Voici une scène étonnante, racontée par un médecin américain qui en a été le témoin[1] :

Un enfant se présente avec une éruption rouge et blanche sévère sur tout le corps.

Le pédiatre (inquiet), au parent : cette éruption cutanée est affreuse (« looks terrible ») !

Réponse du parent : lors de notre dernière visite, il y a deux mois, après avoir reçu ses vaccins, notre enfant a eu une grosse fièvre. Nous avons suivi votre suggestion de lui donner du paracétamol, et immédiatement après, cette grosse éruption a eu lieu. Pensez-vous que cela puisse être liée au vaccin ?

Le pédiatre (se retournant vers l’enfant) : cette éruption est totalement normale. Vous voyez ces points ? On les appelle leukoplakia. On va ajuster la dose de paracétamol au cas où il aurait encore une fièvre après son vaccin d’aujourd’hui. OK ? Super, je vous revois dans deux mois ».

En un clin d’œil, ce pédiatre a changé d’avis : une éruption inquiétante de plaques rouges et blanches est devenue « totalement normale ». Et il se permet même de faire un diagnostic inexact ! (Car leukoplakia signifie « taches blanches », et ce n’était pas le problème dont souffrait l’enfant).

Tout a changé à la seconde où le parent s’est inquiété d’un potentiel effet indésirable d’un vaccin.

Voilà un excellent exemple de ce qu’on appelle la « dissonance cognitive ».

La dissonance cognitive, c’est la difficulté psychologique à être confronté à un fait ou une idée dérangeante. Avec cette conséquence fréquente : la tendance à nier l’existence de ce qui est dérangeant pour retrouver un confort mental.

C’est ce phénomène psychologique qui empêche tant de médecins de voir les effets secondaires de leurs traitements.

Ici, le pédiatre a instantanément éliminé la possibilité d’un effet indésirable causé par le vaccin.

La dissonance cognitive est un phénomène universel : tout le monde a une tendance naturelle à se voiler la face, pour éviter de reconnaître des faits qui nous bousculent. Personne n’a envie d’être perturbé dans ses convictions.

Mais c’est particulièrement vrai pour les médecins, face aux effets indésirables de ce qu’ils ont eux-mêmes prescrit.

Devenir médecin : un parcours du combattant qui nuit à l’esprit critique

Pour ne pas être victime de dissonance cognitive, il faut être habitué à remettre en question son propre savoir, avec esprit critique.

Mais dès la sélection des étudiants en médecine, on favorise le contraire. Pour réussir la redoutable première année de médecine, il ne faut surtout pas se poser la moindre question.

Les jeunes étudiants doivent se contenter d’apprendre par cœur des livres entiers, du matin au soir, 7 jours sur 7, tous les jours de l’année. Cela favorise des promotions entières de médecins formatés, dressés pour « apprendre et recracher » plutôt qu’à exercer leur esprit critique. Et cela écarte d’entrée de jeu les étudiants un peu trop créatifs ou rétifs à la doctrine officielle.

Puis, il faut subir encore de lourdes épreuves, pendant de longues années, avant de devenir médecin à part entière. Les stages hospitaliers peuvent être terribles, avec des périodes d’activité de 24 heures sans dormir, voire de 48 heures avec seulement quelques heures de sommeil fragmentées.

Après toutes ces épreuves, le diplôme de médecin prend naturellement une importance psychologique considérable. Plus le cursus est long et douloureux, moins on est disposé à critiquer ce qu’on a mis tant de peine à obtenir.

Bien plus qu’une simple « profession », être médecin devient une identité valorisante, à laquelle on tient énormément. Or plus on est investi dans son identité de « médecin », moins on va être capable de percevoir ce qui peut remettre en cause le prestige de sa profession.

Facteur aggravant : les personnes surmenées ont moins tendance à exercer leur esprit critique. Quand notre système nerveux est sous pression, il s’en remet à la simplicité : ce qu’on a appris, point barre.

Or il n’est pas neutre d’observer que la plupart des soignants sont épuisés, en particulier à l’hôpital. En 2021, un sondage effectué auprès de 400 médecins et infirmiers indiquait que 98 % d’entre eux auraient déjà connu l’épuisement professionnel – et que 7 soignants sur 10 étaient proches du burn-out[2]. Voilà qui n’est pas de nature à faciliter l’esprit critique !

Résultat : les médecins acceptent difficilement qu’on puisse remettre en cause leur savoir et leur prestige, acquis au prix de tant de douleur.

