Selon cette fausse doctrine, chaque Chrétien doit avoir un ‘berger’ chargé d’assurer sa direction spirituelle. Ce berger risque de devenir une ‘autorité divine déléguée,’ dont tous les avis doivent être suivis, sous peine de ne plus être ‘couvert,’ c’est-à -dire protégé. Cette doctrine ouvre la porte à  un système d’oppression et d’exploitation spirituelle des Chrétiens, dont ils doivent secouer le joug. Christ seul est notre ‘couverture spirituelle’!

Première partie : Chrétien, qui est ta « couverture spirituelle » ?

Beaucoup de Chrétiens se posent la question de savoir qui est leur couverture spirituelle. Il n’y a pas si longtemps, on ne rencontrait pas cette expression de « couverture spirituelle » dans la littérature chrétienne. Toutefois, la popularité du Mouvement de la Couverture Spirituelle a fait apparaître ce sujet au grand jour.

(NdE : En anglais, le nom de ce Mouvement est : « Discipleship and Shepherding Movement, » c’est-à-dire : Mouvement des Disciples et des Bergers).

Ce Mouvement est apparu au début des années 70, comme une tentative de remédier à certaines déficiences de l’Eglise moderne. En effet, de nombreux jeunes convertis n’étaient pas correctement formés comme « disciples. » Ils ne recevaient pas un enseignement leur permettant de grandir dans la foi. Ils étaient en grande partie laissés à eux-mêmes pour étudier la Bible, apprendre à prier, et apprendre à mener une vie agréable au Seigneur. En conséquence, de nombreux convertis devinrent des « blessés de la route, » et abandonnèrent les églises chrétiennes.

Le Mouvement de la Couverture Spirituelle fut lancé pour tenter de corriger cette situation, en affirmant que chaque Chrétien devait avoir un berger chargé d’assurer sa direction spirituelle. Ce berger devait devenir le conducteur spirituel du jeune converti, le conseiller, et même prendre certaines décisions à sa place.

On commença à enseigner que ce berger était « l’autorité divine déléguée, » et que ses avis devaient toujours être suivis. Le berger devenait « l’ambassadeur de Dieu, » chargé de communiquer les messages de Dieu au disciple. Le fait de désobéir au messager de Dieu revenait à désobéir à Dieu Lui-même. Par conséquent, le disciple devait toujours faire confiance au jugement de son berger, plutôt qu’à son jugement propre.

En raison de l’importance énorme de l’autorité attribuée au berger, on se mit à enseigner aux Chrétiens de prier Dieu pour qu’Il leur montre qui était le berger qu’Il avait choisi pour eux. On leur dit que ce berger, une fois trouvé, devenait désormais la « couverture spirituelle » du disciple, c’est-à-dire celui qui le protégeait sur le plan spirituel. Le disciple entrait dans une « relation divine » avec son berger. En raison de cette relation, le disciple était censé être protégé en toute occasion, même quand le berger prenait des mauvaises décisions à son égard. Le berger était aussi censé protéger le disciple des attaques de Satan, qui pouvait l’influencer dans le mauvais sens, pour prendre de mauvaises décisions.

L’un des dirigeants du Mouvement de la Couverture Spirituelle a déclaré ceci, qui résume bien ce que nous venons de dire : « Nous sommes protégés par l’autorité à laquelle nous nous soumettons. Si nous ne sommes pas soumis, nous ne sommes plus protégés » (1).

Il est important de savoir ce que la Bible dit à ce sujet, afin de pouvoir détecter l’influence cachée d’une doctrine de la couverture spirituelle. Que dit la Bible au sujet de notre « couverture spirituelle »  ?

Les définitions de la « couverture spirituelle. »

Le Mouvement de la Couverture Spirituelle prétend utiliser cette expression dans un sens conforme à la Bible, car la plupart des principaux enseignants de cette fausse doctrine utilisent la Bible comme fondement de leur autorité.

Si la Bible est le fondement de toute doctrine chrétienne, alors nous devons dire que toute doctrine contraire à la Bible constitue une hérésie. Par conséquent, nous devons veiller à utiliser l’expression « couverture spirituelle » conformément au contexte dans lequel elle est employée.

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Il existe trois mots hébreux principaux traduits par « couvrir. » Si quelqu’un doit être considéré comme notre « couverture spirituelle, » il doit agir d’une manière qui correspond au sens de ces mots, du moins en partie, selon les différents cas de figure.

Le premier mot hébreu, « sakak, » signifie « couvrir » ou « entourer d’une haie » (2). Dans son sens figuré, il signifie « protéger, » dans le sens de « défendre, couvrir, entourer d’une protection, joindre, ou enfermer » (3) En d’autres termes, les hommes peuvent se protéger en se joignant ensemble, en s’enfermant dans une position fortifiée, ou en s’entourant d’une protection, afin que l’ennemi ne puisse pas les voir ou les atteindre.

