Manger et boire de manière spirituelle : une activité collective

J’aimerais vous parler ce soir d’un sujet qui, pour moi, est probablement un des points les plus importants avec lequel nous nous débattons en tant qu’assemblée de frères. J’aimerais commencer par citer un verset situé dans 1 Corinthiens 12. J’aimerais mettre en avant trois points avant de lancer le sujet que j’ai à  coeur de partager avec vous.

Citons d’abord le passage de 1 Corinthiens 12:12:

« Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il de Christ. »

C’est un passage profond des Écritures, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que cela signifie ? Comme le corps est un, et que nous sommes membres de ce corps, Christ aussi est un. C’est à dire que l’église est Christ. L’église est le corps de Christ.

Puis cela continue  :

« Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. »

Le point mis en évidence était celui-ci : que la tâche de manger et de boire Christ n’a pas été donnée à des individus. Elle a été donnée au corps. Nous ne pouvons Le manger et Le boire correctement si nous ne sommes pas profondément reliés au corps. C’est une action que le corps prend en charge.

Bien sûr, le Seigneur habite dans le corps. C’est le premier point que je voulais aborder.

La manifestation de Christ : une expression collective

Mais il y a autre chose. Au fur et à mesure que vous avancez dans la lecture de 1 Corinthiens 12 et que vous allez jusqu’au chapitre 14, vous trouvez la plus remarquable explication. Cette explication est unique. On ne la trouve qu’une seule fois dans toutes les Écritures. Dans 1 Corinthiens 12, 13 et 14, le Saint Esprit lève le voile et nous fait pénétrer dans une assemblée d’église du premier siècle. Ce sont les seuls chapitres qui nous le permettent.

 Nous pouvons vraiment observer ce qui se passait dans les réunions primitives de l’église.

Vous y trouvez ceci: vous avez une réunion où il n’y a pas d’autorité humaine. Il n’y a personne qui dirige la réunion. Il n’y a pas de liturgie non plus.

Autrement dit, les frères et sœurs n’ont pas de structure à suivre pour la louange. Vous avez une réunion où tous les frères peuvent partager librement. Et ce qu’ils partagent est Christ Lui-même.

C’est aussi une réunion où il y a des interruptions. Quand un frère se lève et parle, une sœur peut être éclairée par ses paroles. Dans cette réunion, elle est libre de l’interrompre, et il se soumettra à la fraîcheur de sa vision. Cela n’est pas courant dans les églises institutionnelles, n’est ce pas  ?

Pouvez-vous imaginer ce qui se passerait si, pendant que le pasteur faisait son sermon, une personne située dans le fond de l’église se levait pour dire: « Frère, j’aimerais ajouter quelque chose à  ce que tu dis« . Vous pouvez parier qu’il y aurait des videurs dans les allées, prêts à  faire sortir cette personne. Ces choses ne sont pas possibles dans l’église institutionnelle.

L’explication de ce genre de réunion se trouve dans le chapitre 12. Paul dit que nous sommes membres du corps. Suivant cette idée, certains sont les yeux, d’autres les oreilles et d’autres les mains. C’est seulement quand ces membres se rassemblent et fonctionnent que Christ est manifesté. Ce n’est pas lorsqu’ils s’assoient et constituent la prêtrise passive – mais quand ils se rassemblent et fonctionnent que Christ est révélé.

Christ est rendu visible. Pourquoi  ? Parce que chaque membre de Son corps est maintenant en train de fonctionner. C’est ce qu’il y a de plus remarquable.

Je vais vous donner une illustration. Considérons le poster de quelqu’un de célèbre. Je le découpe en plusieurs morceaux. Maintenant, je vous montre le morceau sur lequel vous pouvez voir un oeil. Est-ce que vous pouvez reconnaître la personne ? Et si ensuite je vous donne le morceau sur lequel il y a l’oreille. Même avec deux morceaux, cela sera toujours difficile de reconnaître la personne. Et vous ne saurez toujours pas de qui il s’agit, tant que vous n’aurez pas assemblé tous les morceaux ensemble. Vous ne pouvez reconnaître la personne que lorsque chaque morceau prend sa place.

