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Du 16ème siècle à nos jours : époque de la renaissance, époque industrielle, époque moderne.

 

Période de la renaissance (16ème et 17ème siècles)

 

Le développement de la bourgeoisie industrielle et marchande en même temps que l’embourgeoisement de ce qui reste de la chevalerie qui s’expose de moins en moins et tend à guerroyer par procuration voit la valeur de prestige passer de la puissance guerrière à la puissance monétaire.  L’intérêt financier commence à primer sur le spirituel.

Après la dépopulation causée par la Peste noire, les villes connurent une forte croissante démographique.

Vers 1500, Venise, Milan, Naples, Paris et Constantinople comptaient chacune plus de 100 000 habitants, tandis qu’une vingtaine d’autres dépassaient les 40 000 personnes.  Les échanges commerciaux entre pays s’intensifient et on voit apparaître les premières banques et bourses.  Les villes portuaires tels qu’Amsterdam, Anvers, Londres, Venise, Gênes, … prennent un essor considérables.

 

Pour comprendre l’essor de la curiosité et du dynamisme caractéristiques de la Renaissance, nous devons faire un bond en arrière et nous arrêter en 1453 : cette date représente la chute de Constantinople, soit la chute de la partie Est de l’Empire romain, contrairement à la partie Ouest qui fut détruite en 476.  Cette ville s’éteignit définitivement au 15ème siècle pour laisser place à la nouvelle ville Ottomane du nom d’Istanbul.

la prise de Constantinople, changeait les destinées de l’Europe orientale : les Turcs devenaient maîtres de toute la péninsule balkanique et de la plus grande partie des côtes de la mer Noire.  Il devenait dès lors impossible de commercer avec l’Inde dans la mesure où le passage par l’Est n’était plus assuré.  La nécessité de trouver un autre chemin fut immédiat.

C’est alors que quelques années plus tard, en 1492 pour être précise, un Italien décida de se lancer dans une expédition qui transforma la carte du monde à jamais.  C’est ainsi que Christophe Colomb, voulant atteindre l’Inde par l’autre côté, se trompa monumentalement de destination et finit par atteindre l’Amérique.  Et oui, le navigateur crut, ainsi que bien d’autres, qu’il s’agissait de l’Inde.

 

En 1475, le portugais Vasco de Gama est le premier européen à arriver aux Indes par voie maritime, en passant par le cap de Bonne Espérance, à la pointe sud de l’Afrique.

En 1492, Christophe Colomb, au service de la couronne espagnole, tente d’atteindre la route d’Asie par l’ouest.  Il découvre sans le savoir les îles d’Amérique centrale, Cuba et Haïti.

En 1519, Magellan quitte l’Espagne avec cinq voiliers et explore les côtes d’Amérique du sud.  Il découvre le détroit qui porte son nom et pénètre le Pacifique.  Il est tué aux Philippines mais son compagnon Del Cano revient avec un seul bateau et apporte donc la preuve que la terre est ronde.

L’Espagne qui, grâce à Christophe Colomb, se rend maîtresse du Nouveau-Monde, devenant une des grandes puissances de l’Europe.  L’Italie était plus divisée; cependant les États de l’Église, le royaume de Naples, le grand-duché de Toscane, les républiques de Venise et de Gênes, le duché de Milan, l’emportaient en puissance sur les autres principautés.

 

En Allemagne, la couronne impériale était fixée depuis le 14ème siècle dans la maison de Habsbourg, mais l’autorité de l’empereur, malgré le prestige qui s’attachait à sa dignité, était faible sur les très nombreux États, duchés, principautés, évêchés, abbayes, villes libres, etc., qui composaient l’empire germanique.  Cependant, lorsqu’en 1520 la couronne impériale fut placée sur la tête d’un Habsbourg, Charles-Quint, qui était déjà roi de l’Espagne, maître des Pays-Bas et de la Franche-Comté et qui bientôt devint le dominateur de l’Italie et le vainqueur de François Ier (roi de France), put prétendre à la domination politique et religieuse de l’Europe.

Les diverses guerres menées contre la France ne donnent aucun résultat et, durant deux siècles, le découpage de l’Europe va évoluer au gré des alliances matrimoniales et des guerres entre États.

