Suite de ICI

g) Le Réveil d’Azuza Street

William J. Seymour et Frank Bartlemen sont les deux noms qui sont le plus souvent associés aux instruments qui ont été utilisés pour déclencher le Réveil d’Azuza Street.

A bien des égards, ils étaient différents l’un de l’autre mais tous les deux étaient des jeunes hommes qui avaient un désir peu commun de connaître le Seigneur et de voir Sa puissance restaurée dans l’Église.

Seymour était incontestablement le conducteur du réveil, et c’est lui qui détenait l’autorité sur terre, mais Bartlemen était l’intercesseur qui détenait l’autorité avec Dieu.

En 1904-1905, Bartlemen commença à désirer ardemment plus de puissance. Il reçut le lourd fardeau de voir le même genre de réveil que celui dont il avait entendu parler au Pays de Galles, qui changea non seulement des individus, mais aussi des villes entières. Plus il travaillait, plus il combattait dans la prière dans le but de voir une telle visitation de Dieu.

A Los Angeles, ainsi que dans de nombreux endroits à travers le monde entier, les cœurs étaient préparés tout comme l’était Bartlemen. Au temps voulu de Dieu, ils allaient plus tard venir ensemble dans la petite mission fermée d’Azuza Street. Là, ils allaient former ensemble une étincelle qui allait un jour enflammer les nations.

Ceci était un des éléments uniques du réveil d’Azuza Street : il n’était pas uniquement centré sur un seul homme. De même que Paul n’aurait pas pu être libéré dans son appel d’apôtre si Barnabas n’était pas venu le rejoindre, nos propres destinées dépendent souvent de notre humilité à chercher ceux auxquels nous avons besoin d’être joints en vue d’accomplir Ses desseins. Même Jésus se soumit au ministère de Jean-Baptiste avant de rentrer dans Son propre appel. Le Seigneur a conçu ainsi Ses plans afin que nous ayons tous besoin les uns des autres. Plus nous sommes capables de nous humilier pour nous associer à d’autres, plus nous porterons du fruit en définitive.

Le 1er mai 1904, un semblant de réveil éclata dans l’église épiscopale méthodiste de Lake Avenue à Pasadena. Des intercesseurs avaient prié pour qu’un réveil survînt à Pasadena et le Seigneur exauça leurs prières. Bartlemen visita l’église et fut profondément touché. Le fait que l’autel se remplissait d’âmes en recherche l’encourageait à se déterminer à voir le Seigneur agir de la même manière à Los Angeles.

Cette même nuit, il rédigea des remarques prophétiques dans son journal. Il commença à énumérer les futurs dangers qui certainement allaient talonner de près le grand réveil à venir dont il pensait qu’il était proche. Il écrivit que: « Beaucoup d’églises passeraient à côté du réveil parce qu’elles seraient restées dans l’autosatisfaction. »

Leur succès ou leur échec en définitive, écrivait-il, dépendrait du fait qu’elles resteraient ou non suffisamment humbles pour rechercher la grâce de Dieu. Il ressentait que si ceux qui seraient utilisés dans le réveil se laissaient emporter par le sentiment de leur propre importance, cette grande opportunité serait perdue.

Bartlemen écrivit que : « Dieu a toujours recherché un peuple humble. Il ne peut pas utiliser autre chose…. La préparation du cœur dans l’humilité et la séparation sont toujours grandement nécessaires avant que Dieu ne puisse venir par la suite. La profondeur de n’importe quel réveil sera déterminée exactement par l’esprit de repentance qui est atteint. En fait, il s’agit là de la clé de tout réveil véritable né de Dieu. »

Bartlemen lut ensuite le livre de S.B. Shaw, « The Great Revival in Wales » (Le Grand Réveil au Pays de Galles), et le feu allumé dans son cœur ne pouvait plus se contenir. Délaissant sa profession séculière afin de se consacrer à plein temps au ministère, il en était arrivé à un stade où il devait soit périr, soit voir le réveil. Il en était si affamé qu’il perdait même son appétit. « L’homme ne vivra pas de pain seulement », déclarait-il à ceux qui se faisaient du souci pour lui.

Dans son cœur, Bartlemen avait résolu qu’il était préférable pour lui de mourir que de manquer l’opportunité d’obtenir une grande visitation de Dieu. Il s’était abandonné si complètement au Seigneur qu’il n’avait rien d’autre sur quoi il pourrait se rabattre si Dieu n’agissait pas. Depuis qu’au commencement Jésus a appelé Ses disciples, ainsi a été la nature des piliers sur lesquels Il a bâti Son Église.