Voici le point qui est développé ici : Christ ne peut être manifesté à moins que tous les membres du corps ne fonctionnent ensemble pendant la réunion. C’est le minimum requis. Vous ne pouvez pas empêcher la sacrificature de s’exprimer. La sacrificature doit fonctionner sinon Christ ne pourra être manifesté.

Par conséquent, nous pouvons le dire ainsi: non seulement il n’y a que dans le corps que l’on puisse manger et boire Christ, mais le corps doit aussi fonctionner tout ensemble pour manifester Christ.

Un seul membre ne peut avoir la responsabilité de Le faire connaître. C’est impossible. L’œil ne peut pas Le révéler, ni même la main, ni le pied. On a besoin du corps tout entier pour L’exprimer.

La pensée de Christ : une découverte collective

Il y a encore un point et c’est ce que j’ai à cœur de vous partager. Je vais vous lire les deux premiers passages de 1 Corinthiens 12. Écoutez:

« Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance. Vous savez que, lorsque vous étiez païens, vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes, selon que vous étiez conduits ».

Arrêtons nous un instant ici. Est ce que quelqu’un peut me dire ce qu’est une idole muette ? C’est une idole qui n’a pas le pouvoir de parler. Les Corinthiens, dans leur passé, suivaient des dieux qui n’avaient pas le pouvoir de parler. Ils étaient muets. Alors Paul dit, « vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes, … C’est pourquoi je vous déclare que personne, s’il parle par l’Esprit de Dieu, … ne peut dire: Jésus est le Seigneur ! si ce n’est par le Saint-Esprit« .

Puis il continue et dit:

« Il y a diversité de dons, mais le même Esprit; diversité de ministères, mais le même Seigneur; diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous ».

Remarquez: Dieu peut communiquer de différentes façons, mais c’est toujours le même Dieu qui parle. Par conséquent, la totalité de la pensée de Christ ne peut s’exprimer qu’à  travers le corps. Jésus Christ possède le pouvoir de parler. Il n’est pas une idole muette. Il parle. Il révèle Sa pensée. Mais Il ne peut pas le faire à  travers un seul individu. Tout le corps est nécessaire. Il a besoin de tous les frères et de toutes les sœurs pour révéler complètement Sa pensée. Il a besoin du corps pour saisir Sa pensée.

Nous voici de nouveau devant la nature du corps, la nature collective de l’église. Il a besoin du corps pour révéler Sa pensée.

J’aimerais lire un autre passage pour rendre cela encore plus clair. Et j’aimerais traiter le sujet de manière plus pratique car ce n’est pas en restant abstrait que l’on apprendra beaucoup. J’ai à  cœur de rendre ce message aussi concret que possible. Écoutez ce passage. Vous l’avez déjà  entendu. 1 Corinthiens 2:9: « l’œil n’a point vu« . Remarquez que c’est l’œil au singulier. L’œil tout seul n’a pas vu. « l’oreille n’a point entendu« , l’oreille seule n’a pas entendu, « et ces choses ne sont point montées au cœur de l’homme« , remarquez que c’est un cœur solitaire, « les choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. Dieu nous pluriel les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu« .

Maintenant écoutez le verset suivant. 1 Corinthiens 2:16

« Car qui a connu la pensée du Seigneur, pour L’instruire ? »

Qui a connu la pensée du Seigneur pour que lui, celui qui est supposé connaître la pensée de Dieu, puisse instruire le Seigneur ? Eh bien, apparemment, c’est une question absurde. Mais remarquez l’utilisation d’un singulier. Qui a connu la pensée du Seigneur pour qu’il (singulier, un individu solitaire) puisse instruire Dieu ? C’est une question absurde. La réponse est évidente. Aucun individu ne possède la pensée de Dieu afin de pouvoir instruire le Seigneur. Mais, à ce moment, il fait une déclaration remarquable. Mes frères, écoutez ceci  :

« Or nous, nous avons la pensée de Christ ».

