Transmis par Jacques Vidal

Grande question qui agite encore bien des microcosmes évangéliques et chrétiens. Comment doit-on gérer la réhabilitation d’un homme tombé dans la misère du péché ? Il y a plusieurs écoles ! D’abord ceux qui ne gèrent rien, mais qui flinguent ! Bon, là  il n’y a plus rien à  dire ! Ceux-là  estiment (et c’est très discutable) sous forme métaphorique  » qu’un cheval qui est tombé retombera toujours  » ! Je vous laisse juge !

Il y a ceux qui estiment, surtout concernant les leaders chrétiens tombés dans certains péchés vulgaires et publics (parce que finalement les autres formes de péché, on n’en parle pas, du fait que cela ne se voit pas ; mais est-ce moins grave ? Pas sûr !), qu’il faut faire preuve de miséricorde, et tout faire pour relever celui qui est tombé, mais en l’excluant définitivement d’un quelconque rôle de leader !

Et puis, schématiquement, il y ceux qui pensent que si quelqu’un est tombé, ce n’est pas sans raison ; il faut donc comprendre pourquoi, et aider l’autre à  s’en sortir, travailler à  son rétablissement, à  sa guérison, souvent à  celle de son couple et de ses enfants, et, après une période de quelques années, lui redonner une autre chance, y compris dans des responsabilités adaptées à  ses capacités. Mais que dit Dieu ? Parce que, finalement, latins, anglo-saxons et autres, ont tous une approche différente de l’affaire, et il semblerait que l’élément culturel soit le seul critère possible en la matière ! On voit Jésus, par exemple, réhabiliter le très décevant Pierre (Jean 21) en quelques minutes, et le rétablir dans son ministère, dans ses fonctions, et dans ses responsabilités. Certains évoqueront l’idée que le péché de Pierre n’était tout de même pas si grave. Personnellement je me refuse à  classifier le péché, la faute, l’erreur, la chute ou la rechute ! C’est dans tous les cas, un drame ! Donc, l’argument ne tient pas pour la Bible, ni pour Dieu !

Plus grave à  nos yeux, la réhabilitation d’un homme comme David (Psaume 51.15) ! Quelle affaire pour nous ! Le péché de David, son crime, le meurtre dont il a été coupable en aurait fait, chez nous autres, un paria à  vie ! Je pense que nous lui aurions dit de rester chez lui, et de pas aller  » annoncer aux pécheurs la voie du salut  » ! Et pourtant sa réhabilitation aura bel et bien lieu ! Il méritait la mort au regard de la loi de Moïse, sous la dispensation de laquelle il se trouvait ! Il vivra, et il demeurera dans sa charge, ses responsabilités royales, morales et spirituelles !

Même la terrible loi de Moïse avait prévu la réhabilitation pour les chefs qui tombaient : Lévitique 4.3-12.

Pour ne pas devenir ces mécréants décrits par Jude dans son épître (v. 4) « qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution », nous sommes devenus (parfois) des légalistes terrifiants, incapable d’exercer la moindre once de miséricorde, et toujours prêts à  exécuter le pécheur tombé, surtout s’il avait des responsabilités importantes !

Aurait-on oublié que la notion de miséricorde dans la Bible induit l’idée de  » nouvelle chance « , non pas une seconde chance, ce qui serait limitatif, mais de  » nouvelles chances  » dans le sens de plusieurs ! Je ne sais pas comment nous comprenons le texte de 1 Jean 2.1, parlant de Jésus comme étant notre avocat auprès du Père ? Mais certains l’évitent, ne le prêchent jamais par crainte de voir leur auditoire tomber dans la complaisance à  l’égard du péché, ou dans un laxisme sans nom !

David disait à  Dieu :  » Qui connaît ses égarement, pardonne-moi ceux que j’ignore « . Heureusement que nous avons un avocat en la personne de Jésus ; Dieu ne nous a pas laissé là  un blanc-seing pour le péché, mais une preuve qu’il est bien le Dieu du relèvement, de la réhabilitation, et cela non pas, certes, dans n’importe quelle condition. Puisque nous sommes censés appartenir à  ce Dieu-là , comment pouvons-nous envisager de vivre autrement ? Ne devenons pas, ou refusons de rester le peuple qui achève ses blessés. Travaillons à  les relever comme Dieu nous y invite !

Samuel Foucart