transmis par Lorraine- Mise en page et en image par Michèle H

  • suite du précédent « souffle de vie »

2. Le Désert de l’Adoration

· De l’eau ! qui aurait pensé trouver un lac au milieu de ce désert ? s’écrie le voyageur se parlant à  lui-même à  l’instant où je le revois dans le songe. Car, parvenu en haut d’une immense dune, il découvre à  ses pieds une étendue bleue qui va jusqu’à  l’horizon.  » Mais non, ce n’est pas de l’eau, réfléchit-il ; oui, je me souviens ! le vieillard sur la montagne m’avait indiqué cette zone bleutée comme le début du second désert « .

Il avance jusqu’au bas de la colline pour découvrir que cette surprenante mer de sable n’est pas unie comme elle apparaissait plus haut. Elle est formée en vagues qui s’étendent au loin tel un océan figé.

· Peut-être y a-t-il un lien entre ceci et la mer de verre située devant le trône de Dieu ?

. Peut-être les vagues vont-elles s’estomper lorsque j’approcherai de la Cité, se demande l’homme.

Brusquement, à  quelques mètres de lui, se tient un personnage d’une beauté qui n’est pas terrestre.

· ‘Je te salue, dit-il : tu sais, la route est longue à  travers cette plaine. Beaucoup ont péri en essayant de la parcourir à  pieds. Je viens t’offrir une meilleure voie. »

· Une meilleure voie ? demande le voyageur.

· ‘Certes ! j’ai le pouvoir de traverser ce désert en l’espace d’une seconde. Si tu permets, je peux t’emmener avec moi. Je peux te faire arriver sain et sauf de l’autre côté, directement ! »

· Que devrais-je faire ?

· Tout simplement un acte symbolique. Si tu veux t’agenouiller pour me rendre hommage, je te transporterai au-dessus de ce désert à  la vitesse de la lumière.

· Mais… cela voudrait dire que je t’adore, n’est-ce pas ?

· Pourquoi trouves-tu cela étrange ? Les gens le font tous les jours. Toi-même, tu l’as fait longtemps avant de venir dans ce désert. Les citoyens de la Cité Chrétienne le font souvent : quelques-uns d’entre eux adorent l’argent ; ils le servent comme des esclaves. Leurs regards s’illuminent rien qu’en y pensant. Mais l’amour de l’argent n’est qu’un symbole de la réalité que je suis.

· Tu ne me touches pas avec ton discours sur l’argent, rétorque le pélerin car il n’a jamais été un problème dans ma vie.

· Et les sentiments alors ? Qu’existe-t-il de plus beau et de plus innocent que d’être amoureux ? Seulement, quand cet état devient un but et domine les pensées, il s’y mêle de l’idolâtrie. Et, c’est bien ton problème derrière cette idole, reprend-il triomphalement. Pourtant l’adoration qui me procure le plus de satisfaction me vient des hommes et des femmes qui recherchent le succès dans le domaine religieux….

· Bon… dit le pélerin coupant court à  une telle arrogance, eh ! bien, si je dois t’adorer en échange d’un raccourci pour passer ce désert, je mettrai ma joie à  le traverser à  pieds, même si je n’en vois jamais le bout !

A ces mots, le séducteur s’éclipse dans la défaite. Aussitôt, j’entends le voyageur qui raisonne encore en lui-même :

· Il est donc possible pour quelqu’un dans la Cité Chrétienne de pratiquer tous les gestes superficiels de la foi en Dieu alors que sa réelle adoration, qui obsède nuit et jour ses pensées, n’est autre qu’idolâtrie ? Maintenant que j’en suis sorti, je ne peux survivre qu’en me perdant dans l’adoration de DIEU, LUI qui dit dans Esaïe 43 :

 » Voici, je fais une chose nouvelle. Elle paraît maintenant, ne l’apercevez-vous pas ? Je placerai une route dans le désert et des fleuves dans la solitude. Les bêtes sauvages me rendront honneur, les chacals et les autruches aussi, car je donne de l’eau dans le désert, des fleuves dans la terre désolée, pour donner à  boire au peuple que j’ai choisi, le peuple que je me suis formé, afin qu’il proclame mes louanges « .

· Peut-être, murmure-t-il en réfléchissant, que cette adoration ne peut trouver sa source que dans ce désert, où tout est sécheresse, chaleur accablante, lumière et silence sinistres.

