Démétrius, l’orfèvre, ne pouvait trouver d’autre preuve à  sa religion que : « Ô hommes, vous savez que notre bien-être dépend de cette industrie. … Grande est la Diane des Ephésiens! »

Il poussait le peuple à adorer Diane pour des raisons financières.

Tout intérêt financier dans l’Église est mortel. Aussitôt qu’un homme s’emmêle de considérations financières, il cesse d’être un prophète, et devient un fils de Mammon. Son coeur dégénère et son esprit commence à mourir. S’il remplit un devoir ecclésial, accomplit un acte moral, exige une réforme, ou prêche une doctrine dans le seul but d’assurer son revenu, il n’est plus un vrai berger, mais un mercenaire.

Que L’Église soutienne ses ministres comme un pays ses soldats, afin de les libérer pour la bataille, semble tout à fait naturel pour la plupart des chrétiens. On trouve cet arrangement dans l’Ancien Testament, et on a repris à peu près le même système dans L’Église. Cette façon de procéder est sage et irréprochable, à condition que le prédicateur et le peuple soient de véritables enfants de Dieu.

L’Église a la lourde responsabilité de faire en sorte que le ministre soit libre financièrement d’enseigner ce qu’il croit du fond de son coeur. Le chantage financier* est une arme terrible qu’on utilise parfois contre un homme* qui prêche avec insistance une vérité dérangeante. Malheur à  l’homme qui en est la victime. Mais, bien plus encore, malheur à l’église suffisamment basse pour l’employer.

  • * Note MAV: oui, cela existe, des groupes influents qui imposent à leur prédicateur de leur donner ce qu’ils veulent entendre, et de taire ce qu’ils ne veulent pas entendre, et c’est conforme à l’avertissement de Paul pour les derniers temps, en 2Tim 4:3-4. Malheureusement, et de plus en plus, dans l’évangile de prospérité, c’est le contraire, encore plus nocif: on manipule des foules là l’aide de promesses de bénédictions financières en échanges de leurs dîmes et offrandes. Manipulateurs comme manipulés sont tout aussi coupables. Leur vraie motivation est la cupidité. (2Pierre 2)

Paul avait une profession sur laquelle il a toujours compter lorsqu’il en avait besoin, et je me demande s’il ne serait pas sage que chaque pasteur fasse de même. Il n’y a rien de pire que de s’incliner devant Mammon.

Quelques pasteurs* ont trouvé une assez bonne solution au problème financier: ils vivent par la foi. Un tel homme n’est pas sensible à la pression financière; il n’est redevable de ce qu’il enseigne que devant Dieu, et Dieu, lui, est responsable de lui fournir son pain quotidien. On ne peut pas, dans ces conditions, subjuguer un homme en l’affamant, car le serviteur de Dieu vit de la manne, et la manne se trouve toujours là où la foi l’entrevoit.

  • *Note MAV. Les ministères itinérants, de fait quatre des cinq ministères car leur champ d’action est beaucoup plus vaste que celui du pasteur, sédentaire, et qui peut donc aussi exercer un métier, ne peuvent subsister s’ils ne marchent pas par la foi et dans la confiance absolue  que Dieu va agir selon sa Parole: pourvoir aux besoins… sous réserve que ce soit de vrais appelés de Dieu. Car là encore se promènent de nombreux mercenaires, des séducteurs qui savent attirer les foules avec des paroles trompeuses pour remplir leur corbeille. Ils se moquent de remplir le royaume de Dieu du moment qu’eux peuvent accumuler des trésors sur terre. Oh, que les temps sont mauvais !

( Article tiré de The Price of Neglect, chapitre 13 )

 

  • (Article tiré d’un livre paru depuis longtemps, mais toujours d’une actualité brûlante ! J’ai laissé l’article tel qu’il a été écrit, mais il est juste de changer le mot religion par foi ou Eglise quand nécessaire pour éviter toute ambiguïté. Michelle d’Astier.)