MAV: Étude très intéressante, sur laquelle je ne prendrai pas position, justement parce que le sujet déchaîne toujours des controverses, chacun y allant de ses certitudes viscérales. Donc évitons les discussions stériles et méditons simplement ce qui est ici écrit. J’ai simplement ajouté quelques remarques qui me semblaient utiles.

Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront en premier lieu. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. (1 Thess. 4 :16-17).

Ces versets de 1 Thessaloniciens ont provoqué bien des controverses ces 150 dernières années : la même période de temps que nous avons étudiée.

De nombreux croyants bibliques, qui aiment la Bible avec une vue prémillénariste de la restauration du royaume de Dieu sur terre – avec Jérusalem pour capitale – ont aussi été enseignés qu’il existe un autre grand mystère paulinien enseigné ici qu’on appelle « l’enlèvement de l’Eglise. » À savoir, que les véritables croyants ne passeront pas par la période finale des jugements de Dieu (sa colère) sur terre qu’on appelle « la grande tribulation, » mais qu’ils seront, au contraire, enlevés au ciel jusqu’au retour physique de Jésus sur terre.

La plupart de ceux qui croient à cela se fondent sur les prophéties des livres de Daniel et de l’Apocalypse, que cela se produira trois ans et demi, ou sept ans, avant le retour de Jésus. Cet enseignement est devenu un pilier essentiel du point de vue dispensationaliste, que nous avons étudié dans les derniers chapitres de ce livre de la culture chrétienne américaine (Left Behind), qui est devenu un film au Québec intitulé Les oubliés ou Le chaos (on peut le trouver en France aux Editions Vida).

Comme on peut le supposer de la lecture de ce livre, notre perspective est bien différente. Nous voyons la dynamique prophétique du seul homme nouveau (Ephésiens) et la formule de la plénitude (Rom. 9-11) conduisant directement à la deuxième venue. Cela signifie que l’Eglise – comprenant les Juifs, les non-juifs, Israël et les nations ensemble dans le Messie – joueront un grand rôle pendant les derniers jours sur terre. Nous croyons que nous serons là, au milieu de la grande tribulation, mais que Yeshua a promis de nous équiper et de nous fortifier, en nous voyant au travers de notre victoire suprême avec lui lors de son retour. Qui plus est, ce sera également un temps d’une incroyable moisson. Celle-ci ne se produira pas surnaturellement ; elle aura la même dynamique que toujours  Dieu œuvrant au travers de son peuple pour proclamer « l’Evangile du royaume » à toutes les nations (Matt. 24 :14).

Voici, ci-dessous, les quatre raisons pour lesquelles nous ne croyons pas en cette théorie/doctrine d’un « enlèvement prétrib, » et qu’elle est pour nous une hérésie mortelle, qu’elle est très dangereuse pour ceux y croient : une doctrine qui ne les prépare pas à la réalité de ce qui va se passer dans les derniers temps.

 

1 – Enlèvement prétrib : une nouvelle doctrine qu’on ne trouve nulle part dans l’histoire de l’Eglise avant aujourd’hui

L’idée que l’Eglise constituée de croyants sera enlevée dans les cieux en un secret « pré-enlèvement » avant la deuxième venue réelle de Yeshua est une doctrine très sérieuse, avec des conséquences très dangereuses. Jésus et les apôtres ont enseigné bien des choses sur les temps de la fin, sur les jours précédent son retour et l’établissement de son royaume sur terre. Si une partie de son plan était qu’au début, ou au milieu, ou à la fin de la grande tribulation à la fin des âges, les croyants soient enlevés alors que des événements des temps de la fin continuent à se dérouler sur terre, nous supposons que cela serait clairement dit dans les Ecritures. On imaginerait que cela serait un pilier essentiel de la doctrine de l’Eglise primitive. Au contraire, nous voyons l’opposé : ce n’est ni enseigné par Jésus, ni par les apôtres, et il est impossible d’en trouver la trace dans l’enseignement de l’ère apostolique, ou même ensuite.1

