Nous assistons dans notre société à une crise de l’engagement que la cellule familiale subit de plein fouet. En France, un mariage sur deux se solde par un divorce et un nombre croissant de couples vivent ensemble sans se marier. L’engagement fait peur, l’homme veut de plus en plus l’éviter car il veut conserver sa liberté.

Je dois avouer que l’engagement me faisait peur aussi. Le fait d’avoir manqué de repères en la matière doit y jouer. En effet, mon père biologique a violé son engagement de fidélité dans le mariage en entretenant une relation adultère avec ma mère, il ne m’a pas reconnu et s’est très peu occupé de moi. En commençant à fréquenter une assemblée chrétienne il y a quelques années, j’ai moi-même été victime d’une promesse de mariage non tenue par un « frère » qui a finalement décidé d’épouser une autre sous mes yeux.

Malheureusement, mon cas est loin d’être le plus dramatique. Au travers des témoignages qu’on entend ici et là, on peut constater les dégâts causés par l’ennemi de nos âmes au sein des relations et qui contribuent à ce déclin de l’engagement.

En méditant les passages bibliques qui expliquent l’importance d’être fidèle à ses paroles et d’honorer ses engagements, la crainte s’emparait de moi et quand j’ai eu à cœur d’écrire cet article, je pensais devoir communiquer cette crainte qui invite à la prudence. Cette dernière est essentielle quand on considère l’environnement hostile dans lequel nous vivons. Cependant, le Seigneur m’a rappelé une chose très importante : « La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour » (1 Jean 4:18).

Il n’est pas question ici de ne pas craindre Dieu ou de faire preuve de légèreté dans ses engagements mais plutôt de réaliser pleinement l’amour de Dieu qui libère de toute crainte. Même si les hommes nous ont déçus, abandonnés, trahis, méprisés, il y a une bonne nouvelle : Jésus-Christ nous a aimés et s’est engagé le premier. Aussi, la connaissance de cet amour éternel qui a motivé l’engament de Christ nous libère de la crainte de nous engager et nous invite même à nous engager volontairement et avec joie dans ses voies parfaites.

Après avoir étudié la définition de l’engagement, nous verrons au travers de la vie de Jonas que le Seigneur use de patience afin de nous donner la possibilité de régler les dettes liées à nos engagements, et ce pour notre salut. Nous découvrirons ensuite l’exemple parfait d’engagement que nous a laissé Jésus-Christ, Lui qui appelle chaque personne à s’engager à son tour. Puis, nous expliquerons l’engagement particulier de l’Eglise envers Christ. Enfin, nous comprendrons que l’engagement dans la volonté de Dieu doit être une réponse à la manifestation de son amour.

 

 

DÉFINITION DE L’ENGAGEMENT

Selon le dictionnaire Larousse, un engagement est un acte par lequel on s’engage à accomplir quelque chose. C’est une promesse, une convention ou un contrat par lesquels on se lie.bon pour accord

Nous voyons ainsi qu’un engagement n’est pas forcément un contrat écrit et qu’une simple parole peut nous lier. Par conséquent, l’homme se séduit lui-même quand il croit pouvoir conserver sa liberté sous prétexte qu’il n’a pas signé de document officiel. En effet, ses paroles ont un pouvoir pouvant se retourner contre lui tôt ou tard : « Je vous le dis : au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée. Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné » (Matthieu 12:36-37).

L’adjectif « vaine » vient du grec « argos » et signifie « sans travail, paresseux, fuir le travail ». Ainsi, le Seigneur parlait des personnes qui prononcent des paroles et qui ne s’empressent pas d’accomplir les engagements qui y sont liés. Au travers de cette déclaration, Jésus Christ rappelait que si les hommes s’engagent un jour et oublient leurs paroles le lendemain, Lui n’oublie pas nos paroles et en demandera compte au jour du jugement.