Le pélerin est interrompu dans ses pensées par le son d’une musique indescriptible qui va en crescendo, un chant d’une beauté sublime. Les voix semblent venir de partout.

Mais il ne voit personne.

Ayant atteint le haut d’une nouvelle vague bleutée, il aperçoit enfin sept personnes un peu plus en bas qui, les mains tendues vers le ciel, expriment leurs louanges à  Dieu. Leur chant s’élève avec la plénitude d’un million de voix. Lui-même ouvre la bouche et la louange jaillit aussitôt comme un torrent. Au milieu de toute cette musique, son compagnon réapparaît.

· As-tu remarqué, lui dit l’homme plein de joie, que les sept adorateurs sont en réalité entourés d’une multitude d’êtres magnifiques dont les voix se mêlent aux leurs ? Je sens qu’ici, dans le désert, d’une façon mystérieuse, je suis déjà  entré à  la bordure de la Cité de Dieu.

Son compagnon lui répond en citant ces mots de la Bible, de la lettre aux Hébreux :

 » Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le choeur des anges, de l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à  la perfection, de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance, et du sang de l’aspersion qui parle mieux que celui d’Abel. C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à  Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant « .

Au bout d’un moment, les chants se taisent et tout redevient silencieux.

On n’aperçoit plus que les sept adorateurs qui appellent la paix de Dieu sur le voyageur et repartent en file vers la dune, le laissant seul avec son compagnon. Celui-ci l’amène près d’une source d’eau claire et partage avec lui un repas.

· Alors, c’est cela de désert de l’adoration ! s’exclame le pélerin tout émerveillé par la scène qu’il vient de vivre.

· Oui, dit son guide, ici les chrétiens apprennent à  adorer Dieu, le Père, en Esprit et en vérité. Tu pourrais décrire ce lieu comme le parvis extérieur de la Cité de Dieu ; car comme tu l’as vu, ses habitants sont là  tout autour de toi. Au désert du pardon, tu as compris le pouvoir du sang de Jésus te purifiant jusqu’au fond de ton coeur. Ici, au désert de l’adoration, tu reçois son Saint Esprit. Dieu te revêt de la puissance d’en haut afin de te rendre capable de l’adorer d’une adoration qui se manifestera sous forme d’oeuvres, dans les prochains déserts qui t’attendent.

. Joël 2 dit, en effet:

 » Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, dans ces jours-là , je répandrai mon esprit « .

· Mais, je n’ai jamais senti en moi une telle adoration ! va-t-elle continuer ? interroge le pélerin. Est-ce que je pourrai adorer le Dieu vivant avec autant de grâce dans les déserts qui restent à  parcourir ?

· Il s’opère en toi des changements qui, si tu les acceptes, dureront pour toujours. Ton coeur s’ouvre par le Saint Esprit répandu. Ta bouche s’ouvre pour prononcer les mots que Dieu donne :

 » vos fils et vos filles prophétiseront « .

. Et tes yeux s’ouvrent aux visions et aux songes. Tu es en train de recevoir des yeux capables de voir Dieu ! dit le messager.

· Mais, observe l’homme, ne se passe-t-il pas les mêmes phénomènes dans la Cité Chrétienne? J’ai entendu dire qu’on les vit, chaque dimanche soir, à  l’église apostolique du futur.

· La différence, frère, reprend l’envoyé de Dieu, c’est qu’ici tu ne te contentes pas de goûter à  l’adoration, comme quelqu’un qui mettrait le bout du pied dans l’eau ; là , dans ce désert, tu te perds dans l’adoration de Dieu, dans une telle mesure que toute la louange et ta reconnaissance arrivent jusqu’à  lui. Tout ce que tu fais, tu le fais pour lui.

· Mais ne suis-je pas alors en danger de fanatisme ?

· Les fanatiques sont en adoration devant des principes, des idées, ou devant des personnalités humaines, ou mêmes démoniaques, répond l’envoyé de Dieu, mais jamais devant Dieu. Quand l’adoration pour Dieu te consume, elle t’ouvre la porte non du fanatisme, mais d’une liberté que tu n’as encore jamais connue. Quand tu es perdu dans l’adoration envers Lui, tu n’adores plus ni l’argent, ni les histoires d’amour, ni le succès, car tu découvres le seul vrai objet d’adoration et, plus tu adores Dieu, plus tu es toi-même comblé.

