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La collecte pour l’œuvre du Seigneur

 

L’égoïsme avait disparu du cœur de ces premiers chrétiens ; ce qui était à l’un était aussi à l’autre.   L’attachement aux biens de la terre, si puissant chez les Juifs, n’existait plus.

Les fidèles avaient des biens plus excellents, des biens célestes et permanents.   Ils ne pouvaient supporter la pensée que quelqu’un des membres de la famille de Dieu pût souffrir dans le besoin, quand eux-mêmes étaient dans l’abondance, ils vendaient donc leurs possessions et leurs biens, et le produit en était distribué aux nécessiteux.

L’apôtre Jean disait plus tard : « Celui qui a les biens de ce monde, et qui voit son frère dans le besoin, et qui lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? ».

En ces premiers et heureux temps, l’amour de Dieu avait toute sa place dans le cœur des croyants ; il était en eux dans toute sa fraîcheur et sa puissance, et ils comprenaient la réalité de cette parole : « Celui qui aime Dieu, aime aussi son frère ».    C’était le temps du premier amour.  Demandons à Dieu de le connaître aussi.

 

Peut-être cette question surgira dans quelque esprit : « Les chrétiens de nos jours sont-ils aussi appelés à vendre leurs biens pour en distribuer le prix aux pauvres ? ».   La parole de Dieu n’établit nulle part cela comme une règle à suivre.  C’était spontanément que les premiers chrétiens le faisaient.

Dieu a voulu montrer par là d’une manière palpable la puissance du Saint Esprit dans le cœur, et en même temps le principe qui, à toutes les époques, doit animer la vie des chrétiens.   Le même esprit d’amour, de renoncement et de dévouement, devrait être dans nos cœurs, et se montrer dans nos sentiments et nos actes envers les autres.  Ce que l’apôtre Jean écrivait est aussi pour nous : «Bien-aimés, aimons-nous l’un l’autre. Enfants, n’aimons pas de parole ni de langue, mais en action et en vérité ».

L’apôtre Paul dit à son disciple Timothée, d’ordonner aux riches, non de vendre leurs biens, mais de n’être pas hautains, de ne pas mettre leur confiance dans les richesses instables, mais en Dieu qui les donne ; de faire du bien, d’être riches en bonnes œuvres, prompts à donner.

 

Une contestation est survenue entre les premiers chrétiens concernant la distribution des dons pour les veuves.   Actes 6/1 à 6 : « 1 Or en ces jours-là, le nombre des disciples se multipliant, il s’éleva un murmure des Hellénistes contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service journalier. 2 Et les douze, ayant appelé la multitude des disciples, dirent, Il ne convient pas que, laissant la parole de Dieu, nous servions aux tables. 3 Jetez donc les yeux, frères, sur sept hommes d’entre vous, qui aient un bon témoignage, pleins de l’Esprit Saint et de sagesse, que nous établirons sur cette affaire. 4 Et, pour nous, nous persévérons dans la prière et dans le service de la parole.  Et ce discours plut à toute la multitude ; et ils choisirent Étienne, homme plein de foi et de l’Esprit Saint, et Philippe, et Prochore, et Nicanor, et Timon, et Parménas, et Nicolas, prosélyte d’Antioche, 6 qu’ils présentèrent aux apôtres ; et, après avoir prié, ils leur imposèrent les mains ».

Un désaccord avait surgi parmi les croyants, entre les Hellénistes et les Hébreux.  Au temps du Nouveau Testament, il existait deux principaux groupes parmi les Juifs : d’un côté, ceux de langue hébraïque ou araméenne et vivant en Israël (les Hébreux) ; et de l’autre, ceux de langue grecque et vivant dans d’autres pays de l’Empire romain (les Hellénistes).

 

A l’époque de Jésus, certains Juifs hellénistes vivaient aussi à Jérusalem, et après sa résurrection, certains d’entre eux avaient cru en Lui.  Il y avait parmi eux des veuves.  Quelque temps après, ces croyants hellénistes se plaignirent que leurs veuves ne recevaient pas leur juste part de la nourriture que les apôtres distribuaient quotidiennement aux indigents de l’église.  Rappelons-nous que de nombreux croyants avaient vendu leurs biens et en avaient donné le montant aux apôtres pour qu’ils les distribuent aux nécessiteux, parmi lesquels figuraient toujours des veuves (Actes 4/34 et 35).  Il est possible que les apôtres aient été si occupés à d’autres tâches qu’ils n’aient pas eu le temps de veiller à ce que cela se fasse de façon équitable.

