Note MAV Notre amie Pascale a tenu à   partager son expérience pédagogique avec les enfants  »  de ce siècle  « , même de parents chrétiens ! Ce peut être utile à  beaucoup.

(Dieu)  a ordonné à  nos pères d’enseigner tout cela à  leurs enfants afin que la génération suivante , celle des enfants qui viendront à  naître puisse l’apprendre et se lever à  son tour pour l’enseigner à  ses propres enfants afin qu’ils placent leur confiance en Dieu, qu’ils n’oublient pas les hauts faits du Dieu fort et qu’ils observent ses commandements (Ps 78 / 5 à  7)

Je trouve cette exhortation d’une actualité criante  car, en tant que monitrice à  l’école du dimanche,  je donne la priorité à  l’écoute .

 

L’école du dimanche est pour moi avant tout un lieu de paroles, de débats, de dépositions de leurs fardeaux .  S’ils ne parlent pas là  où le feront-ils  ?

Les enfants d’aujourd’hui sont confrontés à  des choses que, nous, au même âge n’aurions pas imaginées.  En vrac, séparations multiples de leurs parents, enfants déposés en vitesse dans les garderies, dans les écoles.  J’en vois de très jeunes errer sur les parkings, dans les grandes surfaces, dans les rues, et ce sans adultes pour veiller sur eux.

Ces enfants ne jouent plus avec des poupées ni des dinettes encore moins avec des ballons ou des cerceaux.  Ils ne construisent plus de maquettes     mais sont totalement absorbés par des jeux vidéo dont le contenu se décrit comme  »    stratégique  « . Mais le jeu  a comme décors des sombres souterrains, des salles de torture, des  »  zombies  « , des vampires et autres créatures horribles.  Sinon,  cela ne les intéresse même pas !

Quand leurs doigts ne touchent pas ces boutons de télécommande, ils tapotent des SMS pour demander à   »  leur ami   » où il est, ce qu’il mange, quand il n’enregistre pas sur son portable des scènes pornographiques qui  lui sont interdites, mais qui sont accessibles à  tous, sans entrave: les engins actuels sont de vraies passoires et certains des enfants sont fiers de monter leur trouvaille à  leur camarade

Et qu’en est-il de ce que l’école leur propose,  omme contenus et repères  ?  Ancienne enseignante de carrière, j’ai quitté l’éducation nationale parce que je ne pouvais plus taire ma colère face aux programmes dont les contenus fondaient comme  neige au soleil.

Quant aux exigences question expression, orthographe, calcul mental  ? Il suffit d’écouter les constats de personnalités intellectuelles de tous les bords.  Une majorité  d’enfants ne savent plus vraiment lire, ni écrire, ni compter.  Les sciences humaines telles l’histoire et la géographie ont été  qualifiées  »  d’éveil  « ,  donc plus besoin de situer les fleuves sur une carte de France  ?

Quant à  l’autorité, un enseignant qui met en place le nettoyage du  »  dessous d’un bureau truffé de chewing-gums « ,  risque de recevoir une gifle du parent qui trouvera cette tentative d’éducation  »   disproportionnée et traumatisante   »  !

On ment aux enfants, on se moque d’eux en disant que les programmes sont trop chargés

Voici une image qui aidera à  résumer ce processus de mensonge:

C’est difficile de faire du piano  ? Oui.  Il faut faire des gammes  ? Oui     ! Mais si tu le fais, tu auras aussi la joie de jouer, de faire de la musique, de louer ton Dieu, de grandir avec Lui.

Ces paroles de vérité et toutes leurs semblables sont interdites au sein de l’éducation nationale

Voilà  ce que les prétendus pédagogues     vont proposer et faire passer comme credo:

—– » Mais     voyons, tu ne peux pas y arriver, c’est bien trop dur, bien trop long à  réaliser. Va jouer dans la cour  ! Le rythme des enfants est déjà  trop lourd »

Le fruit de telles paroles, c’est le découragement, une mauvaise image de soi, une démobilisation, une colère parce que ce qui peut être donné et transmis ne l’est plus.  Et le résultat de leurs credo, ce sont des personnes qui n’ont pas développé leurs talents , n’ont pas appris à  se dépasser , et qui  rampent au lieu de se lever et de marcher  !

On ment aux enfants en leur disant qu’on peut jouer du piano sans faire des gammes,   donc on construit sur du sable.

Mais quand la tempête arrive ?