A longueur de journée, Bartlemen rendait visite aux gens, leur donnant la brochure de G. Campbell Morgan sur le réveil du Pays de Galles. La brochure toucha profondément plusieurs autres personnes. Bartlemen fut en mesure d’inscrire certaines d’entre elles sur une liste pour qu’elles prient en faveur d’une puissante effusion de l’Esprit sur la ville. Son attention se fixait si intensément sur la chose qu’il commençait à se réveiller au milieu de la nuit en élevant des louanges à Dieu.

« J’y allais maintenant jour et nuit, m’exhortant moi-même à avoir foi en Dieu pour voir des choses puissantes », écrivait Bartlemen dans son journal. « L’esprit du réveil me consumait. L’esprit de prophétie venait sur moi avec force aussi. Il me semblait avoir reçu un don bien spécifique de foi pour le réveil. Nous étions à l’évidence au commencement de jours merveilleux à venir, et je prophétisais continuellement qu’une puissante effusion allait survenir. »

« Les réunions n’avaient pas seulement lieu jour et nuit, mais souvent toute la nuit. Les gens avaient une passion presque incontrôlable pour le Seigneur, et cela continuait de se répandre. Un autre pasteur de Los Angeles (Joseph Smale) commençait aussi à prophétiser des choses merveilleuses à venir, dont « le retour rapide des dons apostoliques dans l’Église. » Les gens commençaient à avoir le sentiment que Los Angeles serait comme un type de Jérusalem, où l’Esprit était venu pour la première fois habiter dans les hommes.  » Peu avant juin 1905, les prières étaient passées de la prière en faveur d’un autre réveil tel que celui du Pays de Galles à la prière en faveur d’une autre Pentecôte. « 

Le 3 juillet 1905, Bartlemen et son partenaire de prière Boehmer priaient dans une salle à Pasadena lorsque le fardeau devint presque insupportable. Ils crièrent comme des femmes sur le point d’accoucher. Lorsque le fardeau se fut apaisé, ils s’assirent juste un moment, appréciant le calme qui les enveloppait. Soudain, le Seigneur Jésus Se révéla à eux, Se tenant debout entre eux deux. Ils n’osèrent pas bouger. L’amour les transperça et ils sentirent comme un feu brûlant les pénétrer. Bartlemen écrirait plus tard:

« … Mon être entier semblait s’écouler devant Lui, comme de la cire en présence du feu. Je perdis toute conscience du temps et de l’espace, n’étant conscient que de Sa merveilleuse présence. Je L’adorais à Ses pieds. Cela me semblait être une véritable Montagne de la Transfiguration. Je me perdis dans l’Esprit pur. Le Seigneur ne nous avait rien dit, mais Il avait seulement envahi nos esprits de Sa présence. Il était venu nous fortifier et nous assurer de Son soutien. Nous savions maintenant que nous étions ouvriers avec Lui, des canaux intimes de Ses souffrances, dans le ministère d’enfantement des âmes. Un réel enfantement de l’âme est tout aussi réel dans l’esprit que les douleurs humaines de l’enfantement naturel. La similitude est presque parfaite dans sa similarité. Aucune âme n’a jamais été enfantée sans cela. Tous les véritables réveils du salut viennent de cette manière. »

A partir de ce moment-là, le fardeau d’intercession possédait à tel point Bartlemen qu’il jeûnait et priait si fréquemment que sa femme commença à nourrir des craintes au sujet de sa vie. En dépit de cela, il ne pouvait pas se laisser persuader de s’arrêter. Il avait l’impression d’être à Gethsémané avec le Seigneur. L’enfantement de son âme était si intense qu’il pensait qu’il risquait de mourir avant de voir l’exaucement de ses prières. Mais il poursuivit encore ses efforts malgré cela.

Certains commençaient à croire que Bartlemen était en train de perdre la tête. Peu pouvaient comprendre ce qu’il traversait. Toutefois, ceci était l’intercession apostolique qui avait contraint Paul à risquer sa vie ; à jeûner, prier et se consacrer à des « veilles » (des nuits entières de prière) ; à être exposé aux coups, aux lapidations ou toutes les autres choses requises pour l’avancement de l’Évangile. Paul expliquait à tous ceux qui se préoccupaient de toutes les épreuves qu’il endurait : « Et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair pour Son corps, qui est l’Église » (Colossiens 1:24). Ces paroles revenaient à l’esprit de Bartlemen ravivées de façon croissante.

Aux yeux de « l’homme neutre », une telle consécration radicale semble pure folie, mais elle est fondée sur les « choses de l’Esprit » qu’une telle personne ne peut pas comprendre. Néanmoins, Bartlemen était profondément saisi par les paroles provocantes suivantes de Jésus: « Quiconque voudra sauver sa vie la perdra » (Matthieu 16:25). Et « à moins que le grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12:24). Cela lui importait peu de devoir mourir, il voulait à l’heure même un réveil plus qu’il ne désirait vivre.