 

Notez la manière et la rapidité avec laquelle les plaintes et la division sont apparues au sein de cette première église chrétienne !  Le sujet même de ce conflit reposait essentiellement sur un problème d’argent, sur la façon pour l’église de dépenser l’argent et de distribuer la nourriture.

Même si le nombre de disciples augmentait rapidement, satan cherchait à semer la division, le mécontentement et la convoitise.  Jetez donc les yeux, frères, sur sept hommes d’entre vous, qui aient un bon témoignage, pleins de l’Esprit Saint et de sagesse, que nous établirons sur cette affaire….

Et ce discours plut à toute la multitude; et ils choisirent Étienne, homme plein de foi et de l’Esprit Saint, et Philippe, et Prochore, et Nicanor, et Timon, et Parménas, et Nicolas, prosélyte d’Antioche, qu’ils présentèrent aux apôtres; et, après avoir prié, ils leur imposèrent les mains (Actes 6/3, 5 et 6).

Et leur ayant choisi (désigné = lever la main) des anciens dans chaque assemblée, ils prièrent avec jeûne, et les recommandèrent au Seigneur en qui ils avaient cru (Actes 14/23).

 

La collecte était au départ organisée par les apôtres.  Écrivant à l’Église de Corinthe, depuis Éphèse, Paul affirma qu’il avait déjà donné des ordres aux Églises de Galatie et il leur donna ensuite des instructions concernant la collecte pour les saints (1 Corinthiens 16/1).   Ils devaient donner régulièrement, proportionnellement et dans un but précis.  Ils devaient donner le premier jour de la semaine selon la prospérité de chacun, pour les saints.  Paul les invite à donner libéralement (2 Corinthiens 8/1 à 5) et invite l’Église de Corinthe à suivre leur exemple (2 Corinthiens 8/6 à 9).

Dans l’Épître aux Romains 15/25 à 28, Paul parle de la collecte qu’il porte à Jérusalem.   Devant Félix, Paul fait allusion à cette collecte qu’il avait apportée pour sa nation (Actes 24/17).   Les Églises de Galatie, de Macédoine et d’Achaïe ont donc participé à un effort organisé pour recueillir des fonds pour les pauvres de Judée.

N’oublions pas aussi que des collectes étaient organisées aussi pour le soutien de la mission, pour ceux qui allaient propager l’Évangile en dehors de l’église locale.

Les serviteurs de Dieu doivent être soutenus.  Toutefois, ils doivent aussi être prêts en tout temps à travailler de leurs propres mains si le Seigneur les dirige ainsi. (Philippiens 4/15 à 19 ; I Corinthiens 9/4 à 14 ; Galates 6/ 6 ; I Timothée 5/17 et 18 ; 2 Corinthiens 11/7 à 12 ; 2 Thessaloniciens 3/7 et 9).

Du temps de Paul, la plupart des philosophes et des docteurs se faisaient payer pour leur enseignement (2 Corinthiens 2/17).  Comme Paul n’exigeait rien, ses adversaires au sein de l’église de Corinthe en déduisaient que son enseignement n’avait aucune valeur.  L’apôtre demande ironiquement aux Corinthiens : « ai-je commis un péché en ne demandant pas de salaire pour mon enseignement ? »   Paul aurait eu le droit de se faire rétribuer (1 Corinthiens 9/14).   Mais il avait renoncé à ce droit afin que personne ne puisse l’accuser de cupidité (1 Corinthiens 9/12, 15,18 ; 1 Thessaloniciens 2/9 ; 2 Thimothée 3/7 à 9).

Aux chicanes de quelques-uns, l’apôtre répond de façon à se situer lui-même comme un exemple de désintéressement, pour le bien des autres.  Il avait le droit de se marier aussi bien que les autres apôtres, et de réclamer ce qui était nécessaire pour son épouse et ses enfants s’il en avait eu, de la part des églises, sans avoir à travailler de ses propres mains pour l’obtenir.

