» Car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu  » » (Mat 10 :26)

« Et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. Car il est honteux de dire ce qu’ils font en secret… «  (Eph 5 :11-12)

 » »Il est impossible qu’il n’arrive pas des scandales ; mais malheur à  celui par qui ils arrivent !  » (Luc 17 :1)

D’aucuns diront que nous voulons jeter une fois de plus l’anathème et l’opprobre sur l’Eglise catholique romaine en abordant ce sujet qui défraie la chronique depuis un certain temps : les prêtres pédophiles.

Pourquoi toujours parler de ce qui est honteux et taire ce qui est bon ? La Bible nous donne les réponses appropriées. Encore une fois nous ne jugeons pas les personnes mais dénonçons ce qui cause du tort aux croyants et plonge l’Église, en tant que Corps de Christ, dans le désarroi. (Luc 17 :1)

Oui c’est sûr, des scandales il n’y en n’a pas qu’au sein de l’Église catholique, il y en a partout… des couples de pasteurs qui divorcent, des adultères, de la fornication, de l’homosexualité, et tout ce dont la Parole de Dieu parle qui va à  l’encontre de la sanctification à  laquelle l’Église, et donc chacun de nous, est appelé.

La puissance du Dogme et de la Tradition

Le nombre de catholiques est passé de 757 millions à  1 milliard 145 millions dans le monde entre 1978 et 2008. Près de 5000 évêques et plus de 400000 prêtres forment l’encadrement des fidèles ; les ordinations sacerdotales sont en augmentation croissante (+ 27%) en Afrique et (+21%) en Asie, mais en diminution en Europe et à  peu près stables en Amérique.

L’Église catholique romaine est incontestablement, en nombre, la plus grande dénomination religieuse au monde, forte de plusieurs siècles de tradition et …de déviations. Mais ce n’est pas le nombre qui fait la qualité et l’authenticité d’une Église, qu’elle soit catholique protestante ou orthodoxe.

 » 81.Quant à  la sainte Tradition, elle porte la parole de Dieu, confiée par le Christ Seigneur et par l’Esprit Saint aux apôtres, et la transmet intégralement à  leurs successeurs, pour que, illuminés par l’Esprit de vérité, en la prêchant, ils la gardent, l’exposent et la répandent avec fidélité « .

85 La charge d’interpréter de façon authentique la Parole de Dieu, écrite ou transmise, a été confiée au seul Magistère vivant de l’Église dont l’autorité s’exerce au nom de Jésus-Christ « , c’est-à -dire aux évêques en communion avec le successeur de Pierre, l’évêque de Rome « . (Extraits du  » Catéchisme de l’Eglise catholique « )

C’est au cours des deux conciles du Latran en 1123 et 1139 que fut décrété le célibat obligatoire pour les prêtres et les religieux des ordres monastiques sous le règne des Papes Calixte II puis Innocent II.

Or le célibat, dans ce contexte, ne repose sur aucun texte biblique. Le Vatican face à  ses détracteurs oppose le fameux texte de Matthieu 19 :12  » Car il y a des eunuques qui le sont dès le sein de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par la main des hommes, et il y en a qui se sont rendus eunuques, à  cause du royaume des cieux. « .

Il s’agit là  d’un sacrifice volontaire, à  cause d’une consécration personnelle au service du Seigneur, et en aucun cas d’une exigence dogmatique, un fardeau que l’on impose à  des hommes et des femmes qui ne savent s’ils pourront réellement l’assumer.

 » Malheur à  vous aussi docteurs de la loi ! Parce que vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à  porter, et que vous n’y touchez pas vous-mêmes du bout du doigt. « 

Église apostate

L’Église catholique paie un lourd tribu à  vingt siècles de fausses doctrines et de tromperies. Non seulement elle cache la vérité à  ses fidèles en les maintenant dans l’ignorance, en encourageant l’idolâtrie, mais bien plus grave, elle laisse s’infiltrer en son giron des hommes  » dont la condamnation est écrite depuis longtemps  » (Jude 1 :4) qui professent le mensonge au lieu de la vérité qu’ils retiennent captive. (Rom 1 :18).

Comment alors s’étonner que l’impureté et les convoitises de toutes sortes pénètrent l’Église puisque ceux qui se prétendent en être les gardiens n’en sont pas dignes ? Outre les actes pédophiles, on déplore également de très nombreux cas d’unions clandestines qui, lorsqu’elles sont dévoilées, poussent leurs auteurs à  quitter l’Église et souvent même à  abandonner purement et simplement toute vie spirituelle.

