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Avant ma conversion

Je m’appelle Geneviève. Je suis née en 1940. Je suis la 4e d’une famille de 8 enfants. J’ai passé toute mon enfance à  Tours en France.
J’ai été élevée dans une famille très catholique : mon père avait un frère évêque, ma mère avait une sœur religieuse et j’ai une soeur religieuse. J’ai fait toute ma scolarité dans des établissements catholiques. J’ai toujours fait partie de mouvements catholiques et à  17 ans, j’ai été responsable de la JEC de Tours (Jeunesse Etudiante Chrétienne) pendant 2 ans.

Comme il n’y avait pas d’université à  Tours, je suis partie à  19 ans à  Paris pour continuer mes études.
Les événements ont voulu que j’y reste 10 ans. J’ai obtenu un diplôme de Psychologue, une licence en Sociologie et un doctorat en Psychologie Sociale à  la Sorbonne (Paris V aujourd’hui).

Au cours de ces études universitaires, à  25 ans j’ai perdu la foi en Jésus car je n’avais rien compris à  son sacrifice sur la croix. J’ai fait le raisonnement suivant : « Dieu est tellement grand qu’il ne peut pas se mettre dans un homme ». J’ai cru à  mon raisonnement et j’ai perdu la foi en Jésus Fils de Dieu, mais je n’ai jamais perdu la foi en Dieu.

À 30 ans je suis partie travailler en Côte d’Ivoire. Après mon mariage avec un universitaire ivoirien musulman, j’ai enseigné à  l’Université d’Abidjan comme fonctionnaire ivoirienne. Bien que moi-même je n’étais pas musulmane, mon mari a pu se marier avec moi parce que je croyais en Dieu et que j’étais d’accord pour que nos enfants soient élevés dans la religion musulmane.

Au début de notre mariage tout allait bien. Mais progressivement, j’ai constaté que mon mari ne savait pas gérer notre argent. Tous les deux, nous gagnions bien notre vie, mais malgré cela nous avions des dettes et nous n’avions jamais un sou de côté. J’ai découvert que mon mari dépensait notre argent avec des marabouts, dans des sacrifices d’animaux, pour protéger notre famille…! À cause de ces problèmes d’argent continuels, au bout de 7 ans de mariage, j’ai fait une dépression.
Une fois remise de ma dépression, je me suis dit que j’allais tout mettre en place pour que l’argent ne parte plus.
Je suis allée au tribunal d’Abidjan et j’ai obtenu une Séparation de biens.

Mais la gestion de mon mari n’a pas changé et les problèmes d’argent ont continué. À cause de cela, 5 ans plus tard, j’ai commencé à  avoir des insomnies et des idées de mort :
– j’ai pensé à  me suicider mais à  cause de mes enfants, je me suis dit que je ne pouvais pas le faire,
– alors j’ai souhaité la mort de mon mari. J’ai même prié Dieu pour cela, mais Dieu ne m’a pas entendu…

Comme j’avais peu d’heures d’enseignement à  l’Université, j’ai cherché un travail, en plus de mon travail universitaire. et j’en ai trouvé. Mon mari, de tempérament jaloux, ne voulait pas que je travaille en dehors de l’Université et il faisait tout pour m’en empêcher d’assumer ces nouveaux jobs. Aussi, fatiguée de me battre contre mon mari pour avoir de quoi vivre, j’ai fini par demander le divorce après 17 ans de mariage.

Mon mari a refusé le divorce. C’est pourquoi, en mars 1990, j’ai eu seulement un jugement de Séparation de corps prononcé par un juge ivoirien. Ce jugement :
– me donnait la garde de nos 3 enfants,
– donnait à  mon mari la maison de 4 chambres qui m’appartenait (je l’avais achetée après notre séparation de biens grâce à  une aide financière de ma mère),
– me donnait 2 mois pour quitter cette maison avec mes 3 enfants.
C’était donc un jugement totalement inique puisque cette maison de 4 chambres qui m’appartenait, le juge la donnait à  mon mari qui était tout seul.

Un mois plus tard, en avril 1990, pendant que je cherchais une nouvelle maison, à  Abidjan des troubles politiques ont éclaté. Pour arrêter ces troubles, le Président Houphouët Boigny a décrété une « année blanche » c’est-à -dire que toutes les écoles ont été fermées. Ma mère m’a téléphoné d’envoyer mes enfants en France pour qu’ils ne perdent pas leur année scolaire. Je les ai mis dans l’avion sans rien dire à  mon mari parce que je savais qu’il ne les aurait pas laissés partir. Une fois les enfants partis, pour se venger de leur départ, mon mari a emporté toutes mes affaires de la maison et du jour au lendemain je me suis retrouvée à  la rue, sans aucun habit de rechange. Puisque je n’avais plus rien dans la maison, je suis partie loger chez des amies pendant 2 mois. Pendant ces 2 mois, je n’avais plus cours à  l’université à  cause des troubles politiques, mais je devais rester à  Abidjan au cas où les cours reprendraient.