Nous, « un groupe« , possédons la pensée de Christ  !

La pensée de Christ peut être découverte, mes frères. Jésus Christ n’est pas une idole muette. Il a le pouvoir de parler. Mais la pensée de Christ se découvre collectivement. C’est une recherche collective. La pensée de Christ n’est pas la propriété d’un chrétien tout seul. C’est la propriété de l’église  !

Voilà ce que cela

signifie: si vous êtes un frère ou une sœur, et que vous allez à l’église tous les dimanches, que vous vous asseyez sur un banc, que vous écoutez des sermons puis rentrez chez vous et allez au groupe d’étude biblique du mercredi soir, vous n’avez pas accès à la pensée de Christ !

La pensée de Christ ne peut se manifester qu’au travers d’un corps qui fonctionne, un corps dont les membres sont des croyants qui sont libres de parler.

Et pourquoi ? Parce que Jésus-Christ fait connaître Sa pensée à travers les frères et les sœurs  ! C’est seulement ici, dans l’ekklesia, car c’est là  qu’il y a les frères et les sœurs et mes frères, nous avons besoin des sœurs pour révéler la pensée de Christ, n’est ce pas  ? — C’est seulement dans cet environnement que Christ fait connaître Sa pensée. Car c’est une découverte collective.

En fait, il s’agit d’une chose tellement collective que parfois, en tant qu’individu, les chrétiens ne peuvent voir clair sur la volonté du Seigneur par eux-même si ce n’est en étant reliés à d’autres frères et sœurs. Je veux dire, combien de fois dans votre vie avez-vous eu besoin de l’aide du corps pour prendre une décision importante dans votre vie ? Savez-vous que beaucoup de chrétiens ne vivent pas cela. Ils n’ont pas cela parce qu’ils ne vivent pas avec des frères et sœurs. Il y a des chrétiens tout seuls qui se rendent aux assemblées tous les dimanches. C’est une tragédie.

La pensée du Seigneur — une question de vie ou de mort

Je voudrais vous donner une illustration de cela. Vous savez que dans cette salle se trouvent 14 églises qui fonctionnent comme celles du premier siècle. Je voudrais vous raconter une histoire marquante qui est arrivée à l’une d’entre elles. Cela m’a vraiment fait comprendre des choses sur ce sujet important : saisir, ensemble, la pensée de Christ même quand il s’agit de choses personnelles.

Dans les débuts d’une des églises, il y avait un frère qui venait de s’attacher à cette église. C’était un jeune homme et il était très indécis quant à ce qu’il devait faire de plusieurs de ses anciens engagements. L’un de ces engagements était d’aller avec un ami en voyage missionnaire dans un autre pays.

Au cours des assemblées avec les frères et sœurs, il se sentait mal à l’aise par rapport à cette décision. Voici ce qu’il a fait (en cela je trouve qu’il a montré beaucoup de sagesse), il s’est réuni avec les frères et il a dit:

« Frères, je suis indécis par rapport à cette décision. Je ne sais pas quoi faire. Je suis entre deux chaises. « 

Il recevait beaucoup de pression parce qu’il habitait toujours chez lui. Alors les frères ont dit : « Rassemblons-nous.« 

Ils étaient 13 à l’époque, ceux qui se rassemblaient. Moi, je n’y étais pas, on me l’a raconté.

Ils ont prié. Mais leur façon de prier n’était pas habituelle. Les frères ont d’abord partagé puis ils ont dit:

« Attendons le Seigneur et interrogeons-Le sur Sa volonté ».

Après 20 minutes, les frères ont rouvert les yeux, et il y en a un qui a parlé. Il a dit au frère en question :

« Tu sais, je ne pense pas que tu devrais y aller ».

