Dans le livre d’Esther, nous est relatée l’histoire de Haman, haut fonctionnaire d’Etat de l’empire perse. Il est décrit comme un homme qui haïssait les Juifs et tenta de les exterminer.

Cette haine se développa parce qu’un Juif du nom de Mardochée ne voulait ni rendre hommage à Haman, ni se prosterner devant lui. Mais au lieu de se venger sur Mardochée uniquement, Haman chercha, à la place, à détruire tous les Juifs dispersés dans le royaume perse.

Pour atteindre ce but, il persuada le roi de Perse, Assuérus, de publier un décret ordonnant l’extermination de tous les Juifs dispersés dans les provinces perses, jeunes et vieux, femmes et enfants compris. Esther, l’épouse du roi Assuérus, était juive et cousine de Mardochée qui l’avait élevée. Elle révéla au roi Assuérus que Mardochée, qui, dans le passé, avait protégé le roi en lui rapportant un projet de conspiration fomentée contre lui, était son parent. Elle dit également au roi que l’effroyable plan de Haman visait son peuple, et sollicita le roi de permettre aux Juifs de se défendre. Le roi Assuérus ordonna que Haman fût pendu sur un bûcher que ce dernier avait préparé pour Mardochée, et il permit aux Juifs dans chaque ville de se rassembler et de se protéger contre ceux qui avaient essayé de les assaillir.

 

Relisons, à ce stade, le récit de cette histoire dans le neuvième chapitre du livre d’Esther :

« Au douzième mois, qui est le mois d’Adar, le treizième jour du mois, jour où devaient s’exécuter l’ordre et l’édit du roi, et où les ennemis des Juifs avaient espéré dominer sur eux, ce fut le contraire qui arriva, et les Juifs dominèrent sur leurs ennemis. Les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes, dans toutes les provinces du roi Assuérus, pour mettre la main sur ceux qui cherchaient leur perte; et personne ne put leur résister, car la crainte qu’on avait d’eux s’était emparée de tous les peuples. Et tous les chefs des provinces, les satrapes, les gouverneurs, les fonctionnaires du roi, soutinrent les Juifs, à cause de l’effroi que leur inspirait Mardochée. Car Mardochée était puissant dans la maison du roi, et sa renommée se répandait dans toutes les provinces, parce qu’il devenait de plus en plus puissant. Les Juifs frappèrent à coups d’épée tous leurs ennemis, ils les tuèrent et les firent périr; ils traitèrent comme il leur plut ceux qui leur étaient hostiles. Dans Suse, la capitale, les Juifs tuèrent et firent périr cinq cents hommes, et ils égorgèrent Parschandatha, Dalphon, Aspatha, Poratha, Adalia, Aridatha, Parmaschtha, Arizaï, Aridaï et Vajezatha, les dix fils d’Haman, fils d’Hammedatha, l’ennemi des Juifs. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. » (Esther 9:1-10).


Au temps de Mardochée et d’Esther, comme cela nous est relaté dans le livre d’Esther, le peuple juif dut affronter un ennemi décidé à l’exterminer. La défaite de cet ennemi est célébrée lors de la joyeuse fête de Pourim (le carnaval juif).

 

L’héroïne de l’histoire est la reine Esther, choisie par le roi Assuérus (ou Xerxès, roi de Perse de 486 à 465 avant J.C.).

 

Dans leurs recherches au sujet d’Esther et de l’histoire de Pourim dans la Thora, les Sages remarquèrent une similitude entre l’orthographe du nom Esther et l’orthographe du verbe cacher

 

 

Ils établirent également un lien entre les événements de l’époque et l’avertissement du Seigneur donné dans le livre du Deutéronome au chapitre 31 et au verset 18 :

« Et moi, je persisterai à dérober ma face en ce jour », ce que Rashi [1] commente ainsi :

« Pendant le temps d’Esther, on se cachera le visage et ce sera un temps de grandes difficultés. »

Le livre d’Esther ressemble, au premier abord, à un conte profane, à une intrigue à la manière d’Hollywood dans un palais royal où se mêlent concours de beauté et conflits politiques. Bref, un récit historique dénué de tout élément surnaturel, dénué de miracle.

La présence de Dieu dans ce livre n’est pas évidente. Son nom n’y apparaît pas même une fois en clair.

Cependant, le nom de l’Eternel Dieu apparaît d’une façon cachée dans le texte de certains versets.

On peut reconnaître les lettres

au début ou à la fin de certains mots : Esther 5:4 : « Que le roi et Haman viennent aujourd’hui. »

 

Esther 5:13 :

« Mais tout cela est sans prix à mes yeux.

