MAV : Ce sujet (publié en 2014) peut paraître obsolète aujourd’hui. L’est-il vraiment ?

predicateur prosperite

Y a-t-il un sujet qui fasse imprimer plus d’ouvrages ces temps-ci dans notre monde évangélique ?

 

« 12 clefs pour être un excellent leader, 10 secrets pour faire grandir votre église, 7 conseils pour développer votre potentiel, 5 leçons pour réussir dans toutes vos entreprises… »  

Titres factices, mais toute ressemblance avec des ouvrages actuels et connus serait tout à fait volontaire !

Notre société nous conditionne de multiples manières à rechercher la « réussite ». Cette pression conduit malheureusement certains à  jeter parfois un regard négatif sur l’oeuvre que Dieu leur a confiée, quand celle-ci ne remplit pas ces notions modernes du « succès ».

Mais, que valent ces critères au regard de ce que La Bible enseigne?  
Le succès est-il obligatoire pour plaire à Dieu ?  
Que signifie « réussir » à ses yeux ?  
D’où vient cette tyrannie qui parfois nous maintient dans l’ insatisfaction ?  
D’où vient ce besoin de recettes toutes faites pour s’assurer que nous aurons du « succès » ?

Est-ce le nombre d’églises implantées, le nombre de convertis, la taille de notre assemblée, sa croissance, notre sphère d’influence, ou encore les signes et miracles obtenus qui déterminent la « réussite » de notre vie ?  
Ou simplement notre obéissance à Sa volonté ?

Je voudrais vous partager ici un exemple rencontré dans le cadre de notre service:

Une missionnaire de renom qui avait été investie dans de nombreuses œuvres, vint un jour nous rencontrer. Elle nous expliqua que malgré les réalisations remarquables dont elle avait été à l’origine, elle n’était jamais parvenue à trouver de satisfaction intérieure dans sa relation avec Dieu. Ses années de service ne lui avaient jamais permis de savoir si « elle en avait fait assez » pour « réussir » sa vie aux yeux de son Sauveur ! Incroyable, non ?

Nous étions interpellés par cette personne, au nom respecté par tous comme synonyme d’immense « succès » dans le Ministère, qui nous partageait la douleur secrète de son cœur.  Serait-il possible que ce qui est considéré comme une réussite aux yeux de tous les croyants, ne soit pas source de contentement spirituel ?

Dans cette recherche, elle finit un jour par prendre le risque de demander à Dieu ce qu’Il en pensait. Voici ce qu’Il lui répondit: « Ce que j’attends de toi, c’est que tu sois une intercesseur devant moi, et c’est tout ».

C’était tellement simple ! Elle avait toujours eu envie de passer plusieurs heures par jour chez elle à prier, mais cela ne lui avait jamais semblé être « suffisant » pour satisfaire les « exigences » de Dieu.

Elle était passée à côté de ce que Dieu attendait d’elle, car elle ne trouvait pas « suffisante » une vie consacrée à la prière!

Sa vie « réussie » selon Dieu, était qu’elle soit fidèle dans le secret de l’intercession, invisible aux yeux des hommes et non qu’elle fasse mille et une choses…

Cela fait plusieurs années aujourd’hui qu’elle s’y est investie et plus jamais elle n’a connu ce manque de paix et de joie dans sa relation avec Jésus.  Quelle leçon !  

Dans le même esprit, comment aurions-nous jugé le ministère de l’apôtre Paul si nous avions vécu à son époque ?  

Homme aux multiples conflits, souvent persécuté, abandonné par beaucoup de ses collaborateurs, critiqué par des assemblées qu’il avait lui-même implantées, qui passa de nombreuses années de sa vie en prison, longtemps malade, jamais guéri et finalement exécuté…

Un succès ?  

Et pourtant, il dira peu de temps avant sa mort  2 Timothée 4:8  « qu’il avait combattu le bon combat, gagné la course, gardé la foi et qu’il ne lui restait plus qu’à recevoir la couronne de justice »  

N’est-ce pas ce dont nous rêvons tous?
Christ seul jugera la valeur de nos fruits et fera passer par le feu les œuvres de notre vie. Ne subsistera que ce qui aura été fait selon Son plan ! (1 Co 3:13-14)

Obéir à Sa volonté pour notre vie, même si pour cela nous devons aller à contre-courant des modes. Résister aux pressions du moment par fidélité à notre appel, telles semblent être les clefs d’une vie « réussie » en Christ.

Son objectif est de nous permettre, tout en accomplissant Sa volonté, de nous épanouir à son service par la découverte de qui nous sommes « cachés » en Lui !

Retenons ces paroles difficiles prononcées par Jésus sur ceux qui le suivaient:

« Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur!  N’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là  seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom? N’avons-nous pas chassé des démons par ton nom? Et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom?
Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité ». (Matthieu 7:21-23)

La lecture du psaume 73, nous révèle le combat intérieur d’Asaph sur la question du succès d’une vie.