Au travers des Écritures, le Seigneur nous rappelle à maintes reprises que nous devons veiller sur nos engagements, nos vœux et nos paroles comme le montrent les versets qui suivent.

« C’est un piège pour l’homme que de prendre à la légère un engagement sacré, et de ne réfléchir qu’après avoir fait un vœu » Proverbes 20:25.

« Mieux vaut pour toi ne point faire de vœu, que d’en faire un et de ne pas l’accomplir » Ecclésiaste 5:5.

« Lorsqu’un homme fera un vœu à l’Eternel, ou un serment pour se lier par un engagement, il ne violera point sa parole, il agira selon tout ce qui est sorti de sa bouche » Nombres 30:2.

L’engagement a un pouvoir qu’on minimise trop souvent. Le mot hébreu correspondant et utilisé dans le dernier verset est « ecar ». Il veut dire « lien, obligation ». Ce substantif vient du verbe « acar » qui lui signifie « lier, attacher, emprisonner » ou encore « être emprisonné, lié ou enchainé ».

En conséquence, l’engagement est un lien dont le seul moyen de se libérer est l’accomplissement de toutes les choses qu’on a promises. Malheureusement, l’homme est trop souvent prompt à s’emprisonner dans toutes sortes de vœux et d’engagements dont il ne réalise ni la portée ni le coût tout de suite. Heureusement pour nous, Dieu est lent à la colère et riche en bonté et nous donne la possibilité de nous repentir et de nous défaire des liens liés à nos engagements.

 

DU TEMPS POUR RÉGLER NOS DETTES

« La parole de l’Eternel fut adressée à Jonas, fils d’Amitthaï, en ces mots : Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle! car sa méchanceté est montée jusqu’à moi. Et Jonas se leva pour s’enfuir à Tarsis, loin de la face de l’Eternel. Il descendit à Japho, Et il trouva un navire qui allait à Tarsis; il paya le prix du transport, Et s’embarqua pour aller avec les passagers à Tarsis, loin de la face de l’Eternel » Jonas 1:1-3.

Nous connaissons tous l’histoire de Jonas. L’Eternel lui avait confié une mission claire à laquelle il a délibérément désobéi en s’enfuyant. Cependant, il avait oublié cette parole de David :« Où irais-je loin de ton esprit, Et où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu y es; Si je me couche au séjour des morts, t’y voilà » (Psaume 139:7-8).

En effet, on ne peut fuir celui qui est le Tout Puissant, le seul omniprésent, omnipotent et omniscient. Ainsi, celui qui est aussi le Maître du temps et des circonstances a envoyé un grand poisson engloutir Jonas après que celui-ci fut jeté à la mer (Jonas 2:1).

Pourquoi cet acharnement de l’Eternel à préserver la vie de Jonas alors qu’il n’a pas voulu lui obéir ? Pourquoi ne pas appeler tout simplement une autre personne disposée à répondre favorablement à l’appel du Seigneur ?

Nous pouvons trouver des éléments de réponse au chapitre 2 verset 10 :

« […] J’accomplirai les vœux que j’ai faits : Le salut vient de l’Eternel » (version Louis Segond). »

« […] Je m’acquitterai de ce que j’ai voué. La délivrance vient de l’Eternel » (version Darby).

Nous apprenons ici que Jonas était lié par des vœux envers le Seigneur. Il s’était engagé et cela constituait une dette dont Dieu lui donnait la possibilité de s’acquitter en conservant sa vie sauve et en lui donnant l’opportunité de réfléchir à ses choix et ses vœux d’antan. Le Seigneur témoignait de cette manière son amour et sa patience envers Jonas malgré son insoumission.

Après trois jours (sûrement inconfortables) dans le ventre du poisson, Jonas a finalement décidé d’accomplir les vœux qu’il avait faits sachant qu’une délivrance s’attachait au règlement de cette dette.

