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Étude n°2

 

1 Histoire

 

Dans la Bible, nous avons un trou d’une période de plus de 4 siècles où nous ne trouvons pas de données entre la restauration du temple et la venue de Jésus. Il est pourtant très important de connaître tous les contextes d’une époque afin de recevoir toute la compréhension des Écritures.

Après la défaite de l’empire babylonien (Irak actuel) par les Perses (Iran actuel) en 539 avant JC., la Terre d’Israël tomba sous domination perse. Cyrus II, roi de Perse (558-528 avant JC.) accorde aux Juifs en 538 le droit de retourner en Terre d’Israël et d’y reconstruire le deuxième Temple de Jérusalem. C’est une période de réformes religieuses.

 

Durant quatre siècles, le peuple Juif vécu de manière autonome sur la Terre d’Israël, sous tutelle perse d’abord et, à partir de 332 avant JC., sous tutelle grecque, après la victoire d’Alexandre le Grand sur l’armée perse.

Entre -175 et -140, les Juifs levèrent l’étendard de la révolte, et recouvrèrent une indépendance totale pour Israël.

Il se déroula donc l’insurrection macchabéenne (famille juive). Elle a été à la fois une révolte des Juifs pieux contre la dynastie grecque des Séleucides, et un conflit interne au peuple juif. Elle opposait des traditionalistes hostiles à l’évolution de la tradition juive au contact de la culture grecque et des Juifs hellénisants, plus favorables à l’adoption de comportements grecs compatibles selon eux avec la Torah. Les dirigeants de cette révolte sont Mattathias et ses fils, notamment Judas Maccabée et Simon Maccabée.

Tout nous porte à croire que c’est le roi Hyrcan, un Hasmonéen et le neveu de Judas Maccabée, qui en -130, organisa le Sanhédrin.

Le Sanhédrin est l’assemblée législative traditionnelle du peuple juif ainsi que son tribunal suprême qui siège normalement à Jérusalem. Composé de soixante-et-onze sages experts en Loi Juive, il doit comporter vingt-trois membres pour décider en matière judiciaire ; il est alors nommé petit sanhédrin et siège dans les principales villes. Après la destruction du premier Temple, le Sanhédrin aurait été exilé à Babylone.

Après le retour des exilés, il aurait été recréé par Esdras. Son autorité politique est grandement minimisée par le statut de protectorat perse auquel la Judée est soumise.

Après la révolte hasmonéenne et la recouvrance de l’indépendance politique, le sanhédrin est incapable d’empêcher des rois non issus de la lignée davidique de contrôler le pays ni de nommer les grands prêtres inacceptables aux yeux de la Loi Juive. Lorsqu’il se rebelle, ses sages sont même impitoyablement massacrés.

 

Avec l’occupation romaine, le Sanhédrin voit aussi son pouvoir judiciaire réduit puisqu’il ne peut plus condamner à mort. Cette prérogative est réservée au gouverneur romain. Le Sanhédrin se concentre donc sur la codification de la Loi Juive. Avec la disparition du Temple de Jérusalem, le Sanhédrin reste la seule autorité juive tolérée par Rome.

Le royaume d’Israël fut alors gouverné par les dynasties asmonéenne (La dynastie Hasmonéenne a été créé sous la direction de Simon Maccabée) et hérodienne, jusqu’à la conquête romaine en 63 avant JC.

Hérode I le Grand fut roi des Juifs de 40 à 5 avant JC.  Il réussit à se faire attribuer par Rome le titre de roi de Judée. De 39 à 37, il disputa le royaume au dernier des Asmonéens, Antigonos, et, avec l’aide des légions romaines, s’empara de Jérusalem. Mal accepté par les Juifs, il parvint néanmoins à s’imposer non seulement par son énergie brutale et sans scrupule, mais aussi par ses qualités d’homme politique, d’administrateur.  Il a restauré et agrandi le second Temple de Jérusalem.

Suivi d’Hérode Antipas de 4 avant JC. à 39 après JC., d’Hérode Agrippa I de 41 à 44 après J. C., et d’Hérode Agrippa II de 50 à 93 après J. C. Ce dernier assista les romains à la prise de Jérusalem par l’empereur Titus en 70 après J. C et à la destruction du second Temple.

 

2 Organisation du peuple juif

 

Après la restauration sous la supervision d’Esdras et de Néhémie, lorsque le peuple fut tout entier devenu fidèle et que la Loi fut lue régulièrement dans les synagogues, il se forma des collèges de docteurs plus spécialement versés dans l’étude du texte sacré et dans son interprétation. Ces docteurs de la Loi, appelés aussi scribe, étaient consultés dans les cas difficiles. Ils prenaient la parole à la synagogue qui était le lieu de culte des Juifs.

Alors que le temple était la maison où habitait la divinité à laquelle des sacrifices étaient offerts, dans la synagogue s’assemblait le peuple pour lire la Loi, pour prier et pour aussi délibérer des affaires communes. En ce sens, la synagogue introduisait une révolution dans la vie religieuse, révolution dont héritèrent le christianisme avec l’église et l’islam avec la mosquée.

