» Ainsi parle l’Eternel : au temps favorable je t’ai répondu et au jour du salut je t’ai secouru ; je te protège et je t’établis pour faire alliance avec le peuple, pour relever le pays et pour distribuer les héritages désolés ; pour dire au captif sortez ! Et à  ceux qui sont dans les ténèbres paraissez…  » Esaïe 49 : 8-9.

Je me souviens fort bien avoir croisé le Costa Concordia, alors que je naviguais sur mon petit bateau, avec mes frères Luc et Joël. C’était fin Juin 2010, en fin de journée, nous rentrions tranquillement de notre promenade en mer…

Alors que nous nous approchions de lui, je fus immédiatement frappé par les dimensions exceptionnelles de cet immense paquebot, et par la beauté racée de ses lignes. Je n’avais jamais vu un bateau aussi gigantesque et plaisant à  voir, alors qu’il glissait silencieusement, au sortir du port de Marseille du côté de la Joliette, pour prendre le large. En fait, le Costa Concordia me coupait la route sur mon travers tribord. Au vu du Code de la Mer et de par ses dimensions, il était indiscutable qu’il avait largement la priorité sur mon petit bateau  » le Lys de la Vallée « . à  moins que mon moteur soit suffisamment puissant pour le dépasser ! C’est ce que Joël ne cessait de me dire à  ce moment-là .

 » Accélère, me disait-il, la puissance de ton moteur est parfaitement capable de le dépasser ! « 


À mon avantage, la vitesse de croisière du Costa Concordia, au sortir du port, était lente et à  distance suffisante de ma vedette. Cela me permettait de le croiser en passant devant lui, sans trop de difficultés, en mettant les gaz, bien entendu ! J’ai donc accéléré !

Mais, alors qu’en m’approchant du navire, je m’apprêtais à  le dépasser, mon moteur, qui tournait pourtant à  fond brusquement, s’est mis à  perdre de sa puissance. Je tentais d’accélérer, mais rien n’y faisait ! En une fraction de seconde, je réalisais le danger en l’imaginant incapable de ralentir pour me laisser faire ma manoeuvre de dépassement.

J’ai immédiatement viré ma barre à  fond, obligeant mon bateau à  faire un vigoureux demi-tour, au milieu d’une gerbe d’eau. L’homme à  la barre, sans doute avait-il senti le danger, et il me donna l’ordre de dégager par une longue sirène impressionnante qui semblait me dire de sa voix de tonnerre:

–  » nabot, ôte-toi de mon chemin ! « .

Je me trouvais plus qu’à  une vingtaine de mètres d’une gigantesque muraille de métal.

C’était impressionnant ! Comment donner un sens spirituel à  ce que je vivais à  ce moment-là  ? Le « Lys » pouvait encore naviguer, mais à  une allure nettement plus modérée. Cependant, le moteur de ma vedette était incapable d’accélérer. Comment pouvait-il m’avoir lâché au moment le plus crucial et le plus inattendu ? Il était simplement impossible d’accélérer et ma vitesse de croisière était bien faible à  présent !


Alors que le Lys avait failli s’écraser sur la coque du Costa Concordia, comment pouvais-je imaginer, dix-huit mois plus tard qu’un rocher de l’île du Lys, allait faire sombrer le Costa Concordia (traduction du nom italien de l’île de Giglio où ce magnifique paquebot allait tragiquement s’échouer). Cela se produisit dans la nuit du 13 Janvier de cette année 2012.


Il y a 99 ans et 9 mois, un autre paquebot avait aussi fait la Une des journaux, c’était le Titanic, en 1912. De son temps, le Titanic était l’orgueil des géants des mers, et le symbole d’une Europe coloniale triomphante, arrivée à  l’apogée de sa gloire. La tragédie du Titanic était un avertissement solennel de D.ieu qui s’adressait à  la plus puissante nation du monde pour l’avertir du désastre de la 1ère guerre mondiale qui éclata deux ans et demi plus tard. Mais c’était aussi un avertissement pour toutes les grandes puissances européennes.

L’orgueil des nations Européennes, au faîte de leurs civilisations, allait entraîner le monde dans deux guerres mondiales laissant des centaines de millions de victimes et de morts, et une redoutable crise économique.


D.ieu sait avertir les nations, mais… veulent-elles vraiment entendre l’avertissement pour s’humilier et revenir sur les sentiers de D.ieu, et expérimenter Sa grâce et Sa miséricorde, au lieu de s’exposer à  Son jugement ? La tragédie du Costa Concordia n’a pas, et de loin, la signification aussi tragique que celle du Titanic.

Cependant, elle reste un avertissement solennel de D.ieu qu’il faut prendre au sérieux si en Europe, nous voulons éviter l’effondrement total de notre économie et de ce qui reste de la Civilisation Européenne, qui eut tant d’impact dans le monde pendant trois siècles.