Je me suis alors trouvée dans cette situation :
– Je n’avais plus mes enfants avec moi : ils étaient scolarisés en France.
– Je n’avais plus de famille africaine : mon mari me coupait de toute sa famille,
– Je n’avais plus de maison ni de vêtements. J’étais hébergée par des amies.
Face à  cette situation, j’ai décidé de ne plus chercher une maison à  Abidjan mais en France, où au moins j’aurai ma famille pour me soutenir. C’est ainsi que j’ai décidé de rentrer définitivement en France.

Comment j’ai rencontré Jésus ?

Avant de rentrer en France, je voulais revoir un ancien collègue ivoirien artiste, Abraham. Quand je suis arrivée chez lui, nous avons eu une discussion sur le jeûne ce qui nous a entraînés à  parler de Jésus.
Je lui ai dit que je ne croyais pas que Jésus était le Fils de Dieu. Il a alors ouvert un petit évangile et il m’a cité la phrase de Jean 1:14

« Et le verbe s’est fait chair ».

Cette parole a commencé à  travailler mon coeur.

Ensuite Abraham m’a invité à  venir à  une réunion avec de jeunes chrétiens pour lire la Bible J’y suis allée.
C’était dans une maison avec des jeunes ménages. Quand ils ont ouvert l’évangile et ils ont lu le texte de la veuve avec le juge inique. Après cette lecture, je leur ai dit que j’étais comme la veuve : je leur ai expliqué comment le jugement que m’avait rendu le Tribunal deux mois plus tôt était un jugement totalement inique.
Puis je me suis rendue à  l’église d’Abraham qui était une maison de la Riviera à  Abidjan..
Quelques semaines plus tard, en juin 1990, un homme de Dieu est venu d’Europe pour prêcher. C’était le pasteur D. Sa première prédication a été « Christ, nouvel Adam ». Tout ce que j’entendais prêcher correspondait à  ce que j’attendais d’une vie avec Dieu. Donc j’ai continué à  venir dans cette église.

Et une nuit j’ai fait un rêve.
Dans ce rêve, c’était le soir à  l’heure où l’on dîne. Il faisait déjà  nuit, parce qu’en Afrique quand on dîne il fait toujours nuit. J’étais assise devant une petite table carrée toute simple en bois blanc. Il y avait peu de choses sur la table, mais en face de moi, était assis « quelqu’un », un homme. Il n’a pas parlé, je n’ai pas vu son visage mais j’ai senti une présence qui rayonnait très fortement de lui, une présence très forte et en même temps très douce. Et cet homme m’invitait à  dîner ! Voilà  que, pour la 1ère fois depuis des années, je n’avais plus à  me battre pour trouver de l’argent pour manger mais quelqu’un m’offrait à  manger. Cet homme se souciait de moi, il me prenait en charge. Cette nuit là , cet homme m’a déchargé de tous mes fardeaux, il les a comme absorbés, et ma vie a commencé à  changer. J’ai compris que c’était Jésus.
J’en ai eu, bien plus tard, la confirmation quand j’ai lu ces textes :

– « Je me tiens à  la porte et je frappe; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (Apocalypse 3:20)

– « Venez à  moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Matthieu 11:28).

J’ai pris rendez-vous avec le Pasteur D. pour savoir quelle était cette église.
Quand le pasteur m’a dit « Nous voulons vivre comme les premiers chrétiens », c’est comme si le ciel me tombait sur la tête. En effet, je m’étais souvent dit que, si un jour je redevenais chrétienne, je ne serai ni catholique, ni protestante, ni orthodoxe parce que j’ai toujours été contre la division des chrétiens. Donc que la seule voie qui me restait, c’était celle des premiers chrétiens parce qu’ils étaient tous unis. Et je pensais que cela n’existait pas. Et voilà  que j’entendais quelqu’un me dire « C’est possible » !

Après cela, les événements se sont précipités. Le 29 juin 1990, je venais d’avoir 50 ans, j’ai été baptisée par immersion à  Abidjan dans la laguner Ebrié, 3 jours avant mon retour définitif en France.
Quelques jours avant mon baptême, je me suis réconciliée avec mon mari qui était présent à  mon baptême.
Deux jours après mon baptême, j’ai écrit une lettre à  mon avocate lui disant que j’arrêtais mon divorce parce que j’étais devenue chrétienne. Et le lendemain, je prenais l’avion pour retrouver mes enfants en France et m’y installer définitivement.

Après mon baptême, qu’est-ce qui a changé dans ma vie ?

– En France, je me suis retrouvée seule à  assurer financièrement la vie de mes enfants et malgré cela je n’ai plus eu aucun souci financier : quand une fin de mois était difficile, j’en parlais à  Jésus et tout se résorbait.
– Jésus était avec moi, je n’avais plus rien à  craindre, donc plus d’insomnie, plus d’idée de mort,
– Et surtout j’ai eu une joie extraordinaire que je n’avais jamais connue.