Est-il possible que nous pleurions sur un enfant qui s’est noyé, mais non pour une âme qui périt?

Il n’est pas difficile de pleurer lorsque nous réalisons que notre petit est en train de sombrer en dessous de la surface et que c’est la dernière fois que nous le voyons. L’angoisse est spontanée dans ce cas.

…Il n’est pas dur non plus d’agoniser lorsque nous voyons le cercueil contenant la personne que nous avons tant aimée, tout ce que nous aimons sur la terre, être transporté hors de la maison. Oh, non; les larmes sont naturelles dans de telles occasions, n’est-ce pas?

Mais, oh, réaliser et savoir que les âmes précieuses, des âmes immortelles, sont en train de périr tout autour de nous, se dirigeant vers la noirceur des ténèbres et du désespoir, perdues éternellement, et cependant ne sentir aucune angoisse, ne verser aucune larmes, ne connaître aucune douleur! Nos coeurs sont donc si froids! Connaissons-nous si peu la compassion de Jésus?

Pourtant, Dieu peut nous la donner, et c’est notre faute si nous ne l’avons pas. Jacob, vous vous en souvenez, a lutté jusqu’à  ce qu’il emporte la victoire. Mais oh! qui donc le fait aujourd’hui? Qui est-ce qui lutte vraiment dans la prière? Combien, même parmi vos responsables spirituels chrétiens, se satisfont de passer une demi-heure par jour à  genoux et se vantent alors du temps qu’ils ont passé avec Dieu!

Nous nous attendons à  des résultats extraordinaires, et en effet des résultats extraordinaires sont possibles; des signes et des miracles suivront, mais seulement au travers d’efforts extraordinaires dans le domaine spirituel. Ainsi, rien de ce qui est dépourvu d’une constante et agonisante intercession en faveur des âmes, pendant des heures entières, des jours et des nuits de prière, ne sera utile. Par conséquent, «  Sacrificateurs, ceignez-vous et pleurez! Lamentez-vous, serviteurs de l’autel! Venez, passez la nuit revêtus de sacs, Serviteurs de mon Dieu! Car offrandes et libations ont disparu de la maison de votre Dieu. Publiez un jeûne, une convocation solennelle! Assemblez les vieillards, tous les habitants du pays, Dans la maison de l’Eternel, votre Dieu, Et criez à  l’Eternel! « 

Oh, oui, Joël connaissait le secret. Mettons donc de côté les autres choses et  » crions à  Dieu  » .

Nous lisons dans les biographies de nos pères, parmi ceux qui eurent le plus de succès dans le travail de gagner des âmes, qu’ils priaient pendant des heures en privé. La question qui se pose est donc celle-ci : Est-il possible que nous obtenions les mêmes résultats sans suivre leur exemple ? Si ce l’est, alors prouvons au monde que nous avons trouvé une meilleure voie, mais si ce ne l’est pas, alors, au nom de Dieu, commençons à  suivre l’exemple de ceux qui, par la foi et la patience, ont obtenu la promesse.

Nos pères pleuraient et priaient et agonisaient devant le Seigneur pour les pécheurs à  sauver, et ne voulaient pas se donner du repos jusqu’à  ce qu’ils soient brisés par la Parole de Dieu.

C’était le secret de leur puissante réussite. Quand les choses étaient molles et ne bougeaient pas, ils combattaient dans la prière jusqu’à  ce que Dieu déversât Son Esprit sur le peuple et les pécheurs étaient convertis.

Comment obtenir des résultats pour Dieu

[blockquote]Vous connaissez la valeur de la prière. Elle est précieuse au delà  de toute compréhension. Ne la négligez jamais, jamais. Sir Thomas Buxton[/blockquote]

[blockquote]La prière est la première chose, la seconde et la troisième chose nécessaires à  un serviteur de Dieu. C’est pourquoi, mon cher frère… prie, prie, prie. Edward Payson[/blockquote]

Dans la vie du prédicateur, dans ses études, dans ses discours, l’Esprit de soupirs de Romains 8 doit être la force omniprésente qui imprègne tout, la teinture qui s’imprime partout. Elle ne doit pas jouer le second rôle, pas plus qu’être une couche superficielle. C’est au témoin fidèle qu’est donné le privilège d’être avec son Seigneur « toute la nuit en prière« . Afin d’être préparé. à  l’intercession désintéressée, il a comme charge primordiale de regarder à  son Maître  :

« Jésus, bien avant qu’il ne fit jour, se leva, sortit, et s’en alla dans un lieu solitaire; et là , il pria. »

La première étude du serviteur devrait être celle de posséder un lieu intime, un Béthel, un autel, une vision, et une échelle (Genèse 28), afin que chacune de ses pensées puisse monter vers le ciel avant de se porter vers l’humanité; afin que chaque partie de sa conversation ait reçu le souffle des cieux et le sérieux indispensable, parce que Dieu était dans la préparation.

De même que la locomotive ne se met jamais en mouvement jusqu’à  ce que le feu y soit allumé, ainsi en est-il de nos paroles. Avec toute leur préparation, leur perfection et leur poli, elles sont arrêtées net, en ce qui concerne les résultats spirituels lorsque manque le feu d’en-haut. La composition, la finesse, et la force de la parole ne sont pas plus que du rebut, jusqu’à  ce que le puissant courant de l’Esprit de prière soit en elle, au travers d’elle et derrière elle. Le disciple doit, par la prière, faire entrer Dieu en action envers les gens, avant de pouvoir influencer les gens vers Dieu par ses paroles. Il doit avoir eu audience et plein accès auprès de Dieu avant de le pouvoir auprès du peuple.

