» Car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni rien de secret qui ne doive être connu «  (Mt 10/26)

Il n’est pas dans mes habitudes de parler ici, dans ces chroniques, de l’Église, ni d’aborder d’une façon ou d’une autre ce sujet. Pourtant, les circonstances actuelles que nous vivons, la conjoncture économique, les troubles sociaux, l’accélération des évènements nationaux et internationaux me poussent cette fois à  faire une petite incursion dans ce domaine.

Beaucoup d’excellents articles parus sur ce blog ou ailleurs ont déjà  parlé de l’Enlèvement de l’Église et de tout ce qui touche à  l’eschatologie chrétienne, au regard de la Prophétie biblique à  laquelle nous sommes très attachés. Bien sûr, on pourrait passer en revue une fois encore tout ce concerne l’apostasie, les hérésies diverses, le péché sous toutes ses formes, les faux ministères, tout ce qui a été dit et répété un nombre incalculable de fois depuis des décennies. C’est pourquoi je me limiterai à  seulement deux aspects négatifs, deux points particuliers qui me semblent fondamentaux et qui tendent à  prouver que l’Église dans son état actuel n’est pas encore prête à  être enlevée  :

1. Les Chrétiens se haïssent entre eux.

2. Le zèle amer et l’esprit de dispute règnent dans l’église locale.

 »  Celui qui aime son frère demeure dans la lumière et ne risque pas de tomber. Mais celui qui a de la haine pour son frère est dans les ténèbres et ne sait où il va, parce que les ténèbres ont rendu ses yeux aveugles  «  (1Jn2/11).

 »  Quiconque a de la haine pour son frère est un meurtrier, et vous savez qu’aucun meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui. Petits-enfants, n’aimons pas en parole ni avec la langue, mais en action et en vérité  « . (1Jn 3/15  ;18)

C’est l’une des principales pierres d’achoppement dans l’Église  : la haine que les chrétiens se vouent les uns aux autres  ; cela va de la simple petite susceptibilité jusqu’à  la rancune la plus tenace. Le fruit de l’Esprit est absent chez ces chrétiens et ce sont les œuvres de la chair qui prévalent (Ga 5/16-21).

Même des pasteurs ou des serviteurs de Dieu sont souvent amenés à  se jalouser, à  s’envier, se critiquer pour finalement se haïr férocement, et s’ils le pouvaient, ils seraient prêts à  s’entretuer  :  »  J’ai mon ministère  ! De quel droit venez-vous marcher sur mon territoire  ?  « ,  »  Ce sont mes brebis  !  « ,  »  C’est mon église  !  « 

Combien de fois avons-nous, de près ou de loin, entendu de telles réflexions qui dénotent une grande immaturité de la part d’oints (ou supposés tels) du Seigneur  !

Non  ! Le ministère, l’église et les brebis n’appartiennent à  personne d’autre qu’au Seigneur lui-même  !

Dieu peut retirer à  tout moment une église ou un ministère à  des ouvriers qui n’en sont pas dignes, ceux que la Parole nomme  »  ouvriers d’iniquité  « . Cela s’est déjà  vu et cela va encore se produire  :

 »  Car c’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu.  «  (1Pi 4/17)

On dirait qu’il y a de la concurrence entre les dénominations d’églises locales, comme si Dieu allait accorder ses faveurs à  l’une plus qu’à  une autre. Ne confondons pas église locale et Église Corps de Christ, l’Épouse  ! Bien des chrétiens font encore l’amalgame. J’ai une fois entendu un pasteur prétendre qu’au ciel se retrouveraient ensemble les fidèles de sa dénomination et qu’il (le pasteur) devrait rendre compte au Seigneur pour chacun d’eux  ! D’autres pensent le plus sérieusement du monde que c’est leur église qui sera enlevée, plus qu’une autre  ! Absurde…

Une autre pierre d’achoppement c’est le zèle amer et l’esprit de dispute au sein de l’église.

