par Milol Rémi Duclair

 »Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit » (2 Corinthiens 3 : 18)

Le Seigneur a mis dans mon cœur de nous parler de quelque chose de très important.

Tout dernièrement, nous avons entrepris de faire un travail sérieux au sein de notre groupe avant notre sortie pour le témoignage.

À la lumière du passage cité plus haut, nous découvrons que la volonté de Dieu est de nous transformer en la même image (l’image de la gloire du Seigneur Jésus), de gloire en gloire. Bien que cela soit dit ainsi, je ne pense pas que ce soit le cas au milieu de nous, du moins pas pour l’instant.

Nous savons évidement que Dieu n’est pas un homme pour mentir ni le fils d’un homme pour se repentir.

Si cette parole ne s’applique pas dans nos vies, cela ne signifie absolument pas qu’elle ne soit pas vrai, mais cela révèle l’existence d’un blocage qui ne peut être que de notre côté.

Notez bien que Paul précise tout d’abord : « nous qui, le visage découvert… »

Malheureusement, le peuple de Dieu, surtout en ces temps de la fin, marche avec un visage voilé, une cécité spirituelle très prononcée (Esaïe 42 : 18 – 20 ; Apocalypse 3 : 17), sans en être pour autant conscient.

Nous allons parler ce soir de la croissance spirituelle dans notre vie chrétienne. Dieu ne veut pas que tu sois un nain dans sa maison ; cela n’a d’ailleurs jamais été sa volonté ni hier, ni aujourd’hui, encore moins demain.

Le problème c’est que peu de personnes sont conscientes de la nécessité de croître spirituellement. Celles qui le sont, le sont très souvent de la mauvaise façon, pensant que croître signifie aller de simple chrétien à, soit une fonction de responsabilité dans l’Église, soit à devenir ministre de Dieu.

La croissance spirituelle n’a rien à voir avec les responsabilités que l’on possède dans une assemblée.

Il est cependant vrai que certaines d’entre elles peuvent être la résultante de la maturité spirituelle d’un disciple. En Colossiens 1 : 10, Paul affirme que la volonté de Dieu est de voir les chrétiens croître dans sa connaissance, car ce n’est qu’à ce prix que l’on peut devenir semblable à Jésus-Christ. Il est très difficile, voire impossible de ressembler à quelqu’un qu’on ne connaît pas.

Paul parle tout d’abord d’avoir le visage découvert, puis de la contemplation de la gloire de Dieu, avant d’être transformé en la même image.

I- LE CHEMIN DE LA CROISSANCE

Plusieurs chrétiens s’imaginent que la croissance se fait automatiquement dès lors que l’on a accepté le Seigneur dans sa vie. Il n’en est rien. Pour croître en Christ, il faut d’abord savoir que la croissance non seulement existe, mais qu’elle est très importante. Ensuite il faut la désirer et enfin faire tous les efforts pour y parvenir, pour y entrer (Phil 2 : 12 – 14).

– º La naissance, un passage obligatoire

L’on ne saurait parler de croissance sans avoir au préalable parlé de la naissance. La vie spirituelle n’échappe pas à ce principe ô combien important. Durant son ministère terrestre, le Seigneur Jésus a très souvent pris le soin de nous illustrer les choses spirituelles en tirant des exemples de la nature afin de mieux nous permettre d’assimiler ses enseignements.

Cette démarche est en mon sens louable, car elle nous permet non seulement de comprendre, mais aussi de garder facilement ce que nous avons appris.

Aussi, vais-je m’appuyer sur des exemples tirés de la nature pour expliquer les choses divines.

Il nous a été démontré scientifique- ment le processus de conception d’un enfant par une femme et les manifestations y afférentes.

Permettez-moi, je vous en prie de faire ce petit détour pour mieux me faire comprendre.

Pour qu’il y ait fécondation, il nous a été enseigné qu’un homme, portant une semence vivante et productive, doive aller vers une femme féconde, pendant sa période de fécondité.

Du moins c’est la règle générale, à laquelle n’échappent pas totalement les différentes inséminations, qu’elles soient in vitro ou in vivo. Une fois donc que celle-ci (la fécondation) est intervenue, des signes habituels se manifestent toujours, prouvant aux femmes qui n’ont pas les moyens de se rendre dans un centre hospitalier de le savoir.

Les plus courants sont :

– Les nausées.

– Les vomissements.

– Le sommeil.

– Des montées de température.

Avec un peu d’attention, l’on peut se rendre compte que les mêmes signes se retrouvent parfaitement dans le domaine spirituel.

 »Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu  » (Luc 1 : 35).

À la lumière de ce passage, nous découvrons qu’il a fallu que la semence incorruptible qu’est la parole de Dieu soit déposée par l’ange Gabriel, dans le cœur disposé de Marie, vivifiée par l’Esprit-Saint, afin que le miracle soit fécondé, puis accouché.

Il en est de la conception de Jésus-Christ par Marie, comme il en est de sa conception spirituelle par toute personne sur le point de donner sa vie à Dieu.