La bible ne précise pas quels vœux Jonas avait prononcés mais il est clair qu’ils étaient directement liés à l’obéissance à Dieu. En effet, dès lors que Jonas déclara qu’il s’acquitterait de ses vœux, le Seigneur a parlé au poisson qui le vomit sur la terre (Jonas 2:11). Puis, l’Eternel réitéra son ordre à Jonas qui, cette fois-ci, s’empressa d’obéir (Jonas 3:1-4).

Nous pouvons souvent nous retrouver coincés comme Jonas dans des situations où la seule issue est l’accomplissement des vœux qu’on a faits, le règlement de nos dettes. Sachons les reconnaître et remercions Dieu qui nous donne dans sa patience la possibilité d’être délivrés des liens de nos engagements. Sa patience est vraiment notre salut.

Au travers du modèle parfait de Jésus-Christ, nous verrons d’une part qu’il est possible d’être fidèle à ses engagements et d’autre part que l’engagement du Seigneur est une preuve de fidélité et d’amour pour nous.

 

 

JÉSUS CHRIST, MODÈLE PARFAIT D’ENGAGEMENT

Jésus-Christ a accompli tous les aspects des prophéties dont Il était l’objet et l’inspirateur. A Gethsémané, alors qu’Il réalisait de plus en plus la souffrance qui s’attachait à la coupe qu’Il devait boire, Il n’a pas fait marche arrière et s’est montré un exemple parfait en exécutant tout ce à quoi Il s’était engagé et que les prophètes avaient annoncé des siècles auparavant, inspirés par l’Esprit de Dieu. Ainsi, Il a rendu l’esprit en déclarant ces paroles puissantes : « tout est accompli ».

Jésus-Christ ne fait qu’un avec sa parole, Il est la parole incarnée et ne peut mentir.

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu; et cette Parole était Dieu: Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et sans elle rien de ce qui a été fait, n’a été fait » Jean 1:1-3.

« Dieu n’est point un homme pour mentir, Ni fils d’un » homme pour se repentir. Ce qu’Il a dit, ne le fera-t-Il pas? Ce qu’il a déclaré, ne l’exécutera-t-Il pas? » Nombres 23:19.

Ce que sa bouche dit sa main le fait selon qu’il est écrit : « Car Il dit, et la chose arrive ; Il ordonne, et elle existe » (Psaumes 33:9).

Le Seigneur prend un soin particulier à accomplir promptement et fidèlement ce qu’Il déclare ; voilà pourquoi il est écrit dans Jérémie 1:12 : « Je veille sur ma parole pour l’exécuter » ou encore selon la version Martin « Je me hâte d’exécuter ma parole. »

Toute écriture est inspirée de Dieu comme nous le dit 2 Timothée 3:16. Il s’agit de paroles vivantes et vivifiantes données par Dieu pour notre instruction, notre perfectionnement, notre consolation dans les temps difficiles. En conséquence, nous pouvons pleinement nous confier en ce qui est écrit sans douter.

D’ailleurs, le Seigneur ne s’est pas contenté de nous donner la parole écrite – qui en soit est déjà un énorme cadeau – mais Il a envoyé son Esprit pour nous conduire dans cette vérité et nous la rappeler tout au long de notre marche (Jean 14:26 et Jean 16:13).

Permettez-moi de partager un témoignage. Il y a quelques années, je suis passée par une période difficile pendant un hiver glacial et gris. Au cœur de mon découragement, j’ai entendu ces paroles retentir en moi : « Je ne te laisserai jamais douter de mon amour pour toi, je ferai briller le soleil pour que tu saches que je suis là. Je t’aimais, je t’aime, m’aimeras-tu ? ». Et voici, qu’en plein hiver, un beau soleil brillait dans le ciel. Jésus-Christ me chantait ce chant d’amour et me faisait comprendre qu’Il restait fidèle malgré les circonstances et les temps dont Il est le Maître.

