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 « Au moins » 2 028 morts dans les EHPAD en France. Ca ne veut rien dire, « au moins ». Il y a deux jours, c’était « au moins » 884, pour le « grand Est » depuis le début de l’épidémie ! Comme si les responsables des établissements – y compris les prisons – ne savaient pas très exactement combien de leurs « résidents » étaient morts. N’ont-ils pas commandé les housses mortuaires ? Ont-ils laissé les morts se décomposer dans leurs lits ?

 Et la plupart sont morts dans des conditions épouvantables de souffrance, en étouffant pendant des heures, sans médicaments sédatifs pour l’atténuer. Sans personnel d’accompagnement adapté – les EHPAD ne sont pas des hôpitaux -, seuls, sans leur famille à leur chevet. Je trouve cela simplement monstrueux.

 Même si on ne peut pas sauver tout le monde – ce n’est pas cela qui est en question -, tout le monde a droit aux soins, et les aînés sont des êtres humains à part entière, ils ont exactement le même droit d’accès aux soins que quelqu’un de vingt ans ou de quarante-cinq. Le leur consiste à partir adéquatement accompagnés, sans subir des douleurs inutiles et dans la dignité.

 Et le personnel a été sacrifié, obligé de partager le confinement d’un environnement hautement contaminé, avec l’explication que c’est eux qui pouvaient infecter les aînés. Ce qui est probablement vrai, mais s’ils avaient été correctement protégés, les accompagnants des EHPAD n’auraient contaminé personne et n’auraient pas été contaminés.

 Dès le début, cela m’avait fait penser, sans aucunement prétendre que c’est identique, aux pilotes d’hélicoptères envoyés sur le site de Tchernobyl alors que le réacteur était encore en train de se consumer. Ils sont tous morts par la suite.

 Et l’incurie continue dans les EHPAD, le manque de matériel, de médicaments et de vêtements de protection subsiste, s’il n’est pas encore en train de s’accentuer ! Lorsque l’on découvrira l’étendue de ce véritable massacre, cela créera un choc psychologique terrible.

 Le tout enrobé de mensonges unanimes et coordonnés des media français. Une sorte de conditionnement du public, au prétexte de ne pas créer de panique. Le gouvernement augmente artificiellement et graduellement le nombre des victimes afin de recoller à la réalité. 5 387 morts « au moins » jeudi, depuis le début de l’épidémie, 7 560 « au moins » aujourd’hui, mais depuis le 1er mars. Tiens on a aussi changé les critères des bilans, la pandémie n’a pas plus commencé le 1er mars que le 5 mars !

 A l’heure actuelle, les Français sont privés du droit de connaître le nombre des victimes réelles du fléau qui les affecte, et ce n’est pas pour des raisons controuvées de difficulté technique. A part quelques ministres, les gens n’ont actuellement aucune idée de l’étendue réelle de la catastrophe. Ni des conditions dans lesquelles meurent leurs parents ou leurs grands-parents auxquels on retire les téléphones mobiles. Sur leur chaîne de télévision unique, quelqu’un a-t-il vu ne serait-ce que l’interview d’un seul résident d’EHPAD ? Un seul ? A croire qu’après soixante-cinq ans on ne sait plus parler. A moins que ce qu’ils ont à dire n’intéresse personne, ou, plus probablement, qu’on ne veuille surtout pas qu’ils parlent.