Bartlemen rédigea ensuite un autre article qui allait produire encore plus de ferveur. Il le concluait avec une prophétie qui allait bientôt s’accomplir : « Des héros vont se lever de la poussière des circonstances obscures et méprisées, et leurs noms seront placés sur les blasons de la page éternelle de la renommée. L’Esprit est en train de couver de nouveau notre pays comme à l’aube de la création, et le décret de Dieu est proclamé : « Que la lumière soit! » Frères et sœurs, si nous croyions tous Dieu, pourrions-nous réaliser ce qui pourrait arriver ? Beaucoup parmi nous ne vivent pour rien d’autre. Une quantité de prières de la foi monte jusqu’au trône de Dieu jour et nuit. Los Angeles, la Californie du Sud, et tout le continent vont sûrement se trouver dans peu de temps en plein dans un puissant réveil, par l’Esprit et la puissance de Dieu. »

Après un culte à l’église New Testament Church (avec le pasteur Smale) en février 1906, Bartlemen et quelques autres furent conduits à prier pour que le Seigneur répande Son Esprit rapidement, avec des signes qui accompagnent l’effusion. Ils n’avaient pas à l’esprit les langues, et plus tard déclareraient qu’à ce moment-là ils n’avaient même pas entendu parler d’une telle chose ni encore moins pensé à elle.

Le dimanche matin du 15 avril 1906, une sœur noire fréquentant les réunions de Seymour sur le porche frontal, assista à un culte à l’église New Testament Church du pasteur Smale et parla en langues. Ceci produisit un grand émoi. Presque comme pour la première effusion de l’Esprit à la Pentecôte, les gens se rassemblèrent en petits groupes sur les allées après le culte, cherchant à savoir ce que cela pouvait bien signifier. Le petit groupe du porche frontal avait réclamé avec ferveur une effusion du Saint-Esprit. Le 9 avril, l’Esprit était venu aux réunions du porche frontal d’une façon très similaire au jour originel de la Pentecôte.

Quand Bartlemen en entendit parler ce dimanche matin-là, il se rendit immédiatement à ces réunions, où il trouva le Dieu Tout Puissant à l’œuvre. Plus tard, il écrirait à propos de ce jour-là:

« Nous avions prié pendant de nombreux mois afin d’obtenir la victoire. Jésus maintenant « montrait de nouveau qu’Il est vivant » à un grand nombre. Les pionniers avaient effectué une percée permettant à la multitude de suivre. »

« Il y avait un esprit général d’humilité manifesté lors de la réunion. Ils étaient transportés avec Dieu. A l’évidence, le Seigneur avait trouvé la petite compagnie enfin, en dehors comme toujours, à travers laquelle Il pouvait faire Son chemin. Dieu n’avait pas établi une mission instituée où ceci aurait pu être accompli. Ils étaient entre les mains des hommes, l’Esprit ne pouvait pas œuvrer. D’autres bien plus prétentieux avaient échoué. Ce que l’homme estime avait été une fois de plus contourné et l’Esprit enfanté de nouveau dans une humble « étable » en dehors des établissements ecclésiastiques. »

Comme pour la plupart des grands mouvements de Dieu dans l’histoire, quand le réveil de Pentecôte démarra, très peu comprirent la véritable signification de ce qui se passait, peu même parmi ceux qui avaient été utilisés pour prophétiser sa venue. Il ne commença pas comme un mouvement de foule, mais comme une petite réunion de prière.

Ceci indique une partie de l’émerveillement et de la grandeur du fait d’être chrétien. Lorsque vous êtes en relation avec le Dieu Tout Puissant, Celui qui a créé le monde par une parole, tout ce qu’Il décide de toucher par Son souffle peut avoir des conséquences bien au-delà de la compréhension humaine. Parce qu’Il est Dieu, Il peut prendre en main la réunion de prière la plus humble et l’utiliser pour remuer le monde entier. Parce qu’Il Se plaît à utiliser les humbles, les faibles et même les fous, la plus humble réunion de prière peut avoir des conséquences historiques.

Néanmoins, le Seigneur accomplit généralement de telles choses uniquement après une période de préparation. Lors du réveil d’Azuza Street, Il utilisa des hommes et des femmes qui, comme Frank Bartlemen, avaient une telle passion pour le Seigneur et Ses desseins qu’ils la communiquaient aux autres. Quand le feu fut finalement allumé, il enjamba rapidement toutes les barrières imposées par les hommes et se déplaça par-delà du contrôle humain.

