Aimeriez-vous lire quelque chose qui vous change les idées ? Quelque chose de rafraîchissant, qui vous laisse une impression de paix, d’éternité, comme cette brise aux senteurs marines qui, une nuit d’été, a fait irruption dans votre chambre oppressante de chaleur et, en un instant, vous a rendu le sommeil de votre enfance ? …

 

Si vous êtes partants, rejoignez-moi tout au bout de votre Bible, en Apocalypse 21, dans la clarté irisée, incomparable, de la Nouvelle Jérusalem, notre ville.

Pour commencer, il faut savoir que l’édification de notre future demeure nécessite un matériau tout-à-fait particulier : des êtres humains comme vous et moi.

Apocalypse 21 utilise en effet, pour parler de l’enceinte de la cité, le grec teichos qui, à l’origine, désigne un mur constitué de pierres massives et nous saisissons immédiatement le rapport avec 1 Pierre 2.4-6 et Ephésiens 2.19-22.

1 Pierre 2.4-6: Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus Christ.

Car il est dit dans l’Ecriture: Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse; et celui qui croit en elle ne sera point confus.

 

Ephésiens 2.19-22: Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la pierre angulaire.

En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit.

Il n’est de ce ne fait pas étonnant qu’Apocalypse 21.17 décrive, littéralement, le roseau d’or de l’ange accompagnant Jean comme « une mesure à/pour homme » (noter que le grec anthrôpos/ »être humain » employé ici a une valeur numérique de 1310 sur laquelle nous reviendrons) mesure permettant de connaître avec une précision surprenante le nombre de personnes impliquées dans l’aventure éternelle voulue pour elles par le Père.

Quand, au verset 16, l’ange en question détermine le périmètre de la cité, il parvient à une somme de 12000 stades. Or, dans la langue du Nouveau Testament, stadion n’est pas uniquement une unité de longueur. Ce terme vise également le lieu où des athlètes s’affrontent (v. le latin stadium), et même le prix que chacun de ceux-ci espère se voir attribuer à la fin de la compétition. Cela nous amène, naturellement, à 1 Corinthiens 9.24-25 et Philippiens 3.12-14.

1 Corinthiens 9.24-25: Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix? Courez de manière à le remporter.

Tous ceux qui combattent s’imposent toute espèce d’abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible.

 

Philippiens 3.12-14: Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus Christ.

Frères, je ne pense pas l’avoir saisi; mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus Christ.

Avec ces textes, nous voyons que l’aspiration de tout croyant, au-delà des rites et habitudes, devrait être de s’approprier la récompense offerte et, à travers elle, de devenir partie intégrante de la Nouvelle Jérusalem, les stades d’Apocalypse 17 étant métaphoriques des fidèles ayant atteint ce but.

Mais ce n’est pas tout: si le périmètre considéré compte 12000 stades, cela signifie (verset 16: La ville avait la forme d’un carré, et sa longueur était égale à sa largeur […]) que celui-ci se compose de quatre côtés de 3000 stades chacun. Avec la hauteur, elle aussi de 3000 stades (verset 16: […] la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales), nous sommes en présence d’une structure cubique, préfigurée il y a des siècles par le Saint des saints du temple de Salomon (1 Rois 6.20: Le sanctuaire avait vingt coudées de longueur, vingt coudées de largeur, et vingt coudées de hauteur […]). Nous pouvons en conséquence déterminer, par une simple multiplication, non pas un volume mais l’effectif total des fidèles incorporés dans la construction:

3000 x 3000 x 3000 = 27 milliards

Vertigineux, n’est-ce pas? Je ne pense cependant pas que ce résultat soit irréaliste pour deux raisons:

  • Même si notre pauvre planète semble surpeuplée avec, officiellement, près de 8 milliards d’individus, nous pouvons admettre que la nouvelle terre sera parfaitement adaptée au grand nombre de ceux qui en hériteront. Après tout, le Très Haut est bon planificateur.
  • Et puis, les 27 milliards d’âmes dont il s’agit ne seront pas réunies du jour au lendemain. Elles se regrouperont peu à peu, au fil des conversions qui interviendront dans le temps, millénium compris, qui reste à courir jusqu’à la fin de ce monde.

