Genèse 28/12 : « Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle.

Verset 16 : « Jacob s’éveilla et dit : « vraiment le Seigneur est ici, mais je ne le savais pas. » Il eut peur et déclara : « Comme ce lieu est redoutable ! Ce n’est rien de moins que la maison de Dieu et la porte du ciel ».

Dans le nouveau testament nous trouvons un épisode qui rappelle cette échelle vue en songe par Jacob : c’est lorsque Jésus s’entretient avec Nathanaël (Jean 1/51) : « Nathanaël répondit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël Et Il lui dit : en vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme ».
Il est incontestable que Jésus faisait ici une référence prophétique au songe de Jacob.
Béthel ou la Maison de Dieu
Après avoir vu le ciel s’ouvrir, Jacob avait fait un vœu dans lequel il avait tenu la déclaration suivante : « Cette pierre, que j’ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu » (Genèse 28/22). Puis bien plus tard, il dut retourner à Béthel sous les instructions de Dieu et à ce propos le texte rapporte ceci (Genèse 35/ 14) : « Jacob dressa là une pierre, il y versa de l’huile et une offrande de vin, pour en faire une pierre sacrée. Il appela Béthel – ce qui veut dire Maison de Dieu-, ce lieu où Dieu avait parlé avec lui ».
En Matthieu 16/16, lorsque Jésus demandera plus tard aux disciples « et vous, qui dites-vous que je suis ? », Simon lui répondra : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » c’est-à-dire à peu près la même réponse faite auparavant par Nathanaël (Jean 1/49). Et à cette déclaration, Jésus fera une réponse qui sera elle aussi, comme celle faite à Nathanaël, une référence prophétique au songe de Jacob mais cette fois sous un autre aspect. En effet, la déclaration de Jésus à Pierre (Matthieu 16/18) : «  tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église », est à l’image de celle faite auparavant par Jacob à la suite de son rêve où il était également question d’une pierre et d’un édifice à venir (Genèse 28/22) : « cette pierre que j’ai dressée en monument sera la maison de Dieu ».
Pour illustrer la vérité qu’il proclamait, Jésus transformait sur le champ l’identité de Simon en lui donnant le nom de Pierre, terme qui se voulait comme une annonce prophétique de ces futures pierres vivantes qui constitueraient l’édifice spirituel devant représenter sur terre la « maison de Dieu », Jésus-Christ Lui-même en étant la Pierre angulaire comme le dira par la suite l’Apôtre Pierre (1Pierre 2/5) parlant de la maison spirituelle de Dieu. De même, Jacob, pour illustrer sa décision de faire du lieu de sa visitation une « maison de Dieu », transformait sur le champ l’identité première de ce lieu qui était Luz, en lui donnant le nom de Béthel qui signifie « maison de Dieu ». Il avait construit en cet endroit un autel en attendant certainement d’y ériger « Béthel » un sanctuaire qui serait cette « maison de Dieu » ; cet autel se voulait un mémorial de ce qui s’y était passé. Mais nous voyons cependant que plus tard c’est Sion que Dieu décida de choisir pour résidence au milieu d’Israël.
C’est en effet là que Dieu choisira de poser la pierre de son sanctuaire terrestre, pierre matérielle qui préfigurait la véritable pierre angulaire spirituelle que Dieu devait poser comme fondement de sa véritable demeure au milieu des hommes (1 Pierre 2/ 6) : « Car il est dit dans l’Ecriture : voici je mets en Sion une pierre angulaire, choisie précieuse.. ». En ne choisissant pas Béthel pour en faire le lieu de la pose de cette pierre précieuse, Dieu court-circuitait déjà la volonté de l’homme dans sa décision de Lui bâtir une maison. A Pierre Jésus dira d’ailleurs que c’est Lui qui bâtira l’église ; et nous noterons utilement que le Seigneur ne précise pas davantage de lieu géographique pour cet édifice spirituel.