Beaucoup de patients ont croisé des médecins qui ne supportent pas que leur autorité soit remise en question. C’est très ancien, Molière décrivait déjà parfaitement la fureur du Dr Purgon, quand il apprend qu’Argan a osé refuser un des traitements qu’il lui a prescrits :

« MONSIEUR PURGON.- Voilà une hardiesse bien grande, une étrange rébellion d’un malade contre son médecin. (…) C’est une action exorbitante. Un attentat énorme contre la médecine. Un crime de lèse-Faculté, qui ne se peut assez punir. (…)

Puisque vous vous êtes soustrait de l’obéissance que l’on doit à son médecin… Puisque vous vous êtes déclaré rebelle aux remèdes que je vous ordonnais… J’ai à vous dire que je vous abandonne à votre mauvaise constitution, (…) Et je veux qu’avant qu’il soit quatre jours, vous deveniez dans un état incurable. »

C’est drôle et caricatural, mais il y a un fond de vérité encore valable aujourd’hui. Il suffit de lire des forums de patients, et même des blogs de médecins : l’un d’entre eux raconte comment un oncologue a congédié avec mépris son patient atteint d’un cancer incurableen lui disant que « puisqu’il refusait le traitement il n’avait pas besoin de le revoir. »[3]

Mais savez-vous quel est le pire « attentat contre la médecine », pour reprendre le mot de Molière ? Ce n’est pas de refuser le traitement ; c’est de suivre le traitement et de revenir en disant qu’il a causé plus de dégâts que de bienfaits !

La « iatrogénie » fait retomber la médecine de son piédestal. Personne n’aime reconnaître qu’il a causé du mal. Mais pour un médecin, c’est encore plus dérangeant, car cela remet en cause sa légitimité, et celle de sa profession tout entière.

« C’est dans votre tête ! »

Le dogme de l’infaillibilité médicale explique quantité de comportements médicaux aberrants. Combien de médecins ont dit à des patients, victimes de symptômes qu’ils ne comprennent pas, que c’est « dans leur tête », et les ont renvoyés en psychiatrie ? Beaucoup, si l’on en croit les patients atteints de la maladie de Lyme chronique ou de fibromyalgie.

Les médecins ont du mal à reconnaître l’immense complexité de la biologie. L’humilité face aux mystères du corps humain n’est pas la première chose que l’on apprend à la Faculté. Ils s’imaginent que si la médecine moderne n’a pas identifié un problème, c’est qu’il n’existe pas.

Certes, il n’est jamais facile pour un médecin de faire le bon diagnostic lorsque le patient sort des cases « habituelles », apprises par cœur. Mais le problème est l’incapacité de certains médecins à dire « je ne sais pas » et reconnaître les limites de leur art.

Souvenez-vous du scandale du Levothyrox : la nouvelle formule commercialisée par Merck avait soudainement causé de multiples effets indésirables, dont certains étaient relativement mystérieux d’un point de vue médical.

Résultat : plutôt que de croire les patients sur parole, les pontes officiels de l’endocrinologie ont osé déclarer que ces effets indésirables étaient « nocebo », c’est-à-dire purement psychologiques[4] !

Dans la même veine, beaucoup de médecins accusent le « stress » ou « l’anxiété » quand ils sont confrontés à des symptômes complexes.

Et c’est ce qui se passe, bien souvent, avec les accidents vaccinaux, lorsqu’ils causent des dommages neurologiques.

Voici comment raisonnent beaucoup de médecins, face à des symptômes neurologiques qui apparaissent suite à une vaccination (extrait des excellents billets publiés sur le site du Midwestern Doctor)[5] : 

« Nous n’avons pas d’explication pour ce qui vous arrive, mais en tant que médecins, nous devons avoir une explication.

La sévérité de vos symptômes apparaît corrélée avec l’anxiété ou le stress.

Donc, la cause de votre maladie est l’anxiété ou le stress ».

Et voilà comment on nie des dégâts causés au système nerveux par des actes médicaux ! Tout ça parce que l’apaisement du stress ou de l’anxiété peut, c’est vrai, améliorer certains symptômes neurologiques. Mais cela ne veut pas dire que le problème était causé par le stress !

La tendance à la spécialisation de la médecine contribue au déni des accidents vaccinaux. Chaque spécialiste connaît par cœur « son organe », mais a beaucoup de mal avec les problèmes complexes qui touchent le corps dans son ensemble.

Or, c’est précisément le cas des problèmes immunitaires, qui peuvent être causés par les vaccins. Car le système immunitaire peut affecter à peu près tous les organes, avec des symptômes très variés.