Dès qu’il a dit ça, tous les frères se sont mis à dire:

« Oui, nous le sentons très mal, frère. Nous avons mis de côté nos avis personnels. Du mieux qu’on puisse dire, tu ne dois pas y aller ».

Eh bien, le frère n’était toujours pas sûr. Mais il a fait confiance au jugement des frères. Il s’est soumis à leur discernement. Il s’était dit qu’il serait surprenant qu’ils aient tous tort, donc il s’est dit qu’il allait leur faire confiance.

Écoutez-bien ceci : c’est une histoire vraie, je ne plaisante pas. Deux jours plus tard l’avion qu’il avait prévu de prendre a décollé avec son ami mais sans lui parce qu’il s’était soumis au jugement des frères. L’avion s’est écrasé et tout le monde dans l’avion fut tué. Ceci est une histoire vraie.

Ces frères avaient saisi la pensée du Seigneur. Et laissez-moi vous dire ceci : parfois saisir la pensée du Seigneur peut être une question de vie et de mort. Pas seulement individuellement, mais aussi spirituellement dans l’église.

Comment pouvons-nous continuer ensemble si nous ne saisissons pas sa volonté ? C’est absolument nécessaire. Mais sachez ceci: Sa pensée nous a été donnée. Il nous est possible de la découvrir. Mais il faut un corps. Il faut chacun d’entre nous. Jésus a le pouvoir de parler. Et Il fait connaître cette parole à  travers son église.

Notre passé religieux : un obstacle

Je trouve que l’un des plus grands obstacles qu’on rencontre lorsqu’on cherche à connaître la pensée du Seigneur est notre antécédent religieux. À un moment ou un autre, nous avons reçu, chacun de nous, des lunettes au travers desquelles nous interprétons les Écritures, le Seigneur lui-même, et tout ce qu’il nous dit. Nous avons tous été sujets à cela. D’ailleurs, on se rend souvent compte, dans nos réunions entre frères combien notre vision est étroite. Très étroite, mes frères.

Il est très important de comprendre que nous avons tous reçu nos propres lunettes. Je voudrais vous lire quelque chose d’assez amusant, qui illustre combien nos antécédents religieux ont une influence puissante. La plupart d’entre nous en sommes déjà  vaguement conscients. Mais j’espère qu’à la fin de ce message nous verrons plus clairement la puissance de notre passé religieux, et combien il influe sur notre vision du Seigneur et notre compréhension de ce qu’il nous dit.

C’est ce que j’appellerais : « 14 façons d’interpréter un panneau STOP« .

Supposons qu’en allant au travail vous arriviez à un panneau STOP. Que faites-vous  ? Tout dépend de votre antécédent religieux.

Y a-t-il quelqu’un ici d’un milieu catholique ? Écoutez bien.

1. Un catholique bien éduqué continuerait sans s’arrêter, parce qu’il croit qu’il ne peut pas interpréter le panneau STOP sans s’appuyer sur son groupe religieux et sur ses traditions. Or, comme sa communauté ne prend pas très au sérieux les panneaux STOP, il ne ressent pas le besoin de s’arrêter. Soit dit en passant, c’est une assez bonne description de la mentalité catholique.

Y a-t-il quelqu’un de tradition fondamentaliste ? Écoutez ceci.

2. Un fondamentaliste prendrait le texte à la lettre, et s’arrêterait, en attendant qu’on lui dise de continuer.

Combien viennent des grandes dénominations classiques, Luthériens, Méthodistes, Presbytériens, etc. ?

3. Un chrétien d’une des grandes dénominations ne prend pas la peine de lire le panneau, mais il s’arrêtera si la voiture devant lui s’arrête.

Combien ont suivi une école biblique ? Ah, un homme au fond. OK, écoutez ceci mes frères.

