Suite.

L’idolâtrie, principale raison de l’état déplorable de la situation

Avant d’aborder le travail de reconstruction, il nous faut examiner et établir clairement le pourquoi de l’état déplorable de la situation.

En nous basant sur le livre de Néhémie et sur d’autres livres où il est question de murailles, nous arrivons à la conclusion suivante :

La cause unique de ce désastre est l’idolâtrie. L’idolâtrie est la seule réponse possible à tous nos  » pourquoi ?  » lorsque nous contemplons cette muraille démolie.

Il n’est finalement pas si difficile de reconnaître que c’est à cause de l’idolâtrie que le peuple a été déporté. Curieusement, il fut envoyé dans un pays complètement idolâtre. Chacun sait que Babylone était le centre mondial de l’idolâtrie.

Le peuple d’Israël avait permis à l’idolâtrie de s’installer dans son pays. Mais l’Eternel voulait guérir Son peuple de ce mal. Il l’amena jusqu’à Babylone pour lui donner une overdose de cette idolâtrie à laquelle il aspirait tant. C’est ainsi que Dieu agit souvent : Il nous donne jusqu’à l’overdose des choses après lesquelles nous soupirons constamment afin de nous en débarrasser définitivement.

Les prophètes ont crié, pleuré et intercédé afin que le peuple s’éloigne des idoles païennes des nations environnantes. Mais le peuple n’a pas changé d’attitude.

 » Très bien dit le Seigneur, puisqu’il en est ainsi, faites ce que vous voulez, jouissez pleinement de ce qui vous tient tant à cœur… « 

Et c’est ce qu’a fait le peuple. Il a vécu dans l’idolâtrie la plus totale et c’est ainsi qu’il a été guéri de ce mal pour toujours. Je ne veux pas dire qu’il a été débarrassé de l’esprit de l’idolâtrie mais de cette forme extérieure de l’adoration des idoles. Et cette adoration cessa lorsque le peuple eut l’occasion d’assouvir pleinement ses désirs les plus fous.

Et nous avons ici un exemple de l’application d’une certaine loi. Le psalmiste dit à propos d’Israël dans le désert :

« Il leur accorda ce qu’ils demandaient. Puis Il envoya le dépérissement dans leurs personnes  » (Psaumes 106:15).

Les enfants de Dieu refusèrent d’abandonner leurs idoles. Ils obtinrent ce qu’ils voulurent. Ils osèrent dire  » Si !  » lorsque Dieu avait dit  » Non ! « , et en agissant selon leurs propres désirs, ils devinrent les grands perdants.

Ce principe a bien fonctionné dans le passé et je pense qu’il agit encore de nos jours. L’Eglise de Dieu est allée dans le  » monde  » et a ramené les choses du  » monde  » en son sein. Il y a eu complicité avec l’esprit du monde et celui-ci a pris une grande place dans la chrétienté. Il ne m’est pas facile d’en parler mais je dois être fidèle au Seigneur. Imperceptiblement, dans les églises évangéliques, on a fait entrer des principes du monde, des choses non spirituelles : des noms, des titres, des ressources matérielles, une quantité de choses non sanctifiées. On se donne du mal pour s’attirer des faveurs, pour avoir l’avantage. Derrière tout cela, se cache l’esprit d’idolâtrie. Et cet esprit a un tel pouvoir sur les enfants de Dieu !

Que s’est-il passé ? Le Seigneur a tout simplement laissé Son Eglise avoir ce qu’elle voulait. Et maintenant, elle se rend compte, petit à petit, qu’elle a perdu la position qu’elle aurait dû avoir et qu’elle a perdu sa puissance. Tout cela parce que le monde a pris beaucoup trop de place en son sein. N’est-il pas manifeste qu’en voulant gagner, elle a finalement tout perdu ?