Par sa fonction, cet édifice ne requiert aucune architecture particulière ; cependant, il comprend habituellement une salle centrale avec des bancs pour les assistants, un pupitre surélevé pour la lecture de la Loi et une niche pour placer les Rouleaux de la Loi. Des pièces adjacentes sont utilisées pour l’administration de la communauté. Les synagogues se sont multipliées après la destruction du premier et du second Temples.

Après une lecture faite de la loi, les docteurs donnaient un commentaire instructif et édifiant. Ils eurent bientôt une grande influence ; leurs paroles les plus remarquables étaient retenues de mémoire par leurs auditeurs. Ceux-ci les citaient ; elles passaient de bouche en bouche ; elles se conservaient. Peu à peu ces paroles prononcées par des maîtres vénérés prirent une autorité religieuse considérable.

Quelques-uns de ces développements des scribes devinrent même presque indispensables à quiconque voulait observer fidèlement la Loi. Prenons, par exemple, le commandement qui interdisait tout travail le jour du Sabbat : cet ordre à la fois vague et absolu avait besoin d’être commenté. Assurément, certain travail était permis : on pouvait se lever, se vêtir, manger et boire ce jour-là, on pouvait marcher, puisqu’on devait aller à la Synagogue. Il fallait donc expliquer nettement ce qui était permis et ce qui était défendu. Les scribes le firent ; ils découvrirent trente-neuf espèces d’occupations interdites.

 

Donc, graduellement, le prophétisme disparaîtra, faisant place à un rôle qui deviendra prépondérant : celui des scribes et des écrivains. Toute cette période est marquée par des rivalités théologiques, et dans cette atmosphère on peut discerner deux grands partis qui s’affrontent : Les Sadducéens et les Pharisiens. Parallèlement aux grandes discussions des deux principaux partis naissent les Esséniens (ils vivaient dans le désert de Judée).

Les Esséniens se développèrent une centaine d’années avant l’ère chrétienne. Des hommes et des femmes se regroupèrent pour vivre en communauté un idéal de vie religieuse dans le silence, la prière, la pauvreté, l’obéissance et la pureté.

 

Les Sadducéens sont les représentants des grands et des prêtres. Ils ne sont que peu populaires parmi le peuple. Ils croient en la suprématie de la nation élue dans le monde, sont d’une extrême sévérité en matière de morale et d’application de la loi car ils prônent une fidélité totale et rigoureuse à la lettre de la Torah (les traductions chrétiennes ont traduit la Torah par le terme grec Pentateuque, donc les cinq premiers livres de la Bible). Les Sadducéens refusent aussi des idées nouvelles comme celle de la survie de l’âme et de la résurrection des corps.

Les Pharisiens sont en fait responsables de la structuration du judaïsme tel qu’on l’a connu pendant des siècles. Ce sont eux qui ont défini les principaux concepts comme la justice de Dieu, la liberté de l’homme, l’immortalité personnelle, le jugement après la mort, le paradis, le purgatoire, l’enfer, la résurrection des morts, le règne de gloire etc. Ce sont eux qui donneront le rôle essentiel d’enseignants et de commentateurs de la Torah aux Rabbins et qui développèrent les Synagogues comme lieu privilégié d’enseignement de cette Torah.

 

3 Organisation politique du temps des Romains

 

Pendant la vie publique de Jésus Christ, nous remarquons trois grandes divisions politiques :

1° La Judée et la Samarie avec quelques villes frontières sont administrées par un procurateur romain ;

2° La Galilée et la Pérée appartiennent au tétrarque Hérode Antipas ;

3° La Balanée, la Trachonite, la Gaulonite, l’Iturée, l’Auranitide, dépendent de son frère le tétrarque Philippe.

La Judée (Jérusalem, Bethléem, Hébron, Jéricho,…) ; la Samarie (Sichem, Sichon, Samarie, …) et la Galilée (Nazareth, Tibériade, Cana, Capharnaüm, …) sont les trois régions les plus importantes et celles que Jésus parcourra.

 

PONCE PILATE

Ponce Pilate est nommé préfet en 26 sous le règne de l’empereur Tibère (14-37). Ponce Pilate est le cinquième des gouvernants romains qui se succèdent en Judée entre 6 et 36.

Le poste qu’occupe Ponce Pilate, dans une région aux troubles et à l’insécurité permanente, est ingrat et redouté en même temps qu’il est sans prestige. Nombre de ses titulaires ne s’y maintiendront que très peu de temps mais certains, comme Pilate lui-même et son prédécesseur Valérius Gratus, restent plus de dix ans, jouant des antagonismes ethniques et opposant les forces autochtones, même si la politique romaine s’appuie sur les institutions préexistantes et les élites locales pour les faire fonctionner.