 

Ceux qui cherchent à faire du bien à nos âmes doivent avoir la nourriture qui leur est fournie.  Mais il a renoncé à son droit, plutôt que d’entraver son succès en le réclamant.  L’apôtre Paul fabriquait des tentes lorsque lui-même était dans le besoin :

Actes 18/2 à 5 : « Il y trouva un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d’Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome.  Il se lia avec eux ; 3 et, comme il avait le même métier, il demeura chez eux et y travailla : ils étaient faiseurs de tentes. 4 Paul discourait dans la synagogue chaque sabbat, et il persuadait des Juifs et des Grecs. 5 Mais quand Silas et Timothée furent arrivés de la Macédoine, il se donna tout entier à la parole, attestant aux Juifs que Jésus était le Christ ».

Donc, Paul faisait des tentes parce qu’il n’avait pas d’autre choix pour survivre.  Alors, il ne pouvait enseigner que le jour du shabbat (quelle tragédie : alors que chacune de ses prédications étaient l’occasion de multiples miracles, à commencer par de vraies conversions).

 

Quand les offrandes sont arrivées, il a pu se donner entier à la Parole.  Ce passage démontre que l’absence de soutien de la part des Chrétiens condamnait le ministère de Paul à la limitation !   C’est ce qui se passe aujourd’hui avec nombre de missionnaires ou autres ministères puissants envoyés par Dieu.

L’avarice, la cupidité, l’égocentrisme des églises qui kidnappent les offrandes pour bâtir des pierres mortes amènent la mort spirituelle de millions d’âmes, faute que ces ministères puissent être portés.

Notons aussi, ces offrandes pour soutenir Paul ne venaient pas de gens à qui on avait fait miroiter des bénédictions égoïstes contre leurs sous.  C’étaient celles de gens qui, librement, avaient envie de voir le Royaume toucher des âmes en perdition…   Simplement, ils faisaient confiance à Dieu, et donnaient avec joie !  Sacrée différence !

 

La discipline dans l’Église

 

Ils réglèrent la bienséance dans l’Église (1 Corinthiens 14/26 à 40) et exercèrent une discipline.   Jésus avait donné des instructions au cas où un croyant refuserait de se soumettre à une réprimande privée ; le cas devait être porté devant l’Église pour discipline (Matthieu 18/17).   Paul demande très expressément aux Corinthiens d’exercer une discipline dans l’Église (1 Corinthiens 5/13).  Il donne des instructions semblables à l’Église de Rome et à celle des Thessaloniciens.

Or je vous exhorte, frères, à avoir l’œil sur ceux qui causent les divisions et les occasions de chute par des choses qui ne sont pas selon la doctrine que vous avez apprise ; et éloignez-vous d’eux (Romains 16/17).

 

Dans 3 Jean, nous lisons que Diotrèphe disciplinait très arbitrairement.  J’ai écrit quelque chose à l’assemblée ; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit pas ; … et, non content de cela, lui-même il ne reçoit pas les frères et il empêche ceux qui veulent les recevoir, et les chasse de l’assemblée (3 Jean 9 à 10).

Ici encore, cela présuppose une organisation, car il est nécessaire dans de tels cas de déterminer quels sont ceux qui peuvent exercer la discipline.  Il semble que, dans les questions de discipline, la majorité l’emportait.

Il suffit, pour un tel homme, de cette punition qui lui a été infligée par le grand nombre (2 Corinthiens 2/6).

Dans le cas d’une exclusion il faut l’accord de toute l’assemblée.

Et s’il ne veut pas les écouter, dis-le à l’assemblée ; et s’il ne veut pas écouter l’assemblée non plus, qu’il te soit comme un homme des nations et comme un publicain (Matthieu 18/17).

Le Nouveau Testament nous enseigne que la discipline dans l’église consiste à conseiller, avertir, relever, reprendre ceux dont la conduite laisse à désirer, ceux qui s’écartent de la saine doctrine, et même à juger ceux qui ont commis une faute grave qui porte atteinte au témoignage.