A ces mots, le messager disparaît et le voyageur se retrouve seul, perdu dans l’adoration, dans l’océan de sable bleu.

3. Le Désert de la Prière

La mer de sable s’achève brusquement au pied d’une chaîne de montagnes effrayantes. Aucune végétation. Rien que des murailles desséchées, abruptes et brûlantes.

Des ossements épars sur le sable, au pied de cette barrière rocheuse restent là  comme un muet témoignage des dangers que dissimule ce paysage désolé. Le voyageur fixe son regard sur l’étoile en forme de croix qui lui montre le chemin, tout en se rappelant ces mots :

 » Entrez par la porte étroite car large est la porte et aisé le chemin qui mènent à  la destruction et nombreux sont ceux qui y passent. Mais étroite est la porte et difficile le chemin qui mènent à  la vie et il y en a peu qui les trouvent « . Evangile selon Matthieu, chapitre 7 verset 13.

Soudain, il entend un bruit de voix à  quelque distance de lui et il emprunte aussitôt le sentier, au pied de la montagne, dans cette direction.

Le chemin tourne brusquement offrant un défilé entre les versants rocheux.

Pénétrant par cette brèche, il écoute, mais la voix avec son écho résonne si fort qu’il ne peut en distinguer les paroles. Il avance à  travers le passage resserré puis se trouve en présence d’une arche en fer forgé impressionnante sous laquelle un homme fait un discours à  une assemblée d’hommes et de femmes.

· Croyez-moi, c’est ici le chemin ! plaide l’orateur. Cette étroite porte à  ma gauche est tellement rouillée qu’on aurait du mal à  la faire tourner sur ses gonds. Quelle personne de bon sens aurait l’idée de suivre ce sentier escarpé alors que cette route bien pavée et fréquentée est ouverte et bien entretenue. Venez, franchissez le portail et vous sortirez du désert avant la fin du jour. Une bonne nourriture et un lit bien propre vous attendent à  l’arrivée. Des réunions de prières sont programmées à  chaque pause toutes les heures le long de votre marche.

Sans hésiter, le pélerin passe sous l’arche de fer forgé et commence à  descendre cette route.

D’autres se joignent à  lui. La route sur laquelle il avance maintenant est unie et plaisante, après son cheminement difficile dans le sable bleu du désert. Des panneaux indiquent à  intervalles réguliers que des aires de repos sont prévues après chaque heure de marche ; une réunion de prière et un repas léger y sont assurés.

Au premier de ces arrêts, il s’adresse à  une hôtesse avenante en ces mots :

· Je viens de loin ; dites-moi, je vous prie, où conduit ce chemin ?

· Vous serez hébergé avec tout le confort et bien accueilli. A la tombée du jour, vous aurez atteint le but de votre voyage, répond-elle en souriant.

L’homme reprend sa marche de plus en plus perplexe. Et au moment où la nuit commence, après un chemin pittoresque entre les arbres et les rochers, il se trouve sur la crête d’une colline. A ses pieds s’étend une cité.

· Bienvenue à  toi ! lui crie un homme qui se tient sous une arche en fer forgé, exactement semblable à  la première.

· Merci ! répond le voyageur. Mais, où est-on ?

· Ici ? Mais c’est la Cité Chrétienne ! dit l’autre surpris.

Sans un mot de plus le voyageur fait demi-tour et refait en courant le chemin en sens inverse. Une fois la Cité Chrétienne hors de vue, il ralentit un peu mais ne s’arrête pas avant d’avoir franchi la première arche, d’avoir quitté la fausse route.

· Je n’ai qu’un seul désir, s’écrie-t-il, retrouver la porte étroite et la passer. Je ne me reposerai pas avant. Comment ai-je pu être aveuglé à  ce point ? Bien sûr que la voie large ne pouvait me conduire qu’à  la Cité Chrétienne, là  où l’on peut se mettre à  l’aise sans aucune nécessité de renoncer à  soi-même, de prendre des risques, d’accepter de souffrir ou de manquer de sommeil ajoute-t-il l’amertume dans l’âme.