Le Costa Concordia est le plus beau navire et le plus grand paquebot qui ait été construit en Europe, ces dernières années, et il est sorti des plus grands chantiers navals d’Italie. Il est le symbole, non plus d’une Europe triomphante au faîte de sa civilisation, mais d’une civilisation des loisirs fondée sur l’argent facile, et la consommation des plaisirs et des moeurs débridées, d’une dolce vita, essentiellement centrée sur sa propre jouissance, refusant de confronter la réalité du monde qui l’entoure, et préférant de loin, se réfugier dans le monde virtuel qu’elle s’est créée. Voilà  ce qu’est devenue la grande civilisation européenne, ne comptant que sur ses plaisirs, et se moquant même de son propre devenir.


Cependant, ce magnifique paquebot le Costa Concordia, à  l’image du Titanic, (qui pourtant avait été averti des icebergs sur sa route), aveuglé par l’assurance de sa puissance et de sa beauté, a voulu se rapprocher dangereusement des côtes pour étaler sa propre vanité, ignorant le risque insensé qu’il faisait prendre à  ses passagers. C’est ainsi qu’il va frôler les rochers de l’île du Lys, puis déchirer sa coque sur l’un d’eux, sur une longueur de 70 m ! Il commencera alors à  basculer lentement sur son bâbord, sur 20 °, puis il basculera plus fortement encore sur l’autre bord, pour ensuite s’immobiliser, incliné sur près de 90 °. On était dans la nuit du 13 Janvier, et c’était déjà  le 14. Une bonne partie des passagers s’amusait encore dans la luxueuse salle à  manger au son de la musique d’orchestre.

Au début, lorsque le paquebot heurta le rocher de l’île du Lys (Giglio) on dansait encore au rythme de la musique du célèbre film du Titanic  » Mon cœur et mon âme s’envolent « . Puis le paquebot commença à  basculer. Les hauts-parleurs, se veulent rassurants, inutile de s’inquiéter, tout va bien, on ne risque rien, continuons donc à  nous amuser ! Pourquoi donc s’inquiéter ?

Qui avait compris le drame qui se jouait à  ce moment-là  ?

Le commandant, était-il présent aux commandes lors du crash ? Il semblerait que non, étant lui-même occupé à  s’amuser. Nous connaissons la suite et sans doute a-t-il été pris panique. Comment alors justifier sa présence sur l’île, avant tous les secours ? L’enquête précisera ce qui s’est réellement passé.


Ensuite, les évènements vont aller vite. Une panique indescriptible va s’emparer des passagers. Le commissaire du Port a sommé le commandant de retourner sur son bateau, car celui-ci a fui le navire. Il n’écoutera pas et ne retournera jamais sur le Costa Concordia dont il avait l’entière responsabilité.

Ce commandant est à  l’image de ces leaders qui, dans les années à  venir, seront tentés d’abandonner la gouvernance de leurs nations, incapables de trouver une solution aux problèmes qui vont survenir, face aux crises économiques sociales et politiques.

Mais que représente ce commandant de port, sinon, la voix des leaders qui seront aux commandes du pays des Lys !

Mais que représente donc le Lys ?

Dans le Cantique des Cantiques (2,v 1) , il est la marque de la Royauté, de la pureté et de la beauté du fiancé qui va à  la rencontre de sa fiancée. Ne s’agit-il pas de Jésus ? Ce commandant du port ne représente-t-il pas la voix de ceux qui parlent de la part du Seigneur, la voix prophétique de l’Eglise de Jésus-Christ, qui soutient et encourage les leaders des nations à  poursuivre jusqu’au bout, leur tâche avec courage afin de trouver une solution dans un monde en danger.

Notez que le Costa Concordia a coulé mais il reste comme  » penché vers le Rocher  » du Lys, l’empêchant ainsi de basculer complètement dans la fosse marine, profonde de plusieurs centaines de mètres, toute proche du rocher. Le rocher dans les Ecritures, représente Jésus. N’y a-t-il pas maintenant, une confrontation entre Jésus et l’Union Européenne, qui désire se construire loin du Lys, loin du mouvement apostolique des pères de nos nations, qui autrefois, ont bâti nos nations Européennes, sur les principes de la foi chrétienne ? C’est à  la fois, le Rocher de l’île du Lys qui déchire le navire mais aussi cette même île qui devient le refuge de ses passagers. 98% d’entre eux auront la vie sauve et trouveront refuge sur l’île du Lys.


Le Costa Concordia porte son nom en souvenir du Traité de Rome qui fonda l’Union en 1958 ! C’est pourquoi, chacun de ses treize ponts porte le nom des treize plus importantes nations de l’Union ! En échouant sur ce rocher, s’agit-il aussi d’une confrontation du Seigneur avec ces treize nations ?