Il serait néanmoins insuffisant et réducteur d’attribuer ces actes délictueux au seul célibat  » forcé  » des prêtres et religieux frustrés à  cause d’une abstinence non désirée. D’autres facteurs peuvent entrer en compte dans ce phénomène. La pédophilie, notamment, est une perversion sexuelle qui peut se révéler à  la suite de traumatismes affectifs ou bien sexuels subis dans l’enfance. De tels traumatismes favorisent l’action d’esprits impurs dans la vie de ces personnes et les conduisent à  terme à  ces perversions. Les membres du clergé catholique n’ont pas à  eux seuls l’apanage de la pédophilie car cette grave perversion se retrouve aussi en dehors de l’Église, pratiquée souvent par des hommes (ou des femmes) qui ont par ailleurs une vie conjugale  » normale « .

Un silence coupable

Le Vatican a horreur des scandales. Nous avions évoqué dans une précédente chronique le silence, ou tout au moins le manque de réactivité de Pie XII lors de l’extermination des Juifs pendant la seconde guerre mondiale.

La  » langue de bois  » est devenue une institution dans la hiérarchie vaticane qui recèle de nombreux secrets soigneusement entretenus et auxquels seuls quelques initiés peuvent accéder.

De leur côté, les fidèles, conditionnés pour la majorité d’entre eux, sont prêts à  défendre  » becs et ongles  » leur clergé, pape en tête, tellement obnubilés qu’ils sont par cette pieuse idolâtrie qui consiste à  vénérer l’homme plus que Dieu lui-même. Du coup le négationnisme prend le dessus et l’on n’hésite pas à  parler de  » harcèlement  » à  l’encontre de l’autorité papale :

«  A force de vouloir défendre le pape, les plus proches collaborateurs de Benoît XVI risquent fort de le desservir. Le prédicateur de la maison pontificale (…) le père Raniero Cantalamessa, a cru bien faire vendredi en citant, dans son homélie, un passage d’une lettre de solidarité au pape qu’il dit avoir reçue  » d’un ami juif « . Un ami qui écrit que les attaques que subissent Benoît XVI et l’Église autour du scandale des prêtres pédophiles lui  » rappellent les aspects les plus honteux de l’antisémitisme « . Le pape, qui participait à  la célébration, n’a pas montré la moindre réaction (…).  » Ce n’est pas la pensée du Saint-Siège, cette lettre doit uniquement être interprétée comme un message de soutien  » a déclaré le père Federico Lombardi, (porte-parole du Vatican-ndlr), admettant que la citation du prédicateur se prêtait au  » malentendu « .

De fait, les réactions de la communauté juive ne se sont pas fait attendre. Le rabbin de Rome, assez modéré, a dénoncé le premier une  » comparaison inappropriée  » et de  » mauvais goût « . En Allemagne, le responsable de la communauté juive, Stefan Kramer, a réagi plus vivement :  » C’est une insulte vis-à -vis des victimes des abus sexuels et des victimes de la Shoah.  » ( » Aujourd’hui en France  » 04 avril 2010 par Jean-Baptiste Venditti)

L’Église reflet du monde et de la société ?

Oui. L’Église, toutes tendances confondues, est devenue le pitoyable reflet d’une société en totale perdition. Au lieu d’être «  la lumière du monde  » et  » le sel de la terre « , elle met la lumière sous le boisseau et fait perdre au sel toute sa saveur à  cause des compromissions de tous ordres et de cet autoritarisme forcené qui lui fait perdre la tête, et toute crédibilité.

Sous prétexte d’être ouverte à  tous, elle laisse volontiers entrer des loups de la pire espèce pour séduire le troupeau et ensuite, avec son tacite consentement, mieux le dévorer. L’Église de Rome, qui se proclame depuis des siècles  » détentrice et gardienne de la foi et de la morale « , à  cause de l’audience mondiale qu’elle cultive et entretient soigneusement, en est l’exemple le plus criant. Non contente de recruter et de former un clergé qui ne connaît pas ce qu’est une réelle conversion, elle ferme les yeux et cautionne des turpitudes et des péchés qui sévissent et s’étendent, à  tous les niveaux depuis sa hiérarchie jusqu’aux fidèles.

Le scandale des prêtres pédophiles, en dehors des réels drames profonds qu’il engendre, n’est malheureusement que le révélateur de l’échec total et de l’impuissance de cette institution gigantesque à  assumer depuis ses origines sa  » mission « , aussi bien dans sa dimension temporelle que spirituelle. Car sa véritable mission est ailleurs… (1 Jn 2 :18-19)

La responsabilité des autorités ecclésiastiques, si elle est bien réelle, n’enlève en aucun cas celle des fidèles, qui devraient au moins essayer de comprendre sur quelle pente dangereuse ils sont entraînés, non par ignorance- qui peut dire qu’il n’est pas  » au courant  » ? Mais surtout en devenant complices d’un système qui consiste à  couvrir la faute au nom d’un pseudo amour et surtout d’une tolérance aussi perverse qu’hypocrite.

 » Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes. Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, et parée d’or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d’or, remplie d’abominations et des impuretés de sa prostitution. Sur son front était écrit un nom, un mystère : Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre. Je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus (…) «  (Apo 17 :3-6)

Soyez bénis.