A partir de ce moment, quand j’étais un peu découragée et que je voyais le soleil briller, je trouvais dans ces paroles le réconfort dont j’avais besoin et la force de continuer à aimer Dieu.

L’année passée, j’ai déménagé dans une région réputée pour avoir un ciel particulièrement gris et couvert, et ce, dans toutes les saisons. J’ai vécu des périodes de désert et d’incompréhension totale où je n’arrivais plus à entendre la voix du Père. Même le ciel ne me parlait plus ! Un certain matin d’hiver, le soleil a pointé le bout de son nez et j’ai commencé à me réjouir dans le bus me souvenant le fameux chant où Dieu me rappelait la constance de son amour.

Dans les jours suivants, alors que j’attendais un rayon de soleil pour m’encourager à nouveau, le Seigneur m’a enseigné une grande vérité scientifique : le soleil brille toujours, même quand on ne le voit pas, même quand on ne le sent pas. Il brille toujours même quand il est caché par les nuages. Pas besoin d’être un grand scientifique pour comprendre ça, me direz-vous. Néanmoins, il s’agissait d’une grande illumination pour moi !

En effet, ce sont les temps, les saisons, les circonstances qui nous le font voir différemment mais le soleil est toujours là.Et quand bien même, des scientifiques affirment que la température du soleil varie et qu’il disparaitra un jour, nous savons que notre Dieu Lui ne change pas selon qu’il est écrit : « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement » (Hébreux 13:8). Il a d’ailleurs promis d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde selon Matthieu 28:20.

Le Seigneur a donné le « la » en témoignant en premier son amour pour nous à la croix : Il s’est sacrifié entièrement sans rien garder. Son engagement est un modèle pour nous. Réalisons qu’il s’agit d’une véritable déclaration d’amour envers tous les hommes.

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle » Jean 3:16.

« Je t’aimais. Je t’aime. M’aimeras-tu ? ». Au travers de la magnificence de sa création et de son plan de rédemption, Dieu nous montre qu’Il nous aimait depuis la fondation du monde. En faisant briller son soleil sur les justes et les méchants et en continuant à faire preuve de patience envers nous, Il nous montre que son amour est toujours d’actualité, qu’Il nous aime. Par différentes situations et Sa Parole qu’Il nous communique jour après jour, Il nous interpelle et nous demande si nous voulons répondre à son amour en nous engageant et en l’aimant à notre tour.

 

L’ENGAGEMENT DE L’ÉGLISE ENVERS CHRIST

«Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-nous ? Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Et, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les exhortait, disant : Sauvez-vous de cette génération perverse. Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes » Actes 2:37-41.

Après avoir reçu le Saint Esprit promis, Pierre a annoncé le Christ avec force, ce qui toucha vivement le cœur de ses auditeurs qui lui demandèrent ce qu’ils devaient faire. En réponse, Pierre les invita à se repentir et à se faire baptiser selon l’ordre que Jésus avait donné avant de partir (Matthieu 28:19).

L’acte du baptême suit directement la conversion et est défini selon 1 Pierre 3:21 comme l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu ou encore la promesse faite à Dieu d’une conscience pure (version Martin). Il s’agit non pas de devenir parfait du jour au lendemain mais d’accepter volontairement d’entrer dans un processus de sanctification et de purification, primordial pour voir Dieu.

« Heureux ceux qui ont le cœur pur car ils verront Dieu » Matthieu 5:8.

« Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur » Hébreux 12:14.

MARIAGEL’engagement et la promesse sont souvent associés aux fiançailles. A ce propos, Paul dit que l’Eglise est fiancée à Christ : « Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure » (2 Corinthiens 11:2).

Le mot « fiancés » qu’utilise Paul ici vient du grec « harmazo » et signifie également « se joindre à quelqu’un, épouser la fille de quelqu’un, donner en mariage ».