Esther 7:7 :

 

« Car il voyait que sa perte était résolue. »

Les manuels scolaires présentent le livre d’Esther comme :

  • « Une sorte de roman »
  • « Un conte »
  • « Un conte des mille et une » (Encyclopaedia Biblica Mikrait, Bialik Institute, Jérusalem, 1995, Esther, pages 488-489).

La tradition juive aborde le sujet d’une manière très différente.

A la lecture du livre, nous prenons connaissance du plan élaboré par le  puissant Haman (fils d’Hamedata, descendant d’Amalec) d’exterminer le peuple juif.

« De détruire, tuer, faire mourir tous les juifs, jeunes ou âgés, femmes et enfants… » (Esther, chapitre 4, verset 13).

Grâce à la position de la reine Esther et grâce à sa « diplomatie », le terrible décret fut annulé. Les Juifs se retournèrent contre leurs ennemis, allant jusqu’à faire pendre les dix fils d’Haman (dont les noms sont mis en évidence au chapitre 9 du livre d’Esther).

Dans les versets suivants, un étonnant dialogue s’installe entre la reine Esther et le roi Assuérus :

« A Suse, la capitale, les Juifs ont tué et exterminé cinq cents hommes ainsi que les dix fils d’Haman. As-tu encore une demande à présenter, elle te sera accordée; un souhait à exprimer, il sera réalisé. Esther répondit au roi :

« Si tel est le bon plaisir du roi, qu’il soit permis aux Juifs, dans Suse, d’agir demain encore, selon le décret d’aujourd’hui et que les dix fils d’Haman soient pendus à la potence. » » (Esther 9:12 à 14).

La requête d’Esther paraît un peu étrange. En effet, les dix fils d’Haman ont été tués, pourquoi demander qu’on les pende? [2]

Dans les écrits des Sages et leurs commentaires, nous trouvons plusieurs idées qui pourraient clarifier cette question.

A propos du mot « demain », dans la proposition d’Esther, les Sages commentent : « Il y a un « demain » qui est pour maintenant et un « demain » qui est pour plus tard. En d’autres termes, Esther demandait que la pendaison des dix fils d’Haman ne fût pas un épisode isolé dans l’histoire, mais susceptible de se reproduire dans le futur. Si tel était le sens de la requête de la reine, comment le roi Assuérus pouvait-il y répondre? Seul Dieu lui-même pouvait accomplir une telle promesse.

Un examen approfondi des origines de cette histoire apporte des solutions à notre problème. D’après les Sages (Esther Rabba 3:10), chaque fois que l’expression « roi Assuérus » est mentionnée, elle se réfère au personnage lui-même. Mais lorsque l’expression « le roi » apparaît, il est fait référence à Dieu.

Esther n’adressa pas sa demande au roi Assuérus, mais à Dieu lui-même qui la lui accorda :

« Et le roi ordonna de procéder de la sorte. » (Esther 9:14).

Nous apprenons dans le Talmud qu’Esther a parlé par inspiration divine. Celui qui parle sous inspiration divine entrevoit le futur.

 

Dès lors, nous pouvons envisager que la prophétie d’Esther doit ou a dû s’accomplir. Cette prophétie s’est-elle donc déjà accomplie ?

Pour répondre à cette question examinons le rouleau du livre d’Esther (ci-dessous).

Au premier coup d’œil, la liste des noms des fils d’Haman apparaît, sur une seule page, ces noms étant écrits en gros caractères et d’une façon inhabituelle (colonne de droite).

Le Talmud nous explique également que les textes bibliques, normalement écrits sans coupure entre les phrases, présentent parfois des particularités.

 

Par exemple, dans le livre de l’Exode au chapitre 15, il est question du chant que Moïse a chanté après la traversée de la mer rouge. Ce chant est écrit dans une syntaxe régulièrement décalée (voir ci-après).

Dans le rouleau d’Esther, la liste des fils d’Haman est écrite en colonne. Selon les érudits du Talmud, cette structure étroite (couchée sur le papier comme un verdict) nous porte à penser que le sort des fils d’Haman était scellé.

 

En examinant la page mise en évidence, sur le rouleau d’Esther, nous voyons que l’expression :

qui signifie « et », revient dix fois, colonne de gauche. Selon les Sages, cette expression récurrente insiste sur la répétition. Nous pouvons nous demander si cette colonne ne représenterait pas dix autres personnes condamnées à la pendaison outre les dix fils d’Haman (autrement dit, nous avons une colonne de dix noms à droite, noms des fils d’Haman, et une colonne à gauche où apparaît dix fois l’expression « et », le onzième mot en bas signifiant : « les dix »).

Dix autres individus auraient-ils été pendus?

