»  Car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni rien de secret qui ne doive être connu   » (Mt 10:26)

schuller(Robert Schuller)

Le monde des églises évangéliques est en train de connaître des bouleversements sans précédent. Depuis plus d’un demi-siècle qu’elles ont commencé à  exister, elles atteignent de nos jours des sommets en matière d’expansion et de multiplication au niveau mondial. Pour la France, ses DOM-TOM et le Luxembourg ce nombre s’élève à  2453 répertoriées d’après l’annuaire des Églises Évangéliques. Il a été multiplié plus de dix fois en l’espace de 60 ans.

Le monde comptait en 2011 500 millions de chrétiens évangéliques sur 2 milliards, soit un chrétien sur 4.

Faut-il s’en réjouir ou au contraire s’en inquiéter  ?

Certes Jésus a commandé d’aller par le monde entier pour annoncer l’Évangile à  toute créature et c’est sans contredit ce qu’ont fait les apôtres quand on se réfère au livre des Actes.

L’Église primitive a connu un essor fulgurant durant quelques décennies avec des persécutions terribles. Les premiers chrétiens ont assurément largement payé le tribu de leur appartenance à  Christ et ils étaient conscients et consentants de leur sort pour la grande majorité d’entre eux.

Qu’en est-il aujourd’hui  ? Le monde chrétien est-il toujours le même  ? Le processus de la mondialisation amorcé depuis les années de la construction de l’Europe au lendemain de la seconde Guerre Mondiale touche non seulement au domaine politico-économique, social, militaire, scientifique et technologique mais également au domaine religieux qui fait aussi partie intégrante de l’agenda mondialiste et représente même une, si ce n’est LA priorité de l’élite globaliste.

André Malraux n’avait-il pas déjà   »  prophétisé   » en son temps  : «   Le 21è siècle sera religieux ou ne sera pas  «   ?

Oui  ! Le 21è siècle est effectivement religieux mais pas au sens biblique du terme… Le mot  »  chrétien   » n’a plus la signification qu’on aurait pu encore lui accorder il y a 50 ans.

Le chrétien authentique tel que le nomme la Parole de Dieu est devenu l’individu à  abattre, le parasite dangereux, l’empêcheur de tourner en rond, l’indésirable, ce dont il ne faut guère s’offusquer puisque, selon les paroles de Jésus lui-même, la persécution et le rejet seraient le pain quotidien du croyant.

Non, jusque-là  rien de plus normal. L’Inquisition et ses millions de morts est encore dans toutes les mémoires pour nous le rappeler.

 »  Or ceux qui vivront pieusement en Jésus-Christ seront persécutés  «  (2Tm 3:12).

Persécutés par leurs proches mais aussi par les gouvernements et les institutions officielles. En effet tout ce qui ne porte pas un label officiel est suspect car menace de s’opposer à  l’establishment, apporte la contradiction à  la pensée commune et ne suit pas forcément le courant ambiant. La persécution entend ramener à  la raison les égarés du système et en cas d’insoumission mène à  l’anéantissement et à  la mort.

Elle se révèle d’autant plus cruelle que bien souvent elle provient de la part de ceux qui se disent  »  frères   » et qui prétendent embrasser les mêmes valeurs morales et spirituelles. L’ennemi vient plus sûrement de l’intérieur que de l’extérieur, et pire encore lorsqu’il vient de dirigeants spirituels de préférence bien en vue.

Ceci nous amène à  étudier comment des autorités  »  religieuses  « -et en particulier de la sphère évangélique- sont en train de mettre au point un monstre venant de l’enfer destiné à  entraîner les chrétiens mal affermis dans l’apostasie et à  les transformer en animaux religieux dociles, comment cette religion qui n’est rien d’autre qu’un œcuménisme à  grande échelle, alliée à  l’argent et à  la politique devient un formidable et horrible instrument de manipulation des masses pour mieux les mener sûrement à  l’abattoir.

Un cas particulier et révélateur de ce phénomène qui prend des proportions plus qu’inquiétantes concerne des télévangélistes bien connus tels Billy Graham (et bien d’autres) et leurs alliance douteuses avec les magnats de la finance internationale. Ce poison mortel ne se trouve pas seulement outre-Atlantique, il est partout présent dans le monde occidental et dans les pays asiatiques, même à  dominance musulmane (ou islamiste), et ce par le truchement du COE (Conseil Å’cuménique des Églises) au sujet duquel nous avons écrit dernièrement.