Voici quelques références bibliques :

 

Réconcilier deux frères en désaccord (Matthieu 18/15 à 18 ; I Corinthiens 6/1 à 9) ;

Redresser celui qui est tombé (Galates 6/1 à 3 ; Romains 15/1 et 2 ; Hébreux 10/24) ;

Reprendre ceux dont la conduite est répréhensible ou qui sont tombés dans l’erreur (I Thessaloniciens 5/14 et 15 ; I Timothée 1/3 et 4 ; Tite 1/10 et 11) ;

Retrancher ceux qui ont le caractère de « méchants » ou qui persistent dans de fausses doctrines (I Corinthiens 5/9 à 13 ; Romains 16/17 et 18 ; 2 Thessaloniciens 3/6 à 15 ; Tite 3/9 à 11 ; 2 Jean 7 à 11).

Il faut se souvenir que la discipline a pour but la restauration de celui qui s’est égaré.

 

Les responsables de l’église

 

Nous trouvons deux classifications dans les responsables de l’église locale :

– les anciens, les évêques (surveillants), les pasteurs étaient responsables des besoins spirituels de la communauté des fidèles ;

– les diacres (serviteurs) s’occupaient principalement des besoins physiques.

 

Le pasteur, l’ancien, l’évêque, surveillant.

 

Ces trois termes dénotent un seul et mêmes responsabilités dans le Nouveau Testament.  Dans Actes 20/17 et 28, nous lisons que les anciens de l’Église d’Ephèse avaient établis des surveillants sur le troupeau, dans le but de paître l’Église de Dieu.

Nous avons ici les termes anciens, évêques, surveillants et pasteurs qui sont tous utilisés pour désigner les mêmes hommes.

Jean (2 Jean 1 ; 3 Jean 1) et Pierre (1 Pierre 5/1) étaient tous deux apôtres, mais ils se nommaient eux-mêmes anciens.  Cela n’indique certainement pas une responsabilité inférieure à celui d’un pasteur ou un évêque (surveillant).  Dans Tite 1/5 à 9 les termes « ancien » et « évêque » sont employés de façon interchangeable.   Le terme grec « berger » revient à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament, mais il n’est traduit « pasteur » que dans Éphésiens 4/11.  Sa vraie signification, c’est celle de berger (voir Matthieu 9/36 ; 26/31 ; Luc 2/8 ; Jean 10/2 ; Hébreux 13/20 ; 1 Pierre 2/25).

 

Comme nous l’avons souligné, on avait confié aux anciens et évêques de l’Église d’Ephèse la tâche de paître le troupeau, c’est-à-dire qu’ils avaient été établis pasteurs dans l’Église.  Paul s’adresse à l’Église de Philippes de la façon suivante : « Paul et Timothée, esclaves de Jésus Christ, à tous les saints dans le Christ Jésus qui sont à Philippes, avec les surveillants et les serviteurs » (Philippiens 1/1).

S’il avait eu dans cette Église. des anciens et des pasteurs distincts des surveillants (évêques), Paul ne se serait alors adressé qu’à une partie des responsables de l’Église, ce qui est peu probable.

 

L’Église de chaque localité était dirigée par un groupe d’anciens, qui exerçaient collectivement la direction spirituelle de l’assemblée.  Leurs ministères étaient complémentaires aux prophètes, évangélistes, pasteurs ou docteurs.  Certains étaient parfois envoyés pour secourir, enseigner ou exhorter les églises d’autres localités, et devenaient ainsi les « messagers, » ou les « apôtres » de leurs églises auprès de leurs frères.

Au départ, les anciens des églises locales étaient souvent nommés ou reconnus par un apôtre.  Celui-ci avait donc le discernement spirituel nécessaire pour reconnaître les hommes qui avaient déjà reçu un ministère spirituel de la part du Seigneur, et qui, en outre, étaient qualifiés pour être nommés anciens.

 

Ensuite, les anciens s’engageaient toujours dans leur ministère à la suite d’un appel personnel que leur avait adressé le Seigneur.  Leurs appels respectifs étaient ensuite reconnus par les autres anciens, ainsi que par les assemblées de la localité, et ils finissaient par être officiellement reconnus et nommés dans leurs fonctions d’anciens.

Tous les chrétiens de la localité savaient ainsi qui étaient appelés à les diriger sur le plan spirituel, et pouvaient avoir recours à eux en fonction de leurs besoins.