L’officier romain chargé du gouvernement de la Judée dirige son administration ainsi que les troupes auxiliaires cantonnées dans sa juridiction qu’il peut, en cas de nécessité, voir augmentées par un appoint de troupes de la province de Syrie. Il détient l’autorité juridique suprême, même s’il reste une certaine autonomie aux autorités juives en matière de droit civil et de droit pénal. Il est également habilité à frapper la monnaie — généralement de pièces de bronze qui suivent la notation officielle de l’empire — et à collecter les impôts.

 

4 Révolte contre la domination romaine

 

Les romains laissent généralement les juifs s’administrer eux-mêmes mais sont polythéistes et pour les juifs, l’entrée d’idoles sur le territoire sacré (la Terre sainte) est certainement inadmissible. De plus, écrasés par les impôts qu’ils arrivent difficilement à payer, les juifs ne sont pas contents. A côté du pharisaïsme et souvent avec lui se développe un « parti » prônant la lutte armée, les Zélotes, et la résistance s’organise lentement.

Les Zélotes sont les groupes qui combattent le pouvoir romain les armes à la main pendant la Première Guerre judéo-romaine. Appelés aussi Galiléens, ils se révoltent initialement contre le recensement de Quirinius (général et administrateur romain) en 6 : le recensement viole d’une part un interdit biblique (seul Dieu est le comptable autorisé des âmes) mais d’autre part prépare l’institution de l’impôt « par tête ».

 

En se radicalisant, ils finissent par s’attaquer aussi bien à leurs compatriotes jugés timorés ou soupçonnés de collaborer avec les Romains, qu’aux païens qui, pensent-ils, souillent la Terre promise par leur seule présence. Les Zélotes constituent un des courants actifs du judaïsme du premier siècle. Secte juive anti-romaine, ils sont les principaux instigateurs de la révolte contre Rome : ils se défendent contre Titus (empereur romain de 69 à 79) avec acharnement, pendant le siège et après la prise de Jérusalem, en 70. La répression romaine est sans appel : ceux qui sont faits prisonniers sont crucifiés. Beaucoup préfèrent mourir dans des suicides (lors du siège de la forteresse de Massada).

Beaucoup de juifs seront alors dispersés à travers le monde, plusieurs resteront aux alentours, mais plus aucun n’a désormais de pays.

Des petites communautés se formèrent un peu partout autour du bassin méditerranéen et l’école, donc la Synagogue prit de plus en plus d’importance.

 

À partir de là, le mot d’ordre sera de sauver le patrimoine spirituel et de réaliser l’unité interne. Les Sadducéens, Zélotes et Esséniens disparaissent et les Pharisiens prennent le contrôle spirituel des synagogues.

Ce sont les Pharisiens derrière Yohanan ben Zakkaï et les docteurs de la Mishna ( La Mishna est la première et la plus importante des sources rabbiniques obtenues par compilation écrite des lois orales juives, projet défendu par les pharisiens, et considéré comme le premier ouvrage de littérature rabbinique ) qui ont sauvé le judaïsme en l’établissant sur de nouvelles bases et particulièrement en faisant de la prière le cœur du culte au lieu du sacrifice et en instituant la synagogue comme lieu de culte, en remplacement du Temple.

La synagogue rappelle dans son plan traditionnel le Temple de Jérusalem et, à sa tête, il y a, non plus un prêtre, descendant d’Aaron, mais un rabbin qui n’est que le plus sage ou le plus savant des membres de la communauté. Yohanan ben Zakkaï rétablit un Sanhédrin à Yavné (ville au centre d’Israël) qui va rester la plus haute autorité juive avant sa disparition progressive au Ve siècle.



MAV : Je rappelle ce que j’ai mis dans le préambule:

 J’ai trouvé ce livre essentiel, vital, pour beaucoup de chrétiens au final bien mal enseignés, à une heure où les événements se précipitent et où une meilleure connaissance de notre Grand Dieu est indispensable pour avoir les yeux tournés vers le ciel, et non vers la terre où il n’y a que ruine, désespoir, peur, terreur, et quand tout empire, presque chaque jour.

Comme l’a dit notre Dieu par son prophète Osée :

 » Osée 6:3 Oui, cherchons à connaître l’Eternel, efforçons-nous de le connaître. Sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore, et il viendra vers nous comme la pluie, comme les ondées du printemps qui arrosent la terre. »

Cette connaissance grandit dans la lecture de la Bible. Merci à Dominique de nous transmettre le fruit de son formidable travail. Je publierai un chapitre par semaine, chaque samedi – si je peux ! – car il y a largement matière à méditation dans chacun d’eux. Mais vous pouvez aussi demander à Dominique la totalité du livre dès maintenant, si vous avez soif de vous plonger bien plus vite et loin dans cette lecture. Nous avons tous, toujours, besoin d’être enseignés dans la vérité.


LIVRE DE DOMINIQUE :

 Ce livre vous est proposé gratuitement, donc, si on vous en demande de l’argent, refusez.

Auteur : Dominique Verheye, dans l’écoute du Saint Esprit. verheyed@gmail.com