Autels et Sanctuaire
C’était là une décision de Jacob de bâtir une maison à Dieu. Ce que Dieu lui avait demandé d’ériger en cet endroit, c’était un autel et non pas un sanctuaire (Genèse 35/1) : « Dieu dit à Jacob : Lève-toi, monte à Béthel… là, tu dresseras un autel au Dieu qui t’apparut, lorsque tu fuyais Ésaü, ton frère ». Un autel n’est pas un sanctuaire mais un endroit où l’homme vient prier en invoquant son Dieu, l’endroit où il vient le chercher en lui présentant des offrandes ou sacrifices. Le sanctuaire est le lieu choisi par Dieu pour faire sa demeure au milieu des hommes, un lieu où Il vient les rencontrer où Il vient tabernacler avec eux. Lorsque Moïse a construit le Tabernacle dans le désert selon le modèle montré par Dieu, il l’appela à juste titre « la tente de la rencontre ». Si le sanctuaire comporte un autel, celui-ci ne peut constituer un sanctuaire à lui seul. Dans le Tabernacle construit par Moïse, l’autel n’en constituait que la première partie, mais après avoir pénétré dans cette partie pour chercher Dieu, le souverain sacrificateur Le rencontrait dans la troisième partie, le lieu très saint qui abritait la glorieuse présence.
Dans le récit Biblique les autels sont fréquents, ils manifestent la volonté de l’homme de chercher Dieu. Mais beaucoup de ces autels étaient des hauts lieux où des feux étrangers furent allumés en l’honneur de faux dieux. Dans l’histoire du peuple d’Israël, il y eut plusieurs autels mais un seul temple ou sanctuaire consacré comme tel par la volonté de Dieu pour être sa demeure au milieu des hommes. Béthel ne devait être au départ selon la volonté de Dieu qu’un autel comme il y en eut d’autres en Israël érigés en plusieurs circonstances. Un seul endroit « Sion » était prévu pour accueillir le sanctuaire, ombre de choses à venir, que Jésus allait plus tard incarner en sa personne lors de sa venue. Ce sanctuaire terrestre devait être un modèle pédagogique devant conduire à accueillir au temps prévu « l’Emmanuel » : Dieu venant demeurer au milieu des hommes.
Le sanctuaire terrestre reproduit par Moïse dans le désert puis construit par Salomon, ne pouvait en ce sens être un sanctuaire éternel définitif figeant la présence du Dieu vivant en un endroit, mais un « type » pédagogique censé conduire au véritable sanctuaire en en montrant la voie. Il devait enseigner le peuple sur la venue prochaine du véritable Souverain sacrificateur des biens à venir qui, pour réconcilier les hommes avec Dieu, devait traverser avec son propre sang un tabernacle plus grand et plus parfait qui n’est pas construit de main d’homme ; un Sanctuaire qui ne pouvait par conséquent avoir de localisation géographique sur la terre. C’est pourquoi Jésus a indiqué à la Samaritaine le lieu du nouveau sanctuaire afin de trancher une question sur son véritable lieu géographique : ni à Jérusalem, ni en Samarie mais en esprit et vérité car désormais le chemin du sanctuaire céleste allait être frayé et la porte du ciel ouverte : une échelle allait être dressée entre le ciel et la terre pour permettre aux anges de Dieu de monter et descendre sur le Fils de l’homme.
Sion ou le choix de Dieu
La décision d’Israël d’aller au-delà des instructions du Seigneur en voulant faire de cet endroit une maison de Dieu et non pas simplement un autel comme prévu, est une illustration de ce qui arrive lorsque l’homme cherche à court-circuiter la volonté de Dieu : cette maison de Dieu est devenu un lieu de culte en concurrence avec Jérusalem. Pourtant à vue humaine, Béthel avait de quoi pouvoir être considéré comme un lieu légitime pour édifier la maison de Dieu : Abraham y avait construit un autel, c’est là qu’il pria Dieu en l’appelant Seigneur (Genèse 12/8) ; quant à Jacob il y avait bâti à deux reprises un autel : une première fois relatée en Genèse 28 juste après son rêve, et une deuxième fois sur l’ordre de Dieu selon Genèse 35. Plus tard, c’est là que résida l’arche de l’alliance et Samuel y rendait justice ainsi que bien des Juges avant lui.