Sa foi faillit chanceler, à cause de la « réussite » que rencontrent dans leur vie certains incroyants qui ne semblent manquer de rien: ils ont de l’argent, une bonne santé, des honneurs, de la reconnaissance, du bonheur familial… quand de son côté, il livre dans sa vie toutes sortes de combats…

« Pourquoi Seigneur est-ce si facile pour eux et pas pour moi qui te sers? »  

Cette question résume à  elle seule, sa crise spirituelle…  
N’avons-nous pas tous eu, comme lui, cette interrogation ?

Ce psaume merveilleux se termine par la prise de conscience d’Asaph, que seule la fin des choses et la préparation pour la vie éternelle apportent l’explication au sens de notre vie: ce qui compte le plus, n’est pas de déterminer le succès d’une vie au regard de ce que nous pouvons posséder ou à  l’aune de nos réussites professionnelles ou financières, mais à  l’obéissance apportée à  la Parole de Dieu et à  la relation que nous aurons entretenue avec Lui.

Cependant, si ce texte traite de la « réussite » d’inconvertis, qu’en est-il quand il s’agit de croyants ?  


Le succès peut-il être un piège pour les chrétiens ?  

J’ai souvent entendu cette réflexion: « Dieu me bénit, c’est donc qu’il est d’accord avec moi »
Comprenez: « mon service porte des fruits, donc ma vie plaît à Dieu« .
Or, si cela est souhaitable, ce n’est malheureusement pas toujours le cas.

Il se peut tout à fait que Dieu bénisse Sa Parole et la foi d’un auditoire, sans que cela induise automatiquement qu’Il approuve la vie de son serviteur.

Samson à force de se trouver toujours en situation de force et de triompher de ses adversaires, aveuglé par ses succès, ne vit pas venir sa chute, tout convaincu qu’il était de s’en sortir comme à chaque fois.

De même, David, fort de son accession au trône et de ses victoires militaires, ne se tenait plus sur ses gardes face au péché qui menaçait son cœur, le piège eut tôt fait de se refermer sur lui et de l’entraîner dans une chute aux conséquences funestes.

La réussite dans un ministère peut fermer notre cœur à la voix de Dieu, sur des sujets que nous ne désirons pas aborder avec Lui.

Oui, le succès peut nous endurcir face à Dieu et retarder notre croissance ou notre délivrance. C’est pour cette raison, qu’il est la dernière chose à souhaiter pour tout jeune débutant dans un service.

Trop souvent, nous retrouvons face à nous des hommes et des femmes de Dieu dont la vie représente parfaitement cette expression: « réussite publique, échec privé« 

En réaction, les croyants doivent-ils rechercher une vie de privations, pour plaire à Dieu ?
Certains croient en effet, qu’une vie chrétienne « réussie » doit être faite de pauvreté, de souffrance et de renoncement à  toute ambition… ?

Il nous faut faire très attention à  ne pas remplacer la pensée de l’Écriture par celle de notre culture !

Les vies d’hommes tels qu’Abraham, ou Salomon, nous rappellent que servir Dieu ne rime pas forcément avec avoir une vie dénuée de bonheur. Sainteté ne signifie pas plus pauvreté, que servir Dieu ne signifie mener une vie faite uniquement de frustrations.

Oui, l’Ecriture dit que Christ était  « un homme de douleur, habitué à la souffrance »  (Esaïe 53:3).  
Et Paul que  « nous sommes aussi héritiers de Dieu et donc cohéritiers du Christ, puisque nous souffrons avec Lui pour avoir part à sa gloire ». (Romains 8:17)

Mais de quelles souffrances est-il question ici ? Premièrement de celles de Christ à la croix, qui sont les seules souffrances expiatoires acceptées par le Père pour notre rachat; de celles que nous endurons dans notre combat quotidien contre notre nature charnelle et nos convoitises, qui font  « la guerre à notre âme ». (1 Pierre 2:11),  et de l’opposition ou des challenges que notre témoignage peut occasionner.

Nos souffrances ont une valeur très souvent formatrice dans notre marche avec Dieu, mais elles n’en ont par contre aucune pour nous gagner des mérites à  Ses yeux.

Nous sommes appelés à mourir à nous-mêmes et à notre vie de péché, mais aussi à ressusciter à une vie nouvelle en Christ.  « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu ».(Colossiens 3:3).  

Or cette vie nouvelle contient des notions de croissance et d’épanouissement dans notre découverte des plans de Dieu pour notre vie, qui sont  « des projets de paix et non de malheur, afin de nous donner un avenir et de l’espérance ». (Jérémie 29:11).

Dieu s’y plaît à bénir ses enfants de toutes sortes de bénédictions spirituelles et matérielles, car il est notre Père qui nous aime.  

Là est une vie « réussie » en Christ !