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L’une des principales caractéristiques des pays communistes est la pénurie. Partout où l’on a mis en place le marxisme, où l’on a aboli la propriété privée et nationalisé les entreprises, l’économie s’est effondrée et les produits ont commencé à manquer. Les politiques français semblent avoir trouvé encore mieux.

 

Ils nous empêchent d’avoir accès à certains articles même s’il n’y a pas de pénurie. Le gouvernement a décidé de fermer les rayons non essentiels dans les grandes surfaces, plutôt que d’autoriser les petits commerces à rouvrir.

Cette décision est grotesque et dangereuse. Afin d’empêcher une situation de monopole qu’il a lui-même créée avec le confinement et les fermetures de commerces, les responsables politiques décident pour nous de ce dont nous avons besoin. La formule « produits essentiels » ne peut être que le fruit d’une puissante réflexion d’énarque, qui vient s’ajouter à la longue liste des absurdités françaises. Car enfin, de quel droit peut-on se substituer à quiconque pour décréter que telle chose lui est essentielle et telle autre, non ? Si je n’ai plus de chaussettes ou de slips, il est essentiel que je m’en procure. Les livres me sont essentiels en ces temps de confinement, mon voisin préfère une bouteille de vin : pas de chance pour moi, les librairies sont fermées mais tant mieux pour lui, les cavistes sont ouverts… Ma voisine, vieille dame seule, soignait son apparence pour garder le moral et recevait une coiffeuse à domicile : interdit ; non seulement elle est confinée, mais elle sera moche aussi. Et allez dire à un croyant fervent que l’office religieux est moins « essentiel » que la messe des journaux télévisés…


On n’est plus si loin du système totalitaire communiste où la plupart des produits – y compris l’essence et le papier toilette – étaient en nombre limité, certains disponibles uniquement sur présentation de tickets de rationnement. C’était le Parti qui déterminait la nature et la quantité de ce qu’il fallait distribuer à chaque individu ou famille. Nos dirigeants font presque pire car eux n’ont pas « l’excuse » de la pénurie. Les produits sont en rayon, disponibles, mais on nous interdit de les acheter. Encore plus grave, la police a été chargée d’effectuer des contrôles, avec amendes en cas de non respect des consignes gouvernementales. Comme si elle n’avait pas d’autres missions à remplir.


Nous avons l’habitude en France d’un Etat omnipotent, mais la pandémie l’a poussé à se dépasser, justifiant toutes nos craintes. Interdictions, fermetures, directives contradictoires : son échec – de plus en plus évident – dans la lutte contre la Covid, l’accule à prendre des mesures désespérées, chaotiques et donc mal acceptées. C’est plus facile que d’admettre que personne encore n’a trouvé d’issue, pas même de règles qui concilient tous les impératifs, et qu’en attendant, le fameux principe de précaution (les gestes barrière) devient une question de vie ou de mort. Plus facile que d’essayer d’organiser sur ce constat une gestion moins incohérente, plus « participative », voire « co-responsable », ou encore « démocrato-compatible ». Une gestion qui responsabilise tous ceux qui ne demandent que ça, puisque de toute façon il y aura toujours des inconditionnels de l’opposition de principe. L’Etat doit décider avec nous, l’Etat ne doit pas décider pour nous, sans nous. Sauf à faire de nous un grand troupeau d’assistés amorphes. Ce qui serait la voie, comme l’avait très bien prévu Tocqueville, vers une nouvelle forme de despotisme.