Lorsque le royaume du peuple d’Israël fut divisé entre royaume du nord et royaume du sud, ce fut le lieu où le royaume du Nord appelé « royaume d’Israël » choisit de rendre son culte à Dieu (en Samarie) contrairement au royaume de Juda qui adorait à Jérusalem. Cette divergence de lieux d’adoration persista d’ailleurs comme on le voit dans les propos tenus par la Samaritaine à Jésus (Jean 4/20). Mais jusqu’à la construction du temple sur la montagne de Sion à Jérusalem lieu choisi par Dieu, Béthel était le lieu où le peuple d’Israël montait consulter Dieu (Juges 21/2).
Cependant, Dieu a choisi de consacrer le lieu où David lui avait construit un autel à l’Aire d’Ornan le Jébusien qui devint plus tard Sion la montagne de la cité de David. Dieu avait répondu à son sacrifice en cet endroit en l’exauçant. C’est cette Montagne que Dieu choisit pour sanctuaire car c’est là que David avait vu l’ange de l’Éternel se tenant entre la terre et le ciel, avec dans sa main une épée nue tournée contre Jérusalem : il y eut en quelque sorte en cet endroit un ciel ouvert et un échange entre le ciel et la terre (Ornan et ses fils en furent impressionnés : 1 Chron. 21/20).
C’était le lieu où, comme pour Élie lors de la confrontation du mont Carmel, le Dieu vivant répondait en envoyant du ciel le feu destiné à brûler les sacrifices de l’autel. Aussi, David décida d’y offrir régulièrement des sacrifices à compter de ce jour. C’est après l’envoi de ce feu céleste sur cet autel, que David fit là une déclaration qui rappelait celle de Jacob à Béthel (1 Chron. 22/1) il dit : «Ici sera la maison de l’Éternel Dieu, et ici sera l’autel des holocaustes pour Israël ». C’est aussi à la suite de cela qu’il commença à tout préparer pour l’édification de cette maison de Dieu tel que nous pouvons lire en 2Chroniques/ 3 : « Salomon commença à bâtir la maison de l’Éternel à Jérusalem, sur la montagne de Morija, qui avait été indiquée à David, son père, dans le lieu préparé par David sur l’aire d’Ornan, le Jébusien ».
Or, le mont Morija était la montagne où Dieu avait éprouvé Abraham en lui demandant de sacrifier son fils Isaac : son unique (Genèse 22/ 6-8) ; c’est là, sur cette montagne, que Dieu avait pourvu Lui-même pour le sacrifice qui devait être fait, sacrifice qui était une préfiguration du don au monde de Son Fils unique Jésus-Christ. C’est en cette localité des Jébusiens que se trouvait Sion cité-forteresse qui devint la cité de David. Parce que la maison de Dieu y avait trouvé sa résidence, ce lieu fut appelé la montagne de Sion au lieu du Mont Morija (Psaume 48/2 : « L’Éternel est grand, il est l’objet de toutes les louanges, Dans la ville de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Belle est la colline, joie de toute la terre, la montagne de Sion ». Psaume 50/2 : «De Sion, beauté parfaite, Dieu resplendit, Ps. 132 : 13-14 : « Oui, l’Éternel a choisi Sion, Il l’a désirée pour sa demeure : C’est mon lieu de repos à toujours ; J’y habiterai, car je l’ai désirée »).
Ce choix de Sion était une « ombre » qui devait donner un enseignement pédagogique sur les réalités des biens à venir que Dieu destinait à ceux qu’Il aime. L’offrande par Abraham de son fils Isaac sur cette montagne illustrait que le choix divin porté sur ce lieu était incontestablement prophétique, ce devait être la montagne de Dieu où le salut du monde serait pourvu par Dieu Lui-même Jehova Jireh : en la montagne de l’Éternel, il sera pourvu.
C’est pourquoi bien que Dieu ait pendant longtemps accepté d’être adoré et consulté à Béthel, le culte de Béthel finit par être condamné. D’ailleurs Jacob n’avait-il pas en quelque sorte vu prophétiquement Dieu s’éloigner de Béthel ? Dieu lui avait demandé de revenir à Béthel pour y construire un autel : donc un autre que celui qu’il avait érigé à la suite de son rêve. Mais bien qu’il ait eu au départ l’intention de faire de Béthel une maison de Dieu, il ne lui avait certainement pas échappé que Dieu n’avait pas Lui-même l’intention d’y demeurer.