Dans la culture juive, les fiançailles faisaient office d’engagement mutuel définitif ; il s’agissait du mariage auquel il manquait seulement la « consommation ». En effet, malgré l’accord des deux familles, les fiancés ne vivaient pas encore ensemble et n’entretenaient pas de relations conjugales jusqu’au moment où le mari venait prendre sa femme pour l’amener au domicile qu’il avait préparé pour eux. Ainsi, deux personnes qui se lient par les fiançailles s’accordent pour aller jusqu’au mariage et les fiançailles constituent un engagement que nous ne devons normalement pas rompre.

Il en est de même avec Christ. Quand on l’accepte dans notre vie, c’est en vue de participer aux noces qu’il a promises à l’Eglise glorieuse sans tâche, ni rides ni rien de semblable (Ephésiens 5:27).

Avant d’entrer pleinement dans cette position d’épouse, les fiançailles constituent une préparation pendant laquelle le comportement de la fiancée déterminera son entrée ou non dans les noces.

Le livre du Cantique des Cantiques nous dépeint les caractéristiques de la fiancée digne du roi.

« Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! Car ton amour vaut mieux que le vin. Tes parfums ont une odeur suave; Ton nom est un parfum qui se répand; C’est pourquoi les jeunes filles t’aiment. Entraîne-moi après toi! Nous courrons ! Le roi m’introduit dans ses appartements… Nous nous égaierons, nous nous réjouirons à cause de toi; Nous célébrerons ton amour plus que le vin. C’est avec raison que l’on t’aime » Cantique des Cantiques 1:1-4.

Dès les premiers versets, on est frappé par le désir que la Sulamithe manifeste à l’égard de son bien-aimé. Ce désir est retrouvé tout au long du livre et ne se traduit pas seulement par de la poésie. En effet, il en découle de véritables preuves d’amour comme la recherche passionnée et incessante du fiancé (3 : 1-4 + 5 : 6), la persévérance dans les difficultés (5 : 7), la consécration entière à l’être aimé (6 :3 + 8 :11) et l’aptitude à le reconnaître parmi dix mille (5 : 10). Aussi, la Sulamithe démontre une réelle connaissance de son fiancé qui se distingue de tous à ses yeux.

Ce désir et cette connaissance se développent dans l’intimité. Nous pouvons remarquer que le livre du Cantique des Cantiques n’est pas un monologue mais bel et bien une conversation, un échange où l’amour des fiancés s’affirme de plus en plus. Une méditation plus profonde de ce livre révèle le cheminement de la fiancée qui s’abandonne progressivement à son fiancé.

Il est essentiel pour le chrétien de comprendre cette dimension d’engagement et de fiançailles. Jésus-Christ viendra prendre son épouse, celle qui l’aime, qui lui appartient, qui se sera spécialement parée pour lui et dont le cœur confiant veille dans l’attente des noces. Aussi, celle qui aura appris à se soumettre volontairement à son bien-aimé connaîtra l’amour éternellement auprès de son Seigneur.

 

 

L’ENGAGEMENT DANS LA VOLONTÉ DE DIEU : RÉPONSE Á LA RÉVÉLATION DE SON AMOUR

S’engager pleinement dans la volonté de Dieu implique le renoncement à sa propre volonté et une soumission totale au Seigneur. Cela n’est possible que s’il y a un véritable lien d’amour. A plusieurs reprises, Paul a associé la soumission de la femme à l’amour du mari.

« Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il est convenable selon le Seigneur. Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez point contre elles. Colossiens 3:18-19

Femmes soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur. Car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Eglise, et il est aussi le Sauveur de son Corps. Comme donc l’Eglise est soumise à Christ, que les femmes le soient de même à leurs maris, en toutes choses. Et vous maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Eglise, et s’est donné lui-même pour elle » Ephésiens 5:22-25.