La religion est le moyen le plus efficace d’asservissement et de manipulation puisqu’elle fait appel aux sentiments et à  la psychologie la plus triviale qui soit, au lieu de se baser sur la vérité de la Parole de Dieu. C’est une œuvre à  100  % charnelle qui place l’homme au centre et le pousse à  adopter des comportements infantilisants d’obéissance et de soumission serviles aboutissant fatalement à  l’idolâtrie. Ces responsables religieux se transforment en gourous toujours plus avide de reconnaissance et … d’argent  ! C’est l’un des leviers le plus dangereux qui soient , que les mondialistes utilisent pour finaliser leurs plans de domination lucifériens.

Historique

Sun Myung Moon (1920-2012) fut le fondateur de l’Église de l’Unification, appelée en France  »  Mouvement de l’Unification  « . C’est lui qui fut, entre autres activités, fondateur du quotidien conservateur The Washington Times. A l’âge de 15 ans il prétend avoir eu une vision de Jésus lui demandant  » d’être la seconde venue de Christ, et d’établir le Royaume des cieux sur la terre  « . En 1954 il fonde à  Séoul «   l’Association du St Esprit pour l’unification du christianisme mondial  « . Devenu célèbre grâce à  ses  »  célébrations   » de mariages en masse, mais aussi grâce à  ses nombreuses réalisations culturelles et créations de multinationales à  coup de dizaines de milliards, il a passé beaucoup de temps à   »  prêcher   » l’unité de tous les chrétiens pour parvenir à  une plus grande justice sociale.

Sous des dehors très séduisants on se rend bien vite compte que ce vernis religieux cache en réalité une des plus grandes impostures qui soient c’est à  dire l’instauration du Royaume de Dieu ici-bas-en anglais le «   Kingdom Now  « , concept entièrement faux et anti-biblique s’il en est…

Le malheur c’est que de très nombreux leaders chrétiens évangéliques se sont laissé piéger par cette fausse doctrine, qui rejoint très vite l’Évangile de la prospérité, sans compter l’idolâtrie de la personne même de Moon et la séduction des richesses auxquelles se sont voués plus ou moins consciemment ces mêmes leaders évangéliques.

Ainsi, l’évangéliste chrétien internationalement connu, Jerry Falwell (1933-2007) a admis volontiers avoir accepté 2,5 millions de dollars de Moon en 1994 pour son université de Lynchburg en Virginie. Plus proche de nous, le couple Tim et Beverly La Haye, auteurs chrétiens non moins célèbres, Gary Bauer, Ralph Reed, Robert Schuller… ont également  »  touché   » quelques pots-de-vin trébuchants et sonnants, entre 80,000 et 150,000$.

Moon est à  l’origine de la création de multiples organes et organisations très proches du pouvoir, et particulièrement des pouvoirs occultes que  »  Monsieur Tout-le-monde   » est censé ignorer  : il s’agit du Conseil de Politique Nationale (CPN)  , de la Coalition pour la Liberté de Religion (CLR), la Coalition Américaine de la Liberté, les Diffuseurs nationaux Religieux, la Fondation Washington Times, le Conseil des 56 de la table Ronde Religieuse. Tous ces organes plus ou moins secrets entretiennent d’étroites relations avec la CIA, la Franc-Maçonnerie, le Conseil des Relations Étrangères (CFR), la Commission Trilatérale (CTL), eux-mêmes étroitement liés au Groupe Bilderberg (Bilderberg Group). Beaucoup de personnalités connues dans les milieux évangéliques sont membres d’une ou de plusieurs de ces organisations et ont reçu de très jolies sommes d’argent de la part du  »  bienfaiteur Moon  « . Bien que celui-ci soit décédé à  l’heure ou nous écrivons ces lignes, il a laissé derrière lui des successeurs bien décidés à  faire  »  tourner la boutique  « . Citons quelques noms tels Beverly et Tim La Haye, Gary Bauer, James Dobson, le Dr James Kennedy (illustre télévangéliste et pasteur), Pat Robertson, Jimmy Swaggart, Paul Crouch, Billy Graham,Robert Schuller, Kenneth Copeland,et des leaders politiques plus ou moins en vue.

Mais c’est dans le Conseil des 56 que l’on trouve le plus de noms et d’officines dites chrétiennes  : Le Réseau de diffusion chrétienne, l’Association évangélique Billy Graham, la Voix chrétienne, l’Église de la Ligue d’Amérique, le Campus Croisade pour Christ, l’Association Nationale des Évangélistes, la Bible des Gédéons, les Associés de la Bible Wycliff et les Intercesseurs pour l’Amérique.