En effet, il est dit au verset 13 du chapitre 35 de la Genèse, qu’après avoir parlé à Jacob, « Dieu s’éloigna du lieu où il avait parlé à Jacob » : une description qui rappelle la vision d’Ézéchiel de la gloire de Dieu s’éloignant du temple en s’élevant au dessus du seuil (Ézéchiel 10/18). Si Dieu ne s’attachait pas à cet endroit, Jacob ne devait pas non plus s’y fixer ; et c’est ainsi qu’au verset 16 nous lisons que Jacob et sa famille quittèrent Béthel.
Béthel-l’enfer
Ce lieu qui sera jugé et condamné par Dieu (1 Rois 13) était devenu le symbole d’un culte dévoyé où des prêtres étaient installés et mis en place en opposition totale à la volonté de Dieu et selon le bon vouloir du roi Jéroboam : il est dit au verset 33 que si quelqu’un avait envie de ce titre, le roi Jéroboam le consacrait et il devenait prêtre des lieux sacrés. Il n’y a décidément rien de nouveau sous le soleil car ne voyons-nous pas se perpétuer encore de nos jours ce principe dans les nombreuses maisons de Dieu qui jaillissent parmi ceux qui se réclament de Lui ?
Par le Prophète Amos, Dieu fait savoir à Israël qu’Il déteste le culte qui lui est offert à Béthel (Amos 5/ 21 à 23). Amos appellera ce lieu « Béthel-l’enfer. Au lieu d’être une maison de Dieu grâce à l’ouverture des cieux qui était censée caractériser l’endroit, c’était devenu la demeure des démons et de toutes sortes d’esprits impurs, car par l’échelle de Jacob montaient et descendaient là non plus des anges de Dieu mais des anges de ténèbres ; de ceux que Paul nommera les esprits méchants des lieux célestes (bien que résidant aussi dans cette sphère, ils ne sont pas du camp de Dieu).
Et si une porte était bien ouverte dans les cieux au dessus de cet endroit c’était bien celle du séjour des morts (nous en parlerons en détail plus loin) : les Israélites consultaient les morts en faveur des vivants, ce faisant ils s’identifiaient aux nations infidèles qui ne connaissaient pas le vrai Dieu  (Psaume 9/ 18) : « les infidèles se tournent vers le séjour des morts, toutes les nations qui oublient Dieu ». De plus ils s’adonnaient au culte de l’armée des cieux puisque Jéroboam n’avait pas hésité à introduire le veau d’or dans le sanctuaire de Béthel.
C’est après la division du royaume que le culte avait commencé à être clairement dévoyé. Jéroboam avait consacré Béthel comme nouveau lieu de culte pour contrecarrer la suprématie de Jérusalem comme sanctuaire afin que le peuple du royaume du nord (sur lequel il s’était proclamé roi) ne soit plus dépendant de Roboam roi de Juda. 2 Rois 12/26 à 33 illustre la façon dont il avait fait de Béthel un haut lieu d’idolâtrie, ce qui avait finit par attirer le jugement de Dieu. Pourtant Dieu n’avait pas abandonné Béthel comme lieu où il s’adressait à son peuple ; nous noterons par exemple que c’est le lieu où se tenait ce qui était appelé la confrérie des « fils des Prophètes », car malgré le massacres de nombreux prophètes par Jézabel la femme d’Achab, Dieu avait encore des prophètes en Israël (le royaume du nord) ; de ce nombre étaient Élie et Élisée puis aussi Michée et d’autres qui n’avaient pas fléchi les genoux devant Baal.
