De Jérusalem,

Il y a déjà eu de nombreux éloges du pasteur Jean-Marc Thobois, disparu le 14 mars 2020. Nous aimons plutôt dire que Jean-Marc Thobois a été rappelé auprès du Père qui certainement lui a dit : « Bon et fidèle serviteur… entre dans la joie de ton maître » (Mat 25 :21).

Jean-Marc Thobois a en effet fait valoir ses nombreux talents d’enseignant sur de multiples sujets, et particulièrement sur le sujet d’Israël. En cela, il a joué un rôle de pionnier sur ce terrain qu’il est encore nécessaire de défricher. Il a été un maillon prophétique entre l’Eglise et Israël, organisant des voyages non seulement de découverte d’Israël mais également d’étude du judaïsme.

David Pasder, un ami commun en Israël, témoigne : «[…] Sa personnalité était exceptionnelle, empreinte d’intelligence, de sagesse, d’une rare érudition et d’un amour infini pour Israël ». Ruth, son épouse dira : « Une lumière s’est éteinte dans le monde ».

J’aime à dire qu’Israël et l’Eglise sont comme un couple, donc E’HAD = UN devant l’Eternel. C’est pourquoi, l’on doit ajouter combien Irène, l’épouse du pasteur Thobois avait un rôle précieux auprès de son mari. David Pasder m’a confié combien ce couple reflétait l’image biblique du couple voulu par Dieu. Nous prions pour le rétablissement de Irène Thobois et demandons au Seigneur de lui donner la force de continuer seule son chemin. Grâce à Dieu, les enfants et petits-enfants seront là pour l’épauler.

Pionnier en Israël ?… Si Jésus a « renversé le mur de séparation, l’inimitié » (Eph 2 :214) entre Juifs et chrétiens, on doit avouer hélas que la Chrétienté a beaucoup fait pour rebâtir ce mur et fermé la porte avec le monde juif. Aujourd’hui, il est encore difficile d’aborder le sujet d’Israël dans nos assemblées quand les théologies de remplacement et de l’a-millénarisme sont toujours enseignées. Jean-Marc Thobois a payé le prix, a été humilié et calomnié… suspecté de judaïser, accusé et interdit d’enseigner dans certains milieux chrétiens évangéliques.

Jean-Marc Thobois a été un vrai défricheur, et il existe heureusement de nombreux moyens de ré-écouter ses enseignements sur le net et sur son site « enseignements bibliques-JM Thobois ».

Dans les années 90, alors que nous organisions des voyages en Israël avec les pasteurs Roger & Lydie Brunet et Jean & Suzanne Fauvel, Jean-Marc m’avait appelé, encore sous le choc d’avoir été rejeté par sa propre communauté ; nous étions bien entendu consternés par cette nouvelle. Pour l’encourager, je lui avais dit : « Regardez le positif, vous êtes à présent libre de parler d’Israël, et libre de pouvoir à nouveau appeler votre revue « Keren Israël » ». En effet, à cette époque, il avait dû changer le titre de sa revue Keren Israël en Keren tout court.

Son aventure de pionnier commençait…

Nous rendons grâce au Seigneur pour ce frère qui a oeuvré jusqu’au bout ! Personne à l’heure actuelle ne peut remplacer le pasteur Jean-Marc Thobois qui possédait une solide formation de journaliste, historien et archéologue. En tant que docteur, Jean-Marc Thobois a donné les bonnes bases de la doctrine biblique, les fondements de la foi… un véritable « trésor sonore ». A cet égard, Jean-Marc Thobois a été notre Derek Prince francophone !

Un inconditionnel d’Israël – Je terminerai ce bref éloge en évoquant son cri du cœur que nous partageons complètement : « Seuls les pro-sionistes qualifiés « d’inconditionnels d’Israël » brisent le consensus qui est en train de s’établir dans le monde évangélique français. Ils sont donc invités, sous peine d’être des obstacles à l’unité, à cesser de soutenir ouvertement Israël. La véritable attitude évangélique consistant à ne pas prendre parti, on invite donc les chrétiens « inconditionnels » à ne plus militer pour cette cause, mais à rejoindre le plus petit dénominateur commun : « évangéliser » les Juifs, laissant ainsi le champ libre aux ennemis d’Israël qui cherchent à le détruire et privant Israël de ses derniers soutiens.

Eh bien, non !

« Pour la cause de Sion, je ne me tairai pas ! » (Esaïe 62:1), car je suis un inconditionnel d’Israël et je le revendique haut et fort »

Et d’énumérer huit raisons d’être un « inconditionnel d’Israël ». A lire sur ce LIEN.