Il découvre enfin la vieille porte rouillée. Elle est étroite. Il y passe avec peine car elle est envahie par les ronces et les mauvaises herbes. Le petit matin le trouve occupé à  se frayer un chemin sur un sentier resserré entre des rochers d’aspect rougeâtre. Mais n’entend-il pas, dans l’air, comme un bruit de vent dans des arbres ? Il n’y a là  pourtant ni arbres, ni vent !

le son s’amplifie et il distingue bientôt qu’il s’agit du chant d’un grand nombre de voix. Il arrive à  leur niveau et se trouve en compagnie d’une troupe en marche vers la Cité de Dieu. Tout en avançant, chacun parle avec ferveur à  quelqu’un d’invisible. Plusieurs sont en larmes ; d’autres sautent de joie. Ils mentionnent des noms de personnes en demandant des bienfaits pour elles. Parfois, ils cherchent de l’aide auprès de leurs compagnons de route, devant ou derrière eux, mais leur grand centre d’intérêt, c’est leur interlocuteur invisible.

Le mystérieux compagnon se retrouve près du voyageur et lui parle en ces mots :

· Tu vois quel contraste il y a entre le désert de la prière et la Cité Chrétienne ! Là  bas, c’est vrai qu’ils ont des réunions de prière et que les gens prient avant de se mettre au lit. Puis, quand leur vie passe par des moments difficiles, leurs prières se font plus intenses, jusqu’à  ce que la crise soit passée. Mais, au désert de la prière, elle devient notre mode de vie, la source de toute notre existence. Le temps est venu pour toi de te perdre dans une vie de prière. Médite sur ces messages de l’évangile selon Luc, conclut-il en tendant au pèlerin une feuille de papier où sont inscrits les textes suivants :

 » Tout le peuple se faisant baptiser, Jésus fut aussi baptisé, et, pendant qu’il priait, le ciel s’ouvrit, et le Saint Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles : Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai mis toute mon affection « . Luc 3 : 21.22.

 » Sa renommée se répandait de plus en plus, et les gens venaient en foule pour l’entendre et pour être guéris de leurs maladies. Et lui, il se retirait dans les déserts, et priait « . Luc 5 :15.16

 » En ce temps-là , Jésus se rendit sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à  prier Dieu. Quand le jour parut, il appela ses disciples, et il en choisit douze, auxquels il donna le nom d’apôtres «  Luc 6 : 12.13.

 » Environ huit jours après qu’il eut dit ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage changea, et son vêtement devint d’une éclatante blancheur « . Luc 9 : 28.29.

 » Jésus priait un jour en un certain lieu. Lorsqu’il eut achevé, un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à  prier, comme Jean l’a enseigné à  ses disciples « . Luc 11 : 1.

 » Après être sorti, il alla, selon sa coutume, à  la montagne des Oliviers. Ses disciples le suivirent. Lorsqu’il fut arrivé dans ce lieu, il leur dit : Priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation. Puis il s’éloigna d’eux à  la distance d’environ un jet de pierre, et, s’étant mis à  genoux, il pria « . Luc 22 : 39.41.

 » Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là , ainsi que les deux malfaiteurs, l’un à  droite, l’autre à  gauche. Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font « . Luc 23 : 33.34.

Quand le pèlerin eut fini de lire, son compagnon reprit la parole :

· Une vie de prière, lui dit-il, est une chose dans laquelle on s’engage seul, mais elle nous introduit dans une communion avec Dieu comme rien d’autre ne le peut. Prier, c’est aller à  Dieu, à  la porte du Père et demander du pain pour en avoir à  donner à  nos frères dans le besoin. Si vous frappez, si vous continuez à  frapper, elle s’ouvre toujours, toujours. De cette communion avec Dieu ressort une richesse que vous partagerez avec les autres, et tandis que vous partagez ce que Dieu vous donne, votre communion avec eux s’établit. Cette communion vient même si vous êtes timide et maladroit, car une telle vie de prière vous délivre de la peur de l’opinion des autres, et de celle de vos limites.

· Mais faut-il tous ces pics effrayants, ces précipices et ce danger incessant pour apprendre à  prier ? interroge le pèlerin.

· Eh bien, dans le passé tu criais à  Dieu dans tes heures de détresse, répond son compagnon. Ici, tu apprends à  voir ta vie comme une crise continuelle qui te pousse à  crier à  Dieu jour et nuit.

 » Dieu ne vengera-t-il pas ses élus qui crient à  lui jour et nuit ? « .

. Plus notre vision devient claire de ce qui se passe dans le monde, plus nous réalisons que la seule façon de connaître la vie est de se rapprocher de Dieu dans la prière, criant à  lui jour et nuit. Nous prions alors sans cesse parce que la crise de la vie terrestre est sans fin.