Ben, l’enfant s’aperçoit qu’il a cru savoir jouer du  »   piano  « , qu’on lui a menti, qu’on lui  a volé la vérité, celle qu’il faut  faire des gammes pour devenir un vrai pianiste.

Vérité, mensonges  ? Parlons-en  !

Je vous plonge dans le déroulement d’une école du dimanche que j’anime et vous allez voir que la soif de vérité peut prendre le masque de l’indifférence.  À ce moment-là ,  je crois que  ce n’est pas le cas mais un cri qui ignore d’en être un, et ici  vers Dieu

Lors d’un échange avec un groupe d’enfants âgés de 11 à  14 ans, nous évoquons le problème de  »   rapporter  »  ,  de dénoncer  »  avec pour expressions dans leur bouche   » la balance , le cafteur   »

Ok  !  pas grave s’il s’agit d’enfantillages mais si c’est grave  ? Si deux se battent  ? Au point de se blesser  ?

Les réponses du groupe sont celles – ci:

——-Ils n’iront pas avertir un adulte car s’ils le font, les deux qui se battaient se vengeront et se mettront d’accord pour  »   corriger , couteaux en mains , le camarade qui a cherché à  les séparer .

La notion de droit, de loi, de règles, de limites s’est totalement étiolée  !

Je lance le débat avec pour question  »   Pour vous, qu’est- ce l’obéissance  ?  « 

Parmi les enfants, une jeune fille en classe de 6 °.  Elle n’a pas voulu s’assoir et elle s’adosse sur le mur. Elle a pu poser son coude sur la table et tient sa tête de cette manière.  Pour montrer ici que l’école du dimanche n’est pas sa tasse de thé, elle le montre !

Je recadre ma question par la lecture du livre de Jérémie, chapitre 36, où on le peuple ne  veut pas entendre la voix de Dieu, alors on découpe et on brûle le livre où les paroles de Jérémie ont été écrites ……

Je jette sur le tableau les mots  »   obéissance, rejet de la parole, indifférence   »      et je relance le débat

Pour vous, qu’est-ce l’obéissance  ?

Silence radio autour de la table  !

C’est vrai que cela fait question d’école mais : « est-ce que vous déchireriez une information, un avertissement  ?   »      

Est- ce que vous brûleriez ce qui vous dérange  ?  Que vous ne voulez même pas entendre  ?

Silence radio qui devient pesant mais j’ai eu une réponse

Oui, je sens leurs peurs et elles sont bien là .  Alors,    au pied de la croix, ici silencieusement, je les dépose

Seigneur, au collège, ils ont parlé d’autres lois, de menaces, de profils bas

Je parle alors de cette obéissance étrange qu’ils ont vis à  vis de ceux qui les menacent et je repose la question

A qui faut-il obéir ici  ? Qu’est- ce l’obéissance  ?

La jeune fille qui jouait l’indifférence et la lassitude, s’exclama avec un long soupir

——-Faire ce qu’on me demande !

Visiblement, ses parents sont chrétiens et l’ont amenée à  l’église mais quant à  elle  ???  Certainement, elle préférerait être ailleurs

Je lui souris et je lui demande

——Si je te proposais de manger du verre pilé, tu le ferais  ???

Elle hausse les épaules, enfin  ! Quelque part, elle réagit.  Ce que je cherchais bien sûr.

L’image du verre pilé fait réagir un des aînés du groupe

——-Non  ! Ici je n’obéis pas à  un ordre stupide, je fais marcher ma conscience

Et le silence se rompt enfin, les bouches de poissons qui faisaient des  »   je ne sais pas,  je n’ai pas envie de parler  , j’ai peur des autres … »     s’ouvrent enfin

Pour obéir, dit un autre, il faut écouter la consigne avant

Ben oui, on ne peut pas faire n’importe quoi non plus  !

on peut dire non si on trouve que c’est une bêtise  ?

Et le tour de table repart  :  qu’est -ce qu’une bêtise  ?

Un enfant évoque ce qu’un camarade lui a montré sur un portable, et je comprends qu’il a été choqué par ces images

Il s’en veut d’avoir   »   obéi   » à  l’invitation du camarade sans lui demander ce qu’il allait lui montrer  !  Je modère par cette réponse. Ici miséricorde et accueil avant de sermonner  !

——Tu ne savais pas, tu n’as pas choisi ici, tu as juste été surpris mais à  présent, tu sais aussi ce que vaut ce camarade, vrai  ????