Malheureusement, ce principe fonctionne toujours. Et nous pouvons remarquer qu’il est valable pour chacun d’entre nous. Notre cœur est parfois si fermement attaché à quelque chose que nous n’écoutons plus le  » Non !  » du Seigneur. Nous insistons, nous menaçons le Seigneur pour garder à tout prix ce quelque chose que nous chérissons. Bien sûr, nos menaces ne se traduisent pas en paroles, mais finalement si nous ne l’obtenons pas, nous refusons tout simplement d’avancer. Alors le Seigneur nous accorde ce que nous voulons et cela se transforme pour nous en malédiction. C’est exactement ce qu’Abraham a fait en engendrant Ismaël. Et nous connaissons tous la malédiction qui s’est installée suite à cet événement. Le même principe agit pour tous ceux qui accueillent l’idolâtrie, que se soit dans son esprit ou dans ses formes. Tout au long des générations, le Seigneur n’a-t-Il pas donné des avertissements par la voix de Ses fidèles prophètes ? Mais on refuse d’écouter la voix des prophètes ! Alors le Seigneur dit :  » Très bien, vous aurez ce que vous voulez, soyez déportés à Babylone ! « 

Mais qu’est-ce que l’idolâtrie ? Ce n’est pas forcément se prosterner devant des idoles de bois ou de pierre. L’idolâtrie prend des formes subtiles et variées. Il s’agit tout simplement d’une communion de cœur avec quelque chose qui prend la place de Dieu. L’idolâtrie fait obstacle au plan de Dieu pour notre vie. Le Seigneur ne peut plus agir au travers de nous comme Il l’entend lorsqu’Il est supplanté par l’idolâtrie. Le but unique de l’idolâtrie est justement de contrer, d’empêcher toute action de Dieu dans notre vie.

J’ai mentionné, plus haut, qu’Israël avait été débarrassé d’une forme extérieure d’idolâtrie. Mais le principe ou l’esprit de l’idolâtrie ne fut pas éradiqué. Nous constatons, par exemple, que lorsque Jésus est venu, le peuple juif était fortement attaché aux traditions. La tradition peut devenir une idole. Lorsque nous sommes complètement dévoués à nos traditions, nous laissons le Seigneur de côté. La tradition entrave Son chemin tout comme les détritus de la muraille entravaient la marche de Néhémie. La monture qu’il chevauchait ne pouvait franchir les décombres. Très souvent, les décombres qui entravent le chemin du Seigneur ne sont que nos vieilles traditions qui n’ont plus lieu d’être aujourd’hui. L’idolâtrie agit comme un principe. Elle a été la cause principale de l’écroulement de la muraille. L’idolâtrie est une communion de cœur avec tout ce qui n’est pas le Seigneur Lui-même.

A la lecture du livre de Néhémie, nous voyons à quel point la situation du peuple de Dieu est désastreuse. Celui-ci vit dans l’erreur, dans la confusion. Le mal règne en maître. A cela correspond l’état de délabrement de la muraille. Il y a une corrélation totale entre l’état de la muraille et l’état spirituel du peuple. La muraille en ruines n’est qu’une illustration des conditions spirituelles du peuple. Et Néhémie a bien compris qu’en relevant ces ruines, il relevait l’état spirituel du peuple de Dieu. Il s’agissait d’une seule et même chose. N’aurait-il pas été ridicule de relever les ruines et de laisser le peuple dans les mêmes conditions spirituelles ?

Les deux choses doivent aller de pair : l’état spirituel et le témoignage. Le témoignage doit reposer sur des bases saines. Une condition spirituelle saine soutient notre témoignage. Nous ne pouvons pas construire sur un fondement qui n’est pas la vérité.

Nous approfondirons encore ce sujet pour comprendre davantage la signification de cette muraille, pour savoir de quoi elle est faite plus exactement.

Mais pour l’instant, je prie le Seigneur de nous amener dans Sa vision, dans Son propre dessein, afin qu’Il nous donne l’énergie de Ses serviteurs Néhémie et Paul, l’énergie de tous ceux qu’Il a utilisés pour la restauration du témoignage de Son cher Fils.

Fin

Référence: The Recovering of the Lord’s Testimony in Fullness, Austin Sparks – chapitre 2: « The State of the Wall ».