Un disciple de Christ va déposer la Parole par le témoignage ou par un traité, dans un cœur disposé par le Saint-Esprit qui va par la suite aussi le toucher vivement, le convaincant par la même occasion de péché, de justice et de jugement.

Aussitôt après, le pécheur repentant aura la nausée de son ancienne vie (regret de ses péchés), puis il commencera à vomir (confession des dits péchés).

Enfin, cet individu entrera dans un sommeil profond, parce que mort à son ancienne vie, il entrera dans le repos de ses anciennes œuvres pour se reposer avec Dieu (Hébreux 4 : 10).

Cette mort sera consommée quand, dans les eaux du baptême, il sera enseveli avec Christ pour ressusciter en nouveauté de vie avec le Seigneur (Romains 6 : 4 – 8).

C’est après cela que viennent les montées de chaleur par le baptême du Saint-Esprit et de feu. Ce n’est qu’à ce moment que la nouvelle naissance est accomplie.

Une personne qui se déclare être née de nouveau sans avoir expérimenté ces choses devra se poser des questions quant à l’authenticité de sa  »nouvelle naissance ».

Celui qui par contre, l’a fait devient à ce moment ce que la Bible appelle un enfant de Dieu (Jean 1 : 12).

II – CARACTÉRISTIQUES D’UN ENFANT DE DIEU

Un enfant de Dieu, pareillement à un nouveau-né qui existe dans le monde et qui peut être pris en compte lors d’un recensement démographique, et donc le nom figure dans une maternité et une mairie, a son nom inscrit dans le livre de vie auprès de Dieu.

Il aime Dieu sincèrement et a tourné le dos résolument à son ancienne vie.

L’on peut noter des changements positifs tout à fait visibles dans sa vie, calquée dès lors sur celle de son Sauveur.

Toutefois, il demeure très fragile aussi bien spirituellement, psychologiquement que physiquement.

Il peut, parce que nouveau-né, avoir encore des déchets dans sa vie spirituelle qui le feront passer pour un homme charnel (1 Corinthiens 3 : 1).

C’est d’ailleurs pourquoi il a besoin de protection, d’enseignement, d’instruction et parfois même, de soutien financier ou matériel de ceux qui sont plus mûrs dans le Seigneur.

N.B : les enseignements à lui apporter doivent être à son niveau, pour ne pas courir le risque de le scandaliser (Hébreux 5 13).

Il doit être soumis à l’autorité, obéissant à Dieu, humble de cœur, haïr le monde et ses attraits, et aspirer à la croissance.

III – D’ENFANT À SERVITEUR : CARACTÉRISTIQUES

Plusieurs chrétiens, parfois, même des hommes de Dieu reconnus et établis ont malheureusement souvent pensé que le titre de serviteur revient de droit aux ministres de Dieu.

Mais une étude poussée de la Bible nous démontre effectivement le contraire (Matthieu 4 : 10). Dans ce passage, la notion d’adoration reste étroitement liée à celle du service de Dieu.

Nous pouvons donc dire sans ambages que tout véritable adorateur de Dieu est en même temps serviteur de Dieu.

Il est cependant vrai que dans un sens général, ministère signifie service et c’est pourquoi les ministres tendent à être davantage appelés serviteurs. Il n’incombe donc pas à une classe réservée, le privilège d’en être nommé, comme signe d’honneur et de distinction.

Ce n’est qu’une étape sur le chemin de la croissance.

Un serviteur est une personne qui jadis au stade d’enfant, a reçu des instructions et des enseignements qu’elle s’évertue de mettre à exécution.

En prenant l’exemple dans une cour royale comme le note Rick WARREN, le serviteur est admis dans la cour royale, mais se tient à distance du souverain, tant qu’il n’a pas reçu d’instructions particulières, par rapport à des tâches particulières.

Il ne connaît pas ce que fait son Maître (Jean 15 : 15 – Luc 12 – 45 – 48).

Il reçoit un ordre ou des ordres qu’il se doit d’exécuter sans plus.

Il ne possède pas une relation d’intimité avec Dieu, mais tire ses consignes de la Bible, des révélations générales ou parfois de quelqu’un d’autre que le Seigneur mandate pour lui. Mais très rarement directement, si oui, dans des songes.

IV – DE SERVITEUR À FILS, CARACTÉRISTIQUES

La Parole nous révèle que Dieu prend plaisir à l’obéissance plus qu’aux sacrifices.

Durant la période, ou l’étape, qu’une personne passe en tant que serviteur ou servante de Dieu, Dieu travaille son obéissance et son discernement. Au fur et à mesure que des instructions lui sont données, que ce soit à travers la Bible ou par des personnes ayant une intimité certainement avec Dieu, parfois aussi par des convictions qui viennent de la part du Saint-Esprit, le disciple s’exerce à discerner ce qui est bien de ce qui ne l’est pas.

Il trébuchera parfois et Dieu le permettra afin non seulement d’aiguiser son entendement spirituel, mais aussi afin qu’il voie dans une petite dimension ce que peut entraîner l’égarement, la séduction à une plus grande échelle.

