De Jérusalem,

C’est à  l’occasion de la Dédicace du livre de  Gisèle Kling  (1)  qu’a été évoqué à  nouveau le  GOUSH KATIF  – la terrible tragédie de l’expulsion (en hébreu,  Gueroush) des 8.800 pionniers juifs (1.500 familles) qui avaient fait de la Bande de sable de Gaza un véritable paradis. Pour cette Expulsion, la date de « Tisha be’Av« , le 9 du mois de Av –  le 14 août 2005, a été choisie !

Il n’y a pas de hasard…

– Sarah (20 ans à  l’époque), la fille cadette de Gisèle, écrivait en  avril 2005  sur la vie au « Goush » :  « Il y a 3800 ans, le père de la nation juive, Abraham, foula de ses pieds cette partie d’Israël qu’on appelle le Goush Katif. Et depuis ce temps, des Juifs ont toujours habité ici, jusqu’à  ce que l’endroit soit détruit, et rendu désert…    
Celui qui n’a pas vu les paysages du Goush Katif, qui n’a pas eu le souffle coupé face à  ces plages interminables, ces palmiers innombrables, ces dunes dorées et ces couchers de soleil dans la mer infinie, n’a jamais rien vu de beau…
Dans cette petite parcelle de terre, nous avons eu le mérite de vivre en microcosme la renaissance de l’Etat hébreu. Pendant que nos voisins trempaient leurs mains dans le sang, nous, nous les trempions dans le sable, et voilà  qu’aujourd’hui, on veut nous couper de cette terre, de notre terre, de nos racines, de nos paysages magiques, de nos souvenirs, de notre entourage…
– Non, je n’abandonnerai pas ma maison face à  la mer, sachant que demain, de mon salon, on projettera le prochain attentat. –  Non, je n’abandonnerai pas ma maison face à  la mer,  car si je l’abandonnais, elle servirait de lieu de rassemblement aux terroristes, qui auront une meilleure vue sur Askhelon, Sdérot, et elle sera une base pour le prochain lancement de roquettes. » (p 347)
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Un paradis transformé en enfer
Les craintes de Sarah se sont hélas révélées fondées. Aujourd’hui, Gaza est devenue un repaire de terroristes,  un cheval de Troie  au coeur d’Israël, portant la terreur dans les villages israéliens du sud avec les tunnels, les roquettes ou les ballons incendiaires, et rendant misérable la vie de deux millions de Gazaouites qui ne voient pas leur vie s’améliorer malgré les dizaines de millions de dollars investis par un Occident aveugle et criminel. Non seulement le Retrait de Gaza n’a pas apporté la paix, mais cela a renforcé la violence (en hébreu = « Hamas ») et attisé le conflit avec Israël. De plus, aujourd’hui avec l’aide l’Iran et du Djihad islamique, les terroristes du Hamas peuvent atteindre les grandes villes d’Israël avec des missiles de plus en plus perfectionnés.
Le « 9 ‘Av », la date maudite  
La destruction des deux Temples (en – 587 avec Nebucanetsar, et en 70 avec Titus) s’est produite un « 9 Av ». Les Juifs ont été chassés d’Angleterre un « 9 Av » en 1290, l’Espagne a chassé les siens un « 9 Av », en 1492.
L’Expulsion des pionniers juifs du Goush Katif le « 9 Av » 2005 est unique : des Juifs ont été chassés par d’autres Juifs !…
Lorsque  récemment  nous avons vu  une vidéo  dans un musée   du Goush Katif, Sophie et moi étions en pleurs, et j’eus cette terrible pensée à  l’esprit comme venant de Dieu : « C’est encore la destruction du Temple ! ».
Nous ne mesurons pas l’importance de ce drame que les médias ont banalisé (« démantèlement de 21 colonies israéliennes… »).  La destruction des 21 localités juives dans le Goush, des 38 synagogues, des 3 lycées et 6 yeshivot, des 33 jardins d’enfants, etc…, c’est une image du « Temple » détruit.
Des conséquences incalculables