4. Un pasteur évangélique issu d’une école biblique s’empressera de remarquer que « STOP » signifie « arrêt », c’est-à -dire un endroit où s’arrête un train ou un bus pour faire descendre les passagers. Le dimanche prochain, le point central de son message sera  : le panneau STOP sert à  indiquer les carrefours où la circulation est naturellement bouchée; par conséquent c’est un bon endroit pour faire descendre des passagers de votre voiture.

Qui parmi vous avez été légaliste?

5. Un légaliste ferait l’une des deux choses suivantes. Soit, il emprunte une autre route, qui ne comporte pas de panneau STOP, pour éviter d’enfreindre la loi. Soit, il s’arrête au panneau STOP et prie « Merci, oh Seigneur, de m’avoir ordonné de m’arrêter. » Ensuite, il attend trois secondes à sa montre, puis il poursuit sa route. Il veille aussi très attentivement aux autres voitures, au cas où quelqu’un brûlerait le stop, pour qu’il puisse les condamner.

Les théologiens parmi nous apprécieront ceci.

6. Un théologien averti ne manquera pas de remarquer qu’il n’y a pas de panneau STOP sur la rue Marc, alors qu’il y en a un sur les rues Luc et Matthieu. Il en conclut donc que les panneaux sur les rues Luc et Matthieu sont une imitation d’un panneau sur une rue « Q » dont personne n’a jamais entendu parler.

Combien d’entre vous étiez des mordus d’eschatologie ? C’est-à -dire que vous vous intéressiez beaucoup à la théologie des derniers temps. Vous essayiez de reconstruire le puzzle, pour trouver l’identité de la bête et le troisième orteil du dragon. Écoutez ceci.

7. Un pasteur qui se base sur la théologie de la fin des temps remarquera que la racine carré de la somme des représentations numériques des lettres S-T-O-P (sigma tau omicron et pi suivant l’alphabet grec), multipliée par 40 (le nombre test), divisé par 4 (le nombre de la terre) est égale à  666. Il en conclut, par conséquent, que les panneaux stop sont des marques tant redoutées qu’a laissé la bête, un présage funeste du jugement divin, et qu’il doit les éviter à  tout prix.

Qui parmi vous a des origines charismatiques ou pentecôtistes ?

8. Un pentecôtiste charismatique ne s’arrêtera que s’il se sent guidé par l’Esprit, et si le panneau est mot rhema et non un mot logos.

Un pasteur de la prospérité s’arrêtera au panneau, fera une confession optimiste sur le fait de s’être arrêté, puis il présentera la prière de Jahbets, et conclura que Dieu le rendra riche.

OK, je m’avance maintenant en terrain dangereux alors ne jetez pas les pierres trop fort. Nous allons maintenant savoir si ce groupe est sensible.

10. Un arménien croit que s’il brûle le stop, il perdra son salut. Alors, avec peur et tremblement, il s’efforce consciencieusement à  s’arrêter à chaque panneau.

11. Un calviniste croit que Dieu a déjà  prédestiné son comportement devant le panneau. S’il brûle le STOP, c’est qu’il n’avait jamais été sauvé. S’il s’arrête, il était élu avant la création.

12. Un baptiste croit que Dieu veut de lui qu’il s’arrête au panneau, mais qu’il sera toujours sauvé s’il ne le fait pas. Car si tu t’es arrêté une fois, dans l’esprit de Dieu, tu t’es toujours arrêté.

13. En voyant le panneau STOP, un libertin commence à  chanter « Alléluia, je suis libre », il appuie sur le champignon et grille le stop à  toute allure. Puis il se fait renverser par un camion  !

La dernière est dédiée à la théologie de libération. Je ne sais pas combien d’entre vous sont familiarisés avec cela, mais…

14. Un théologien de libération croit qu’un panneau STOP n’est fait que pour arrêter la classe élite et prospère. Les pauvres sont libres de brûler le STOP quand ils le souhaitent.

