et la propagande. Ils n’ont pas honte de Christ. Au contraire, avec hardiesse, ils annoncent la bonne nouvelle de son salut à toutes les nations. Ils persévèrent dans leur mission malgré la tribulation, car la puissance de l’Esprit qui agit en eux les fortifie. Leur courage est alimenté par la présence de Jésus à leurs côtés et par sa souveraineté sur toute chose.
Concrètement, les maquisards témoignent de la vérité et vivent dans le monde en se conformant à la Parole de Dieu. Soumis à son règne, ils refusent le mensonge de ceux qui veulent façonner le monde selon leurs mauvais désirs. Ils œuvrent à façonner le monde selon les normes du Seigneur pour le bien de leur prochain. Ils défendent le mariage, et les rôles complémentaires donnés par Dieu à la création.
Les maquisards embrassent l’exil.
Leur famille est un royaume, un sanctuaire reposant dans un monde sans répit, une ambassade de paix dans un monde en guerre. Ils élèvent leurs enfants selon la vision du monde chrétienne, et les équipent à suivre Christ dans un monde en crise. Ils refusent de se laisser happer par un mode de vie mondaine, où la recherche du plaisir prime sur la recherche de la sainteté. Ils refusent que l’impureté ait une place dans leur foyer.
Tout simplement, ils vivent en disciple de Jésus en se souvenant qu’ils sont étrangers et voyageurs sur la terre. Ils embrassent l’exil et la souffrance, mais pas sans résister.
(5) Les chrétiens doivent être prêts à souffrir pour le nom de Christ.
La souffrance est inévitable.
Inévitablement, l’homme sans Dieu souffre. Il est à la fois maître et esclave de sa condition, à la fois responsable et victime de son malheur. Pour son mal-être, il se livre à ses idoles, voulant ignorer qu’elles causent sa perte. Il choisit la servitude volontairement, pour échapper aux questions qui le hantent en s’adonnant à ses passions. Plus d’argent, plus de reconnaissance et plus de confort valent bien des sacrifices. Ainsi, il renforce le pouvoir qu’exercent sur lui ses idoles.
L’homme déchu est prêt à souffrir pour que sa volonté soit faite sur la terre. Les maquisards, quant à eux, souffrent en priant: « Que ton règne vienne! »
Dans un monde en guerre contre Dieu, le chrétien qui ne souffre jamais pour sa foi embrasse nécessairement la compromission et le mensonge. Dans la société du confort illusoire, le chrétien est tenté de ne plus porter sa croix, car elle lui cause trop de souffrance. Déposer les armes ne lui semble pas si grave.
Les maquisards rejettent le déni, la victimisation et la collaboration.
S’il ne prend pas le maquis, il se compromettra sur les chemins du déni, de la victimisation et de la collaboration.
Le déni est une illusion. Il le rend sourd et aveugle. Il attire ses yeux sur la lumière de ses écrans pour y écouter ceux qui lui disent « paix et sécurité ». Ainsi aveuglé, il ne peut voir le ciel s’obscurcir. Si le chrétien écoute la parole du Berger sans la mettre en pratique, il sera balayé quand la tempête surgira.
La victimisation est une reddition qui conduit à la désobéissance. Voyant les mauvais jours, le chrétien se laisse tenter par le communautarisme et par la vie hors du monde. Ainsi, il abandonne la mission donnée par Christ et l’amour de son prochain. Refusant d’être la lumière du monde et le sel de la terre, il s’éteint et perd sa saveur. Inutile et insipide, il ne croit plus en la puissance de l’Évangile.
La compromission est une collaboration. Ce chemin large conduit à la corruption et à l’amour du monde. C’est la voie sans issue qui ne conduit qu’à la perdition. Le chrétien qui l’emprunte adhère à un évangile frelaté qui ne lui coûte rien et qui tolère tout. Il se censure par peur du rejet. Celui qui suit lâchement cette voie vivra sans craindre le monde, mais se réserve de nombreux jours de malheurs lorsque son Père le disciplinera.
Les maquisards refusent le déni, la fuite ou la collaboration. Ils veillent et résistent pour ne pas être surpris par la fournaise. En effet, au milieu de la vallée sombre du royaume des ténèbres, les maquisards sont appelés à marcher sur le chemin étroit du maquis. Ils fixent leurs yeux sur le Berger et écoutent sa parole qui éclaire leur sentier. C’est un chemin périlleux duquel ils ne doivent s’écarter ni à gauche, où la prostituée veut les attirer dans ses filets, ni à droite, où le lion veut les déchirer.
Les maquisards assument de souffrir par obéissance à Christ.
Durant leur marche, les maquisards dégagent la bonne odeur de Christ, qui est insupportable pour les moqueurs assis sur leur banc. Ils sont donc calomniés et raillés.
Dans un monde en guerre contre Dieu, les maquisards assument de souffrir pour Christ, car ils résistent au péché, aux tentations et aux attaques du monde.