Plus grave, le ciment du christianisme catholique, qui donnait un semblant d’union à cette Europe, éclate en morceaux avec la Réforme protestante (ou plutôt les Réformes), dont l’impact politique est considérable, entraînant notamment la formation des Provinces-Unies (Pays-Bas actuel) et de la Confédération helvétique (Suisse actuel).  Les guerres de Religion, la guerre de Trente Ans et celles de Louis XIV rythment les 16ème et 17ème siècles.

L’époque de la renaissance voit une profonde transformation et un grand renouvellement social, culturel et artistique en Europe occidentale.  Apparue dans les cités-Etats de l’Italie, elle gagne la France, puis le reste de l’Europe.  Du château fort traditionnel, on va passer au règne des châteaux-palais.

En peinture et en sculpture, Léonard de Vinci, Raphaël, Titien, le Tintoret, Véronèse et Michel-Ange sont souvent associés à l’apogée de l’art de la Renaissance.

La renaissance voit naître plusieurs nouvelles avancées techniques et technologiques dans différents domaines des sciences.  L’Église est particulièrement en désaccord avec tous ces changements scientifiques qui minimisent l’importance de Dieu.​

 

La population européenne du Moyen Âge croit que la terre est au centre de l’univers et que les autres astres sont en rotation autour de celle-ci.  Cette théorie est défendue, entre autres, par l’Église et est expliquée par le fait que la Terre est une création de Dieu.  Nicolas Copernic prône une théorie selon laquelle c’est plutôt le soleil qui est au centre de l’univers et que les astres, dont la terre, sont en rotation autour de lui.  Évidemment, les autorités religieuses de l’époque sont totalement opposées à cette nouvelle théorie qui s’avérera juste.

L’expérimentation et l’observation ont permis des avancées sur le plan médical.  Grâce à la dissection, les scientifiques de l’époque sont en mesure d’améliorer leur connaissance du corps humain.  André Vésale (1514-1564) a contribué au développement de la médecine grâce à ses nombreuses dissections, dont certaines avaient lieu en public.  Encore une fois, les autorités religieuses de l’époque sont en désaccord avec ces nouvelles découvertes. L’église est contre cette pratique qui est, selon elle, un non-respect de la création de Dieu.

 

A l’ère de la renaissance, nous rencontrons 3 classes sociales : les nobles et les hauts responsables religieux qui ont beaucoup de puissance ; les bourgeois qui ont les meilleurs emplois ; les paysans, les ouvriers artisans, qui vivent misérablement.  Nous pourrions aussi parler des pauvres, des estropiés de guerre ou d’accidents de travail, … qui vivent de mendicités.   Remarquons que dans les livres d’histoire, on parle très peu de cette dernière catégorie pour ne pas dire pas du tout, pourtant, il s’agit de la plus importante en termes de nombre dans la population.

Avec les grandes découvertes des expéditions maritimes, des nouveaux produits apparaissent tels que le tabac, quinquina, maïs, la pomme de terre, diverses épices, mais aussi de l’or et de de l’argent.  La bourgeoisie tire grand profit des villes marchandes, alors que les classes populaires s’appauvrissent en raison de la hausse des prix.

 

La religion protestante

 

La réforme protestante, également appelée « la Réforme », amorcée fin du 15ème siècle, est une volonté d’un retour aux sources du christianisme et aussi, par extension, un besoin de considérer différemment la religion et la vie sociale.

Elle reflète également l’angoisse des âmes, par la question du salut, centrale dans la réflexion des réformateurs, qui dénoncent la corruption de toute la société engendrée par le commerce des indulgences.  Les réformateurs profitent de l’essor de l’imprimerie pour faire circuler la Bible dans les langues propres aux pays, et montrent qu’elle ne fait mention ni des saints, ni du culte de la Vierge, ni du purgatoire.  La référence à la Bible comme norme est néanmoins une des principales motivations des réformateurs.  Ce principe les guidera.