Voilà l’idée. C’est explicite, n’est ce pas ? Nous avons tous des lunettes qui nous ont été données par notre éducation religieuse. Et nous interprétons les Écritures, nous interprétons le Seigneur et nous interprétons ce qu’il nous dit au travers de ces lunettes.

Comment Dieu communique sa pensée

Il y a deux choses dont j’aimerais vous parler dans ce qui va suivre. Premièrement, comment Dieu révèle-t-il sa pensée ? Et deuxièmement, comment l’église peut-elle connaître cette pensée ? Je vais tenter d’être aussi pratique que possible.

Je voudrais lire un passage très obscur dans l’Ancien Testament, tiré du livre de Jérémie. Jérémie 18:18.

« Et ils ont dit: Venez, complotons contre Jérémie  ! Car la loi ne périra par faute de sacrificateurs, ni le conseil faute de sages, ni la parole faute de prophètes. »

Il y a trois choses dans ce passage.

1. La loi et le sacrificateur.

2. La parole prophétique et le prophète.

3. La sagesse et le sage.

Nous avons là trois personnes ou instruments : le sacrificateur, le prophète, et le sage.

Nous avons aussi trois objets : La loi, qui va avec le sacrificateur ; la parole prophétique, qui va avec le prophète ; et la sagesse qui va avec le sage.

Les Hébreux divisaient l’Ancien Testament en trois parties. La première s’appelle la Torah, et elle comprend les cinq livres rédigés par Moïse — les cinq premiers livres de la Bible. C’est ça, la loi. C’est un ensemble d’écrits. Et tout au long de la Bible, ce sont les sacrificateurs qui enseignent à partir de la loi.

La deuxième partie de l’Ancien Testament, selon les Juifs, ce sont les Prophètes, c’est-à -dire les grands prophètes comme Jérémie et Daniel, les petits prophètes, tels que Zacharie, Sophonie, et Joël, et les livres historiques comme Rois, Samuel, et Chroniques. L’acteur principal de ces livres, c’est évidemment le prophète.

La troisième partie de l’Ancien Testament, c’est ce qu’on appelle les écrits de Sagesse. Il s’agit des Psaumes, ainsi que ces livres dont on ne parle quasiment pas dans les milieux évangéliques, les Proverbes, l’Ecclésiaste, et le Cantique des Cantiques. Dans les écrits de Sagesse, l’acteur principal, c’est le sage.

Je crois, frères, que ces trois sections de l’Ancien Testament représentent les trois manières principales dont Dieu se sert pour communiquer sa pensée à son peuple.

Les trois modes d’expression de Dieu

Cela dit, examinons maintenant plus précisément chacune de ces trois formes. Et encore une fois, ceci va prendre un aspect très pratique pour nous tous qui nous réunissons entre frères dans les églises.

La loi. La loi contient les fondements sur lesquels est bâtie la communauté du peuple de Dieu. Je répète. Elle contient les fondements sur lesquels est bâtie la communauté d’Israël, le peuple de Dieu. La loi, c’est l’Évangile de l’Ancien Testament. Et l’Évangile de l’Ancien Testament, c’est simplement la délivrance d’Israël hors d’Égypte. Dans la loi sont inscrits les principes universels et invariables de Jahvé.

Ses principes moraux. Ce sont les principes qui découlent de sa nature-même. Ils ne changent pas. Ils ne font pas de compromis. Voilà  ce que communique la loi. Ce sont les fondements d’Israël, le peuple de Dieu. Et ils ne changent pas.

C’est la loi qui nous donne ces principes moraux invariables qui sont en Dieu lui-même. Ils sont exprimés dans ces écrits.

Venons-en maintenant aux prophètes. Les prophètes sont très intéressants parce qu’ils semblent souvent contredire la Loi. Le prophète, qui est l’instrument de toute la littérature prophétique, c’est celui qui entre dans la communauté du peuple de Dieu, pour renverser les croyances et les traditions. Il remet en question ce que font les croyants en réponse à l’enseignement de la loi, qui est souvent transformée en un rituel mort, ou bien, elle est totalement mal interprétée.