 »  Car là  où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions  «  (Jc 3/14-16).

Le zèle pour la Maison de Dieu implique le désintéressement, en ce sens qu’un chrétien né de nouveau n’a pas à  espérer quoi que ce soit des hommes en retour, dans l’œuvre qu’il accomplit pour le service. Si tu cherches à  tout prix ta récompense ici-bas, certes tu l’auras probablement, mais cela ne te sera pas rendu par le Seigneur et n’a donc aucun prix à  Ses yeux.

 »  Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus, autrement vous n’aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux  «  (Mt 6/1).

Avoir un zèle amer, c’est aussi vouloir œuvrer par jalousie, dans un esprit de concurrence, pour espérer secrètement recevoir l’approbation de l’autorité et s’enorgueillir devant les autres. L’Église de Jésus-Christ n’a pas besoin de  »  m’as-tu vu  « , dont le cœur est pourri et ulcéré s’ils n’obtiennent pas la reconnaissance qu’ils pensent mériter au vu de leur  »  excellent travail pour Dieu  « . Ces chrétiens-là  sont des nepios (νήπιος  »  enfant spirituel   » en grec) qui se contentent de lait des années durant, et ne supportent aucune nourriture solide. Le chrétien n’est pas destiné à  demeurer dans un état spirituel infantile, mais à  devenir un disciple, un fils, un homme fait à  l’image de Christ, un teknon ( »  enfant légitime  « ,  »  fils mature   » en grec).

Le zèle amer donne naissance aux disputes et à  l’idolâtrie. Si l’on veut plaire au pasteur, alors on est prêt à  tout pour cela, quitte à  écraser l’autre pour se faire remarquer. Certes, servir Dieu dans une église locale, c’est d’abord servir l’homme de Dieu qui a été mandaté pour accomplir la mission qui lui a été confiée dans son appel au service divin. En ce sens, l’exemple de Moïse et de Josué nous éclaire sur ce point capital  :

 »  Après la mort de Moïse, serviteur de l’Éternel, l’Éternel dit à  Josué, fils de Noun, serviteur de Moïse  «  (Jos 1/1).

Avant de devenir serviteur de l’Éternel, Josué avait d’abord été serviteur de son  »  patron   » Moïse  !

Bien des chrétiens oublient cela et pensent qu’ils ne doivent rendre des comptes qu’à  Dieu seul… ce genre de comportement dans l’église est à  l’origine de bien des rébellions et désobéissances qui tuent les églises et portent gravement atteinte à  l’Église Corps de Christ  !

Mais servir un homme (ou une femme) de Dieu n’est pas l’idolâtrer  ! C’est simplement se soumettre à  la vision que Dieu lui a donné pour l’avancement du Royaume. Un homme de Dieu, est d’abord un homme (ou une femme) donc une personne qui peut chuter et peut avoir des comportements indignes. Il n’est pas Dieu et n’a pas à  se laisser  »  déifier   » ou adorer par ses brebis.

Il n’est pas non plus une  »  couverture spirituelle   » comme cela s’entend dans quelques assemblées…

la véritable couverture c’est Christ Lui-même  !

Jésus a dit qu’Il viendrait enlever  »  une Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut   » (Ep 5/27)

L’est-elle  ? Il y a tant de travail encore à  accomplir pour qu’elle le devienne  ! Mais le Seigneur est patient et Il le fera en son temps.

Quant à  nous, examinons-nous comme le conseille Paul, afin de demeurer dans la foi. C’est par l’œuvre de la Croix que tout a été accompli, mais nous devons faire notre part, travaillant sans relâche pour préparer cette Épouse que nous sommes, ou que nous devrions être.

 »   Réjouissons-nous, soyons dans l’allégresse et donnons-lui gloire, car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est préparée. Il lui a été donné de se vêtir de fin lin, éclatant et pur. Le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints  «  (Ap 19/7-8).