 

Les débuts du protestantisme sont généralement datés du 31 octobre 1517, le moine augustin allemand et docteur en théologie Martin Luther publie les 95 Thèses dénonçant les travers de l’Église catholique romaine comme la vente des indulgences, et affirme que la Bible doit être la seule autorité sur laquelle repose la foi.  Protégé par le duc Jean-Frédéric de Saxe (1503-1554), Luther brûle la bulle Exsurge Domine, document le menaçant d’excommunication en 1520.

L’année 1521 est également considérée comme déterminante : en janvier, Martin Luther, devant la Diète de Worms (assemblée où l’on règle les affaires publiques), refuse de se rétracter, s’estimant soumis à l’autorité de la Bible et de sa conscience plutôt qu’à celle de la hiérarchie ecclésiastique et est excommunié.  Invoqués ici pour la première fois, l’appel direct à Dieu et à la conscience individuelle sont les marqueurs du protestantisme.  Parmi les idées de Luther, l’accès de tous à la Bible sans discrimination sociale et l’égalité entre les hommes ont un fort écho dans la population majoritairement paysanne, à tel point qu’elles provoquent, au printemps 1525, le Bauernkrieg (guerre des paysans) dans le Saint-Empire romain germanique.

Afin de mettre un terme rapide à cette explosion de violence contre la classe dirigeante, les princes se réunissent lors de la première diète de Spire, en 1526.  Ils conviennent du décret de l’état d’urgence et décident que chaque prince choisit le culte à pratiquer dans son État, les opposants étant contraints de fuir vers un autre État favorable à leur foi.  Cette confessionnalisation est déjà initiée à la fin de 1526 par Jean Ier de Saxe qui institutionnalisa le luthéranisme.

Cependant, absent de cette assemblée formée par ses électeurs, Charles Quint demeure hostile à ces dispositions. Accusé par le Saint-Siège de soutenir Luther, Charles Quint décide d’endiguer la propagation des thèses luthériennes.  Il convoque donc en 1529, avec son frère Ferdinand Ier, une seconde diète de Spire lors de laquelle il révoque toutes les concessions faites par les princes aux paysans.  Ainsi, il réinstaure le culte catholique et la messe en latin.  Ces derniers réagissent immédiatement sous la conduite de Jean de Saxe en émettant une protestation.  Les princes signataires sont appelés dès lors : protestants.

 

Le luthéranisme se répand dans toute l’Europe le long des voies de communication commerciales du Nord.  De nombreux princes allemands l’adoptent, ce qui va dans le sens de leur quête d’indépendance par rapport aux pouvoirs extérieurs qui régissent le Saint-Empire romain germanique : le pape et l’empereur.  L’empereur Charles Quint, justement, est aux prises avec les Turcs qui conquièrent de plus en plus de territoires européens depuis la chute de Constantinople et menacent à présent l’Est de son empire ; il ne peut donc intervenir à l’encontre des princes qui deviennent protestants.  Le luthéranisme devient religion d’État en Suède en 1529, puis au Danemark en 1536.  En 1536, Jean Calvin publie en latin l’Institution de la religion chrétienne.  En 1545, le concile de Trente réaffirme les dogmes et la discipline de l’Église catholique.  Il se termine en 1563.

 

Aux 16ème et 17ème siècles, la France bascule dans les guerres de religion (1562-1598) puis après une période de tolérance sous l’édit de Nantes, dans une proscription croissante du protestantisme associé à des violences : destruction de temples, enlèvement d’enfants, logement de troupes, interdiction d’exercice de certains métiers et charges, ce qui conduit, malgré l’interdiction faite également d’émigrer, à l’exode de quelque deux cent cinquante à trois cent mille personnes vers l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas et l’Angleterre.

À Paris, dans la nuit du 23 au 24 août 1572, la cloche de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, donne le signal du début du massacre de la Saint-Barthélemy.  Cette nuit-là, environ 3000 protestants sont assassinés et dans les jours suivants, la violence ayant fait tache d’huile, des dizaines de milliers de huguenots (autre nom pour les protestants) sont tués partout en France.

Dans le Saint-Empire romain germanique, les troubles avaient pris fin dès 1555 avec la paix d’Augsbourg, qui promulguait le principe : un prince, une religion, et permettait donc une tolérance, ceux qui étaient résolus à conserver leur religion étant libres de se déplacer, parfois de quelques kilomètres seulement, pour l’exercer librement.