Ces anciens étaient assistés par un groupe de diacres et de diaconesses, qui avaient en charge les problèmes matériels et concrets : distribution d’aide, de nourriture et d’argent aux pauvres et aux veuves de l’Église, service des tables…

 

Chaque église locale est placée sous l’autorité spirituelle collective d’un groupe d’anciens, ou évêques.  Ce sont eux qui sont en charge de la vie spirituelle de l’église locale, tandis que les diacres et diaconesses sont en charge des aspects matériels et financiers.  Il n’est jamais fait mention nulle part, dans tout le Nouveau Testament, d’un ancien ou d’un pasteur unique dirigeant une église locale.

Ces anciens doivent être choisis et nommés selon certains critères très précis.

Les évêques, sont des anciens ayant la responsabilité de la direction spirituelle d’une église locale, des Chrétiens ayant atteint une certaine maturité spirituelle, qui les rend capables d’assurer ensemble la direction spirituelle du troupeau du Seigneur.

Toutefois, dans l’Église, cette autorité ne doit jamais être une domination, mais doit s’exercer dans l’amour et le don de soi au service des autres.

 

Un bon berger donne donc sa vie pour ses brebis.  Il les nourrit et en prend soin.  Il veille à les conduire fidèlement sur le chemin de leur perfectionnement, dans l’obéissance à la Parole de Dieu.  Il se comporte en modèle du troupeau et non en tyran dominateur ou manipulateur.

« 1 Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée : 2 Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu; 3 non pour un gain sordide, mais avec dévouement; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau » (1 Pierre 5/ 1 à 3).

 

« Ils firent nommer des anciens dans chaque Église., et, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui ils avaient cru » (Actes 14/23).

« Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville » (Tite 1/5).

L’autorité des anciens d’une église locale doit donc s’exercer sur l’ensemble des Chrétiens de cette localité, que ceux-ci soient répartis dans de nombreux groupes, ou qu’ils constituent un seul groupe.

« Il y avait dans l’Église d’Antioche des prophètes et des docteurs : Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manahen, qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul » (Actes 13/1).

Ces cinq hommes étaient prophètes et docteurs.  Ce n’est qu’après avoir été envoyés en mission par le Saint-Esprit que deux d’entre eux, Barnabas et Saul, sont devenus apôtres, c’est-à-dire « envoyés » ou « messagers ».

Chaque groupe de maison avait probablement un ou plusieurs ministères spirituels qui s’exerçaient en son sein.  Ces ministères pouvaient être pasteurs, prophètes, enseignants ou évangélistes.  Mais seuls certains d’entre eux étaient reconnus comme les anciens de l’église locale d’Antioche.

Il est donc très important de faire une distinction claire entre les ministères spirituels qui s’exercent au niveau des différents groupes de maisons d’une même localité, d’une part, et les anciens de l’église locale, d’autre part.

 

Quels sont les différents ministères spirituels donnés par Dieu à Son Église., pour le perfectionnement des saints ?  Il y en a cinq.   Et c’est parmi ces cinq ministères que seront toujours choisis les hommes, qui devront être les anciens d’une église locale.

« 11 Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, 12 pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, 13 jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Éphésiens 4/11 à 13) ».

L’apôtre Paul énumère de manière très précise les critères que doit remplir tout ancien d’une église locale.  Et il est nécessaire que ces critères soient respectés dans leur intégralité.

 

« 1 Cette parole est certaine : Si quelqu’un aspire à la charge d’évêque, il désire une œuvre excellente. 2 Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. 3 Il faut qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifique, désintéressé. 4 Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté ; 5 car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu ? 6 Il ne faut pas qu’il soit un nouveau converti, de peur qu’enflé d’orgueil il ne tombe sous le jugement du diable. 7 Il faut aussi qu’il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l’opprobre et dans les pièges du diable » (1 Timothée 3/1 à 7).

« 5 Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville, 6 s’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles. 7 Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu ; qu’il ne soit ni arrogant, ni colère, ni adonné au vin, ni violent, ni porté à un gain déshonnête ; 8 mais qu’il soit hospitalier, ami des gens de bien, modéré, juste, saint, tempérant, 9 attaché à la vraie parole telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs » (Tite 1/5 à 9).

 

Il n’entre pas dans le cadre de cet article d’étudier en détail ces critères.  Mais nous pouvons simplement remarquer que ces critères ne sont pas souvent appliqués aujourd’hui dans le choix des anciens.  On peut résumer ainsi les différents critères auxquels doit correspondre un ancien : il doit être un homme spirituel et non charnel !  Il doit avoir compris le message de la croix, et savoir ce que signifie « marcher par l’esprit ».