Tout pionnier qui a été utilisé par Dieu pour engendrer de grandes avancées spirituelles est, du moins au début, apparu imprudent et dangereux pour l’Église dans laquelle il avait été envoyé pour la réveiller. Bartlemen et Seymour n’étaient pas des exceptions à la règle. Tout ce qu’ils désiraient, c’était simplement Dieu et ils le voulaient si ardemment qu’ils ne se souciaient pas de ce que personne pouvait penser à ce sujet. Ils ne pouvaient pas vivre à l’intérieur des limites de leur temps, et c’est ainsi qu’ils furent utilisés pour repousser ces limites. Leur abandon spirituel servit au bénéfice de millions démultipliés de gens qui allaient suivre.

La petite réunion de prière de Seymour dut déménager du porche frontal de Bonnie Brae Street pour s’installer au 312, Azuza Street à cause du nombre croissant de visiteurs. Là, ils avaient loué un vieux bâtiment qui avait été autrefois une église méthodiste située au centre de la ville, mais devenue alors depuis longtemps inutilisable pour des réunions. Il était devenu un réceptacle de bois de charpente, de plâtre, etc.. Ils avaient fait suffisamment de place sur la poussière et les débris environnants pour pouvoir poser quelques planches au-dessus de tonneaux vides à clous, avec assez de sièges pour asseoir 30 personnes. Ceux-ci étaient disposés sur une surface carrée face à face l’un de l’autre.

Le bruit courut « comme un feu dans du bois sec » à propos de ce qui était arrivé au petit groupe de prière de Seymour. Ceci fut probablement causé par le remarquable ministère de Frank Bartlemen qui avait écrit une flopée d’articles et de tracts et qui s’était constamment déplacé dans les environs de la ville pour exhorter les églises et les groupes de prière à rechercher le Seigneur en vue d’un réveil. Ils aspirait à voir le Seigneur accomplir à Los Angeles ce qu’Il avait récemment fait au Pays de Galles. Au bout d’un moment, Bartlemen commençait à ressentir que ce qui allait survenir à Los Angeles serait différent de ce qui avait eu lieu au Pays de Galles, et il commença à prophétiser la venue d’une « autre Pentecôte ».

Le zèle de Bartlemen pour le Seigneur à ce moment-là était si grand que sa femme et ses amis commencèrent à éprouver une certaine crainte qu’il ne meure. Il manquait tant d’heures de sommeil et un si grand nombre de repas dans le but de prier qu’ils ne pensaient pas qu’il pourrait tenir beaucoup plus longtemps. Sa réponse à leurs supplications à se modérer était qu’il préférait mourir plutôt que de ne pas voir le réveil.

Il y a un autre aspect du remarquable de Seymour à Azuza. C’était sa capacité à discerner et à faire confiance aux directives du Saint-Esprit, et à Lui donner la liberté qu’Il réclame, si nous voulons connaître Sa plénitude. En dépit de pressions pratiquement constantes de la part de responsables d’église internationalement réputés, qui venaient du monde entier pour imposer ce qu’ils percevaient comme devant être l’ordre nécessaire et la direction du réveil, pendant plus de deux ans, Seymour tint fermement le cap et permit au Saint-Esprit d’agir dans Ses propres et souvent mystérieuses voies. Comme Evan Roberts qui, au même moment était à la tête du Grand Réveil Gallois, la plus grande qualité de Seymour était sa capacité à suivre le Saint-Esprit.

Seymour et Roberts croyaient que le Saint-Esprit avaient besoin de liberté pour agir dans toute personne de Son choix, et non seulement parmi l’équipe dirigeante. Ils se résolurent tous les deux à permettre à n’importe qui d’être utilisé par le Seigneur, y compris même les plus humbles croyants. Ceci amenait quelquefois l’embarras, mais le plus souvent, cela permettait au Saint-Esprit d’accomplir des choses merveilleuses parmi eux. Si nous désirons réellement le Saint-Esprit au milieu de nous, nous devons Lui permettre d’être le conducteur. Il est, après tout, Dieu.