Plutôt, le témoignage écrasant des Ecritures et des écrits des pères de l’Eglise des deux premiers siècles présente une eschatologie apostolique où :

a) elle est clairement prémillénariste* ;

* MAV : Ne confondons pas le prémillénarisme (avant le millénium) et le prétribulationisme (avant la grande tribulation).

b) elle est clairement présentée comme une deuxième venue littérale avec un royaume littéral sur terre ; et

c) il est clairement enseigné que l’Eglise serait sur terre jusqu’à la deuxième venue.

 

2  – Y-a-t-il une séparation éternelle d’Israël d’avec l’Eglise ?

 

La doctrine de ce mystérieux « enlèvement prétrib » est venu sur scène il y a environ 150 ans avec l’émergence du dispensationalisme. Les deux personnes essentielles de cette « école » de pensée théologique furent C. I. Scofield et John Nelson Darby. Comme nous l’avons déjà dit dans le chapitre 18, il y a bien des choses que nous apprécions et pour lesquelles nous avons du respect dans le dispensationalisme. Cependant, ses vues eschatologiques (et éternelles) des destinées d’Israël et de l’Eglise n’en fait pas partie. Aussi bien pour Scofield que pour Darby, une distinction éternelle existe entre deux groupes du peuple de Dieu : le corps de Christ céleste : l’Eglise ; et l’Israël terrestre : le peuple juif. Le dispensationalisme classique en est la conséquence avec une vue dualiste, bien délimitée, dans l’Ecriture prophétiquement parlant : Certaines prophéties s’appliquent à Israël et d’autres s’appliquent à la soi-disant « Eglise. » Le plan de Dieu pour Israël est terrestre et son plan pour l’Eglise est céleste et spirituel. Dans de cas extrêmes, ce dualisme va jusqu’à dire que l’Eglise est l’épouse Christ, tandis qu’Israël est l’épouse de Jéhovah-Dieu le Père.

Une lecture rapide de ce livre dissipe toutes notions sur un tel dualisme, sur l’éternelle séparation entre Israël et l’Eglise.2 Comme nous l’avons vu, le mystère même du seul homme nouveau et la formule de la plénitude entoure la manière dont Dieu amène Juifs et non-juifs ensemble comme un seul corps dans le Messie dans les temps que nous vivons ; ou comment les non-juifs entrent dans le commonwealth (communauté de nations) d’Israël. C’est une façon d’expliquer comment les non-juifs sont greffés sur l’olivier franc qu’est Israël. C’est-à-dire comment les Juifs seront sauvés et seront intégrés à l’ecclesia, l’Eglise.

Et qu’en est-il des apôtres juifs du premier siècle ? Faisaient-ils partie du plan A ou B : Israël ou l’Eglise ? Et aujourd’hui, qu’en est-il du reste juif messianique ?2 Comme nous l’avons vu, Dieu n’est pas un Dieu du plan A et B. Il n’est pas « schizophrène » vis-à-vis des Juifs et des non-juifs, ou d’Israël et de l’Eglise. Il n’a pas deux peuples différents ou deux épouses différentes. Il a promis de « réunir sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre » (Eph. 1 :10). Par conséquent, nous devons veiller à ne pas tirer de conclusions théologiques qui soient fondées sur cette base dispensationaliste classique : comme l’enlèvement prétribulationiste de l’Eglise, laissant Israël (le peuple juif dans le pays) seul pour endurer la plus grande période de colère / de tribulation de l’histoire du monde.3

 

3 – Arrière-plan historique de la montée de « nous ne sommes pas destinés à la colère, » la doctrine d’un enlèvement prétribulationiste

 

Une bonne partie de cette doctrine se concentre sur la fausse interprétation de 1 Thessaloniciens 5 :9 : « Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ. » En fait, la théologie dispensationaliste semble presque obsédée par la question des croyants n’ayant pas à endurer la terrible grande tribulation des derniers jours, celle dont Yeshua a dit « qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et qu’il n’y en aura jamais plus » (Matt. 24 :21).