A cet égard, permettez-moi de rappeler deux paroles de Jésus:

Luc 16.16: La loi et les prophètes ont subsisté jusqu’à Jean […].

Matthieu 5.17: Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.

Si nous conférons à ces déclarations une portée chronologique, nous devons nous souvenir que la loi et le ministère prophétique l’accompagnant ont été donnés à Israël après sa sortie d’Egypte, en 2448 AM / 1313 av. J.-C., alors que Jean-Baptiste a été conçu 1310 ans plus tard, en 3758 AM / 3 av. J.-C., selon l’Evangile de Luc (le précurseur du Messie devant être rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère, c’est effectivement l’année de sa conception qui doit être retenue –Luc 1.15).

Ainsi, si Jésus doit accomplir la loi, n’est-il pas logique que Son Règne sur cette terre s’étende également sur 1310 ans ? Il nous appartiendra dès lors, pendant cette période, d’amener annuellement environ 20 millions de personnes à la repentance (par simplification, je ne déduis pas des 27 milliards nos frères et sœurs des siècles passés, qui sont déjà avec le Seigneur), ce qui, somme toute, est un objectif sensé.

Cette immense moisson est d’ailleurs sur le point de débuter. Les convulsions dans lesquelles se débat l’humanité en sont la preuve incontestable et il ne nous reste plus qu’à assumer notre appel qui est d’annoncer le Royaume. Chacun de nous.

Au passage, saviez-vous que le peuple saint a déjà fait l’expérience d’un millénium ?

Les chroniques hébraïques situent en effet le décès d’Esdras (que certains identifient à Malachie) en 3448 AM / 313 av. J.-C., à la suite de ceux d’Aggée et Zacharie, la rédaction de l’Ancien Testament s’étant ainsi étendue sur un millier d’années depuis la sortie d’Egypte que nous venons d’évoquer. Bonne nouvelle, ces dix siècles ne se sont pas achevés sans que les murailles de Jérusalem aient été restaurées –cf. Néhémie, dès le chapitre 3; le lien prophétique avec Apocalypse 21 est frappant– avec, cependant, l’influence grandissante de la Grèce en toile de fond.

Comme le souligne notre cher Paul, nous voyons au moyen d’un miroir (1 Corinthiens 13.12) et il n’est pas inutile de jeter, de temps à autre, un coup d’œil dans le rétroviseur de l’histoire…

Ecclésiaste 1.9: Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera […].

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Par ailleurs, que penser des coudées d’Apocalypse 21.17? Pour le découvrir, examinons les noms grec et hébreu de cette mesure:

  • Dans la première de ces langues, pêchus se rapporte également à un coude, un angle, une équerre et dans certains cas à une courbe, une courbure.
  • Dans la seconde, ‘amah peut aussi se référer à une colonne, un fondement.

L’étape suivante va donc être de comprendre ce que nous devons faire de concepts tels que coude, angle, équerre, courbure, colonne, fondement. Ce qui est certain, c’est qu’avec ces termes, nous restons dans le domaine de l’architecture, raison pour laquelle il me semble indiqué d’observer de plus près l’aspect de la muraille de la ville. Pour ce faire, concentrons-nous sur ses portes et sur ses fondations (pour ces dernières, la traduction œcuménique de la Bible parle d’assises, c’est-à-dire de « bases qui donnent de la solidité », ce qui est à mon sens une excellente traduction):

  • Les portes: Celles-ci, nous dit le verset 12, portent les noms des douze tribus des fils d’Israël, précision qui confirme l’intégration de l’humain à l’édifice. En outre, l’allusion aux douze tribus met l’emphase sur la structure patriarcale, familiale du peuple élu.
  • Les fondations/assises: Là encore, avec les douze noms des douze apôtres de l’Agneau du verset 14, la dimension humaine est présente. Toutefois, la référence au collège apostolique nous conduit à un autre niveau, par essence spirituel, qui est celui de la transformation des nations par la prédication de l’Evangile de Christ.