Sa sensibilité spirituelle, son écoute vont être aiguisés (Esaïe 50 : 4b) ainsi que son obéissance mise à rude épreuve (Hébreux 5 : 7 – 8).

Une fois donc qu’il aura acquis ces capacités à reconnaître la voix de son Maître et surtout à y obéir, le serviteur va passer au stade de fils. Il pourra recevoir directement des instructions du Saint-Esprit et marcher selon celles-ci (Romains 8 : 14).

Un fils est un disciple qui a grandi dans la ressemblance d’avec son Père céleste, qui a acquis la capacité de comprendre l’œuvre et la volonté de son Père et qui peut supporter la nourriture solide, c’est-à-dire les profondeurs de la révélation de la Parole (Hébreux 5 : 14).

C’est à ce moment qu’on devient véritablement Co-ouvrier avec Dieu.

Il s’agit également de celui qui est arrivé comme le dit Paul à l’état d’homme fait (Ephésiens 4 : 13 – 14).

C’est quelqu’un qui peut défendre les intérêts de son Père, de façon consciencieuse, un ambassadeur de Christ qui connaît ses droits et ses privilèges.

C’est l’image de personnes dont la création attend la révélation (Romains 8 : 19).

 »Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu  » (Luc 1 : 35).

Dans ce passage, il est dit : « le Saint enfant qui naîtra ». À la naissance, bien que ce soit parfaitement Dieu venu sous forme humaine, il n’en est pas moins un enfant.

Mais plus tard, au début de son ministère, il n’est plus Saint enfant, mais Fils du Dieu Très-Haut.

Il a expérimenté la croissance spirituelle, pour nous montrer la voie à suivre, lui-même étant notre parfait modèle (Luc 2 : 40).

V – DE FILS À AMI : CARACTÉRISTIQUES

 »Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jean 15 : 15).

En continuant dans notre exemple tiré de la vie dans une cour royale, nous pouvons dire qu’un ami, loin d’être un égal, est l’image des privilégiés qui jouissent d’un contact étroit avec le roi, d’un accès direct et qui reçoivent des informations confidentielles de sa part.

Ils peuvent être ses témoins, ses conseillers, ses hommes de confiance.

Un fils qui se distingue par son obéissance et sa dévotion au travail finira par intégrer le cercle restreint des amis de son Père (Jean 15 : 9 – 11 ; 14).

Personne ne nait ami de Dieu, mais on peut le devenir en suivant ce canevas. L’auteur Rick WARREN cité plus haut déclare dans un de ses ouvrages que l’amitié avec Dieu peut être acquise et amplifiée en :

– Dialoguant régulièrement avec Lui par le moyen de la prière.

Une prière constante qui vous permet de partager toutes vos expériences de vie avec Lui. Il s’agit d’être toujours conscients de sa présence où que vous soyez et de vous adresser même par des soupirs inexprimables à Lui.

– Méditant continuellement Sa Parole.

Il n’est pas seulement question ici de la lecture permanente, bien qu’elle soit fortement recommandée, mais d’y réfléchir à chaque instant et de la méditer en tout lieu.

– Choisissant d’être honnête envers Lui par la franchise.

Dieu ne s’attend pas à ce que vous soyez parfaits dès le premier jour, mais tout simplement vous voir reconnaître vos états d’âme, vos sentiments et vos fautes devant Lui. Inutile de jouer au héros devant le Seigneur comme s’il s’agissait de le stupéfier.

– Choisissant de lui obéir par la foi (Habacuc 2 : 4).

Il vaut mieux faire ce que Dieu dit même si on ne le comprend pas en ce moment. Nous n’obéissons pas par devoir ou par peur, encore moins par obligation, mais par amour.

Ce n’est qu’à ce stade qu’on peut véritablement entrer dans son appel, dans sa vocation et porter du fruit avec abondance (Jean 15 : 16).

Car, là où tout le monde a échoué, l’ami de Dieu connaîtra le succès.

Là, où la voix de Dieu ne s’est plus fait entendre, l’ami de Dieu ramènera sa présence, comme Abraham, Moïse et autre Paul.

EPILOGUE

Cette étude nous démontre combien nous sommes parfois éloignés des priorités selon Dieu, préférant nous livrer à la guerre des postes et des fonctions dans l’assemblée qui selon nous sont la preuve de notre croissance.

Il n’est nullement question pour moi de juger ou de condamner qui que ce soit.

Par contre, il serait souhaitable que chacun, de façon honnête s’examine, sans orgueil, sans prétention ni présomption, pour voir à quelle étape il se retrouve sur le chemin de la croissance, car trop de chrétiens ont vieilli sans avoir mûri.

Or, autant il est honteux de voir un vieil enfant, autant il est hideux de voir un vieux chrétien se comporter comme au moment de sa conversion (Hébreux 5 : 12).

Il n’y a pas de temps défini par Dieu pour une de ces étapes, mais seul compte l’assiduité, le dévouement, l’obéissance à L’Esprit de Dieu qui nous transforme du dedans pour des effets visibles au dehors.