Le dispensationalisme est monté à un temps où il semblait qu’un grand ébranlement, que même « l’apostasie » se produisait dans l’Eglise (2 Thess. 2 :3). Le modernisme, le libéralisme et « l’Evangile social » prenaient le dessus dans de nombreuses églises et dénominations au changement de siècle (au début des années 1900), et il sembla que seul un petit reste croyait en la véracité de la Bible, plus ou moins littéralement. Ce reste se sentit marginalisé par l’ensemble des dénominations et par la société occidentale : dont les normes et la moralité changeaient rapidement.4 Marginalisés, oui, mais sans persécution.

La théologie dispensationaliste monta au sein des nations (surtout aux U.S.A. et en Angleterre), où de nombreux chrétiens ressentirent un profond sentiment de conflit entre « lumière et les ténèbres » avec la culture en général. Mais ils ne furent pas persécutés de façon sérieuse par ces sociétés libérales. Finalement, le dispensationalisme monta pendant un temps d’incroyable prospérité de connaissance, de science et de technologie : et cela exerça une profonde influence sur la manière d’interpréter la Bible. En particulier, les dispensationalistes commencèrent à forcer, à faire pression sur de nombreux textes bibliques – en particulier les prophéties – en rationalisant à l’excès des catégories (soi-disant) de compréhension littérales et systématiques. En résumé, l’esprit scientifique et rationnel de cet âge dicta comment les prophéties bibliques devraient correspondre ensemble, selon leur « science, » avec un calendrier et des tableau précis pour déterminer les temps exacts et les saisons d’accomplissement prophétique.5 Donc, ces quatre choses ensemble produisirent cette nouvelle doctrine d’un enlèvement prétribulationiste :

 

a) Le manque de persécution sérieuse des chrétiens en Europe et en Amérique, amène, par expérience la conclusion suivante : « Nous, le reste fidèle, ne sommes pas destinés à la tribulation et la colère, mais au salut. » 4

b) Le dualisme Israël (plan A terrestre) contre l’Eglise (plan B céleste) : « Nous, l’Eglise, avons une destinée céleste différente de l’Israël terrestre, surtout à la fin des temps. »

c) Le dualisme croissant « des fils de la lumière contre les fils de ténèbres » : « Nous sommes si différents, tellement séparés du monde, qu’il est évident que nous n’avons rien à voir avec sa destinée de jugement et de tribulation. »

d) Une compréhension systématique de la prophétie et rationnelle à l’excès fondée sur le dualisme d’Israël contre l’Eglise : « Etant donné que l’Eglise n’est pas destinée à la colère, mais obtient le salut, le centre de l’accomplissement des pires prophéties de jugement et des cataclysmes des temps de la fin concernent l’Israël terrestre, et non pas l’Eglise. »

 

Alors où est l’Eglise ? Ah, ah et voilà : c’est la doctrine d’une venue secrète de Jésus-Christ pour enlever son Eglise avant la grande tribulation !

 

4 – Evidence biblique contre la doctrine d’un enlèvement prétribulationiste

La première Eglise était prémillénariste ;  elle croyait en un retour imminent du Seigneur pour régner et dominer toute la terre pendant mille ans. Il y a beaucoup d’enseignement dans le Nouveau Testament sur la deuxième venue du Seigneur, mais nulle part n’est-il suggéré qu’il y aurait plusieurs retours, comme dans le schéma dispensationaliste : un retour secret, une venue céleste pour enlever l’Eglise au ciel ; puis, après une durée de temps significative, un retour final, glorieux et véritable, à part entière, sur la terre. Ce n’est que lorsque certains textes bibliques sont tordus hors de contexte que l’on peut imaginer une tel scénario.