Cela étant posé, revenons aux 144 coudées du verset 17. Ce nombre, 144, correspondant au carré de 12 (12 x 12), nous constatons que l’étape à venir, pour la cité sainte, sera le produit de deux expressions de la volonté divine se multipliant, s’enrichissant l’une l’autre, la société hébraïque traditionnelle devenant porteuse du message messianique jusqu’aux extrémités de la terre. Il n’est de ce fait pas étonnant que Zacharie 14.16-19 fasse de nations et familles des synonymes.

Zacharie 14.16-19: Tous ceux qui resteront de toutes les nations venues contre Jérusalem monteront chaque année pour se prosterner devant le roi, l’Eternel des armées, et pour célébrer la fête des tabernacles.

S’il y a des familles de la terre qui ne montent pas à Jérusalem pour se prosterner devant le roi, l’Eternel des armées, la pluie ne tombera pas sur elles.

Si la famille d’Egypte ne monte pas, si elle ne vient pas, la pluie ne tombera pas sur elle; elle sera frappée de la plaie dont l’Eternel frappera les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des tabernacles.

Ce sera le châtiment de l’Egypte, le châtiment de toutes les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des tabernacles.

Cette vision est confortée par les sens alternatifs au terme coudée que nous avons dégagés ci-dessus. En effet, si nous combinons, par la pensée, des courbures, des courbes et des colonnes, nous obtenons… des arcades, type d’ouverture dont la caractéristique est de laisser passer la lumière, en l’occurrence l’éclat de la gloire de Dieu destinée à l’humanité, mais aussi de supporter le poids de l’édifice, c’est-à-dire la masse des pierres vivantes qui s’ajouteront immanquablement à la construction dans le futur.

Chose étrange, ces détails architecturaux rappellent le style du Colisée romain aux arches et piliers de sinistre mémoire. Cet ouvrage lancé par Vespasien (plus curieux encore, le chantier aurait débuté peu après la destruction du deuxième temple…) et achevé par Titus, fit l’objet de travaux additionnels sous le règne de Domitien, artisan de la persécution ayant entraîné la déportation de Jean à Patmos.

En envoyant tant de nos frères et sœurs souffrir et mourir dans cette arène immonde, les brutes de l’époque étaient loin de s’imaginer, dans leur dépravation, que ce haut lieu de la haine du Christ et des siens ne représentait, parallèle ironique, qu’une ébauche de la cité du Dieu vivant qui, un jour ou l’autre, écrase tous les empires sous Ses pieds.

 

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Colonnes, fondements, ouvertures, autant de notions que l’article « Les témoins de notre temps » (https://michelledastier.com/info-prophetique-les-temoins-de-notre-temps-par-nicolas-meyer/#comment-104053) associait, par Esaïe 6.4 interposé, aux jours troublés que nous traversons.

Secousses, tribulations ? Qu’importe ! Le Souffle Saint est souverain et c’est Lui qui nous rafraîchit, à l’instar de la brise de l’introduction. Son message? Tout simple, comme à l’accoutumée: les deuxième et troisième mots d’Esaïe 6.4, ‘amot’ hasipim, littéralement « les colonnes des seuils », ont une valeur numérique de 642 qui est celle du grec en’ tê(i) basileia(i)/ »dans le Royaume » en Matthieu 16.28, verset avec lequel le merveilleux du Père balaie les appréhensions de notre quotidien:

 

Matthieu 16.28: Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu’ils n’aient vu le Fils de l’homme venir dans son Règne.

SDG/NM – 27.08.2022