Le Seigneur appelle aujourd’hui l’Union Européenne à  revenir sur la foi de ses pères qui ont fondé nos nations. C’était à  l’aube du 6ème siècle, lorsque l’Empire romain d’Occident s’est effondré, où des hommes de D.ieu ont fait un travail courageux et admirable pour amener des nouveaux conquérants à  se tourner vers Jésus-Christ et à  fonder des nations qui avaient pour vocation, de porter l’Evangile jusqu’aux extrémités de la terre, jusqu’au Retour de Jésus !

Ce Rocher du Lys, qui déchira le flan du navire sur 70 m, rappelle que nous sommes presque à  70 années après la deuxième guerre mondiale, à  la fin de cette tragédie où six millions et demi de juifs ont péri dans la Shoa.

Lorsque les 70 années d’exil à  Babylone, ont été révolues, le Seigneur a ramené son peuple, pour faire son Retour sur la Terre d’Israël. 70 ans, est la fin d’un exil, d’un jugement, pour REVENIR sur la Terre que D.ieu avait promis de donner à  leurs pères. Seulement, un dixième du peuple d’Israël aura compris le message et reviendra en Eretz Israël ! C’est eux qui rebâtiront les murs de Jérusalem, et le Temple, (voir Néhémie, Aggée) dans le but de préparer le chemin du Messie (Jérémie 31 et Ezéchiel 36) !

Comprenons-nous ce que signifient ces 70 m, pour l’Eglise de nos nations Européennes ?


Le secours des passagers a été pris en charge par le petit personnel du paquebot. Cela est très significatif. Le personnel, au risque de sa vie, réagit avec beaucoup de courage, pour sauver le maximum de personnes. Le secours viendra donc de ceux dont on s’y attendra le moins ! Il représente tous ceux qui gardent la foi et l’espérance que le pays du Lys est le plus grand refuge de l’Europe. C’est sur le Lys que le psalmiste chante la Royauté de son Seigneur, son amour et sa beauté ( Ps 60 :1, Ps 69 :1, et Ps 80…).

Le Lys blanc a ceci de particulier qu’il possède le blanc le plus pur, que l’on puisse trouver dans la nature. Le lys blanc est le symbole de la sainteté du Roi des rois, de sa justice et de sa royauté. C’est l’époux, Jésus, qui à  l’image du Lys, dans le Cantique des cantiques, ( 2 :1) se réjouit à  la vue de l’épouse l’Eglise, qui s’apprête comme un lys. Or, les passagers du Costa Concordia trouveront refuge sur l’île du Lys. Ils sont l’image d’un peuple qui est appelé à  faire son Retour sur la Terre de ses pères ; ceux qui ont fondé notre Europe sur la justice et la sainteté de notre Seigneur et Roi Jésus-Christ. Le lys n’a-t-il pas été choisi par les premiers Rois de France, comme symbole de la justice royale ?


L’échouage du Costa Concordia reste une tragédie pour bien des familles et elle est un avertissement de D.ieu pour l’Europe, bien qu’elle s’adresse d’abord à  l’Italie (C’est elle qui fit construire le Concordia). L’Italie est à  l’origine de la bénédiction de D.ieu sur toutes les nations européennes. Si l’Italie et l’Union Européenne ne changent pas de mentalité, sa civilisation et sa prospérité vont s’effondrer pour rester comme en suspens, au bord du gouffre. Cependant, si elle revient vers la foi de ses pères, vers son Seigneur, le Seigneur la ramènera sur la Terre qu’Il lui avait donnée pour se glorifier à  travers elle.


Deux semaines après que le Costa Concordia échouait, je visitais des églises à  Naples, puis à  Turin et je rappelais que l’Italie est la nation-pivot, qui en Europe va jouer un rôle spirituel important, dans les années à  venir. L’Eglise doit se préparer à  une grande réforme qui par la suite, touchera beaucoup de nations en Europe.

Or, depuis sa rencontre avec le Costa Concordia, le moteur de mon petit bateau ne fonctionnera plus normalement. À mon retour à  son port d’attache, après la rencontre malheureuse avec le Costa Concordia, dix sept mois plus tôt, le mécanicien du port m’avertissait que le moteur avait fait son temps ! Exactement le jour de mon retour d’Italie, le 6 Février dernier, on posait sur  » le Lys de la Vallée  » un nouveau moteur, plus puissant que le précédent. Quelle espérance pour l’Eglise d’Europe ! Mais… avant cela, il y eut bien des combats pendant dix-sept mois, avant de rénover le moteur !


Gardons nos yeux fixés sur Jésus et marchons côte à  côte (Costa a costa) avec Lui, et restons Lui fidèles, à  la suite de nos pères fondateurs. Lui, Jésus est toujours fidèle et c’est à  travers Sa Justice et sa Sainteté, que les pays de l’Union Européenne trouveront leur refuge et leur force. Il est notre Rocher, notre Lys et Il nous revêt de puissance pour marcher à  sa suite pour le secours d’un grand nombre.


Pierre-Daniel MARTIN