· Mais pourquoi tout doit-il être si difficile ? se plaint l’homme. Le temps que je passe et la peine que j’ai à  franchir ces montagnes me semblent plus durs que tout le reste du voyage, déjà .

· C’est parce que la prière est la plus importante de nos tâches, répond l’autre. Cela exige de la concentration d’esprit, une volonté active et le meilleur de nos forces, pour prier pour que soit sanctifié le nom de Dieu, que vienne son Royaume, que des ouvriers soient envoyés dans la moisson ou d’intercéder pour des gens et leurs besoins particuliers. Tu n’as encore qu’effleuré la surface des choses formidables qui sont dans l’attente de s’accomplir en réponse à  tes prières, si tu continues d’avancer.

· C’est jus- tement là  le problè- me…

continuer d’avancer ! Je suis si fatigué ! »

soupire le pèlerin.

· « C’est parce que tes prières sont en train de s’engager dans la bataille réelle. La prière est le terrain où nous triomphons du mal par le bien. Dans ces montagnes, tu apprendras à  prier pour tes ennemis. La vie où le bien domine le mal commence par la demande qu’il arrive des bénédictions pour ceux qui nous ont fait du tort ! »

Le sentier étroit débouche sur un site où les deux amis prennent ensemble un repas. Après, ils s’avancent vers l’autre côté du plateau où le guide indique un sentier en lacets qui descend à  travers les montagnes, dont l’altitude s’abaisse jusqu’à  un point près de l’horizon qui semble être la fin du parcours. Il dit alors :

· Tu vois, là  bas, commence la moisson. Souviens-toi des paroles de Jésus :

 » Ne dîtes vous pas qu’il reste quatre mois jusqu’à  la moisson ? Mais je vous le dis, levez les yeux et voyez comme les champs sont déjà  blancs pour la moisson. Celui qui moissonne reçoit un salaire et rassemble des fruits pour la vie éternelle, de sorte que le semeur et le moissonneur se réjouissent ensemble. L’un sème, l’autre moissonne, c’est vrai. Je vous ai envoyé moissonner ce à  quoi vous n’aviez pas travaillé. D’autres ont travaillé et vous êtes entrés dans leur travail « .

Pendant que l’homme regarde au loin, le guide poursuit ses explications :

· « Tu te souviens, que dans la Cité Chrétienne, il y a une belle et large avenue qui s’appelle boulevard des missionnaires. C’est une succession de bâtiments spacieux, bien entretenus, décorés avec des fontaines et des belles allées plantées d’arbres décoratifs. Ces bâtiments abritent toutes les entreprises missionnaires élaborées ; et également des installations plus modestes pour le service des lettres de prières, pour les serviteurs moins connus..« 

Il y a des studios qui produisent des télé- thons pour la litté- rature à  l’échelle mondiale

et des cas- settes-vi- déo pour servir aux appels missionnaires.

Là , se trouvent aussi le siège d’organismes qui offrent des cours de recyclage pour les missionnaires en congé, ainsi qu’un service d’itinéraires programmés pour ceux qui ont besoin d’élargir le cercle de leurs donateurs.

Là  encore, sont installés des centres de recrutement, des maisons de repos pour les missionnaires retraités et même une toute nouvelle compagnie de production de disques. Mais voici que tout récemment, il a soufflé un vent de panique sur tout ce boulevard, suite à  d’inquiétantes informations. Le bruit a couru qu’un nombre important de missionnaires s’étaient rendus coupables d’une rupture impardonnable avec l’étiquette missionnaire. Au lieu de prendre comme champs de mission des territoires régulièrement approuvés du monde connu, ils se sont engagés dans le désert qui mène à  la Cité de Dieu ! »

· « Mais, demande le pélerin, quelle sorte de champ de mission peut donc représenter ce désert ? Quelles âmes, à  part la sienne, peut-on sauver dans le désert du pardon ? Et quand on parvient à  celui de l’adoration, tous ceux que l’on rencontre sont déjà  pleins de vie, avec la gloire de Dieu. Au désert de la prière, je jouis d’une merveilleuse communion avec les autres pélerins et j’apprends à  intercéder. Mais des âmes perdues, il n’y en a nulle part !« 

  • Suite prochain souffle de vie…