« Le frère Seymour était reconnu comme le conducteur nominal en charge. Mais nous n’avions ni pape, ni hiérarchie. Nous étions « frères ». Nous n’avions aucun programme humain. Le Seigneur Lui-même dirigeait. Nous n’avions pas de classe de prêtres, ni de prêtres de profession. Ces choses sont rentrées plus tard, avec l’apostasie du mouvement. »

« Nous n’avions même pas de plate-forme, ni de chaire au début. Tous étaient au même niveau. Ces ministères étaient des serviteurs, d’après la véritable signification du terme. Nous n’honorions pas les hommes pour leurs avantages, que ce soit en termes de moyens ou d’instruction, mais plutôt pour leurs « dons » accordés par Dieu… »

« Le frère Seymour s’asseyait généralement derrière deux boîtes de chaussures vides, l’une placée au-dessus de l’autre. Il gardait habituellement la tête à l’intérieur de la boîte de dessus pendant la réunion de prière. Il n’y avait pas la moindre trace d’orgueil là-bas. »

Nous citions Frank Bartlemen : « Au début du réveil, nous n’avions pas d’instruments musicaux. En fait, nous n’en ressentions pas le besoin. Il n’y avait aucune place pour eux dans notre adoration. Tout était spontané. Nous ne chantions même pas à partir de recueils d’hymnes. Tous les anciens hymnes bien connus étaient chantés de mémoire, ravivés par l’Esprit de Dieu. « Le Consolateur est venu » était probablement l’un des plus fréquemment chantés.

Nous le chantions à partir d’une fraîche et puissante expérience du cœur. Oh, comme la puissance de Dieu nous remplissait et nous faisait trembler.

« Les chants relatifs au « sang » étaient alors très populaires. « La vie est dans le sang », le Sinaï, le Calvaire et la Pentecôte, tous étaient à leur bonne place dans l’œuvre d’Azuza. Mais le « cantique nouveau » était tout à fait différent, et n’était pas de composition humaine. Il ne pouvait pas être contrefait. La couronne ne peut pas imiter la colombe…

« L’esprit des chants donnés par Dieu au début d’Azuza étaient comme la harpe dans sa spontanéité et sa douceur. En fait, c’était le souffle même de Dieu qui jouait sur les cordes du cœur humain, ou les cordes vocales humaines. Les notes étaient magnifiques en douceur, volume et durée. En fait, elles étaient résolument humainement impossibles. C’était « des chants de l’Esprit ».

C’était un don de Dieu de qualité supérieure et il apparut parmi nous après le début de l’œuvre d’Azuza. Personne ne l’avait prêché. Le Seigneur nous l’avait souverainement accordé avec l’effusion du « résidu d’huile », le baptême du Saint-Esprit de la pluie de l’arrière-saison. Il était exercé, lorsque le Saint-Esprit touchait ceux qui possédaient ce don, soit en mode solo, soit collectivement. Il était quelquefois sans paroles, d’autres fois en « langues ». L’effet était merveilleux sur les gens. Il amenait une atmosphère céleste, comme si les anges eux-mêmes étaient présents et se joignaient à nous. Et il est possible qu’ils fussent présents. Quelqu’un a dit que chaque réveil fraîchement suscité amène sa propre hymnologie. Ce fut certainement le cas pour celui-ci.

« Les réunions se succédaient presque en continu. Des âmes en recherche pouvaient se trouver sous la puissance pratiquement à toute heure, nuit et jour. Le lieu n’était jamais ni fermé, ni vide. Les gens venaient rencontrer Dieu. Il était toujours là. D’où les réunions en continu. La réunion ne dépendait pas du conducteur humain. La présence de Dieu devenait de plus en plus merveilleuse. Dans ce vieux bâtiment avec ses chevrons et ses sols nus, Dieu mettait des hommes et des femmes forts en pièces et les reconstruisait ensemble pour Sa gloire. C’était un formidable processus de révision. L’orgueil et la présomption, l’importance de l’ego et l’estime de soi ne pouvaient pas survivre là-bas. L’ego religieux proclamait son propre enterrement.

« Aucun sujet ou sermon n’était annoncé à l’avance, et on ne prévoyait pas à l’avance les orateurs pour une telle heure. Personne ne savait ce qui pourrait venir, ce que Dieu ferait. Tout était spontané, selon l’ordre de l’Esprit. Nous voulions entendre Dieu parler, quelle que fût la personne qu’Il utilisait pour parler.

« Nous étions délivrés immédiatement là-bas de la hiérarchie et de l’abus ecclésiastiques. Nous désirions Dieu. Quand nous atteignions la première fois la réunion, nous évitions autant que possible les salutations et les contacts humains. Nous désirions rencontrer Dieu en premier. Nous mettions la tête sous un banc quelconque situé dans un coin et nous nous plongions dans la prière, et rencontrions les hommes uniquement par l’Esprit.