Ci-dessous, et avec l’accord de notre ami David Pasder d’Ofra ayant organisé la rencontre entre le pasteur Jean-Marc Thobois et le rabbin Abraham Guisser, nous faisons suivre ce témoignage qui a déjà paru dans la revue Keren Israël.

 

À OFRA, UNE ÉTONNANTE RENCONTRE….

Pasteur Jean-Marc Thobois
Rencontre avec le Rav Avraham Guisser, Rabbin d’Ofra

Ofra, dans le pays de Benjamin parfois qualifié de « territoire palestinien occupé » est un véritable havre de paix. C’est une région qui est le cœur même du pays d’Israël, promis au peuple Juif par l’Eternel et dont ce peuple a été chassé depuis 2000 ans et dans lequel il revient aujourd’hui. Selon les antiques prophéties, notamment de Jérémie qui déclarait à Rachel « la mère des douleurs d’Israël « tes enfants reviendront dans leurs frontières ».

N’importe qui peut aujourd’hui constater que c’est chose faite. C’est ce qui m’a une fois de plus été donné de faire le 10 Mai 2012, grâce à notre ami David Pasder.

Mais, ce qui a été le plus impressionnant pour le chrétien et pasteur que je suis, a été l’entretien que m’a accordé dans cet endroit symbolique le [Rav Avraham Guisser] rabbin de ce village composé quasi exclusivement de Juifs religieux. J’eus l’occasion de rencontrer un homme affable, d’une grande ouverture d’esprit avec lequel j’eus la possibilité de constater la grande convergence de vues que nous partagions quant à l’accomplissement de ces mêmes prophéties. On sait l’abîme d’hostilité qui durant des siècles a opposé Juifs et chrétiens tels Ésaü et Ya’acov, les frères ennemis.

Les sages d’Israël se basant sur un principe qui veut que « ce qui est arrivé aux patriarches soit une prophétie de ce qui arrivera à leurs descendants » ont affirmé que Ésaü et Ya’acov représentent le premier, le monde chrétien, et le deuxième, le monde juif, frères ennemis s’il en fut. Ils ont déclaré que cette inimitié durerait tout le temps de l’exil d’Israël, comme ce fut le cas durant le temps que Ya’acov passa chez Laban, de même que le monde chrétien s’opposerait au retour d’Israël dans son pays comme ce fut le cas pour Ésaü quand Ya’acov se mit en devoir de revenir dans le pays de la promesse, mais qu’alors lorsqu’Israël serait revenu sur sa terre cette hostilité prendrait fin et qu’il y aurait réconciliation entre les frères ennemis.

Cette rencontre hautement symbolique à Ofra entre le Juif et le Chrétien, le descendant de Ya’acov et celui d’Ésaü était typique de ce qui commence à se passer, alors qu’Israël revient dans son pays: le temps de la réconciliation de la redécouverte et du respect mutuel.

Aujourd’hui, de nombreux chrétiens évangéliques dans le monde entier prennent au sérieux les ordres prophétiques qui leur sont donnés de participer au retour d’Israël dans sa patrie ancestrale: « Je lèverai ma main vers les nations, j’élèverai une bannière pour les peuples, ils amèneront tes fils entre leurs bras, ils porteront tes filles sur leurs épaules » (Es 49 v 22) ou encore « Les fils de l’étranger rebâtiront tes murs » etc. (Es 60 v 10) de sorte qu’une nouvelle page est en train de s’ouvrir dans les relations entre Juifs et chrétiens, conformément à ce qu’annonce la Bible. C’est pourquoi cette rencontre à Ofra a revêtu pour moi une grande signification comme signe des temps, une rencontre captivante et réjouissante qui a eu lieu précisément au cœur même du pays biblique où se réalisent des événements prophétiques près de Shilo premier sanctuaire du pays, près aussi de Béthel ou on peut encore voir la pierre dont Ya’acov fit son chevet et de tant de lieux dont parle la Bible: Géva, Michmas, Anatot etc. autrefois désertés et qui, tels les ossement desséchés d’Ézéchiel, reprennent vie.

Nous vivons des temps de restauration, de guérison des blessures anciennes.

Comment ne pas bénir le Tout-Puissant de nous permettre de vivre et de voir ces temps uniques ! Comme le dit l’antique bénédiction: « Béni soit celui qui nous a fait vivre, qui nous a fait subsister et nous a fait parvenir jusqu’à ce temps ».