Ensuite il y a les écrits de Sagesse, qui me semblent être une des parties les plus intéressantes de toutes les Écritures. C’est en tout cas l’une des plus négligées. Les écrits de sagesse contiennent quelque chose dont nous les chrétiens ne disposons pas en grande quantité : la sagesse. C’est la vérité. Combien de fois avez-vous entendu prêcher sur les Proverbes ou l’Ecclésiaste dans l’Église institutionnelle ? Pas souvent. De toute la Bible, ce sont les livres les plus négligés.

Je ne cherche pas à définir la sagesse. Je voudrais simplement en parler un peu parce que je considère qu’il est important que nous comprenions ce que dit cet ensemble d’écrits. La sagesse, c’est la connaissance acquise par l’expérience. Mais la sagesse a toujours un aspect prophétique. Un sage, c’est quelqu’un qui peut dégager de son expérience certains principes récurrents. Du coup, il peut prédire ce qu’il adviendra d’une situation donnée. Il y a toujours un aspect prophétique à  la sagesse.

Il y a un passage dans les Evangiles (Luc 11:49) où Jésus dit:

« C’est pourquoi la sagesse de Dieu a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres; ils tueront les uns et persécuteront les autres. »

Jésus parle ici aux pharisiens. Remarquez qu’il ne dit pas : « Voici ce que dit la parole de Dieu« . Non, il dit  : « Voici ce que dit la sagesse de Dieu« , je vous enverrai  (futur) ces hommes, et vous, vous les tuerez (futur).

Souvenez-vous de Salomon. À part Jésus-Christ, c’était l’homme le plus sage qui ait marché sur la terre. Pensez à la première expression de sa sagesse. Vous souvenez-vous de ce que c’était? Après avoir reçu de Dieu de la sagesse, il lui fut présenté un dilemme. Deux femmes étaient venues à lui, prétendant toutes deux être la mère d’un enfant. Salomon a trouvé solution à ce dilemme. Il dit  :

« D’accord, donnez-moi une épée, je vais diviser l’enfant. On va le partager entre vous deux. Ainsi, vous en aurez toutes les deux une moitié. »

Du coup, l’une des deux femmes s’est écriée  :

« Ne le faites pas! Donnez l’enfant à l’autre femme  ! C’est elle la vraie mère ! »

Bien sûr, c’est celle qui avait protesté qui était la vraie mère. Salomon avait eu la sagesse de voir dans le futur. Il savait que s’il proposait cette solution il pourrait trouver quelle était la mère de l’enfant.

Ainsi, un sage, c’est quelqu’un qui peut dire  :

« Ce que vous proposez semble bon, mais en fait, ça ne pourra pas marcher, et voici pourquoi… ».

Cela, c’est une parole de sagesse.

Les Proverbes disent  :

« L’homme prudent voit le mal et se cache ».

Dans les écrits de sagesse, il ne s’agit donc pas d’établir les principes de Dieu, ni, comme dans la prophétie, de chercher à manifester la volonté de Dieu, au moment où son peuple a fait de ses principes des rituels, et s’en tient à la lettre de Sa loi. La sagesse de Dieu demande « Est-ce que c’est sage ? Ou est-ce de la folie ? Quel en sera le fruit ?  » C’est une tout autre question.

J’ai été placé, il y a quelques années, dans une situation un peu délicate, quand un des enseignants à mon école est mort durant la journée de cours. Il a eu une crise cardiaque, et il est mort subitement sur les lieux du lycée. Et bien-sûr, on m’a demandé de faire les obsèques. Initialement, je me suis dit : « Non  ! Ce ne m’intéresse pas de faire les obsèques ! » Mais en y repensant, je me suis rendu compte que ce serait une bonne occasion de prêcher l’évangile.

