Ou comment une affaire de mœurs sonne le glas de la souveraineté des États.

 » Car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni rien de secret qui ne doive être connu «  (Mat 10:26)

Pitoyable, lamentable, détestable, les qualificatifs manquent. Mais qu’est-ce qui est le plus pitoyable : avoir commis, ou plutôt être supposé avoir commis un délit d’ordre sexuel, ou bien étaler via les médias ce genre de turpitude au grand jour et accuser un homme sans preuves suffisantes ?

Nous voilà  déjà  bien accoutumés aux scandales de toutes sortes, sexe, corruption, délits d’initiés, trafics d’influences et autres magouilles nommées pudiquement  » conflits d’intérêts « .

Nul ne peut encore ignorer que l’argent, le pouvoir et le sexe sont les pierres d’achoppement qui servent à  faire tomber les grands de ce monde, en un mot c’est l’éternelle convoitise qui enchaîne l’homme dont les appétits ne semblent jamais assouvis, toujours en quête de sensations fortes en bravant les interdits moraux les plus élémentaires tout en jouant la carte de l’impunité. On offre en pâture à  nos concitoyens les fruits les plus écœurants et sordides de la turpitude humaine, au point que ces étalages finissent par devenir d’une telle banalité, qu’ils agissent tel un vaccin et contribuent lentement mais sûrement à  émousser tout sens moral dans nos sociétés hautement civilisées qui s’habituent à  tout.

C’est ce qu’exprime très bien la journaliste canadienne Naomi Klein dans son ouvrage  » La stratégie du choc  » : on assomme le citoyen avec des catastrophes et drames en tous genres, scandales, crises etc… petit à  petit la capacité de réaction s’émousse pour se transformer en acceptation passive de l’évènement, hors de tout contrôle et de toute faculté d’appréciation et de jugement.

Le scandale sexuel est devenu une arme de destruction massive, le sexe est un moyen de contrôle et de pouvoir au vu et au su de tout le monde dès lors qu’une personnalité se retrouve prise en flagrant délit. Le Vatican a ses prêtres pédophiles, le pouvoir politique s’autorise le viol et l’adultère… à  chacun sa spécialité !

Complot ou mise en scène ?

Soit M. Sarkozy est complice avec son cher ami Obama dans le but d’évincer DSK du FMI et mettre un autre pion à  sa place qui sera aux ordres directs de la clique mondialiste, ce que DSK n’était peut-être pas suffisamment, soit DSK a inventé ce scénario ridicule pour attirer la sympathie et la compassion de ses électeurs potentiels pensant qu’aucune véritable charge ne pèsera contre lui grâce à  sa notoriété.

Il pourrait donc sortir la tête haute de cette affaire et assurer de cette façon élégante son électorat pour 2012 face à  Sarkozy. Mais cette manœuvre, pour autant qu’elle soit crédible, ne laisserait pas Sarkozy indifférent, lui qui n’est pas dupe au sujet de ses ennemis électoraux. Au contraire, cela lui offrira l’opportunité de vilipender DSK, après l’avoir fait nommer à  la tête du FMI, ce qui permettra à  Marine le Pen de lui damer le pion pour se retrouver en bonne posture au premier tour, car Sarkozy, en bon expert d’astuces électorales compte bien sur les voix du Front National pour se faire réélire en 2012…

Le problème est que DSK, à  cause de ses démêlés judiciaires actuels risque fort de voir sa candidature mise entre parenthèse pendant un certain temps, voire définitivement, imaginant à  tort que son innocence sera vite prouvée.

C’est bien méconnaître l’implacable sévérité de la machine judiciaire d’Outre-Atlantique… et cette hypothèse apparaît pour le moins invraisemblable.

Comment, en effet, un homme intelligent et rusé comme M. Strauss-Kahn pourrait se  » jeter dans la gueule du loup  » en tentant de violer une femme de chambre- dont on ne connaît toujours pas le vrai visage- et jeter le discrédit sur lui-même et sur les ténors de la classe politique française. On ne peut en outre, croire un seul instant qu’il pouvait ignorer les conséquences d’un tel acte et ainsi risquer sa tête et celle de sa famille pour une passade libertine, qui, bien que répréhensible, aurait pu se dérouler à  huis-clos ailleurs que dans une suite d’hôtel de luxe qu’il fréquentait assidûment.

DSK, homme de paille de l’oligarchie

La vérité semble toute autre… certes la chute de  » l’homme du FMI  » fait les beaux jours de M. Sarkozy et ceux de Mme Lagarde, pressentie comme successeur et ardente supporter atlantiste (elle a fait la majeure partie de ses études et a travaillé longtemps aux États-Unis), mais surtout permet à  l’élite financière internationale d’affirmer une fois de plus son implacable suprématie sur le déroulement des évènements politico-économiques de la planète .

On connaît la vocation ultra-mensongère des médias alignées qui veulent faire croire aux  » idiots  » que nous sommes, à  une incartade de plus de M. Strauss-Kahn, qui, dit-on, n’en serait pas à  son coup d’essai. La chose sera jugée et le coupable finira probablement sa vie en prison, pour 74 ans au plus… ce qui ne lui laisse pas beaucoup d’espoir pour profiter du patrimoine de son épouse et de la vie au grand air.