Il est plus facile pour la femme de se soumettre et se donner entièrement à celui qui l’aime. Il en est de même avec Christ. C’est parce qu’il a aimé et s’est donné pour l’Eglise que celle-ci peut se soumettre. Nous devons ainsi tirer une leçon de l’attitude de Pierre avant et après la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

« Et quand ils eurent chanté le cantique, ils s’en allèrent à la montagne des oliviers. Et Jésus leur dit: vous serez tous cette nuit scandalisés en moi; car il est écrit: je frapperai le Berger, et les brebis seront dispersées. Mais après que je serai ressuscité, j’irai devant vous en Galilée. Et Pierre lui dit: quand même tous seraient scandalisés, je ne le serai pourtant point. Et Jésus lui dit: en vérité, je te dis, qu’aujourd’hui, en cette propre nuit, avant que le coq ait chanté deux fois, tu me renieras trois fois. Mais Pierre disait encore plus fortement: quand même il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point; et ils lui dirent tous la même chose » Marc 14:26-31.

Quelle parole de Pierre : « quand même tous seraient scandalisés, je ne le serai pourtant point » ! Et quand le Maître lui a annoncé qu’il le renierait, il a répondu avec ardeur qu’il le suivrait jusqu’à la mort. Pierre était sûrement rempli de bonnes dispositions mais il n’était pas prêt à porter ce joug. De plus, ce n’était pas la volonté de Dieu qu’il meurre à ce moment car une grande mission l’attendait. Aussi, notre fougue et nos bonnes intentions ne doivent pas être des obstacles à la volonté de Dieu car, comme le montre le témoignage de Pierre, Dieu a toujours le dernier mot. Par conséquent, Pierre a renié Jésus conformément à ce qui avait été annoncé. Le disciple n’avait pas encore appris à renoncer à ses propres plans au profit de ceux du Seigneur qui leur avait pourtant appris à prier d’une manière particulière dans Matthieu 6:9-13.

La prière communément appelée « Notre Père » n’est pas une récitation religieuse. Elle est un modèle empreint de l’attitude de dépendance à la volonté du Père qui doit être le lot de tout enfant de Dieu. « Que ta volonté soit faite ! ». Il s’agit du renoncement à ses propres voies pour suivre la voie de l’obéissance que Jésus-Christ a lui-même inaugurée. Le Seigneur face à l’épreuve a prié ainsi : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne » (Luc 22:42).

Après la résurrection du Seigneur, Pierre a eu l’occasion de se repentir et a finalement accepté de suivre Jésus-Christ sur le chemin qu’Il avait préparé pour lui (Jean 21:15-19). Qu’est-ce qui avait changé entre temps ? Pourquoi Pierre a décidé de faire la volonté du Maître et non la sienne ? Au travers de sa mort et de sa résurrection, Jésus-Christ a montré la plénitude de son amour et Pierre l’avait compris. En réponse à cet amour, ce disciple a décidé de se soumettre et a confirmé à trois reprises qu’il aimait son Seigneur (Jean 20:15-17) avant de suivre le Maître sur un chemin qui s’annonçait pourtant difficile.

Malgré les souffrances et les persécutions liées à la marche chrétienne, accepter totalement la volonté de Dieu reste la meilleure décision qu’on pourrait prendre. En effet, quand bien même nous aurions de très bonnes idées et de beaux projets pour notre vie, le Seigneur nous assure que sa volonté est « bonne, parfaite et agréable » (Romains 12:1). Il déclare même qu’Il a pour nous « des projets de paix et non de malheur afin de nous donner un avenir et de l’espérance » (Jérémie 29:11).

Bien-aimés, confions-nous entièrement à Jésus-Christ qui nous aime d’un amour éternel et qui, plus que quiconque, nous veut du bien. Engageons-nous avec assurance dans les voies pures qu’Il a tracées pour nous afin d’y découvrir cet époux fidèle qui revient bientôt selon sa promesse!

« Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu et croyez en moi. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurais préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi » Jean 14:1-3.

N .C.

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