« Les réunions commençaient d’elles-mêmes, spontanément, par des témoignages, la louange et l’adoration. Les témoignages n’étaient jamais soutirés précipitamment par des appels comme pour un moment de distraction. Nous n’avions aucun programme préétabli qu’il fallait à tout prix suivre dans un temps imparti. Notre temps était celui du Seigneur. Nous avions des témoignages réels, provenant d’expériences du cœur toutes fraîches. Sinon, plus courts étaient les témoignages, mieux c’était. Il était possible qu’une douzaine de personnes se tiennent d’un coup sur leurs pieds, tremblant sous la grandiose puissance de Dieu. Nous n’avions pas à attendre un signal venant d’un certain responsable pour intervenir. Et nous étions libres de l’iniquité. Nous étions exclusivement concentrés sur Dieu dans la prière lors des réunions, nos pensées étaient centrées sur Lui… Le Seigneur pouvait se saisir de n’importe qui. Nous priions pour cela continuellement. Quelqu’un se levait alors oint pour donner le message. Tous semblaient reconnaître ce fait et lui laisser libre cours.

Cela pouvait être un enfant, une femme ou un homme. Cela pouvait venir du siège du fond de la pièce, ou de l’avant. Il n’y avait aucune différence. Nous nous réjouissions de ce que Dieu était à l’œuvre. Personne ne voulait paraître. Nous pensions uniquement à obéir à Dieu. En fait, il y avait une atmosphère divine là-bas qui empêchait quiconque hormis un fou de tenter de se mettre en avant sans la réelle onction.

Et ceci ne dura pas bien longtemps! Les réunions étaient contrôlées par l’Esprit, depuis le trône…

« Quelqu’un était peut-être en train de parler. Soudainement l’Esprit descendait sur l’assemblée. Dieu Lui-même appelait à venir à l’autel. Les hommes tombaient partout dans la maison, comme les morts dans une bataille, ou accouraient vers l’autel en foule, pour chercher Dieu. La scène ressemblait souvent à une forêt peuplée d’arbres arrachés. Une telle scène ne peut pas être imitée. Dans ces premiers jours, je n’ai jamais vu d’appel donné à venir à l’autel. A cette époque, l’appel venait de Dieu Lui-même.

« Et le prédicateur savait quand il lui fallait terminer. Quand il parlait, nous obéissions tous. Cela semblait être quelque chose d’effroyable que d’entraver ou d’attrister l’Esprit. Le lieu entier était rempli de prières. Dieu était dans Son saint temple. C’était l’homme qui devait garder silence. La gloire shékina reposait dans ce lieu. En fait, certains affirment avoir vu la gloire pendant la nuit au-dessus du bâtiment. Je n’en doute pas. Je me suis plus d’une fois arrêté entre deux immeubles du lieu pour prier afin d’être fortifié avant d’oser continuer mon chemin. La présence de Dieu était si réelle.

« Nous avons vu un certain nombre de choses magnifiques en ces jours-là. Même des hommes très bons en venaient à s’abhorrer dans la lumière plus claire de Dieu. Les prédicateurs mouraient les plus radicalement. Ils avaient tant de choses auxquelles il leur fallait mourir. Tant de réputation et de bonnes œuvres. Mais quand Dieu venait à bout d’eux, ils tournaient allègrement une nouvelle page et un nouveau chapitre. Il y avait une raison qui expliquait qu’ils luttaient de façon si acharnée. La mort n’est pas du tout une expérience agréable. Tous les hommes forts mouraient radicalement. »

Ansel Post (un prédicateur baptiste), lors d’une réunion à Azuza, écrivait à propos de cette expérience de Pentecôte :

« Aussi soudainement qu’au jour de la Pentecôte, alors que j’étais assis à environ 3 mètres et demi, juste devant l’orateur, le Saint-Esprit descendit sur moi et me remplit littéralement. Il me semblait être surélevé, car j’étais en l’air un moment, criant : « Loué soit Dieu », et instantanément je commençai à parler dans une autre langue. Je n’aurais pas pu être plus surpris que si au même moment quelqu’un m’avait tendu un million de dollars. »

Bartlemen écrivait le 1er août 1906 : « La Pentecôte est venue à Los Angeles, la Jérusalem des États-Unis. On peut trouver à Los Angeles toutes les sectes, tous les crédos et toutes les doctrines qui existent sous le ciel, ainsi que toutes les nations représentées. De nombreuses fois, j’ai été tenté de me demander si mes forces tiendraient jusqu’au bout pour la voir. Le fardeau de prière a été très lourd… Les hommes ont maintenant l’âme troublée partout, et le réveil avec ses phénomènes inhabituels est le thème de conversation à l’ordre du jour. Il se manifeste ainsi une terrible opposition. Les journaux locaux s’enveniment et sont particulièrement injustes et partiaux dans leurs affirmations. Les pseudo-systèmes religieux nous livrent une bataille féroce également. Mais « la grêle emportera le refuge des mensonges ».