Les frais occasionnés par ce « Retrait » a dépassé de trois fois le montant initial : il a coûté 13 milliards de shekels à  Israël. « Fin 2012, alors que la plupart des familles auraient dû être ré-installées, le gouvernement avait déjà  dépensé 3 milliards d’indemnisation…  Plus de 11 ans après leur expulsion, 29 % des Israéliens expulsés du Goush Katif sont encore dans des logements provisoires (180 familles)… 14 % sont encore sans emploi »  (p.382).
La destruction du Goush a été une grande perte pour le pays. « L’économie du Goush, essentiellement agricole représentait 10 % de la production totale d’Israël, 65 % de la production de légumes bio (sans ver ni insecte). Les agriculteurs ont mis en place tout un système de serres et de cultures dans le sable. C’est le miracle du Goush. Les Arabes de la région n’en revenaient pas – Comment avez-vous fait pour faire fleurir une terre si aride, si ingrate… ? »
(p.333) « Lors de l’inauguration du premier Yishouv Netzer Hazani, le Moukhtar (leader musulman) de Dir El Ballah est venu bénir l’arrivée des habitants par ces propos :  Nous avons l’habitude d’appeler cet endroit « l’endroit maudit » car rien n’y pousse. Mais je sais que cet endroit vous appartient, et je suis certain que vous allez le transformer en un lieu florissant. Et ainsi s’est réalisée la prophétie :  « Alors les peuples diront : Regardez le bien que D-ieu leur fait » […]
Il faut également comptabiliser les dégâts humains : 60 % des familles ont éclaté, des jeunes ont perdu la foi en Dieu, en Tsahal, en Israël…   Ce traumatisme a touché toute une génération.
Un Dieu d’espérance et de consolation
Il ne nous appartient pas de juger qui que ce soit, même si Ariel Sharon était le bras exécutif de cette décision arbitraire. Cette décision est avant tout le fait  1)  des attentats quotidiens et sanglants du terrorisme arabe (lire le livre pour comprendre l’angoisse vécue « à  chaud » mais aussi les miracles…), et  2)  de la pression des nations pour une prétendue « Paix », suite aux Accords d’Oslo.
Le côté positif aujourd’hui est que ces « Accords » sont révolus (le concept de « la paix contre la terre » a été une vraie malédiction), ensuite qu’une nouvelle expulsion  ne se reproduira plus, et enfin que l’idée d’une « terre pour deux Etats » n’est pas crédible.
Le Rav Elie Kling, beau-frère de Gisèle, a partagé une parole juste lors de la Dédicace, disant (en substance) : « Nous savons que la Gueoula (la Délivrance, la venue du Messie) est proche, nous savons que nous sommes dans la bonne direction, mais sur cette route, il peut y avoir encore des zones d’ombre, des retraits, des échecs… Cela ne doit pas nous décourager, et que chacun prenne sa part de responsabilité pour faire avancer les choses ». Parole de sagesse…
On doit également relire les prophètes pour y trouver l’espérance –  Esaïe  (51:3-5) :  

 »  Ainsi l’Eternel a pitié de Sion, Il a pitié de toutes ses ruines ; Il rendra son désert semblable à  un Eden, et sa terre aride à  un jardin de l’Eternel. La joie et l’allégresse se trouveront au milieu d’elle, les actions de grâces et le chant des cantiques. Mon peuple, Israël, sois attentif ! Ma nation, prête-moi l’oreille ! Car la Torah sortira de moi, et J’établirai ma Torah pour être la lumière des peuples. Ma justice est proche, mon salut va paraître, et mes bras jugeront les peuples  « 

De même,  Zacharie  (8:19) qui prédit que le jeûne du 5e mois (Tisha be’Av) et autres jeûnes  « se changeront pour la maison de Jacob en jours d’allégresse et de joie, en fêtes de réjouissances ».
Gérald & Sophie
Arrivés en Israël le 17 août 2005