C’est le cas notamment de la myofasciite à macrophage, maladie causée par l’aluminium vaccinal : elle peut provoquer à la fois des problèmes neurologiques et des douleurs musculaires et articulaires. Ce qui est très inhabituel ! Le rhumatologue ne comprendra pas d’où viennent ces étranges douleurs articulaires, et le neurologue ne trouvera aucun problème particulier dans le cerveau de ses patients, avec des examens standards.

Globalement, les médecins ne sont pas formés à voir des effets indésirables. Au contraire, on leur demande de plus en plus de se méfier de leurs « observations » et de faire confiance aux « chiffres officiels ». Une anecdote n’est pas scientifique, leur dit-on !

Mais c’est un cercle vicieux. Car la science des effets indésirables commence toujours par une collection d’anecdotes isolées, rapportées à la pharmacovigilance par des médecins consciencieux. Or si les médecins ne signalent pas les maladies ou accidents qu’ils voient apparaître après un vaccin, les autorités auront plus de difficulté à les détecter et les identifier « officiellement ».

En un mot, beaucoup de médecins ne signalent pas un effet indésirable possible lié à un vaccin, parce que les autorités ne l’ont pas identifié officiellement comme tel… mais pour qu’ils puissent être identifiés officiellement, il faudrait d’abord que les médecins les signalent !

Et voilà comment on en arrive à une situation invraisemblable, celle des vaccins anti-covid, où de très nombreux effets indésirables graves et manifestes – comme les AVC ou infarctus – ne sont pas perçus par de nombreux médecins.

Le médecin se dit : « si les autorités ont exclu le lien avec le vaccin, c’est qu’il n’existe pas. L’AVC que je viens d’observer après le vaccin est suspect, mais ce doit être une « coïncidence » ! Et le médecin peut alors affirmer à son patient, avec confiance et autorité : votre problème ne peut pas être lié au vaccin, sinon cela se saurait !

Le vaccin contre la grippe et les insuffisances rénales : un cas d’école

Et puis, il y a les médecins qui savent, qui comprennent, mais préfèrent ne rien dire.

Dans son excellent livre Vaccination, la grande désillusion, la Dr Suzanne Humphries raconte ce qui s’est passé quand elle a observé de ses yeux que des vaccins contre la grippe pouvaient causer des insuffisances rénales.

Un rapide coup d’œil à la littérature médicale confirme que cette spécialiste des reins (néphrologue) n’a rien inventé. Plusieurs études de cas ont été publiées, rapportant des graves atteintes rénales après le vaccin contre la grippe[6]. Comme le cas de ce chirurgien de 53 ans, victime d’une insuffisance rénale aigüe, 12 jours seulement après le vaccin contre la grippe[7]. « Ce cas pourrait rendre compte d’un phénomène rare, mais sous-estimé », concluent les auteurs.

Donc, ce que Suzanne Humphries a observé dans sa pratique était bien réel. Mais quand elle a commencé à en parler à ses collègues, elle a été très surprise de leurs réactions.

Elle a d’abord eu droit à la fameuse dissonance cognitive. Son chef de médecine interne « se raidit, son visage se crispa, son langage corporel changea et il me demanda pourquoi j’accusais le vaccin », raconte-t-elle. Pire, il lui expliqua ensuite que ces patients ont subi cette insuffisance rénale « parce qu’ils viennent d’attraper la grippe et le vaccin n’a pas eu le temps d’agir ». Alors que le Dr Humphries n’avait jamais vu de cas d’insuffisance rénale après une grippe… et surtout, c’était impossible puisqu’aucun de ses patients victimes du vaccin n’avait eu de symptôme de la grippe !

Mais le plus triste, peut-être, est venu de ses collègues « ouverts d’esprit ». Ils ont reconnu qu’elle avait raison : « ils commencèrent à reprendre l’historique des vaccins et virent ce qui se passait ».

Et pourtant, « ils restèrent silencieux. La plupart de ces médecins continuent à exercer dans une indifférence confortable. »

Et voilà comment un effet indésirable rare, mais grave du vaccin contre la grippe continue à être ignoré, aujourd’hui encore.

Une revue récente des études publiées sur les liens entre vaccins et maladies rénales[8] conclut que les médecins et soignants « devraient être informés de ces très rares, mais possibles, effets indésirables sur les reins ».

Mais comment pourraient-ils en être « informés » si ces phénomènes sont largement niés, consciemment ou inconsciemment, par le corps médical ?

Bonne santé,

Xavier Bazin