Il est nécessaire de dire et redire que la prière, en tant que simple habitude ou action de la routine, ou de la profession, est une chose morte et pourrie.

Une telle prière n’a aucune ressemblance avec celle pour laquelle nous plaidons. Nous mettons l’accent sur la vraie prière qui engage et met en feu chaque partie de l’être, la prière qui est née de l’union vitale avec Christ et de la plénitude du Saint-Esprit ; celle qui est l’expression des profondes fontaines de miséricorde débordant du cœur du Crucifié, de cette immortelle sollicitude pour l’éternel bien de l’homme, d’un zèle dévorant pour la gloire de Dieu, d’une conviction si totale de l’œuvre si difficile et délicate du gagneur d’âmes qu’il crie son impératif besoin de l’aide du Tout-puissant.

La prière fondée sur des convictions si profondes et solennelles est la seule prière digne de ce nom. Le sermon issu d’une telle communion est le seul qui sème la vie éternelle dans les cœurs humains et bâtisse de vrais hommes pour les cieux. Il est vrai qu’une prédication populaire peut exister. Elle est plaisante, attrayante, pas mal intellectuelle, littéraire, logique; elle possède une certaine mesure et une certaine forme de bien, même avec peu ou point de prière. Toutefois, le sermon qui atteint avec certitude le but de Dieu dans la prédication doit être né de la communion avec le divin Pédagogue de sa première pensée à  son dernier effet; il doit être accompagné, aidé dans sa germination et gardé en pleine force dans les cœurs des auditeurs par les prières du serviteur bien longtemps encore après que l’occasion lui ait été donnée de parler.

Nous pouvons excuser de bien des manières la pauvreté spirituelle de notre message; mais la véritable cause se trouve dans le manque de prière fervente pour que la présence et la puissance du Saint-Esprit puissent se manifester.

l y a des quantités de prédicateurs qui peuvent délivrer de magnifiques sermons en leur temps; mais les effets en sont éphémères; ils n’entrent pas en ligne de compte comme facteurs d’édification dans les régions de l’esprit où se livre la terrible guerre entre Dieu et Satan, les cieux et l’enfer; ils ne sont pas puissamment actifs et victorieux par les armes spirituelles.

Les serviteurs qui ont de solides résultats pour Dieu sont des hommes qui ont d’abord prévalu dans leurs supplications avec lui, avant même que de s’aventurer à  supplier les hommes de se réconcilier avec leur Seigneur. Les messagers qui prévalent le plus dans leur intimité avec Dieu, prévalent aussi lorsqu’ils se tiennent devant les hommes.

Les prédicateurs sont des hommes comme vous et moi. Ils sont souvent pris par les puissants courants qui agitent l’humanité.

La prière est une œuvre spirituelle; et la nature humaine n’aime pas une œuvre qui, comme celle-là , la met si durement à  mort. L’homme naturel désire voguer vers les cieux sous une brise favorable et par une mer d’huile.

La prière est une œuvre humiliante. Elle abaisse l’orgueil et l’intellect, crucifie la vaine gloire, signe notre banqueroute spirituelle; tout cela est dur à  avaler, pour la chair et le sang.

Il est préférable de ne pas prier que d’avoir à  supporter cela. Ainsi, nous en arrivons à  l’un des maux les plus criants de ces derniers temps, et peut-être même de tous les temps: peu ou pas de prières. De ces deux maux, peu de prière est peut-être pire que pas de prière du tout.

Peu de prière est une sorte de feinte, un somnifère pour la conscience, une farce et une illusion.

Le peu d’estime que nous accordons à  l’onction divine se voit dans le peu de temps que nous donnons à  la recherche de la face de Dieu. Pour la plupart des témoins de Jésus-Christ cela compte peu dans la somme des occupations journalières. Il n’est pas rare de ne trouver le chrétien en prière qu’auprès de son lit. Combien faible, vaine, et piètre est une telle intercession comparée au temps et à  l’énergie qu’y ont consacrés les saints hommes d’autrefois!

Combien pauvre et misérable est notre insignifiante oraison enfantine devant les saintes habitudes des vrais hommes de Dieu de tous les âges! A ceux qui ont fait de la prière leur principal travail et qui y ont passé le temps en accord avec la haute estime en laquelle ils la tiennent, Dieu a confié sans conteste les clefs de son Royaume; c’est par eux qu’Il accomplit ses merveilles spirituelles dans ce monde.

L’agonie dans la prière est le signe et le sceau des grands conducteurs spirituels; elle est les prémices des forces conquérantes dont les résultats, de par Dieu, couronneront leurs labeurs.
Au témoin de Christ, il est ordonné de prier aussi bien que de parler. Sa mission est incomplète s’il n’accomplit pas les deux choses aussi sérieusement l’une que l’autre. L’ambassadeur peut parler avec toute l’éloquence des hommes et des anges; mais jusqu’à  ce qu’il puisse intercéder avec une foi qui enrôle tout le ciel de son côté, son message sera « comme un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit » en ce qui concerne son utilisation par Dieu à  des fins de salut et d’éternité.