Un regard sur les versets les plus détaillés enseignant l’enlèvement, dans le contexte de 1 Thessaloniciens rend cela parfaitement clair. À partir du verset 13 du chapitre 4, Paul se met à enseigner sur les temps de la fin, sur la résurrection et sur la deuxième venue : en se concentrant sur l’ordre des événements, avec un souci particulier pour ceux qui sont déjà morts en Christ. Il écrit : « nous les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis » (vt. 15). Les choses peuvent-elles être plus claires ? « Nous les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur » est mis en opposition avec ceux qui « se sont endormis, » donc qui sont morts en Christ : pas en opposition avec ceux qui ont déjà été enlevés !

Deuxièmement, les versets 15 et 16 enseignent que cet enlèvement ne précèdera à aucun prix la résurrection des morts en Christ. La résurrection d’entre les morts se produira en premier, et celle-ci se produira à la fin, lors de la deuxième venue, après la grande tribulation. SI l’enlèvement ne « précède à aucun prix » la résurrection, alors elle doit avoir lieu également après la tribulation. C’est seulement alors que nous serons enlevés dans les airs pour aller à la rencontre du Seigneur (vt. 17). En résumé, Paul enseigne clairement aux croyants de Thessalonique que lors de la génération précédant la venue de Jésus, qu’il y aura une Eglise : faite de Juifs et de non-juifs – qui seront vivants, ici sur terre, à sa venue ! Et le fait qu’il écrit « nous les vivants » signifie qu’il s’inclut lui-même dans l’Eglise des derniers temps, et qu’il ne peut pas parler pour un autre groupe de personnes qui viendront à la foi pendant les derniers jours de la grande tribulation, pendant que Paul et le reste des « saints » de son époque auront été enlevés au ciel.

Note MAV: le Texte de Paul en Thessaloniciens, cité au début de l’étude, précise: « nous serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. ». Nulle part, effectivement, il n’est dit que le Seigneur va venir les prendre « sur terre » en y revenant en secret. Par contre, dans la formulation, il est possible de penser qu’il peut y avoir un délai entre l’enlèvement et le retour du Seigneur sur terre, en gloire, avec ceux qui auront été enlevés: sept ans? Trois ans ? Moins ? Dernière seconde ? Juste après et de manière concomittante avec le retour du Seigneur ? D’où les controverses virulentes et millénaires sur le moment de l’enlèvement. Mais la démonstration qui suit est très intéressante.

Il existe six autres passages dans le Nouveau Testament qui parlent clairement du moment, de l’échéance, de la deuxième venue, de la résurrection d’entre les morts et de l’enlèvement. Comme 1 Thessaloniciens 4, ils parlent tous d’un enlèvement qui se produit à la fin de la grande tribulation et qui survient plus ou moins simultanément avec la deuxième venue de Jésus en gloire.5

 

a) Matthieu 24 :29-31 : Aussitôt après ces jours de tribulation… Dans cette prophétie du Mont des Oliviers, Yeshua parle clairement de sa venue en gloire et de son envoi d’anges pour rassembler élus des quatre vents, c’est-à-dire des divers endroits de la terre. Ce « rassemblement » de son peuple est décrit comme survenant après la tribulation. Alors qui rassemble-t-il ?6

b) Matthieu 24 :38 : jusqu’au jour… Yeshua compare sa venue au déluge de Noé. Les gens mangeaient et buvaient jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et quand tous furent détruits. Il n’y eut pas de vide, de fossé entre le jour où Dieu vint et la destruction de toutes choses par l’eau. Le monde était incroyablement mauvais et méchant au temps du déluge : et Noé et les siens restèrent là jusqu’au dernier moment. A la venue de Yeshua, l’un sera pris dans un champ et l’autre laissé ; de deux femmes travaillant à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée ; les croyants seront enlevés au ciel et recevront immédiatement leurs corps de résurrection.

c) Marc 13 :24 : après cette tribulation… Marc répète l’enseignement sur le Mont des Oliviers avec tous les détails de Matthieu sur la tribulation, la deuxième venue et l’enlèvement. Il répète également que l’enlèvement se produit « après » la tribulation.