La Bible affirme que seul le Seigneur, et non un homme, peut être notre « couverture, » dans le sens du mot « sakak. » Il est écrit dans le Psaume 91  : « Car c’est lui qui te délivre du filet de l’oiseleur, de la peste et de ses ravages. Il te couvrira (sakak) de ses plumes, et tu trouveras un refuge sous ses ailes ; sa fidélité est un bouclier et une cuirasse » (versets 3 et 4).

Le second mot hébreu traduit par « couvrir » est « kasah. » Le sens premier de ce mot est « couvrir pour revêtir ou pour cacher » (4). Il signifie également « recouvrir, masquer, dissimuler, voiler, fermer » (5). Il est utilisé dans Proverbes 10:12  : « La haine excite des querelles, mais l’amour couvre (kasah) toutes les fautes. »

Un célèbre commentateur biblique a écrit : « Par l’amour, nous passons sur les offenses qui nous ont été faites, et nous les couvrons, afin d’éviter les querelles » (6). Ceci n’efface pas le péché, mais le couvre, le cache.

Le troisième mot hébreu est « kaphar. » Il est en général traduit par « faire l’expiation. » C’est la racine de ce mot qui a donné « kippour, » « expiation. » D’où l’expression Yom Kippour, Jour des Expiations. « Kaphar » est aussi traduit par « réconcilier, pardonner, pacifier, faire propitiation » (7). Contrairement à « kasah, » qui signifie « recouvrir, » « kaphar » traduit l’idée d’effacer complètement, d’annuler, de faire disparaître » (8).

La mot « kaphar » est utilisé dans le contexte des offrandes de sang présentées dans l’Ancien Testament. Aaron, le premier Souverain Sacrificateur d’Israël, a reçu l’ordre de sacrifier un bouc comme offrande pour le péché du peuple. Il dut apporter le sang de l’animal au-delà du voile, et en faire l’aspersion sur le propitiatoire, et devant le propitiatoire, à cause des péchés d’Israël.

« Il égorgera le bouc expiatoire pour le peuple, et il en portera le sang au-delà du voile. Il fera avec ce sang comme il a fait avec le sang du taureau, il en fera l’aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire. C’est ainsi qu’il fera l’expiation (kaphar) pour le sanctuaire à cause des impuretés des enfants d’Israël et de toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché. Il fera de même pour la tente d’assignation, qui est avec eux au milieu de leurs impuretés » (Lévitique 16:15-16).

Les implications de la « couverture spirituelle. »

Dans quel sens utilise-t-on l’expression « couverture spirituelle » ? Dans les publications du Mouvement de la Couverture Spirituelle, il est évident que cette expression est utilisée dans le sens de « protection » (sakak). Selon cette doctrine, le fait d’avoir un berger revient à bénéficier d’une « police d’assurance divine. » Les conséquences des erreurs éventuelles sont « couvertes, » parce que le disciple est soumis à un berger.

Le Mouvement de la Couverture Spirituelle ne garantit pas qu’un berger n’exercera jamais une mauvaise influence sur son disciple. Mais il enseigne clairement que Dieu finira toujours par arranger toutes choses, simplement parce que le disciple sera resté « soumis. »

Il est toutefois clair que ce Mouvement ne se contente pas d’employer l’expression « couverture spirituelle » dans le sens de « protection » (sakak), mais qu’il l’emploie également dans le sens de « kaphar, » c’est-à -dire d’expiation et de pardon.

Dans le livre qu’il a écrit sur le thème de la couverture spirituelle (NdE : Le titre en anglais de ce livre est « Discipleship, Shepherding, Commitment. » Il pourrait être traduit en français par : « Disciple, berger et alliance. »), Derek Prince affirme ceci  :

« En tant que Chrétiens, nous ne devons pas obéir à  ceux qui sont en position d’autorité parce qu’ils ont raison. Nous leur obéissons simplement parce qu’ils sont en position d’autorité. Car toute autorité a été instituée par Dieu Lui-même » (9).

Si cette affirmation était vraie, il en résulterait qu’un disciple pourrait faire quelque chose que l’on pourrait considérer comme un péché, c’est-à -dire quelque chose qui n’est pas dans la volonté de Dieu. Ce disciple ne serait pas jugé par Dieu pour avoir commis ce péché, pour la seule raison qu’il était soumis à  son berger. Dans ce cas, comment un péché pourrait-il être assimilé à  un acte d’obéissance  ? La seule réponse possible est que la « couverture spirituelle » dont a bénéficié le disciple, par sa soumission, a effacé (kaphar) le péché qu’il a commis  !

En résumé, la couverture spirituelle fonctionne de la manière suivante  :

Notre berger nous demande de faire quelque chose qui est contre la volonté de Dieu. Nous obéissons, parce que nous lui sommes soumis. Notre soumission nous « couvre spirituellement. » En raison de notre soumission, notre péché est donc transformé en acte de justice.

Si notre péché peut être effacé de cette manière, c’est uniquement parce que notre soumission nous a permis de bénéficier d’une expiation, d’une « couverture spirituelle, » dans le sens de « kaphar. » Seule une expiation peut effacer ainsi le péché, l’annuler et le faire disparaître.