La jeune fille me regarde enfin et dit

— Ce n’est pas faux  !

Là  les langues se délient et je comprends que ce type d’incident leur arrive plus qu’on peut le penser.  Alors que faire  ? On repart sur le problème  initial:

—-On ne veut pas rapporter à  un adulte, on ne peut pas  !

(sans s’en rendre compte , ils l’ont dit et donc merci Seigneur , pour ce fardeau déposé à  tes pieds, je te le remets )

Je modère encore:

Oui mais pourquoi ne rien dire à  ce camarade  ????

Exemples que je leur propose et à  mesure les visages s’éclairent:

Pourquoi, tu me montres ce sale truc  ? Je ne te l’ai pas demandé, c’est moche  ! C’est interdit pour notre âge

Et je raccroche à  la lecture du jour en disant, tiens là , vous n’avez pas déchiré ce que vous ne vouliez pas voir ni entendre alors que, là , il aurait fallu le faire  ?

—-Pas évident répond un autre

– Certes pas évident mais regarde les mots écrits sur le tableau, tu ne peux pas rester indifférent ou peux-tu le rester ?

Silence radio à  nouveau.  Je repars vers la jeune fille

– Si tu pouvais faire ce que tu veux, que ferais – tu  ?

– J’irais à  la piscine, je jouerais avec mes jeux vidéo sur mon lit, je dormirais, j’écouterais mes CD

– Et après  ?

– Ben, je ne sais pas  ! Pareil, j’imagine pareil  !

Une autre enfant rétorque alors

– Tu finirais par t’ennuyer aussi

Et la première de lancer:

– Ce n’est pas faux !

C’est la  deuxième fois  qu’elle dit    »    ce n’est pas faux   »  …  !

Je vois que cette jeune fille est en train de se trouver face à  la vérité     mais elle ne sait pas encore que la vérité est quelqu’un, ici Jésus qui la voit et est en train de s’occuper d’elle

Et je profite pour rebondir

– Au fait comment tu nages  ? Comment cela t’est-il venu  ?

De nouveau, elle hausse les épaules et soupire :  »   comme ça   »  

Je repasse la parole autour de la table     avec  »   comment la nage vous est-elle venue  «   ? Elle ne vous est pas  »   tombée dessus  ? ou Si  ???

Silence radio comme si ma question était stupide

Alors je dis que je vais leur tirer les vers du nez

Vous avez appris  ! Un jour vos parents vous ont mené à  la piscine avec un maitre nageur.  Celui-ci vous a ceinturé avec des flotteurs, il vous a proposé des exercices divers, montré des mouvements de bras et de jambes.  Vous avez appris en obéissant à  des consignes précises, à  mesure de vos progrès, le maitre nageur a retiré des flotteurs de la ceinture.  Et puis vous avez nagé tout seul, libres.  L’obéissance rend libre, mais il faut apprendre et écouter

La jeune fille     dit encore

Ce n’est pas faux  !

Ce pour la 3 ° fois  ! Et là , je la vois se redresser et enfin sourire éclairée par cette lumière particulière de la joie

Un garçon dit alors

– Alors quand on a des choix à  faire, on peut prier pour demander à  Dieu ce qu’il faut faire

– Superbe, là  tu es certain d’avoir le meilleur des pédagogues  !

Une autre jeune fille dit alors :  obéir aux commandements de Dieu ?

–Discerner, utiliser sa conscience

Et nous allons évoquer le premier commandement  »   adorer Dieu seulement   » et chacun de parler de l’addiction qu’ils peuvent avoir avec téléphone portable. Donc on en déduit:

Ok ! Dieu est disponible, plus que le téléphone

« Ce n’est pas faux  « , fuse pour la quatrième fois de la même bouche

décidemment, jeune fille, tu te redresses !  Je vois qu’à  travers son attitude désinvolte, elle écoute, elle cherche, elle a soif.  Je le lui dis  et elle me dit   »    merci  « 

Les enfants sortent car l’heure se termine.  Je remercie ici le Seigneur pour ces enfants et je dis et confirme combien les écouter, les aimer, les recevoir, les aider à   discerner et voir ce qui n’est pas faux, donc vrai, leur apprendre à   prier avant de faire des choix  –  ils l’ont dit avec leurs mots -, c’est la base de beaucoup de choses

Que Dieu bénisse les éducateurs, les parents et les remplisse de sagesse pour conduire les enfants de ce jour vers Jésus