Source :  http://www.europe-israel.org/2013/11/israel-doit-compter-sur-ses-propres-forces-par-guy-milliere/  Transmis par Françoise Grard

Israel-Air-Force-300x183

Ce dimanche commence la visite de François Hollande en Israël  : cette visite (je l’explique en détail dans un article publié par la Metula News Agency ce jour), sera pour le Président français un moment de répit qui l’éloignera du contexte français, où le mécontentement monte, tourne à  l’orage, et fait chuter sa popularité vers le zéro absolu.

Elle sera un moment de répit aussi pour Binyamin Netanyahou, qui, en recevant Hollande, recevra un homme qui, tout en n’ayant pas inversé le cours de la politique anti-israélienne de la France, ne s’est pas moins conduit très correctement vis-à -vis d’Israël jusqu’à  présent, et n’a fait preuve ni des penchants résolument  »  pro-palestiniens   » de Jacques Chirac, ni de l’arrogance péremptoire de Nicolas Sarkozy.

Ce répit, pour Hollande sera de courte durée  : le mécontentement en France va continuer à  monter, l’orage va continuer à  prendre forme, et il est difficile de voir comment Hollande pourrait arrêter une chute de popularité qui pourrait conduire à  d’autres chutes.

Ce répit sera de courte durée aussi, et surtout, pour Binyamin Netanyahou.

De fait  : un accord entre les Cinq plus un qui se retrouveront à  Genève dès le 20 novembre n’a jamais semblé aussi proche. Et cet accord, retardé de quelques jours par les positions françaises, et quand bien même il intègrerait quelques unes des objections énoncées par Laurent Fabius, et reviendrait au texte original, constituerait une forme de feu vert pour la poursuite du programme nucléaire iranien  : poursuite qui serait clairement et nettement inadmissible pour Netanyahou et pour Israël.

De fait aussi  : une autre échéance approche, les négociations avec l’Autorité Palestinienne, programmées d’emblée pour s’achever sans accord et aux fins de donner tort à  Israël, s’achèveront sans doute assez vite, dans un contexte où tous les torts seront attribués à  Israël.

De fait, enfin  : une évidence est désormais acquise. Elle est qu’Obama fera tout son possible pour nuire à  Israël autant qu’il le peut au cours des trente huit mois qu’il lui reste à  passer à  la Maison Blanche. Et tous les mauvais coups assénés par Obama à  Israël depuis janvier 2009 ne sont vraisemblablement qu’un avant goût des mauvais coups qu’il entend asséner à  Israël dans le futur proche.

Ce que les adeptes de l’aveuglement volontaire, ceux qui passent leur temps à  se conduire en idiots utiles, ceux qui se sont obstinés pendant des années à  nier l’évidence se sont refusés à  voir doit être vu, et Binyamin Netanyahou le voit depuis longtemps  : Obama est un allié de l’islam radical, un  »  antisioniste  « , un homme qui, s’il ne devait parmi tous ses objectifs n’en choisir qu’un seul, choisirait de se consacrer à  la destruction d’Israël.

Faute d’obtenir la destruction d’Israël, Obama fera tout pour créer les conditions qui, pense-t-il, rapprocheront Israël de la destruction.

Le feu vert donné à  la poursuite du programme nucléaire iranien qu’Obama a, de fait, d’ores et déjà  donné, puisque la Maison Blanche a fait lever l’essentiel des sanctions américaines contre l’Iran, sans passer par le Congrès il y a plus de cinq mois, est un élément décisif en cette direction.

Les négociations avec l’Autorité Palestinienne programmées pour s’achever sans accord et aux fins de donner tort à  Israël sont un autre élément décisif dans cette direction.

Obama n’est pas seulement le disciple de Saul Alinsky et de Jeremiah Wright. Il n’est pas seulement un compagnon de route de mouvements islamiques américains. Il n’a cessé d’être, cela ne doit jamais être oublié, et cela doit être dit explicitement, un militant du mouvement  »  pro-palestinien   » aux Etats-Unis  : c’est ce qu’il a été avant d’entrer à  la Maison Blanche, c’est ce qu’il est redevenu.

C’est ce que, désormais, il ne cessera plus d’être.

Je citerai, pour conclure, Daniel Pipes :   »  J’écrivais avant la dernière élection présidentielle américaine que les problèmes d’Israël allaient vraiment commencer si Obama gagnait et pouvait faire un second mandat. Lors de sa deuxième cérémonie d’investiture, j’ai prédit que, libéré des contraintes de la réélection, Obama pourrait exprimer ses idées antisionistes… Ce que j’avais prédit et écrit alors est en train de se réaliser  « .

Je n’ai rien à  ajouter, sinon qu’Israël doit compter sur ses propres forces, et diversifier ses alliances. Les Etats-Unis redeviendront un allié d’Israël  : sous l’administration Obama, hélas, ils n’en sont plus un.

Je ne sais si Israël décidera d’agir contre l’Iran. Je sais que si une action est décidée, le peuple d’Israël soutiendra cette action et a confiance en son armée. Je sais qu’il a raison d’avoir confiance en son armée. Je sais de quoi est capable l’armée d’Israël.

  © Guy Millière pour  Dreuz.info.

PS Un entretien avec Binyamin Netanyahou a été publié par Le Figaro samedi. Cet entretien est clair et précis, et rappelle aux lecteurs ce qu’est le régime iranien  : un régime islamiste, totalitaire, porteur d’intentions criminelles. Les commentaires de lecteurs sous l’article sur le site du Figaro montrent que s’il y a eu en France des pétainistes sous Pétain, il y a aujourd’hui des pétainistes d’un nouveau genre, en posture de soumission préventive, et pas du tout antisémite, cela va de soi. Oh que non…