Bien souvent, la question suivante m’est posée :

– Pierrot, comment se fait-il que tu aies progressé tellement vite dans la foi, que tu sois entré si rapidement dans le ministère ? Pourquoi les dons du Saint-Esprit t’ont-ils été accordés avec une telle puissance ?

Je n’ai qu’une réponse et c’est toujours la même :
– J’ai mangé, saisi et accepté la grâce de Dieu plus que vous ! Je n’ai pas meilleur caractère que vous, ma façon de vivre n’est pas meilleure que la vôtre…
Quelquefois, je pense même que je suis pire que la moyenne des chrétiens. Néanmoins, j’ai compris partiellement la nature de la grâce de Dieu. C’est cet amour immérité et inconditionnel dont nous avons besoin pour nourrir nos cœurs… Beaucoup de chrétiens ont expérimenté la grâce le jour de leur conversion, de leur  nouvelle  naissance et de leur rencontre avec le Christ. Mais par la suite, ils l’ont comme  »perdue »,  »oubliée ».
Un jour, le Seigneur m’a montré une image. En tant que chrétiens, nous désirons rencontrer Dieu. Le dimanche matin, nous nous rendons au culte et essayons de l’adorer. C’est le moment où notre propre moi veut présenter  »son bulletin », le relevé de notes de la semaine passée. Ce bulletin chrétien comporte des notes que notre conscience nous a attribuées dans des matières aussi diverses que le temps passé avec le Seigneur, l’assiduité à la lecture de la Bible, le comportement en milieu familial (avec notre femme, nos enfants), la moralité dans le domaine de la sexualité ou du monde des pensées, le progrès dans la transformation de notre caractère, etc. Souvent, ce ne sont pas des 20, mais des 10, des 12 peut-être même des 4, des 6 et des 0 que nous nous attribuons. Nous voilà au culte du dimanche matin, devant le Seigneur. Nous sortons notre bulletin et disons en toute sincérité :
– Oui, c’est vrai Seigneur ! Cette semaine, j’ai été faible, j’ai échoué dans tel ou tel domaine.
Vous connaissez les appréciations que votre conscience émet par rapport à vos activités de la semaine passée et vous les reconnaissez comme justes. Mais pour pénétrer dans la présence de Dieu, vous avez le sentiment de devoir être parfaits et d’avoir des 20/20 sur toute la ligne. Et il vous semble que si vous n’avez qu’un 18/20 dans une des matières, vous ne pouvez entrer en communion avec Dieu… Or, avoir 20/20, c’est impossible ou presque …

Quand le Seigneur m’a montré cette image, j’ai compris que lorsque nous voulons rencontrer Dieu ou nous présenter devant Lui, nous ne devons pas sortir nos bulletins, mais regarder uniquement à Jésus-Christ. Il intercède pour  nous devant le Père. Il est mort pour nous. Il prend son stylo rempli de l’encre rouge de son précieux sang et barre toutes les mauvaises notes : les 10/20, les 4/20 et même les 0/20. Il barre toutes ces notes et marque à côté : 20/20, 20/20 , 20/20… En Christ, vous avez 20/20 dans toutes les matières. Par conséquent, vous pouvez entrer dans le sanctuaire et rencontrer Dieu. Vous pouvez entrer en communion avec Lui, Lui parler et Il peut vous parler.

Cette réalité est très difficile à accepter par notre chair parce qu’elle est rebelle. Elle dit :  » Non, ce n’est pas correct ! Ce n’est pas juste ! » Mais la grâce de Dieu n’a rien à voir avec la justice de l’homme, celle de notre chair ou de notre intelligence. Nous ne pouvons pas la comprendre avec notre raisonnement. Nous  ne pouvons que la saisir par l’Esprit Saint qui habite nos cœurs dans la mesure où nous sommes nés de nouveau.
Quand je me présente devant Jésus, je remarque bien souvent que j’ai eu un 0/20 ou un 2/20 dans tel ou tel domaine. Mais Il rectifie la note et me met un 20/20. Si le jour suivant, je récolte à nouveau un  0/20, je m’approche du Seigneur. Il me barre la mauvaise note et me remet un 20/20. Je ne comprends pas, mais c’est l’expression de son amour. Et je le ressens. Cette grâce, ce changement de notes que le Seigneur ne se fatigue pas de répéter, touche tellement mon cœur que j’en pleure souvent. Mais c’est ce qui me donne la force de me relever et de continuer mon chemin. Ainsi, petit à petit, là où j’ai un 2/20, j’obtiens un 3/20, puis un 4/20, car l’amour de Dieu change mon caractère, ma façon de vivre et de penser.

Quand nous avons failli ou commis une erreur, nous nous sentons culpabilisés et nous nous disons que nous avons encore chuté. Mais c’est là qu’intervient la grâce du Seigneur. Voici un passage biblique qui explique la nature de cette grâce :

 « Tu dresses devant moi, une table, en face de mes adversaires. Tu oins d’huile ma tête, et ma coupe déborde, oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie. J’habiterai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de mes jours. » Psaume 23
C’est la table de la grâce à laquelle nous sommes invités à manger tous les jours. Quand vos adversaires rôdent autour de vous pour vous accuser, c’est le moment de la dresser et de dire :
– Je sais que j’ai failli mais je sais que le Seigneur me pardonne !
Dans ma vie, j’ai appris que, lorsque j’ai honte de moi parce que j’ai commis des erreurs, je peux me placer devant le Seigneur et Lui dire :
– Seigneur, pardonne-moi ! … Cependant, je désire non seulement ton pardon, mais également ton onction, la meilleure des tables, celle où il y a tant de bonnes choses pour moi. Fais-moi sentir ton amour, fais-moi un cadeau !
Et j’ose Lui réclamer des choses déraisonnables (du champagne, du foie gras, des pralines, du caviar, de la mousse au chocolat), un peu de la manière suivante :
– Cette semaine, je voudrais qu’il y ait deux personnes qui se convertissent, un vrai miracle dans ma vie, un cadeau immérité, un don de ta grâce.
J’ai remarqué qu’à chaque fois que je suis capable de m’asseoir à la table de la grâce en face de mes adversaires et que je mange et bois sa grâce, mes adversaires, les démons qui m’accusent, fuient. Et quand ils partent, quelqu’un d’autre s’y assoit, Jésus-Christ. J’ai vécu, là, des moments de communion très forte avec le Seigneur. Je ne suis pas meilleur qu’un autre, mais souvent, je  »dévore » la grâce, là où j’ai vraiment failli et péché. Je me nourris du pardon et de l’amour de Jésus à ce festin extraordinaire de sa grâce.
Quand les gens me demandent le secret de l’onction, je réponds :
– Moi, je mange plus souvent que vous à la table de la grâce !
 
C’est tout, c’est le seul secret. Je pense que c’est le grand mystère que l’Eglise doit redécouvrir.
La grâce  ne se vit pas que le jour de la nouvelle naissance, mais elle se reçoit au quotidien.
Dans le Psaume 23, il est écrit : « Tu auras droit à cette grâce jusqu’au dernier jour de ta vie. »
Rappelle-toi d’une chose à la lecture de ce livre : Dieu est si bon !
 
 
Conclusion du livre  »Miracles au pluriel  »
Des témoignages authentiques qui encouragent à entrer dans la victoire..
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Pierrot FEY

Editions  » Die Taube »

pages 183 à 187