Les Pays-Bas faisaient exception à cette règle, les troubles religieux venant doubler le rejet de la mise sous tutelle de la Flandre et des Pays-Bas par les Habsbourg espagnols.  La paix n’intervient qu’en 1648 (traité de Münster) à l’issue de la guerre de Quatre-Vingts Ans et consacre la division politique et religieuse des Pays-Bas : au sud, les Pays-Bas espagnols catholiques où le protestantisme est interdit, au nord les Pays-Bas indépendants, dirigés par des réformés et où le catholicisme, le luthéranisme sont tout juste tolérés.

 

En Angleterre, les convenances personnelles du roi Henri VIII en matière matrimoniale le conduisent à rompre avec Rome.  Née de ce schisme, l’Église anglicane conserve d’abord tous les aspects extérieurs du catholicisme mais évoluera graduellement vers le protestantisme tandis que le catholicisme poursuit son évolution divergente par le biais des doctrines promulguées après la rupture.

En Suisse, les cantons s’étaient déterminés séparément, les plus vastes et les plus puissants (Bâle, Zurich, Berne) basculant vers le protestantisme.  En Europe du Sud, les velléités du luthéranisme avaient été éteintes par l’Inquisition.  Seule exception notable, la communauté hérétique dite vaudoise : lors du synode de Chanforan, la majeure partie de l’Église vaudoise choisit d’adhérer à la Réforme en 1532.  Malgré les persécutions (entre autres le massacre de trois mille Vaudois du Luberon en 1545), cette petite communauté s’est maintenue dans le Piémont.  Le protestantisme connaît ensuite une expansion mondiale au travers des mouvements missionnaires qui, le plus souvent, accompagnent la colonisation.  Dans le cas des États-Unis, il est alimenté en outre par l’exil des non-conformistes religieux d’Angleterre ou d’autres régions d’Europe : ainsi les quakers puis les non-conformistes anglicans (puritains) sont-ils très tôt et très largement implantés dans le Nouveau Monde.

 

La Réforme a été menée sous l’impulsion de théologiens tels que Martin Luther, Ulrich Zwingli, Jean Calvin, Sébastien Castellion, parmi tant d’autres.  À la suite de ces théologiens, le protestantisme comprend des courants théologiques très divers : tels que les luthériens, presbytériens, réformés, méthodistes, baptistes, évangéliques, pentecôtistes, … et bien d’autres.

 

Jean Calvin (1509 – 1564)

 

Jean Calvin est né à Noyon en Picardie.  Il est le fils d’un administrateur de biens au service des chanoines de Noyon et d’une mère catholique dévote morte prématurément.  Calvin reçoit un bénéfice ecclésiastique qui lui permet de poursuivre des études d’abord à Noyon.

Après Noyon, il étudie à Paris aux collèges de la Marche et de Montaigu.  Son père le destinait à la prêtrise mais, à la suite de démêlés avec les chanoines de Noyon, il oriente son fils vers le droit.  Calvin étudie le droit à Orléans, puis à Bourges, auprès des meilleurs maîtres de son temps.  L’étude du droit marque durablement la pensée de Calvin.  Il considère toujours la loi de façon positive, contrairement à Luther.

À la mort de son père, il se tourne vers la théologie et les lettres.  Il fréquente les milieux humanistes et les cercles de théologiens où se discutent les idées nouvelles.  Il apprend le grec et l’hébreu.

 

En 1534, il rompt définitivement avec l’Église catholique en abandonnant ses bénéfices ecclésiastiques.  En 1534, Calvin se déplace fréquemment (Angoulême, Nérac, Paris, Noyon, Orléans).

Par la suite, il se rend à Bâle (Suisse).  Il y poursuit son travail théologique.  Son premier texte dogmatique est l’introduction à la traduction en français de la Bible par son cousin Olivétan.  Son second ouvrage est un résumé de l’essentiel de la foi chrétienne : L’institution de la religion chrétienne, (1536).  Il s’agit de la première édition en latin de son œuvre majeure qu’il ne cesse de remanier et de développer toute sa vie durant.