Pour tenter de répondre à cette question, faisons un bond de 2300 ans dans l’histoire :

Une édition spéciale du New York Times du 16 octobre 1946 rapporte l’exécution de dix criminels nazis considérés coupables par le tribunal de guerre de Nuremberg.

Au début de cet ouvrage nous avons mentionné que, dans la Torah, tout changement dans la manière d’écrire habituelle indique quelque chose de caché.

« Tout est écrit dans la Torah, explicitement ou implicitement, caché dans les mots, en valeurs numériques, dans l’ombre des lettres, dans leurs accents ou dans leurs fioritures » (Nachmanides, introduction à son commentaire sur la Genèse).

De façon surprenante, nous trouvons la date du 16 octobre 1946 cachée dans le rouleau d’Esther. En examinant de plus près la liste des dix fils d’Haman, nous constatons que trois lettres sont écrites en petits caractères dans leurs noms.

Ces trois lettres forment le mot

dont les lettres correspondent aux chiffres de l’année juive 5707 [5], soit l’année 1946 de notre calendrier, année où furent exécutés les dix criminels nazis.

Sur les 23 criminels de guerre nazis en procès à Nuremberg, 11 furent condamnés à mort par pendaison. Deux heures avant que cette sentence ne tombât, Goering s’était suicidé. Donc, dix descendants d’Amalec furent pendus ce jour là, ceci accomplissant la requête formulée par Esther :

« Que les dix fils d’Haman soient pendus. »

 (Selon la tradition juive de Vilna Gaon, le peuple germanique descendrait d’Amalec.)

Alors que le procès était conduit par un tribunal militaire, les condamnés auraient pu être fusillés, ou passer à la chaise électrique comme cela était pratiqué aux États-Unis. Toutefois, la cour réclama précisément la pendaison, exactement comme l’indiquait la demande d’Esther.

Si quelque doute peut encore subsister dans ce parallèle entre les fils d’Haman du livre d’Esther et les dix criminels de guerre nazis de la Seconde Guerre Mondiale, l’un des condamnés nazis, Julius Streicher, ne nous permettra plus de douter.

Streicher était l’éditeur du célèbre hebdomadaire « Der Stümer » qui, pendant 22 ans, avait craché son venin contre le peuple juif, publiant les satires les plus violemment antisémites de toute l’histoire. Par une sorte de clairvoyance, Streicher paraît avoir saisi le lien entre son sort et Pourim, comme il nous l’a révélé par son dernier cri, alors qu’il avait la corde au cou, quelques secondes avant son exécution.

Examinons le rapport établi par les témoins oculaires des derniers instants de Streicher dans la chambre d’exécution :

« Streicher apparaît dans la chambre… Son cri « Heil Hitler » nous fait froid dans le dos… Alors qu’il monte sur la plate-forme, nous l’entendons crier : « Et maintenant, à Dieu ! » Puis il se tourne vers les officiers alliés et vers les huit correspondants de presse alignés face aux potences. Avec un regard plein de haine, il fixe tous ces témoins et crie : « Fête de Pourim 1946 ». C’est à ce moment que la trappe est tirée. (…) »

Streicher et Goering sont tous deux devenus les « instruments » de l’accomplissement de la prophétie d’Esther.

En conclusion, examinons encore le calendrier de ce mois d’octobre.

La date d’exécution, le 16 octobre 1946, tombe sur la fête juive de « Hochana Raba » (21 Tishri du calendrier juif) qui est le jour de l’accomplissement des verdicts de Dieu. D’après la tradition du Zohar (Tsav 32), le dixième jour de Sukkot, Hochana Raba, est le jour du jugement dernier.

Et c’est précisément ce jour là que les dix criminels nazis furent pendus [6]. Oui, tout est caché dans la Torah !

 

Référence: COMPUTORAH, Moshe Katz, 1996 – Moshe Katz, POB 23702, Jérusalem, Israël.

 

Notes:

 

  • Rashi ou Rachi : rabbin et commentateur de la Bible et du Talmud (Troyes 1040-id-1105). Ses commentaires ont eu une importance décisive sur toute la pensée juive et chrétienne médiévale. Il continue de marquer la pensée juive

 

  • En mémoire de cette grande victoire des Juifs sur leurs ennemis, les Juifs célébrèrent la fête de Pourim chaque année depuis plus de 2000

 

  • Dans Esther 3:1, il nous est dit que Haman était agaggite. Agag était roi d’Amalek (1 Samuel 15:8). Par conséquent, Haman et ses fils étaient Amalécites. Le rabbin Elijah Solomon, un proéminent rabbin

 

lithuanien du XVIIIe siècle, connu sous le nom du « Grand de Vilna », soutenait la thèse, issue de la tradition, selon laquelle la nation allemande descendrait d’Amalek.