Un flot purificateur est en train de couler à travers la ville. La Parole de Dieu prévaut. La persécution est forte. Déjà la police a été appelée pour mettre fin aux réunions. L’œuvre a été grandement entravée par les esprits fanatiques qui remplissent en trop grand nombre la ville… Les réunions brassent les foules. Il y a une grande excitation parmi les gens non-spirituels et les perdus.

Les démons sont chassés, les malades guéris, beaucoup sont sauvés avec de grandes bénédictions, restaurés et baptisés du Saint-Esprit et de puissance.

Les héros se développent, les faibles deviennent forts dans le Seigneur. Les cœurs des hommes sont sondés… c’est un temps terrible où chacun passe au tamis, non seulement au niveau des actions mais aussi au niveau des motivations intérieures et secrètes. Personne ne peut échapper au regard tout pénétrant de Dieu. Jésus est élevé, le « sang » mis à l’honneur et le Saint-Esprit honoré une fois de plus. Une grande puissance se manifeste, étendant les gens à terre comme morts.

Et c’est là la principale cause de résistance de la part de ceux qui refusent d’obéir. C’est toute une affaire en réalité… Des hommes forts sont allongés par terre pendant des heures sous la forte puissance de Dieu, fauchés comme l’herbe. Le réveil sera un réveil mondial, il n’en fait aucun doute. »

Quelqu’un écrivit dans ces jours-là : « Tant que le feu de Dieu est en train de tomber, tant que la voix de Dieu appelle, frères, saisissez-vous de la flamme ! « 

Bartlemen écrivit: « Des milliers sont ici venant de toute l’Union et de nombreuses parties du monde. Ceux-ci vont répandre le feu jusqu’aux extrémités de la terre. Le zèle missionnaire est dans sa blanche chaleur. Les « dons » de l’Esprit sont donnés. Certainement que nous sommes dans les jours de la restauration, « les derniers jours », des jours merveilleux, des jours glorieux… »

Nous nous rappelons l’appel que lança Spurgeon sur son lit de mort : « La présence de Dieu dans l’Église mettra un terme à l’infidélité. Les hommes ne douteront pas de Sa Parole quand ils sentiront Son Esprit. Pour des milliers de raisons, nous avons besoin que Yahvé rentre dans le camp, comme autrefois Il a visité et délivré Son peuple de l’esclavage en Égypte. »

A mesure que le réveil progressait, le centre des phénomènes du réveil se déplaçait de lieu en lieu, d’église en église, et fut de nombreuses fois à plus d’un endroit en même temps. Voici ce qui arriva à Bartlemen lorsqu’il conduisait le réveil dans la mission Little Alley Mission à Pasadena:

« A cette époque, je me rendis un soir à la mission Little Alley Mission à Pasadena. J’eus un très lourd fardeau de prière pendant la réunion. Il y avait une jeune femme, un ancien officier volontaire, là, qui avait été rétrograde pendant plusieurs années. Dieu déposa dans mon cœur un lourd fardeau à son sujet et je sentais qu’elle devait être sauvée cette nuit même. La réunion était sur le point de s’achever mais elle restait toujours insensible. Il était 23 heures passées. J’allai lui parler et l’avertis que ce pourrait être sa dernière chance. Elle était toujours assise dans l’indifférence. Alors je commençai à la supplier. Les gens exprimèrent leur désapprobation alors que je la pressais de prendre une décision. Ils pensaient que j’allais trop loin. Mais une agonie de prière était sur moi concernant son âme. Je dus résister à l’opposition de la plupart des autres ouvriers, ainsi que de l’ennemi. Durant une heure complète, je combattis ainsi pratiquement seul. A certains moments, j’étais repoussé par le conflit inégal et fus même tenté de penser que je devais m’être trompé en ce qui concernait la pensée de Dieu. Finalement, je tombai au sol sous le poids d’un réel enfantement de l’âme en sa faveur. Ce fut la crise. Ma vie semblait presque sortir de moi, en faisant éclater ma poitrine… Cette sorte de prière coûte. Alors immédiatement, le fardeau me quitta, il tomba sur elle.