(MAV: reprenons tout le passage: « Mc 13:24 Mais dans ces jours, après cette détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière,25 les étoiles tomberont du ciel, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées.26 Alors on verra le Fils de l’homme venant sur les nuées avec une grande puissance et avec gloire.27Alors il enverra les anges, et il rassemblera les élus des quatre vents, de l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel ».

Effectivement ce passage semble indiquer clairement que l’enlèvement aura bien lieu après la grande tribulation. Mais on peut le lire autrement. Car Apocalypse 13 démontre qu’il y aura jusqu’au bout des conversions. D’autres passages aussi:

Joël 3:5 Alors quiconque invoquera le nom de l’Eternel sera sauvé; Le salut sera sur la montagne de Sion et à Jérusalem, Comme a dit l’Eternel, Et parmi les réchappés que l’Eternel appellera.
Acte 2:20 Le soleil se changera en ténèbres, Et la lune en sang, Avant l’arrivée du jour du Seigneur, De ce jour grand et glorieux.21 Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.
Là, on nous parle clairement de ceux qui sont encore sur terre. Mais ceux qui sont « à l’extrémité du ciel », est-ce le ciel visible de la terre ou bien Pierre parlait-il de ceux qui seraient déjà « enlevés dans les airs » ? Je laisse la question en suspens.

d) Luc 17 :27, 29 : jusqu’au jour… mais le jour… Luc répète l’enseignement de Yeshua comparant sa venue au déluge de Noé, ajoutant à la comparaison la destruction de Sodome. Comme avec Noé, il en fut de même avec Lot : la destruction immédiate fut totale. Tous – « justes » et « injustes » demeurèrent présents jusqu’à la fin ; il n’y eut ni vide ni fossé. Le même jour, à la même heure, quand Lot et sa famille furent « enlevés » par les anges, le jugement ardent descendit sur Sodome et Gomorrhe ;

(MAV: Lot et sa famille ont tout de même eu le temps de s’enfuir ! Et Noé n’a pas subi le déluge. Il a été mis à l’abri avant même la première goutte de pluie, de fait, sept jours avant: Gen 8:10. Et c’est Dieu Lui-même qui a fermé la porte de l’arche. Ces sept jours pourrraient-ils correspondre aux sept années, annoncés, du règne de l’antéchrist ? Je laisse, là encore, la question en suspens !

e) Corinthiens 15 :52 : à la dernière trompette [shofar]…À la dernière trompette, les morts ressusciteront et tous seront changés. L’Apocalypse décrit les sept trompettes pendant la période de tribulation. (Les sept trompettes sont associées à la fête des Trompettes [Lév. 23 :24], la dernière trompette au jour des expiations [Lév. 25 :9].) L’enlèvement se produit au moment de la dernière trompette, après les sept trompettes, après la tribulation, immédiatement après la résurrection d’entre les morts.

Note MAV: Là, je ne suis pas d’accord avec ce qui est écrit: « les sept trompettes pendant la période de tribulation ». Non! Les six premières trompettes sont des temps d’avertissements. La dernière trompette contient les sept fléaux. C’est à la septième trompette que le temps de la colère va commencer (Apoc 11:18). Auparavant, mais durant la septième trompette, des anges interviennent. Quand le troisième agit, il y a encore des convertis sur terre: « Apoc 14: 12 C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus. 13 Et j’entendis du ciel une voix qui disait : Ecris : Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les suivent. ». Mais là on nous parle sans doute de la grande persécution que subiront les chrétiens au temps de l’antéchrist. L’heure de la moisson semble se produire quand le quatrième ange agit (Apoc 14: 15-16), tandis que le jugement de l’Église (la « vigne ») apostate (l’ivraie), et donc non enlevée se produit quand le cinquième ange intervient (V. 18 à 20). C’est après que les sept fléau commencent (Apoc 15). C’est clairement dit.