Calvin aurait pu continuer sa brillante carrière d’intellectuel sans un hasard providentiel.  Il veut se rendre à Strasbourg.  La route directe est fermée à cause des guerres.  Il doit passer par Genève.  Genève vient d’adopter la Réforme, sous l’influence du réformateur Guillaume Farel.

Celui-ci, apprenant la présence de Calvin à Genève, pense aussitôt que l’auteur de l’Institution Chrétienne est l’homme qui pourra le mieux l’aider dans la tâche de structurer la Réforme à Genève.  Il lui adresse un appel pressant.  Calvin reste à Genève.  Il tente de mettre en pratique ses idées, mais la tâche est rude.

Calvin et Farel s’opposent au gouvernement de la ville sur la question de l’autorité respective de l’Église et de l’État, notamment sur les sujets religieux.  Ils n’ont pas le dernier mot et sont expulsés par les autorités de la ville en 1538.

 

À l’appel du réformateur Martin Bucer, Calvin s’établit à Strasbourg.  Ce seront les trois plus belles années de sa vie. Il exerce les fonctions de pasteur et de professeur.  Il fréquente de nombreux intellectuels.  Il se marie avec une jeune veuve, Idelette de Bure, dont il aura un fils mort en bas âge.  L’influence de Bucer est notable sur la pensée de Calvin, mais Calvin ne lui ménage pas ses critiques.

En 1540, vingt-cinq ans après Luther, Calvin rédige son Commentaire de l’Épître aux Romains.  Il y manifeste clairement sa distance par rapport à Luther : il n’y pas d’opposition inconciliable entre loi et Évangile.

En 1541, il fait paraître son Petit traité de la Cène, où il définit une position médiane entre celles, inconciliables, de Luther et de Zwingli.  La même année paraît la première édition en français de l’Institution Chrétienne, beaucoup plus développée que celle de 1536.

 

C’est à Strasbourg que Calvin accède à la reconnaissance internationale. Il accompagne Bucer à plusieurs colloques organisés par Charles Quint pour tenter de guérir la fracture entre les Églises.  Il y rencontre Melanchton avec lequel il se lie d’amitié.  Malgré l’intelligence de Melanchton et la modération de Bucer, tous ces colloques échouent.

En 1540, une majorité favorable au retour de Calvin se retrouve dans les conseils de la ville de Genève.  On le supplie de revenir par deux fois, en 1540 et en janvier 1541.  Calvin ne reviendra qu’en septembre 1541, pensant ne rester que six mois.  Il y reste vingt-trois ans, jusqu’à la fin de sa vie.

Dès les six premiers mois, trois textes de Calvin structurent l’Église : Les ordonnances ecclésiastiques, Le catéchisme, La forme des prières c’est-à-dire la liturgie.

Il fait adopter, pendant le culte, le chant des psaumes traduits en vers par Clément Marot.  L’année suivante, il accueille celui-ci à Genève.

Genève est attaché au nom de Calvin, pourtant Calvin s’y sent souvent mal à l’aise.  Il y est un étranger jusqu’en 1559, où il obtient le statut de bourgeois de la ville.

Il est en butte à l’hostilité des conseils de la ville jusqu’en 1555.  On voit souvent Calvin comme un dictateur à Genève.  En fait, il n’a jamais été favorable à une emprise du pouvoir religieux sur le pouvoir politique.

 

À son retour à Genève, Calvin reprend la prédication.  Il prêche deux sermons par dimanche et il prêche quotidiennement une semaine sur deux en suivant un livre biblique.  Ces milliers de sermons de Calvin ont été pris en note par ses étudiants, mais seule une partie a été conservée.

Il dénonce en particulier la confusion entre le sens littéral et le sens figuré.  Par exemple, pour les paroles prononcées par Jésus lors de son dernier repas, « ceci est mon corps, ceci est mon sang… », le pain et le vin sont, pour Calvin, une figure de style, une image.  Ils représentent le Christ, mais ne sont pas vraiment le Christ.  De même que, dans la Bible, la colombe représente l’Esprit Saint, mais n’est pas l’Esprit Saint.