La conviction la saisit. Elle tomba au sol comme si on avait tiré un coup sur elle et elle commença à pleurer dans une agonie de l’âme. Et ainsi pendant presque trois heures, elle lutta et fit son chemin en pleurant, avec un cœur brisé, jusqu’au calvaire et la restauration. Il était environ trois heures du matin quand elle se releva, avec le rayonnement même d’un ange sur son visage, dans une parfaite victoire. Cela avait payé de se cramponner à Dieu et d’obéir à mes convictions, d’être obéissant à l’Esprit. Cette sœur plus tard reçut un ministère d’intercession, et fut utilisée par Dieu d’une façon merveilleuse dans son âme et dans le travail d’enfantement durant les réunions. »

Une nuit, il ne restait après la réunion que deux dames avec Bartlemen. L’une d’elle était la dame de l’incident mentionné plus haut. Tout le monde avait quitté le bâtiment excepté ces trois. Ils ressentaient tous un esprit de prière les saisir et ils intercédèrent pour les perdus. Alors qu’ils intercédaient ainsi, un gang d’hommes durs entra dans le bâtiment et se retourna presque de façon démoniaque contre eux. L’Esprit avertit Bartlemen trois fois que sa vie était en danger. Le gang était dirigé par « un Allemand, un athée très méchant ».

Le gang commença à attaquer physiquement le groupe des trois : « Finalement, l’un d’entre eux plus audacieux que le reste me saisit par l’épaule et me commanda de me lever et d’arrêter de prier. Je ne lui opposai aucune résistance mais levai les mains et invoquai Dieu. L’esprit du martyre était sur moi. Je ne ressentais aucune crainte. L’instant d’après, à ma surprise, mon assaillant s’immobilisa après quelques pas, se jeta à genoux et commença à me supplier de prier pour lui. Il était allé trop loin. Dieu l’avait frappé. »

Malheureusement, l’attaquant et le reste du gang se débrouillèrent pour repousser la conviction et ensuite « deux d’entre eux se saisirent de l’une des sœurs. Elle leva les mains et cria victoire. La puissance de Dieu tomba sur elle. La crainte tomba de nouveau sur le gang et ils la laissèrent… »

Mais de nouveau, ils se remirent du sentiment de crainte et poursuivirent les trois chrétiens de leurs assauts. Finalement Bartlemen réussit à emmener à l’extérieur la bande d’émeutiers, les faisant traverser tout le bâtiment, et referma les portes derrière eux quand ils furent tous à l’extérieur. Et même, il « serra la main des deux premiers caïds qu’il rencontra, s’échappa du leader, et passa au milieu d’eux sans une égratignure, par la miséricorde de Dieu. Ils ne pouvaient pas me toucher. Le gang s’était moqué de nos larmes et de nos prières pour eux cette nuit-là. Mais ce n’était pas de nous qu’ils s’étaient moqué mais de Christ. Je n’avais jamais vu auparavant une telle audace, et j’avais le sentiment qu’il se pourrait bien qu’ils paient pour cela… Certains avaient des parents chrétiens également, et savaient mieux…

« Quelque temps à peine après cela, plusieurs de ces mêmes jeunes hommes expérimentèrent une mort soudaine, non naturelle et horrible ; l’un deux eut la tête coupée par un train, alors qu’il était en mobylette. Un autre fut brûlé jusqu’aux cendres… par un fil électrique. Un troisième se brûla à mort avec de l’essence. »

Dès la fin de 1906, la plupart des leaders d’Azusa Street l’avaient quitté pour créer de nouvelles communautés.

Aujourd’hui, les effectifs pentecôtistes atteignent 500 millions de personnes dans le monde, et on considère qu’il s’agit de la branche du christianisme qui croît le plus rapidement. Le Réveil d’Azusa Street est considéré comme le moment fondateur du pentecôtisme moderne.


MAV : Je rappelle ce que j’ai mis dans le préambule:

 J’ai trouvé ce livre essentiel, vital, pour beaucoup de chrétiens au final bien mal enseignés, à une heure où les événements se précipitent et où une meilleure connaissance de notre Grand Dieu est indispensable pour avoir les yeux tournés vers le ciel, et non vers la terre où il n’y a que ruine, désespoir, peur, terreur, et quand tout empire, presque chaque jour.

Comme l’a dit notre Dieu par son prophète Osée :

 » Osée 6:3 Oui, cherchons à connaître l’Eternel, efforçons-nous de le connaître. Sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore, et il viendra vers nous comme la pluie, comme les ondées du printemps qui arrosent la terre. »

Cette connaissance grandit dans la lecture de la Bible. Merci à Dominique de nous transmettre le fruit de son formidable travail. Je publierai un chapitre par semaine, chaque samedi – si je peux ! – car il y a largement matière à méditation dans chacun d’eux. Mais vous pouvez aussi demander à Dominique la totalité du livre dès maintenant, si vous avez soif de vous plonger bien plus vite et loin dans cette lecture. Nous avons tous, toujours, besoin d’être enseignés dans la vérité.


LIVRE DE DOMINIQUE :

 Ce livre vous est proposé gratuitement, donc, si on vous en demande de l’argent, refusez.

Auteur : Dominique Verheye, dans l’écoute du Saint Esprit. verheyed@gmail.com