Aucun homme, quel que soit le ministère spirituel qu’il peut exercer, ne devrait être nommé ancien d’une église locale, s’il ne satisfait pas l’ensemble des critères exigés par la Parole de Dieu.

 

Les diacres

 

Le mot vient du grec diakonos (Philippiens 1/1 ; 1 Timothée 3/8).  Il est utilisé dans le sens général de serviteur (Marc 10/43 ; Jean 2/5 ; 12/26).   La forme verbale est traduite par « servir » (Matthieu 4/11 ; 20/28 ; Romains 15/25).  Il se peut que les sept hommes choisis pour s’occuper des veuves de l’Église primitive dans Actes 6/1 à 6 doivent être considérés comme les premiers diacres, mais ce n’est pas certain.

 

La fonction du diacre n’est pas claire dans la Bible, mais il semble qu’elle ait à faire avec l’administration des fonds de secours.  Les qualifications pour occuper cette fonction sont similaires à celles des anciens, sauf que les exigences concernant la capacité d’enseigner et l’hospitalité, bien que mentionnés pour les anciens, ne soient pas requises pour les diacres (1 Timothée 3/2 à 7).  Cela laisserait sous-entendre que ces tâches ne faisaient pas partie des responsabilités des diacres.  La qualification « non avide d’un gain honteux » suggère que les diacres s’occupaient des activités financières de l’Église.  Il est raisonnable de dire que les exigences pour devenir diacre semblent particulièrement appropriées pour ceux qui doivent s’occuper des besoins matériels et financiers de l’organisation.

 

De même, il faut que les serviteurs soient honnêtes, non doubles en paroles, non adonnés à beaucoup de vin, non avides d’un gain honteux, gardant le mystère de la foi dans une conscience pure ; et que ceux-ci aussi soient premièrement mis à l’épreuve ; ensuite, qu’ils servent, étant trouvés irréprochables (1 Timothée 3/8 à 10).

Nous en concluons que les diacres avaient comme première responsabilité les besoins matériels et financiers de l’Église, et que certaines femmes, appelées « diaconesses », travaillaient avec les diacres dans des domaines où elles faisaient mieux que les hommes.  Parce que le diaconat n’était pas une charge de direction, les femmes pouvaient y jouer leur rôle.

« Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres : que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ! » (Philippiens 1/1 et 2).

 

Tous les membres de l’Église sont des saints en Christ.  Ils demeurent la plupart du temps dans une certaine localité, comme ici, dans la ville de Philippes.  Ces saints sont dirigés par des évêques et des diacres.

Ce sont des hommes et des femmes qui sont appelés par le Seigneur à exercer un ministère dans le domaine de l’assistance aux pauvres et aux nécessiteux, ainsi que dans le domaine de l’administration des biens financiers et matériels de l’église.

 

Notez que les premiers diacres (Actes 6/1 à 6) étaient tous des hommes remplis du Saint-Esprit et de foi, alors que leur fonction était « simplement » de servir aux tables.

Cela signifie que tous ceux qui sont appelés à un ministère ou à un service quelconque dans l’Église, que ce soit sur le plan spirituel ou sur le plan matériel, doivent tous être remplis du Saint-Esprit et de foi.  Sinon, ils ne pourront jamais exercer convenablement leur ministère !

C’est pour cela que les critères de choix des diacres et diaconesses sont pratiquement les mêmes que les critères pour le choix des anciens.

« 8 Les diacres aussi doivent être honnêtes, éloignés de la duplicité, des excès du vin, d’un gain sordide, 9 conservant le mystère de la foi dans une conscience pure. 10 Qu’on les éprouve d’abord, et qu’ils exercent ensuite leur ministère, s’ils sont sans reproche. 11 Les femmes, de même, doivent être honnêtes, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. 12 Les diacres doivent être maris d’une seule femme, et diriger bien leurs enfants et leurs propres maisons ; 13 car ceux qui remplissent convenablement leur ministère s’acquièrent un rang honorable, et une grande assurance dans la foi en Jésus-Christ » (1 Timothée 3/8 à 13).