Apoc 15 -1 Puis je vis dans le ciel un autre signe, grand et admirable : sept anges, qui tenaient sept fléaux, les derniers, car par eux s’accomplit la colère de Dieu.Mais je suis d’accord avec la suite, car Jésus a bien précisé: 

Marc 13:33- Prenez garde, veillez et priez; car vous ne savez quand ce temps viendra.
Comme je le répète souvent à ceux qui discutaillent sans fin sur le temps de l’enlèvement: « Que vous importe ! Car, au final, la seule chose qui compte c’est que vous soyez prêts au moment de votre mort. Et cela, vous ne savez pas quand cela peut arriver. Peut-être dans l’heure qui vient, si Dieu le veut ! »

 

Conclusion

Certains pourraient dire : « A quoi sert-il de couper les cheveux en quatre sur les prophéties des derniers temps ? » Ou encore : « Ne nous soucions pas des choses à venir… je suis un pro-millénariste : tout finira bien par s’accomplir à la fin !7 Pourquoi tout est-il si important ?

Pensez-y de cette manière : Si vous étiez en train de former une armée qui, par définition, se prépare à l’éventualité d’une guerre, et qu’au beau milieu de leur formation, vous preniez les soldats à part pour leur dire : « Je viens juste de parler avec le commandant en chef, et il a promis que lorsque la pire de toutes les batailles se produirait, il ferait au bataillon une faveur particulière : nous taperons un code secret, et de super secrets hélicoptères furtifs viendront nous chercher pour nous emmener loin de toute nuisance. Il enverra une autre armée pour combattre : nous ne serons plus sur le front au moment où le pire arrivera ! » Comment penseriez-vous que cela affecterait l’esprit de formation à partir de ce moment ? Les hommes s’entraîneraient-ils alors avec la même concentration et motivation ? Seraient-ils vigilants, prêts à obéir passionnément à leurs supérieurs ? Bien sûr que non.

Autre chose, si vous étiez en train de de former une équipe de sport à jouer les éliminatoires, et si vous leur disiez aussi : « Quand nous serons en phase finale, quelqu’un d’autre viendra et prendra votre place, vous n’aurez pas à jouer. » Comment peut-on mieux décourager quelqu’un !

C’est cela le problème de la doctrine de l’enlèvement prétribulationiste : elle créé dans l’Eglise un esprit de bunker, d’abri fortifié : une Eglise qui met sa tête dans le sable ( ou dans les cieux ?) au fur et à mesure que nous avançons dans les événements de la fin, avec un esprit qui se demande si la tribulation présente est vraiment la dernière, en regardant à Dieu pour les emmener hors de la tribulation. Cette doctrine laisse l’Eglise avec un mauvais esprit concernant la fin des temps, la laissant totalement prise au dépourvu pour son rôle à jouer avec Israël – le centre d’attention terrestre au vitriol de l’antichrist – et surtout ne pas l’abandonner !

Quand Yeshua parle de ces événements, c’est avec un esprit totalement différent : « Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l’homme » (Luc 21 :36) ; Ou encore : «  Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat. Car alors, il y aura une grande tribulation telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et qu’il n’y en aura jamais plus. Et si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé, mais à cause des élus ces jours seront abrégés » (Matt. 24 :20-22).