En d’autres termes, le Mouvement de la Couverture Spirituelle enseigne que l’expiation de nos péchés nous est acquise grâce à un berger humain, en raison de notre soumission à son autorité  !

Christ seul est notre couverture spirituelle  !acquitte

L’étude de ces mots hébreux est importante, parce qu’ils ont des sens différents. La confusion a pu pénétrer dans l’église parce que tous ces mots ont été traduits par « couverture. »

Il faut absolument que les Chrétiens examinent sérieusement quelle est la « couverture spirituelle » qu’on leur demande d’accepter.

Il est vrai que les Chrétiens doivent « couvrir » (kasah) les péchés des autres par l’amour. Nous reconnaissons que ceux qui nous ont offensé ont péché, mais nous pardonnons leurs offenses, comme Dieu a pardonné les nôtres.

Toutefois, l’idée qu’un berger humain puisse être la « couverture spirituelle » d’un Chrétien, au sens de « protection » (sakak), n’est pas conforme à l’enseignement des Ecritures. La Bible dit  :

« Celui qui observe la loi est un fils intelligent, mais celui qui fréquente les débauchés fait honte à son père » (Proverbes 28:7).

« Ne vous confiez pas aux grands, aux fils de l’homme, qui ne peuvent sauver. Leur souffle s’en va, ils rentrent dans la terre, et ce même jour leurs desseins périssent. Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, qui met son espoir en l’Eternel, son Dieu  ! » (Psaume 146:3-5).

Toutefois, l’enseignement selon lequel un berger peut faire l’expiation (kaphar) pour les péchés d’un disciple constitue une erreur bien plus grave encore ! Imaginez à quel point le Seigneur Jésus doit être attristé d’entendre dire que des hommes puissent nous permettre d’expier nos péchés (kaphar), alors qu’Il a donné Sa vie pour faire l’expiation de nos péchés  !

« Et si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l’œuvre de chacun, sans acception de personnes, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre pèlerinage, sachant que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1:17-19).

Le Chrétien doit uniquement se soumettre à Celui qui a payé le prix de sa rédemption, le Seigneur Jésus. C’est à Lui seul que nous devons obéir.

Il est écrit dans l’épître aux Romains : « C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient, victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience » (Rom. 8:25).

Nous avons vu que le mot hébreu « kaphar » peut être traduit par trois mots synonymes : « couverture spirituelle, » « expiation, » et « propitiation. » On pourrait donc dire, en utilisant ces trois mots pour interpréter ce verset de l’épître aux Romains  :

  1. C’est par la foi que nous bénéficions du sang de Jésus, qui a fait propitiation pour nos péchés.
  1. C’est par la foi que nous bénéficions du sang de Jésus, qui a fait l’expiation de nos péchés.

      1- C’est par la foi que nous bénéficions du sang de Jésus, qui est notre couverture spirituelle.

Nous pouvons à  présent comprendre pourquoi le Mouvement de la Couverture Spirituelle s’est engagé dans une telle erreur  : il a attribué à des hommes ce qui n’appartient qu’à Dieu. Au lieu de proclamer que le Seigneur Jésus est notre couverture spirituelle, il prétend que ce sont nos bergers humains qui constituent cette couverture. La Bible dit que nous devons nous confier en Dieu pour être fortifiés et dirigés. Le Mouvement de la Couverture Spirituelle dit qu’il nous est également nécessaire de nous confier en un homme.

Bref, le Mouvement de la Couverture Spirituelle répand le doute sur la capacité du Seigneur à prendre Lui-même soin des Chrétiens.

Faisons confiance au Seigneur, qui est notre couverture spirituelle. Il est écrit dans le Livre des Proverbes : « Confie-toi en l’Eternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse ; reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers » (Prov. 3:5-6).

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Quand nous plaçons totalement notre confiance dans le Seigneur, nous pouvons recevoir sans danger l’aide et les conseils dont nous avons besoin pour apprendre à  grandir spirituellement.

Notes  :

    1. Charles Simpson, « Covering of the Lord, » New Wine, Vol. 5, N ° 12, page 29.
    1. Robert Young, Analytical Concordance to the Bible, Grand Rapids, Michigan, Eerdmans Publishing Co., page 209.
    1. James Strong, « The Exhaustive Concordance of the Bible, New York, Bingdon Press, page 82 of the Hebrew and Chaldee Dictionary.
    1. Ibid., page 56.
    1. Francis Brown, S.R. River, and Charles A. Briggs, A Hebrew and English Lexicon of the Old Testament, The Clarendon Press, page 491.
    1. Matthew Henry, Commentary on the Whole Bible, Grand Rapids, Michigan, Zondervan Publishing House, page 749.
    1. Brown, Driver and Briggs, op. cit., page 497.
    1. John F.Walvoord, Daniel, The Key to Prophetic Revelation, A Commentary, Chicago, Moody Press, pages 221-222.
  1. Derek Prince, Discipleship, Shepherding, Commitment, Ft. Lauderdale, Fla, Derek Prince Publications, 1976, page 18.

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Deuxième partie