Dès 1541, Calvin traduit en français L’Institution de la religion chrétienne.  C’est un des premiers livres de théologie systématique traduit en français.  Par cette traduction, Calvin contribue à fixer la langue française alors en pleine évolution.  Les écrits de Calvin en français sont très nombreux : commentaires bibliques, ouvrages de théologies, lettres, etc.  C’est un des écrivains français les plus féconds du XVIe siècle.

 

L’Espagnol Michel Servet est persécuté tant par l’Église romaine que par les Réformateurs pour ses traités antitrinitaires.  Il considère le dogme de la Trinité comme non biblique et donc comme hérétique.  Calvin condamne ses doctrines.  Michel Servet est arrêté à Genève et brûlé, après un procès pour hérésie, le 27 octobre 1553. L’exécution de Servet déclenche une polémique entre Calvin et Sébastien Castellion, défenseur de la tolérance religieuse.

Calvin exilé se soucie de la France et de ceux qui y ont adhéré à la Réforme.   Par crainte des persécutions, ils vivent leur foi clandestinement et participent aux cérémonies de l’Église catholique.  Calvin dénonce cette dissimulation et exhorte ses compatriotes à fuir vers des pays passés à la Réforme.  Ils arrivent massivement à Genève et la population de Genève double entre 1545 et 1560.  Ils apportent à Calvin un soutien non négligeable.

 

À partir de 1555, de nombreuses Églises réformées sont créées en France.  Calvin exhorte alors les protestants à rester dans leur pays.  Il les soutient de ses conseils et en leur envoyant des pasteurs formés à l’Académie de Genève.  Pour le premier synode de Paris en 1559, il leur envoie un projet de confession de foi et de discipline.  Par la suite il leur envoie de nombreuses lettres pastorales.

La création d’une académie, en 1559, contribue à la réputation de Genève.  L’enseignement théologique qui y est donné insiste sur l’étude et l’interprétation des Écritures.  L’Académie de Genève est dirigée par le français Théodore de Bèze.  En raison de la qualité des maîtres, elle connaît un grand rayonnement.

L’autorité de Calvin à Genève n’est plus contestée.  Le modèle genevois se diffuse largement en Europe.  Il donne sa forme définitive à l’Institution Chrétienne, qui compte désormais quatre livres et quatre-vingt chapitres.  Il écrit de nombreux traités (contre les libertins, l’astrologie, les reliques etc.).  Il donne des cours publics à l’Académie de Genève qui vient d’être fondée.  Il y fait une exposition continue des livres de la Bible.

De santé fragile, ce travail intense et soutenu l’épuise.  Il meurt le 27 mai 1564 à l’âge de cinquante-cinq ans. Théodore de Bèze continue son œuvre.

 

À suivre


MAV : Je rappelle ce que j’ai mis dans le préambule:

 J’ai trouvé ce livre essentiel, vital, pour beaucoup de chrétiens au final bien mal enseignés, à une heure où les événements se précipitent et où une meilleure connaissance de notre Grand Dieu est indispensable pour avoir les yeux tournés vers le ciel, et non vers la terre où il n’y a que ruine, désespoir, peur, terreur, et quand tout empire, presque chaque jour.

Comme l’a dit notre Dieu par son prophète Osée :

 » Osée 6:3 Oui, cherchons à connaître l’Eternel, efforçons-nous de le connaître. Sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore, et il viendra vers nous comme la pluie, comme les ondées du printemps qui arrosent la terre. »

Cette connaissance grandit dans la lecture de la Bible. Merci à Dominique de nous transmettre le fruit de son formidable travail. Je publierai un chapitre par semaine, chaque samedi – si je peux ! – car il y a largement matière à méditation dans chacun d’eux. Mais vous pouvez aussi demander à Dominique la totalité du livre dès maintenant, si vous avez soif de vous plonger bien plus vite et loin dans cette lecture. Nous avons tous, toujours, besoin d’être enseignés dans la vérité.


LIVRE DE DOMINIQUE :

 Ce livre vous est proposé gratuitement, donc, si on vous en demande de l’argent, refusez.

Auteur : Dominique Verheye, dans l’écoute du Saint Esprit. verheyed@gmail.com