Premièrement, Yeshua dit clairement à ses disciples qu’ils seront là sur terre, tout particulièrement en Israël/Jérusalem pendant la tribulation. Ensuite, au moins pour les saints dans la région de Jérusalem à son retour, il y aura une fuite pour éviter le pire de la tribulation, mais il n’est nulle part suggéré qu’il est question d’un enlèvement secret dans les cieux. Troisièmement, il veut que nous prions, que nous soyons éveillés et alerte. Sa promesse est de nous délivrer de la tribulation, tout comme il a délivré son peuple au cours des siècles, par une intervention miraculeuse de Dieu au beau milieu de nos circonstances terrestres ! Bien sûr, à la fin de la grande tribulation, cela sera accompli par rien moins que la deuxième venue de Jésus en gloire, avec une multitude d’anges et de saints ressuscités pour combattre l’antichrist et ses armées. Le dernier grand cri de prière du peuple de Dieu (l’Esprit et l’épouse) sur la terre avant son retour est : « Viens Seigneur Jésus… Maranatha… Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Apoc. 22 :17-20 ; 1 Cor. 16 :22 ; Matt. 23 :39), et non : « Seigneur, enlève-nous au ciel, hors de ce monde pour que nous évitions ta colère et la souffrance qui vont venir sur la terre ! » C’est : « Seigneur, viens ! » et pas « Seigneur, fais-nous sortir de là ! »

Comment cela nous relie-t-il avec le seul homme nouveau ? La prophétie de Yeshua dans Matthieu 24 :22 est captivante à cet égard : il dit que les jours de cette grande tribulation seront raccourcis, « à cause des élus. » Dans quelle mesure ? Il n’en dit rien ! Je crois que cela met le point sur deux vérités fondamentales que nous avons vues dans ce livre sur la nature de Dieu et la prophétie biblique (en particulier sur les prophéties apocalyptiques des derniers jours).

Tout d’abord, Dieu ne prend aucun plaisir dans le jugement ; sa volonté est que « tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2 :4). Le Dieu de la Bible n’est pas un sadique ! Bien que le but évident de la colère et du jugement de Dieu soit de punir le péché, c’est toujours son plus profond désir de voir les hommes se repentir et revenir à lui. Comme nous l’apprenons du livre de Jonas, c’est la raison essentielle de voir Dieu prononcer des paroles spécifiques de jugement : avertir les pécheurs pour qu’ils se détournent de leurs voies. Si la repentance est sincère, comme à Ninive,, Dieu est heureux de « changer d’avis » et de faire miséricorde à ces « méchants » païens (perspective de Jonas). Oui, dans les derniers jours, il y aura la grande tribulation, mais Yeshua nous enseigne et nous dit bien que Dieu désire raccourcir les jours de tribulation à cause de ses élus, ses bien-aimés. Mais Yeshua se garde bien de dire à quel degré, ou même pourquoi Dieu pourrait le faire.

Se pourrait-il qu’une bonne partie de la réponse dépende de nous ? Du degré d’unité et de réconciliation du corps de Christ ? Du degré de blancheur immaculée de son épouse ? Dans le corps, y aura-t-il l’unité entre les Juifs et les non-juifs, entre japonais et chinois, entre français et les autres, s’aimant, se servant et intercédant les uns pour les autres ? Serons-nous debout avec foi, intercédant, criant pour le salut du monde et le retour du Seigneur ?11 A l’inverse, serons-nous comme Jonas avec une attitude disant : « Dieu, débrouille-toi avec eux ; ne m’implique pas, je veux juste échapper à tout cela ! » Serons-nous cachés derrière un bunker théologique (ou dans le ventre d’un gros poisson !) attendant que Dieu nous en sorte pendant la souffrance des juifs d’Israël ? En résumé, Jésus trouvera-t-il à son retour parmi nous, sur terre, une foi authentique en lui pour tout surmonter  (Luc 18 :8 ; Jacques 1/12 ; Apoc. 2 :17, 26 ; 3 :21) ?