Le quotidien Le Figaro, dans un article du 16 mai dernier, explique comment les États-Unis, dont la dette s’élèverait à  14.294 milliards de dollars se trouvent au bord d’une faillite certaine, sous trois mois, précise le quotidien.

Un spécialiste des bons du Trésor de la société Nomura Securities, Aaron Kholi, parle d’une faillite qui serait  » l’équivalent financier d’une bombe nucléaire « . Le cataclysme mondial serait tellement énorme que les gens n’y croient guère. Un analyste financier tente de se rassurer (et de rassurer les lecteurs) en déclarant qu’une solution devra être trouvée pour ne  » pas laisser la planète finance exploser « …

On se doute, d’après maintes analyses économiques, que la fin du dollar est proche. Selon la rédactrice en chef de la revue économique suisse Bilan, l’économie américaine n’est plus qu’une grande illusion car  » pour produire 1 dollar de richesse, elle a besoin de 6 dollars de dette. « 

Pour que l’économie des États-Unis puisse espérer se maintenir, elle fait reposer sa solvabilité sur une dépréciation de l’euro afin de pouvoir écouler facilement leurs futures émissions de bons du Trésor.

 » Début 2010, l’euro s’est retrouvé la cible d’attaques très directes. Celles-ci n’étaient plus seulement verbales, mais spéculatives. Les principaux hedge funds anglo-saxons ont décidé, lors d’un dîner organisé le 8 février 2010 à  New-York , de parler de manière concertée sur la baisse de l’euro et la détérioration de la dette européenne. Il était admis qu’une fois la crise grecque déclenchée l’effet domino constituerait un coup gagnant, un véritable strike contre l’euro.  » (1)

Il faut bien comprendre que toute l’économie américaine repose sur son complexe militaro-industriel qui sans cesse a besoin d’assurer sa puissance mondiale. Cette économie n’est pas une économie productive car elle est basée sur la spéculation en tant que principale source de revenus. Depuis bientôt deux ans l’apparition d’une monnaie de remplacement du dollar est en cours d’expérimentation pour pallier aux déficiences du billet vert. Cette monnaie de réserve (2) serait adossée aux droits de tirage spéciaux du FMI et serait composée d’un mélange de plusieurs devises dont le dollar, ce qui n’arrange pas du tout les financiers internationaux. Or DSK, en tant que Directeur du FMI serait le principal initiateur de cette monnaie dont l’annonce de la mise en service devait se faire lors du sommet du G8 à  Deauville le 26 mai dernier. On connaît la suite : DSK est arrêté dans les conditions que l’on sait et démissionne presqu’aussitôt de son poste au FMI. L’annonce de la nouvelle monnaie au G8 de Deauville n’aura pas lieu. Le dollar peut encore continuer à  circuler et malheur à  celui qui oserait s’y opposer et le refuser comme monnaie d’échange commercial.

L’éviction de M. Strauss-Kahn est un moyen de discréditer le FMI et d’aggraver la crise de l’euro.

Ceci permettra aux anglo-saxons de multiplier leurs spéculations, en particulier sur les emprunts d’État de la Grèce, car le FMI représentait aux yeux des marchés financiers une garantie du plan de sauvetage mis en place en 2010.

Le déchaînement anarchique du marché spéculatif va immanquablement entraîner la faillite totale de la Grèce puis l’ensemble des pays et des banques européennes. On aurait tort de se réjouir de cet événement, quelle que soit le peu de sympathie que l’on puisse avoir à  l’endroit de DSK, qui en dit long sur le sort que réservent les États-Unis à  l’Europe qui perd de jour en jour toute souveraineté et toute crédibilité.

Avec la soi-disant capture de Ben Laden, l’assassinat de Saddam Hussein (3), l’évincement des chefs d’État tunisien, égyptien et ivoirien, l’assassinat d’une partie de la famille de Khadafi, en attendant sa propre élimination, la CIA et sa soldatesque jésuite est toujours prête à  œuvrer en faveur de la mondialisation, quelles que soient les méthodes employées, aussi dégradantes soient-elles. Il y a eu l’affaire du Watergate de Nixon, les passades de Bill Clinton avec M. Lewinsky et Paula Jones et tant d’autres, qui non seulement ont servi à  alimenter le réservoir d’idées de la presse mais ont été les vecteurs d’un processus de déstabilisation mondiale que les élites dirigeantes ont depuis fort longtemps appelé de leurs vœux.

 » Ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux-même esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui . «  (2Pi 2:19)

Soyez bénis.

1- Cité par le site Mécanopolis le 24 avril 2011

2 – La Libye a déjà  expérimenté cette monnaie de réserve grâce à  des fonds souverains considérables qui lui assuraient de très importantes réserves monétaires. Or, tous les avoirs de la Banque Centrale Libyenne ont été gelés pendant la  » révolution « …

3- Saddam Hussein a été un agent au service des États-Unis avant d’être  » remercié  » pour ses bons et loyaux services par une mise à  mort aussi ignominieuse que dégradante.