Béthel devenu Béthel-l’enfer, c’est le lieu contre lequel Amos fut appelé à prophétiser des paroles dures. Un lieu qui avait fini par être appelé « sanctuaire du roi » par ses serviteurs qui interdisaient à Amos d’y prophétiser. Ainsi, loin d’être une « maison de Dieu », Béthel était donc aussi devenu une « maison du roi ». Le livre prophétique d’Amos rapporte qu’Amatsia cherchait à éloigner Amos de cette maison du roi en lui enjoignant d’aller plutôt prophétiser en Juda, sous prétexte que Béthel ce n’était pas un lieu pour lui (Amos 7/ 12 et 13), c’était une maison du roi, un sanctuaire royal officiel. Le prophète n’était pas le bienvenu pour prophétiser dans le « temple officiel » parce qu’il avait discerné que ce lieu qui prétendait être la maison de Dieu était devenu Béthel-l’enfer : une habitation de démons, un refuge pour tout esprit impur et un lieu de prostitution spirituelle pour le royaume d’Israël.
L’église : la Maison de Dieu
« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon église ».
De la même façon que Jacob avait dressé une pierre pour déclarer que le lieu de sa visitation était la maison de Dieu, Jésus déclare poser une pierre à partir de la proclamation de Simon. C’est en effet sur cette « base ou socle » qu’Il bâtit son église ; cette base étant que Jésus est le Fils du Dieu vivant. Pierre fut de fait, la première pierre que Jésus « ranimait » pour en faire une pierre vivante dans l’édification de son église (Jésus en étant selon l’épitre de Pierre, la pierre d’angle). Pour faire de Simon une pierre vivante, Jésus a du le faire « revenir » le ramener de là où il était tombé ; il lui avait prophétisé : «  et toi quand tu seras « revenu » affermis tes frères », d’autres versions disent « quand tu seras converti ». De fait, Pierre vécut une expérience qui est le prototype même de la démarche du chrétien revenu à Dieu après s’être égaré ou détourné de Lui.
Il y eut en tout 4 phases dans le façonnement de l’identité de Pierre. D’abord il est Simon, c’est l’identité issue de sa naissance naturelle (Jean 1/42) : «  tu ESSimon fils de Jonas» ; mais en disant cela, Jésus lui annonce déjà en même temps prophétiquement son identité spirituelle : « tu seras appelé Céphas »; le texte dit que cela signifie Pierre, mais Jésus ne l’a encore pas nommément désigné ainsi. C’est plus tard, lorsqu’il « confessera » de sa bouche que Jésus est le Fils de Dieu, que Jésus le désignera dans cette identité pourtant déjà prophétisée sur lui, en lui disant qu’il EST Pierre : « tu es  heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tuesPierre, ».
Et ici ce nom, contrairement à celui de Céphas utilisé précédemment, aura une connotation qui évoquera la vocation divine de Pierre en rapport étroit avec le projet de Dieu pour l’église, thématique qui n’est pas encore abordée au moment où Jésus prononce Céphas. Et là, Jésus ne lui parle plus au futur comme en Jean 1/42 mais au présent. Puis, plus tard Jésus lui parlera aussi de son appel pour le temps où il sera revenu : Il lui dit «  quand tu seras converti, affermis tes frères » ; il s’agira en effet d’un travail d’affermissement des pierres vivantes de l’église.
Cet appel sera confirmé de façon effective lorsqu’après être « revenu » (après le reniement du Maître), Jésus lui dira « Pais mes brebis ».
Suite au premier appel lancé à Simon Pierre en tant que disciple (Matthieu 4/19), nous avons pour définir les différentes phases de son identité : « tu es ; tu seras ; tu es désormais ; tu deviendras. ». Ce devenir (dernière étape) marque l’entrée effective dans l’appel. Pierre n’y entrera qu’après avoir opéré un mouvement de retournement clair par rapport à son ancienne identité : revenir, se convertir implique non seulement une confession de la bouche (Tu es le Christ), mais aussi une transformation du cœur et c’est ce que vivra l’apôtre Pierre.
Ainsi ayant été lui-même affermi dans son cœur, il put être en mesure d’affermir ses frères. Jésus est allé le sortir de la captivité du tombeau où il était tombé pour en faire un apôtre ferme (Éphésiens 4/ 8 à 11), une de ces pierres de fondation qui servent à l’affermissement de toutes les autres pierres de l’édifice spirituel de la maison de Dieu ; Éphésiens 2/ 20 précise que c’est sur le fondement des apôtres et des prophètes qu’elle est édifiée.
À SUIVRE :
Éliane Colard