Je crois que c’est possible ! Dieu n’est pas un sadique et nous ne sommes pas des masochistes. Néanmoins, nous sommes prêts à endurer toutes souffrances, même le martyr, sur notre route à cause de son nom, et nous n’attendons pas la grande tribulation avec perversité. Il nous a enseignés à prier pour que les jours soient raccourcis, pour que notre fuite hors de Jérusalem ne tombe pas un jour de sabbat, etc. Quelle sera l’efficacité de nos prières ? Elle dépend de nous !

 

  1. Les deux références possibles dans la littérature de l’Eglise primitive viennent du Berger d’Hermès et de Victorinus. Mais les dispensationalistes à la ligne la plus dure admettent que les références pour éviter la colère et la persécution à la fin des temps sont vagues, et il est difficile d’établir un témoignage doctrinal clair de leur part.
  2. L’usage strict de la terminologie « Israël et l’Eglise » n’est pas précisément biblique. Ils ne sont ni enseignés comme des opposés dualistes ni comme complémentaires. Par contre, dans l’Ancien Testament il est souvent question « d’Israël et des nations, » et de « Juifs et non-juifs » dans le Nouveau Testament.
  3. Quand les dispensationalistes parlent « d’Israël, » ils veulent presque toujours parler de « l’Israël non sauvé. » Pour eux, la gloire d’Israël est toujours à venir. Pour cette raison la théologie dispensationaliste ne sait pas quoi faire avec le reste juif messianique qui est pourtant la fondation la plus évidente d’Israël et de l’Eglise.
  4. Sans surprise, le dispensationalisme classique provient de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième siècle, lorsque l’Eglise était sur la défensive par rapport au modernisme, à la science et à la morale. La théorie de « l’enlèvement prétrib » semble refléter cette mentalité défensive de « bunker » dans l’esprit de nombreux croyants de l’époque.
  5. A bien des égards, la Cour Suprême des U.S.A. a récemment légalisé le mariage gay, comme fruit d’un long processus de « déchristianisation » de la société occidentale.
  6. Ceci a marqué le début du temps de nombreux faux calculs sur le retour de Christ ; et a donné naissance au calcul de nombreuses sectes comme les Témoins de Jéhovah sur le même sujet.
  7. Il y a vingt ans, je me souviens du regard incrédule du visage de nombreux chrétiens chinois quand je leur ai dit que la théorie d’un enlèvement prétrib avait saisi l’imagination de nombreux chrétiens en Occident. Leur réaction : « les croyants ne sont pas persécutés ? Nous, nous vivons cela depuis déjà vingt ans ! »
  8. Une bonne partie de cette section est fondée sur ce que dit Asher Intrater, « Teaching : Rapture after Tribulation, » Revive Israel Ministries, August 16, 2009, http://reviveisrael.org/archive/language/english/2009/08-16-rapture-after-tribulation.html.
  9. Une fois que le point de vue dispensationaliste est considéré comme vérité de « l’Evangile, » alors les versets comme ceux-ci sont interprétés comme parlant d’un reste venant miraculeusement à la foi pendant la tribulation, même si tous les vrais croyants ont été enlevés et qu’il ne reste personne pour prêcher ou faire des disciples ! De plus, dans la paraboles du bon grain et de l’ivraie, c’est l’ivraie qui est rassemblée en premier et brûlée (jugement) lors de la grande moisson du Seigneur, et ce n’est qu’ensuite que le bon grain est rassemblé. Une fois encore le bon grain (les justes, les saints, l’Eglise) reste là jusqu’à la fin (Matt. 13 :24-30).
  10. Vient d’un argot (pan-millenialistet pan-out) cité par Cindy Jacob ou Peter Wagner, citant le père de Cindy.
  11. Je crois que Dieu apportera des révélations et des instructions spécifiques pour ces temps-là, en fonction de la réconciliation de son corps et de son alignement avec lui, et les uns envers les autres.

 

Ce livre a été écrit par Ariel Laurence Blumenthal et est disponible à l’église évangélique libre de Genève