Le chrétien est assuré de se faire des ennemis. Il cherchera à ne s’en faire aucun. Toutefois, si faire ce qui est juste et croire ce qui est vrai l’obligent à perdre tout ami sur la terre, il comptera la perte légère puisqu’il goûtera davantage l’amitié de son grand Ami dans les cieux et puisque celui-ci lui révélera sa grâce de manière plus claire que jamais avant.

Ô vous qui avez pris sa croix, ne savez-vous pas ce qu’a dit votre Maître ? « Je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère, et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison » (Matthieu 10/35).

Christ est le grand Ouvrier de paix, mais avant la paix, il apporte la guerre. Là où entre la lumière, les ténèbres doivent se retirer. Là où réside la vérité, le mensonge doit s’enfuir. Si ce dernier demeure, alors un dur conflit intervient, car la vérité ne peut pas abaisser ses normes et elle ne le fera jamais. Il lui faut fouler le mensonge aux pieds.

Si vous suivez Christ, tous les chiens du monde viendront japper après vos mollets. Si vous voulez vivre d’une manière telle à passer avec succès devant le dernier tribunal, soyez assuré que le monde ne parlera pas en bien de vous. Celui qui jouit de l’amitié du monde est un ennemi de Dieu.

Si vous demeurez vrai et fidèle au Très-Haut, les hommes éprouveront du ressentiment à l’égard de votre fidélité inflexible, puisqu’elle porte un témoignage contre leurs iniquités. Il vous faut faire ce qui est juste, sans éprouver de craintes quant aux conséquences.

Vous aurez besoin du courage du lion pour continuer sans hésitation sur une voie qui transformera votre meilleur ami en votre adversaire le plus féroce. Vous devez cependant faire preuve d’un tel courage pour l’amour de Jésus. Vous devez être prêt à mettre en jeu votre réputation et vos affections pour l’amour de la vérité.

Le faire continuellement est un tel exploit que vous aurez besoin pour cela d’un degré de principe moral que seul le Saint-Esprit peut accomplir en vous. Ne tournez pas casaque, mais conduisez-vous comme un homme de Dieu. Suivez avec une pleine détermination dans les pas de votre Maître, car il vous a précédé sur cette voie difficile et escarpée. Mieux vaut une guerre brève et un repos éternel qu’une fausse paix et des tourments sans fin.

Charles Spurgeon