Les maquisards souffrent en faisant le bien, même s’ils sont accusés de faire le mal. Ils souffrent parce qu’ils choisissent d’aimer ceux qui les maudissent. Ils souffrent, mais ils sont résolus à vivre selon la vérité qui est en Christ, en tout temps et en tout lieu, quoi qu’il en coûte.
Leur foi est une allégeance à celui qui est mort pour eux. Puisqu’ils sont disciples de Jésus, le monde les rejette. Ils savent qu’ils ne sont pas plus grands que leur maître et qu’ils sont liés à lui.
Quand ils sont moqués, ostracisés ou persécutés pour leur fidélité, ils sont heureux. C’est un gage de leur appartenance à Dieu. Ils acceptent les peines parce qu’ils sont fiers de leur Seigneur.
Résistez avec courage!
Ensemble, embrassons l’exil et assumons de souffrir pour Christ! Préparons-nous à l’orage. Cultivons notre dépendance à lui afin de recevoir de lui les forces pour bénir le monde en son nom.
Comprendre que nous devons prendre le maquis est essentiel, mais inutile si nous ne commençons pas à résister. Persévérons donc dans la prière, l’adoration, la vie communautaire et édifions-nous par l’enseignement de la Parole de Dieu.
Nous n’avons pas à craindre la souffrance, car par elle, le Père nous émonde, il coupe nos branches mortes et stériles afin que nous portions du fruit et que notre foi soit pure.
Cultivons la charité, la foi et l’espérance. Exerçons-nous mutuellement à développer les vertus dignes de l’Évangile. Ayons pour valeurs le courage, l’amour, l’humilité et l’intégrité.
Épaulons nos frères et sœurs qui perdent leur travail à cause de leur intégrité. Soutenons-les spirituellement, financièrement et matériellement. Entourons nos frères et sœurs qui sont rejetés par leurs proches à cause de leur témoignage. Soutenons ceux que Dieu appelle comme bergers et évangélistes et qui se retrouvent en première ligne.
Résistons en pratiquant le bien envers tous, et en particulier envers nos frères et sœurs dans la foi. Coûte que coûte.
(6) La victoire est assurée!
Dieu gouverne l’histoire.
Nous marchons confiants vers le dénouement de l’Histoire. La bataille fait rage, mais la victoire est assurée. Les promesses de l’Alpha et l’Oméga nous donnent force et courage. Le Seigneur bâtit son Église, et les portes du séjour des morts ne l’emporteront pas sur elle. Nous avançons donc avec l’espérance que nous vivrons la paix et la gloire avec tous les saints. Ceux qui se gardent du mensonge se retrouveront au pied du trône de l’Agneau et s’assiéront à sa table.
Tout mal sera condamné.
Ce jour-là, la grande prostituée qui corrompt la terre sera mise à nu, comme on expose un ennemi vaincu. Le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, vengera les siens, et demandera des comptes pour leur sang. De sa bouche sortira une épée aiguë qui frappera les nations idolâtres. Satan sera jeté dans l’étang de feu et Babylone sera réduite en cendres.
La fin de la résistance.
Ce jour-là, ce sera la fin du maquis. La fin de la résistance. La fin de la guerre. La fin des combats. La fin des souffrances et des larmes. La fin des angoisses et de la peur. Le mal n’existera plus, le péché aura disparu. Ce jour-là, nous trouverons le vrai repos. Notre exil sera fini et nous goûterons au bonheur dont, aujourd’hui, nous ne connaissons qu’un avant-goût.
Nous verrons enfin ce que nous poursuivons par la foi. Nous atteindrons la cité céleste, nous serons enfin à la maison. Nous rejoindrons ceux qui ont été moqués, fouettés, enchainés, privés de tout, maltraités, persécutés ; eux dont le monde n’était pas digne. Nous serons enfin ce temple parfait dans lequel Dieu habitera et depuis lequel il régnera sans partage sur toute la terre. Nous serons enfin ce royaume de prêtres qui manifeste le règne et la bénédiction de Dieu sur toute la création.
Vivons Memento Mori.
Cette espérance nous donne le courage de suivre l’Agneau. Chaque jour, nous portons notre croix et renonçons à nous-mêmes, fixant nos yeux sur le rémunérateur de notre foi. Nous nous disons heureux d’être jugés dignes d’être maltraités pour le nom de Christ. Nous tenons ferme, inébranlables, par la grâce de Dieu. Nous savons qu’il mènera à terme l’œuvre qu’il a commencée en nous. Rien ne peut nous arracher de sa main. Rien ni personne ne peut nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ.
C’est pourquoi, sachant que la mort est un gain, nous ne craignons pas le combat de la foi.
Nous faisons du bien à ceux qui nous font du mal. Nous nous attachons à la vérité au milieu du mensonge. Nous cultivons l’intégrité au milieu de la corruption. Nous témoignons de l’Évangile, en paroles et en actes. Nous vivons selon les normes du royaume. Nous fixons les regards sur notre Seigneur, façonnés par l’Esprit toujours plus à son image.
Nous sommes animés par l’assurance qu’au milieu de cette guerre, nous sommes plus que vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés.
En attendant son retour, nous veillons. Notre résistance: vivre en prenant la fin comme point de départ.
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