Au lendemain du tragique 11 septembre, Billy Graham pria au nom de Dieu et d’Allah tandis que des dignitaires de nombreuses professions de foi s’assemblèrent devant lui. Graham lançait un appel à  la coopération religieuse et à   »  l’unité de toutes les professions de foi  « …

Quel est donc le rapport entre ceci et les églises d’Europe  ?

Il est plus qu’évident que tout ce qui provient des États-Unis se retrouve à  plus ou moins brève échéance dans les pays européens, et ceci pour plusieurs raisons  :

La première est que du point de vue politique, l’Europe a été construite par les États-Unis, et non comme on le croit volontiers par Robert Schumann ou Jean Monnet qui n’étaient que des  »  hommes de paille  « . La construction européenne est intervenue au lendemain de la seconde guerre mondiale et s’est faite en secret, dans le but de fournir aux américains un  »  paravent   » stratégique contre le bloc URSS-Chine communiste (cf. la chronique «   La France malade de l’Europe   » du 4 août 2010 sur ce blog).

La seconde raison est que la plupart des églises de taille moyenne (de 150 à  10,000 membres et plus), en France du moins, mettent un point d’honneur à  vouloir copier ce que font les églises américaines, à  inviter des prédicateurs bien connus qui viennent semer l’évangile de prospérité, les fausses doctrines du Kingdom now, et inciter les pasteurs francophones à  adopter le style américain façon show-business. En un mot, nos pasteurs et autres  »  bishops   » considèrent comme pain béni tout ce qui vient d’outre-Atlantique sans le moindre discernement, car, et il faut bien l’avouer, il y a à  la clé des contreparties financières juteuses pour qui voudrait bâtir sa « mega-church   » et pouvoir ainsi gouverner en véritable despote sur une assemblée entièrement soumise et prête à  sacrifier sa propre vie et ses finances.

La troisième raison provient des liens tissés aux 18è et 19è siècles en France et en Europe entre le protestantisme et la franc-maçonnerie. Celle-ci voit le jour en 1717 en Angleterre puis s’organise en 1723 avec les Constitutions d’Anderson, rédigées entre autres par le français Jean-Théophile Désaguliers, huguenot chassé de France à  la Révocation de l’Édit de Nantes et devenu pasteur de l’Église anglicane. La franc-maçonnerie sera ensuite introduite en France dès 1725 par des Anglais émigrés, partisans des Stuarts. Dès 1740, une dizaine de loges existent à  Paris et une quinzaine en province. Avant l’édit de Tolérance de 1787, on trouve une forte proportion de protestants dans les loges de Lyon, Marseille, Nîmes, Bordeaux, Sedan, Strasbourg, Nantes, La Rochelle, Caen, ces mêmes villes maintenant encore aujourd’hui leur réputation d’être de véritables bastions maçonniques. Dans les loges de Nîmes, les protestants sont majoritaires. Pendant la Révolution, nombreux sont les députés protestants francs-maçons  :

7 pasteurs francs-maçons sur 16 à  la Constituante

2 pasteurs francs-maçons sur 15 à  la Législative

7 pasteurs francs-maçons sur 29 à  la Convention

Au 19è siècle la franc-maçonnerie a suspendu son activité pendant la Révolution. A partir du Concordat, elle reprend vigueur. A partir de la signature des articles organiques de 1802, les protestants et les francs-maçons sont reconnus par l’État. Sous l’Empire, on compte alors 3000 protestants maçons. Après un léger déclin sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, la franc-maçonnerie reprend son importance sous l’empire libéral  : elle attire de nombreux protestants pour la réflexion sur les problèmes sociaux, la question de l’enseignement, plus tard le renforcement de l’État républicain.

Actuellement, on constate que les protestants demeurent très représentés dans la maçonnerie française  ; on y trouve des pasteurs, des professeurs de théologie, des responsables d’associations protestantes  ; cependant certains courants des Églises protestantes, notamment évangéliques essayent d’y résister…

Comment s’étonner alors du peu de réactivité de beaucoup d’églises réformées devant des lois votées en faveur de l’euthanasie, de l’avortement, et bien sûr du  »  mariage pour tous   »  ! Le silence d’une certaine frange de l’Église de France est scandaleusement flagrant et fait honte à  ceux qui se disent de  »  vrais   » chrétiens.

(À suivre…)

Sans titre

(Sun Myung Moon)