LE 15 NOVEMBRE 2015

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Après les attentats de Charlie Hebdo et de l’épicerie cacher, le premier ministre Manuel Valls a déclaré à  des étudiants, le 23 janvier 2015 :

 »  Les jeunes Français doivent s’habituer à  vivre durablement avec la menace d’attentats.   »  

Les Français ont décidé d’accepter. Ils ne sont pas descendus dans la rue manifester leur refus. Ils n’ont pas demandé à  leur gouvernement qu’il assume ses fonctions régaliennes et les mette à  l’abri du danger des attentats. Je respecte leur décision.

Je suis journaliste étranger, je ne vais pas faire comme mes confrères français.

Imaginez si j’accusais  les victimes des attentats de Paris d’être  responsables de leur mort.  Pourtant eux affirment que  les victimes israéliennes des coups de couteau  ont mérité leur sort.

Imaginez si je  disais que les actes des 8 djihadistes de Paris sont compréhensibles parce qu’ils sont désespérés. Pourtant mes confrères français ne cessent de  justifier  les coups de couteau des  terroristes palestiniens, désespérés de ne pas être entendus.

Imaginez que  je trouve  scandaleux que  la France ait  fermé ses frontières pour  empêcher les terroristes de  commettre d’autres attentats.  Mes confrères  ont critiqué Israël  lorsqu’elle a fermé la sienne en construisant une barrière pour empêcher les terroristes de commettre d’autres attentats comme celui du  Bataclan (en Israël, le même  attentat s’est produit à  la discothèque  Dolphinarium  de Tel Aviv). Depuis, les médias, les hommes politiques et de nombreux français ne  cessent de  réclamer le demantèlement de cette barrière.

Je respecte les Français : ils ont choisi librement et démocratiquement un président qui à   son tour a choisi une ministre de la justice, Christiane Taubira, qui laisse les djihadistes en liberté. Je respecte ce  choix.

Les Français ont choisi le pacifisme et le laxisme vis à  vis des islamistes. Ils ont choisi la réinsertion des djihadistes qui rentrent du combat en Syrie. Ils ont choisi de ne pas nommer l’ennemi mais au contraire d’insulter ceux qui dénoncent l’islam. Je respecte leur choix.

Ils ont décidé de laisser en liberté les musulmans radicaux fichés S pour ne pas les stigmatiser, tout en sachant que cela leur faisait courir un plus grand risque d’attentats terroristes. Je respecte cette  décision.

Ils ont interdit aux citoyens  de porter des armes (l’inverse aurait évité les 89  morts du Bataclan car des citoyens armés auraient éliminé les djihadistes), et  ils ont décidé de laisser leurs armes  aux dealers de drogue des banlieues, mi  dealers mi  islamistes, et de ne pas désarmer  les salafistes pour ne pas paraître islamophobes.

Je respecte ce  choix politique.

Les 129 morts et les 350 blessés de vendredi sont le prix à  payer lorsqu’on fait ces choix, qu’on prend ces décisions, qu’on décide d’avoir cette tolérance vis à  vis des djihadistes français, des salafistes français, des Frères musulmans français, et de l’islam de France.

J’ai le plus grand respect pour le courage du premier ministre  : il a préféré exposer  ses concitoyens au danger terroriste pour ne pas malmener  sa population musulmane, pour ne pas pourchasser sans merci les radicaux, et il a eu le courage de le dire  aux Français. Qui ont eu le courage de l’accepter. Et les médias, qui ont eu le courage d’applaudir son grand humanisme vis à  vis des minorités défavorisées.

Le gouvernement français a été démocratiquement élu, les Français vivent en démocratie, ils ont la liberté de s’exprimer, de choisir, de manifester leur mécontentement ou leur désaccord, et les Français savent mieux que personne descendre dans la rue lorsqu’ils ne sont pas d’accord.

Les Français ne sont pas descendus dans la rue pour dénoncer l’islam, l’islamisation, la dégradation de la sécurité, le changement de société, d’identité de la France, parce qu’ils sont tolérants, humanistes, accueillants.

Ils ne sont pas descendus dans la rue pour refuser l’invasion des migrants et des réfugiés, infiltrés par des combattants de l’Etat islamique – pardon, ils étaient 700 personnes à  l’appel de Riposte laïque.

Les médias eux-mêmes, qui disent  respecter les plus hautes règles de l’éthique du journalisme, n’ont jamais protesté, jamais exprimé la moindre réserve sur les décisions du gouvernement français et des Français en matière d’immigration, d’accueil des réfugiés, de tolérance pour accommoder les demandes des musulmans, sauf pour exiger plus de tolérance,  plus d’accueil, plus d’accommodement, et accuser de racisme et d’islamophobie ceux qui refusent  ce  changement identitaire et culturel de population.

Ce qui arrive est la conséquence de tout ce qui précède. Ce qui arrive est le prix à  payer de cette politique, et les Français ont librement déclaré choisir cette politique.

Ils ont choisi le risque des attentats  –  qui seront de plus en plus nombreux  –  pour ne pas faire d’amalgame, ne pas cibler une communauté plus qu’une autre. Je respecte leur choix.

 

Ils ont eu les attentats, plusieurs fois cette année. Les déclarations du président, de la classe politique, des médias, montrent que la France a décidé malgré ces attentats de ne pas nommer et encore moins lutter contre  les racines de cette violence :  le coran qui  appelle à  tuer les infidèles. C’est faire preuve d’un  grand courage, et d’un grand sens du sacrifice pour ne pas froisser l’islam.

Ils ont choisi l’apaisement. Ils ont certes choisi de trouver les coupables, mais les peines seront  relativement courtes, trop courtes pour les empêcher de recommencer – on l’a vu avec les coupables des attentats de janvier dernier : ils étaient tous radicaux, tous récidivistes, tous menaçants, tous en liberté. Il est unique et admirable qu’un pays préfère se sacrifier que de laisser en prison les terroristes.

Ils ont décidé de laisser les autres radicaux, ces musulmans  fichés S, libres d’aller et venir, de s’armer pourquoi pas, de préparer d’autres attentats – et il y aura d’autres attentats.

Qui suis-je pour critiquer les choix des Français ?

Se sacrifier ainsi pour rester  une terre d’accueil, quels que soient les dangers, montre un sens du renoncement  exemplaire.

Je respecte le choix de vie des Français. Je respecte leur décision de renoncer à  leur civilisation, à  leurs racines, à  leur identité, à  leur culture, et de s’adapter à  celles d’autres civilisations.

Je respecte  leur décision de  »  s’habituer à  vivre durablement avec la menace d’attentats  « .

Ils la vivent.

Hier, les citoyens israéliens ont manifesté en soutien des Français. Des milliers se sont réunis place Rabin et ont chanté la Marseillaise. Aucun média français n’a retransmis cette émouvante marque de solidarité. Vous me direz, ils n’ont pas non plus montré les Arabes palestiniens qui ont fait  la fête en apprenant le carnage.

 

 

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour  Dreuz.info.