La soif que l’on peut constater dans le Corps de Christ pour la Parole prophétique est réjouissante.

La volonté d’appréhender les mystères divins du Royaume y est réelle et témoigne de l’action du Saint-Esprit, qui veut que chacun ait accès à la révélation promise en Jean 14.26.

En revanche, les outils d’analyse adéquats ne sont pas aussi répandus dans les rangs du peuple saint qu’ils devraient l’être. C’est la raison pour laquelle je veux aborder ci-après le sujet fondamental de l’interprétation des Ecritures en exposant 7 méthodes qui, se complétant les unes les autres, produisent toujours des résultats intéressants puisque fondés.

Mon but est de fournir à chacun un aide-mémoire donnant, pour chaque méthode, une définition et un ou deux exemples, éventuellement une remarque, de façon que le texte final puisse tenir (en Times New Roman et sans la présente introduction, ce qui explique la reprise du titre ci-dessous) sur une feuille imprimée recto-verso, à conserver à portée de main comme instrument de travail.

Les 7 méthodes d’interprétation / Aide-mémoire

1° Méthode littérale : Ici, il n’y a pas de difficulté. Il suffit de lire le texte biblique tel qu’il est écrit. Encore faut-il, bien entendu, donner à chaque mot le sens qui est le sien, sans interpolation ni extrapolation ; dans tout raisonnement, l’honnêteté intellectuelle demeure la priorité absolue.

Exemple : Jean 14.6 est une excellente illustration. La lettre de ce verset, selon lequel Jésus est la seule assurance de salut, se suffit à elle-même, ne nécessitant dès lors pas d’autres investigations.

2° Méthode logique : Il s’agit d’une démarche partant du principe que chaque mot ou groupe de mots s’inscrit de façon cohérente dans le passage où il a été placé. Elle consiste à identifier les liens rationnels unissant les divers éléments de ce passage, notamment en cas d’ambiguïté perçue.

Exemple : En Actes 8.5, Philippe est-il l’apôtre ou le diacre ?  C’est évidemment cette dernière solution qui s’impose, puisque le prénommé se trouve en Samarie, alors que, selon Actes 8.1 et 14, les apôtres sont toujours à Jérusalem.

3° Méthode contextuelle : Celle-ci consiste à intégrer, dans l’étude d’une portion de texte, l’ensemble des données véhiculées par le texte en question.

Exemple 1 : La déclaration de Matthieu 16.28 signifie-t-elle que certains disciples auraient dû vivre jusqu’au Règne messianique ? Non, car elle doit être replacée dans le contexte de la transfiguration (Matthieu 17.1ss), à laquelle seuls Pierre, Jacques et Jean ont assisté.

Exemple 2 : La réponse, assez sèche, de Jésus à Marie, en Jean 2.4, était destinée à rétablir le contexte général du moment, celui de Sa première venue, et non celui du Royaume.

–Derek Prince, qui nous manque, disait qu’un texte sans contexte est un « prétexte »…–

 

4° Méthode systématique : Dans cette approche, le critère utilisé est l’emplacement du passage considéré dans le plan, la structure des Écritures, c’est-à-dire dans la façon dont celles-ci ont été pensées et ordonnées.

Exemple : J’ai entendu dire que la prohibition mosaïque des tatouages, en Lévitique 19.28, est aujourd’hui à relativiser, puisqu’elle figure à côté d’un verset relatif à la manière de se couper les cheveux ou la barbe… C’est perdre de vue que, dans la systématique du Lévitique, cette interdiction est au cœur d’une série de dispositions extrêmement claires excluant tout contact avec le monde occulte (versets 26 à 31) et constitue en conséquence une protection contre ce dernier.

Remarque : Si vous vous êtes fait tatouer votre cuirassé favori sur un avant-bras, ne vous en faites pas. Fermez simplement, au Nom de Jésus, toute entrée spirituelle que cela aurait pu ouvrir au royaume des ténèbres, en procédant à une onction d’huile (Esaïe 1.6) sur le motif en question.

5° Méthode téléologique : Derrière cette expression un peu compliquée se cache un instrument d’analyse dans lequel l’accent est mis sur la finalité (« téléologique » vient du grec telos/ »fin, but ») du texte examiné. En effet, si l’objectif visé par un auteur est connu, il est évident que la compréhension du message de cet auteur sera grandement facilitée.

Exemple : Reprenons Lévitique 19.28. Une fois que l’on est conscient de la volonté de protection qui sous-tend ce verset, on saisit qu’il ne s’agit pas d’une simple prescription d’ordre mosaïque à laisser de côté comme une vénérable antiquité, mais d’une règle de vie dont l’actualité ne peut être contestée.

Remarque : Cet outil est primordial, car il nous fait entrer dans la perspective divine dont procède toute Parole. Il nous met au contact du Logos, défini comme le Verbe en qui demeure la plénitude du dessein éternel du Père.

6° Méthode historique : Elle consiste à rattacher le texte étudié aux circonstances, culturelles notamment, qui prévalaient lors de sa rédaction. L’interprétation se fait en conséquence sur la base du système de valeurs et de réflexion ayant en quelque sorte engendré le texte en question.

Exemple : Matthieu 12.40 nous parle des trois jours et trois nuits que Jésus devait passer, littéralement, « dans le cœur de la terre », indication chronologique qui a donné lieu à de nombreux débats.

Peut-être en aurait-il été différemment si les exégètes avaient recherché ce que signifiait cette expression, « au cœur de la terre », à l’époque dite du « deuxième temple », qui a été celle du ministère terrestre de Jésus. C’est en effet pendant cette période qu’a été écrit le livre deutérocanonique de Tobit, œuvre littéraire dont seules des traductions grecques nous sont parvenues (avec une version latine).

Or l’une de celles-ci contient les mots « dans la terre » –que la traduction œcuménique de la Bible rend d’ailleurs par « au cœur de la terre »; cf. Tobit 14.10– pour décrire non pas un ensevelissement, mais un emprisonnement.

Nous pouvons en déduire que les trois jours et trois nuits de Matthieu 12.40 se réfèrent à la détention de Jésus durant son procès, du mardi soir au vendredi matin de la semaine sainte, plutôt qu’au temps passé par notre sauveur au tombeau.

7° Méthode authentique : Encore un terme à expliquer ! En droit, l’interprétation authentique d’un acte législatif est celle que fournit, à l’appui de cet acte, l’autorité même qui l’a édicté. S’agissant d’un passage de la Bible, cette interprétation peut être prophétique (elle découle dans cette hypothèse d’une vision, d’un rêve, d’une parole de connaissance) ou scripturaire (elle résulte dans ce cas-là d’un autre passage qui éclaire le premier).

Exemple 1 : Si vous vous penchez sur Genèse 15.5, il se peut que l’Esprit vous suggère de calculer la valeur numérique de ce verset. Vous obtiendrez alors 3760, ce qui correspond, sur la base de la chronologie hébraïque et des Evangiles, à l’année de naissance de notre Bien-Aimé, 3760 AM / 2 av. J.-C! La postérité d’Abraham par la foi ne s’appréhende ainsi qu’à travers Christ, ce qui est confirmé par Galates 3.7, 16 et 29.

Exemple 2 : Esaïe 53 serait encore aujourd’hui nimbé de mystère si les Evangiles ne révélaient l’identité du Messie souffrant. Ceux-ci constituent donc la clef « authentique » scripturaire de ce chapitre si profond (cf. Matthieu 8.17).

SDG/NM – 03.09.2022