– par Matthias Helmlinger

Après le départ de Jésus, les églises furent confrontées très vite à  la persécution. Elles les supportaient parce qu’elles avaient foi en la deuxième venue de Jésus, la venue en gloire du Fils de l’homme qui leur rendrait justice.

Mais voilà  que les années passent et la venue de Jésus tarde.

Beaucoup de passages, aussi bien dans les évangiles que dans les épîtres, parlent explici-tement de ce retard.

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Lecture : Luc 18/1-8 II Timothée 3/14 – 4/2 Exode 17/8-13 Psaume 121

Deux mille ans ont passé et aujourd’hui encore, dans beaucoup de pays, les chrétiens souffrent, vivent dans l’angoisse, en se demandant : qui sera assassiné aujourd’hui ?

Samedi 6 octobre, le jour de notre retour d’Israël, un jeune père de famille palestinien, Rami Iyad a été retrouvé assassiné par des islamistes de Gaza. C’est un exemple parmi tant d’autres.

Beaucoup de chrétiens attendent la venue de Jésus qui rétablira la justice, car il y a tellement d’injustices qui ne sont prises en charge par aucune organisation, et dont nous n’entendons pas parler.

Pourquoi Dieu tarde-t-Il ?

Le chrétien, pas plus que le non-croyant n’a de réponse à  cela. Les Juifs, depuis la Shoah, se posent aussi cette question.

S’il n’y a pas de réponse à  cette question, il y a quand même quelque chose à  faire :

prier.

 » Toujours prier et ne pas se décourager  » :

Voilà  ce que nous dit Jésus. Le retard de Dieu ne signifie pas qu’il se désintéresse de nous. Jésus donne comme exemple une veuve qui obtient justice alors que le juge se désintéresse d’elle.

À plus forte raison obtien-drons-nous justice auprès de Dieu notre Père, qui ne se désintéresse d’aucun être humain.

Dans la prière, une communication est établie avec Dieu.

Une communication qui est une relation vivante avec le Père par le Fils.

Car Jésus priait. C’était le secret de sa réussite.

Et sa réussite a consisté en guérisons et enseignement permettant à  beaucoup de découvrir Dieu comme un Père plein de tendresse et de fidélité.

Sa réussite a paru un échec, quand il a été abandonné de tous, injustement accusé, humilié, torturé et tué.

Je dis bien :  » a paru  » ;
car trois jours après,

les femmes et les apôtres ont témoi-gné de sa résur-rection,

et 50 jours après,

avec l’Esprit Saint, ils avaient une as-surance résistant à  toute épreuve, pour annoncer partout cette résurrection.

Mais la croix reste incarnée dans la vie et le témoignage des apôtres.

Très vite, ils vont vivre le même échec :

intimidations,
calomnies,
persécutions,
assassinats.

L’échec est quelque chose de réel encore aujourd’hui dans la vie des croyants, mais dans la prière, l’Esprit Saint relie ces échecs à  la vie du Ressuscité, qui est à  la droite du Père, et qui vient bientôt.

La prière est le secret de la vie de Jésus, et c’est aussi le secret de la vie des croyants.

La prière, ce n’est pas quelque chose de compliqué. Est-ce que c’était compliqué pour la veuve d’aller casser les pieds au juge ?

Dans la prière, on va à  Dieu comme on est. C’est une relation vraie.

L’apôtre Paul dit à  Timothée que

 » toute Ecriture est inspirée de Dieu, utile pour enseigner, réfuter, redresser, éduquer dans la justice  » (II Tim.3/16).

L’Ecriture, c’est aussi ces prières que nous a transmises Israël : les Psaumes, où tous les sentiments sont exprimés devant Dieu, y compris des demandes de vengeance.

Dieu répond à  l’être humain qui se présente à  Lui tel qu’il est.

Parfois, pour con-tinuer à  prier, il faut l’aide des autres.

Moïse a eu besoin d’Aaron et d’Hur pour lui tenir les bras en l’air toute la journée, pendant que Josué combat-tait Amaleq.

Amaleq, c’est l’Ennemi, qui veut la dispari-tion d’Israël, et qui réapparaît à  chaque génération.

Sans la prière, la guerre contre Amaleq était perdue, le peuple de Dieu disparaissait de la surface de la terre. Nous serions tous des idolâtres, en proie aux démons.

Grâce à  la prière d’Israël, grâce à  la prière de Jésus, nous avons un Dieu vivant, un Père plein d’amour pour ses enfants, le Créateur des cieux et de la terre, qui fera bientôt des cieux nouveaux et une terre nouvelle, où la justice habite.

En attendant, nous avons quelque chose à  faire : continuer la prière des croyants qui nous ont précédés, faire dans nos cœurs de la place à  Jésus par la prière, pour que son amour puisse se déverser déjà  aujourd’hui sur tous ses frères.

En effet, celui qui est associé à  Jésus dans sa souffrance, découvre de plus en plus la puissance de l’amour : sur la croix, la prière de Jésus est monté vers son Père pour ceux qui le crucifiaient.

C’est en raison de ce mystère d’un Dieu qui aime ceux qui tuent son Fils, qu’il y a encore aujourd’hui cette longue patience de Dieu. La patience n’est pas signe de faiblesse, mais signe d’un grand amour.

En attendant, aucune prière ne se perd dans la nuit.

Dans le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse, Jean nous dit qu’il a vu 24 anciens (représentant Israël et l’Eglise) qui tenaient chacun dans  » une main une coupe d’or pleine de parfum, qui sont les prières des saints « , et dans l’autre main, une harpe pour chanter le cantique nouveau à  la gloire de l’Agneau immolé (Apocalypse 5/8).

Toutes les prières d’appel à  l’aide sont côte à  côte avec la louange : une coupe avec les prières dans une main, une harpe dans l’autre main.

Une coupe d’or pleine de parfum, qui sont les prières des saints : voilà  ce que deviennent toutes nos prières. Aucune de nos prières ne se sera perdue dans le vide. Aucune n’aura été inutile. Toutes seront exaucées. Toutes. C’est une certitude, que Jésus a voulu nous transmettre :

 » il faut toujours prier et ne jamais se décourager « . Amen.