 

  • Dans Esther 9:7-9, nous trouvons la liste des dix fils de Haman qui furent tués par les Juifs. La figure (voir note 5) montre le texte hébraïque de ces versets tels qu’ils apparaissent dans le Tanach. Il faut se rappeler que l’hébreu se lit de droite à

 

Comme nous pouvons le constater, les noms apparaissent les uns au-dessus des autres dans le texte. Au sujet de ce formatage étrange, le commentaire de Soncino dit : 7-9. Le Massorah prescrit que les noms des dix fils de Haman soient écrits dans une colonne perpendiculaire du côté droit de la page, avec le vav, c’est-à-dire et, du côté gauche. Ceci provient probablement de la tradition selon laquelle les dix fils ont été pendus sur des potences très hautes, les uns au-dessus des autres… (The Five Megilloth, p. 179).

 

  • Sur le calendrier juif, le 16 octobre 1946 correspond à la date du 21 Tishri 5707. Cette date était le septième jour de la fête juive de Sukhot, jour appelé Hoshana Rabba. Les Juifs croient que ce jour représente le jour à venir où les verdicts du jugement de Dieu seront scellés. Dans le passage même des Écritures où la requête prophétique d’Esther est rapportée, nous pouvons trouver la date de l’exécution future de ces descendants de Haman, dans le texte extérieur. Regardons comment la date peut être trouvée dans le texte extérieur. Les Sages juifs ont longtemps cru et enseigné que chaque variation du texte extérieur, que ce soit dans la taille des lettres elles-mêmes ou dans une variante de l’orthographe d’un mot, a une signification spécifique. Dans certains cas, cette signification demeure un mystère. Mais dans le cas de la prophétie d’Esther concernant la pendaison des dix fils de Haman, l’histoire a finalement dévoilé ce qui pouvait simplement être vu dans les Écritures depuis 2300

En effet, il peut y avoir une autre raison qui explique que ces noms sont énumérés les uns au-dessus des autres. Comme nous pouvons le voir en regardant la liste des noms, quatre lettres (le tav dans le prénom, le shin et le tav dans le septième nom, et le zayin dans le dixième nom) semblent plus petites que les autres lettres. En commençant au dessus du passage, trois de ces quatre minuscules sont accentuées en rouge (voir ci-dessous) :

En hébreu, les lettres peuvent également représenter des nombres. Le tav a une valeur numérique de 400, le shin une valeur numérique de 300, et le zayin une valeur numérique de 7. Le tav, shin et le zayin, additionnés de haut en bas, représentent le numéro 707.

En utilisant la méthode juive de comptage des années, le numéro 707 peut représenter l’année 5707 sur le calendrier juif. Le dictionnaire Webster’s NewWorld Hebrew Dictionary affirme : « Dans la pratique (…), les milliers sont sautés et l’année juive est lue en considérant, avec les symboles numériques juifs, les chiffres en descendant à partir de la centaine » (Introduction, The Jewish Calendar, p. xxiv). Comme montré plus haut, 5707 sur le calendrier juif est l’année où dix criminels de guerre nazis ont été pendus pour crime de tentative d’extermination du peuple juif. Pendant des siècles, les Juifs qui lisaient le livre d’Esther avaient là devant leurs yeux la future date d’accomplissement de sa prophétie, mais elle ne pouvait pas être déchiffrée jusqu’à ce que l’événement se produise réellement ! La signification de la quatrième minuscule, le tav dans le septième nom, est toujours inconnue. Peut-être qu’elle pourrait signifier « la fin » des fils de Haman, puisque le tav est la lettre finale dans l’alphabet hébraïque.

  • Durant la Deuxième Guerre mondiale, les Nazis d’Allemagne tentèrent d’exterminer la race juive de dessus la surface de la terre. Six millions de Juifs furent massacrés par les Allemands. Après la fin de la guerre, les chefs nazis qui avaient survécu furent jugés à Nuremburg pour ce crime contre l’humanité et d’autres crimes de guerre. Ce procès commença le 20 novembre 1945 pour 22 chefs nazis allemands. Le premier octobre 1946, douze des accusés nazis furent condamnés à mort par pendaison en raison de leur participation dans les atrocités commises contre les Juifs et d’autres. Un des condamnés s’appelait Martin Bormann, qui fut condamné in absentia. Un deuxième était Hermann Goering qui se suicida dans sa cellule à peine quelques heures avant les exécutions, en ingurgitant du poison de cyanure. Les dix Allemands restants furent pendus le 16 octobre 1946.