Alors, que diriez-vous à vos collègues, dont la plupart ne sont pas chrétiens, si vous deviez faire des obsèques ? Environ 200 personnes se sont présentées. De quoi parleriez-vous ? Plus que jamais, j’avais besoin de sagesse. Et je n’en avais pas beaucoup.

J’ai trouvé un passage dans l’Ecclésiaste, ce livre obscur dont personne ne parle jamais. Je trouve pour ma part que l’Ecclésiaste est l’un des livres les plus pragmatiques de toutes les écritures. Il parle de la vie sous le soleil. C’est le thème tout au long du livre. Comment marche la vie. De quoi est fait le comportement humain. Comment fonctionne le système du monde. Comment réagissent les êtres humains.

C’est un livre rempli de sagesse. C’est vraiment l’opposé d’Ephésiens. Dans Ephésiens on est dans les nuées. On n’est même pas sur Terre. L’Ecclésiaste nous ramène dans la boue d’ici-bas, et nous montre comment les choses se déroulent sur cette planète.

Eh bien, il y a un passage intéressant dans Ecclésiastes 7, qui dit

« Mieux vaut aller dans une maison de deuil que d’aller dans une maison de festin; car c’est là  la fin de tout homme, et celui qui vit prend la chose à coeur. »

J’avais trouvé mon texte pour les obsèques, tiré directement du livre d’Ecclésiaste. Donc j’ai prêché la mort. J’ai prêché qu’il est bon d’être dans la maison du deuil, car nous mourrons tous un jour. Et ensuite j’ai prêché Christ, la résurrection. Mais je remercie Dieu pour l’Ecclésiaste. J’aime beaucoup le livre d’Ecclésiaste!

L’instrument des écrits de Sagesse, c’est le sage, ce vieil homme sage aux cheveux gris. On recherche son conseil car, par sa grande expérience de la vie, il peut voir dans le futur.

 

La voix du Seigneur dans la pratique

Il y a trois façons que le Seigneur utilise pour exprimer Sa volonté. Je vais tenter de résumer ce que nous venons de dire d’une autre manière.

Le sacrificateur tire son autorité de la loi. La loi contient ce que le Seigneur a dit à  un moment dans le passé. La loi contient le fondement que Dieu a donné à  la communauté.

Le prophète tire son autorité de sa perception de la volonté actuelle du Seigneur. L’Esprit l’inspire pour exprimer la volonté de Dieu pour aujourd’hui  : ici et maintenant.

Le sage tire son autorité de son expérience et du fruit de sa sagesse, et ce qu’il dit peut être éprouvé par les conséquences futures de son conseil. (« La sagesse est justifiée par ses enfants » a dit le Seigneur – Luc 7:35).

Le Seigneur exprime sa volonté de trois façons.

La loi regarde dans le passé et voit ce que Dieu a déjà  dit. Elle examine le fondement sur lequel la communauté est construit.

Le prophète regarde le présent et demande  : « Que dit Dieu aujourd’hui? Quelle est la parole du Seigneur pour maintenant« . Si le peuple de Dieu passe à  côté de ce que le Seigneur a dit, ou qu’il en a fait un rituel ou une pratique morte, le prophète vient pour annoncer la parole du Seigneur pour aujourd’hui et pour renverser nos pratiques erronées.

Le sage regarde vers le futur et demande  : « Où va la communauté? Vers quoi se dirige-t-elle? Comment nos décisions d’aujourd’hui vont-elles influer sur le futur? »

Dans l’église, nous avons à  faire face à  un grand nombre de décisions. Certaines se résolvent spontanément, sans beaucoup de réflexion ou de discussion. La réponse est très claire pour tous les frères. Mais parfois nous avons à  faire à  des problèmes très complexes, et il nous faut du temps pour en arriver à  une solution.

Par conséquent, si l’église doit prendre une décision …

 

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