Transmis par Jean-Claude dans un commentaire avec la remarque suivante: « Hollande et Valls n’en parleront pas ! » – Source: Le Figaro Premium

Récupérés par les gardes-côtes,   des migrants africains sont pris  en charge par la Croix-Rouge  lors de leur débarquement, le 16 avril 2015 au port sicilien d'Augusta (Italie).

REPORTAGE-Sur le navire où 105 Africains avaient embarqué pour gagner l’Italie,  des musulmans s’en sont pris aux chrétiens.

De notre envoyé spécial à  Palerme

Hamed le Nigérian chrétien est encore sous le choc:

« Ils voulaient tous nous jeter à  l’eau parce que nous étions en train de prier Dieu et non Allah. Nous nous sommes défendus en faisant une chaîne humaine, mais beaucoup de nos frères ont été précipités par-dessus bord. »

Douze exactement, neuf Ghanéens et trois Nigérians, comme l’a établi la police italienne après avoir recueilli le témoignage des survivants apeurés.

Le drame s’est produit dimanche en haute mer, au large de la Libye. Vingt-quatre heures auparavant, 105 Africains avaient été embarqués sans ménagement par les trafiquants libyens sur une embarcation de fortune, un canot pneumatique dont l’un des boudins n’a pas tardé à  se dégonfler. La majorité des migrants sont des Africains francophones, ivoiriens, maliens et sénégalais, tous musulmans. Mais il y a aussi un groupe d’une trentaine de Nigérians et de Ghanéens de confession chrétienne. Vers 21  heures, un jeune Sénégalais de 17  ans s’en prend à  un Nigérian du même âge, recroquevillé au fond de l’embarcation et qui prie à  haute voix Dieu de le laisser en vie: « Tu dois invoquer Allah », lui dit rudement en français le Sénégalais avant de commencer à  le battre, bientôt rejoint par d’autres coreligionnaires. Le garçon ne résiste pas longtemps, il est jeté par-dessus bord et coule à  pic. Dans la bagarre générale qui éclate, les chrétiens, en minorité, ont vite le dessous. Pendant une heure, ils vont résister en faisant une chaîne humaine, tentant d’esquiver les coups qui pleuvent.

« Nous étions terrorisés. J’avais vu trois de mes amis brutalement battus et jetés à  la mer. À chaque fois, nos agresseurs ordonnaient au pilote de l’embarcation de mettre en panne pour se débarrasser des corps », dit Lambert. Il raconte qu’il avait décidé de quitter la Libye, où il se trouvait depuis six mois, « parce que  la situation devenait vraiment dangereuse pour nous autres chrétiens« .

«  »ŠOn ne peut pas continuer à  regarder de l’autre côté devant les souffrances infligées aux chrétiens dans de nombreux pays. La malédiction des guerres de religion n’épargne même plus les naufragés partis de Libye sur la même barque »Š »

Le Corriere della Sera

Un navire de commerce battant pavillon panaméen, lEllensborg, a finalement recueilli les rescapés et les a conduits à  Palerme, où ils sont descendus jeudi matin. Les victimes ont raconté à  la police que leur premier tortionnaire a été un Ivoirien de 21 ans appelé Ousmane Camara. Il a vite été reconnu parce qu’il avait été mordu au sang à  un doigt par un chrétien. Les autres agresseurs – quinze en tout, dont le mineur sénégalais – ont été identifiés et inculpés d’homicides et de haine religieuse avant d’être incarcérés. Les victimes ont été placées sous protection judiciaire.

Ce drame ébranle profondément la conscience des Italiens. « Nous faisons un pas de plus vers la barbarie« , a lancé Mgr  Nunzio Galantino, secrétaire général de la Conférence épiscopale, sur Radio-Vatican. « On ne peut pas continuer à  regarder de l’autre côté devant les souffrances infligées aux chrétiens dans de nombreux pays. La malédiction des  guerres de religion  n’épargne même plus les naufragés partis de Libye sur la même barque », relève le  Corriere della Sera.

Sur les quais de Palerme, d’intenses préparatifs sont en cours pour un autre arrivage, prévu ce samedi matin.  Mardi, les gardes-côtes ont ramené 1    169  immigrés, essentiellement des Érythréens et des Somaliens. Une fois reçus les premiers secours – deux paniers-repas et de l’eau minérale pour chacun ainsi qu’un examen médical succinct -, la plupart sont partis pour le nord de l’Italie par leurs propres moyens. Dans le reste de la Sicile, les débarquements se poursuivent à  un rythme accéléré: à  Pozzallo, quelque 300  Somaliens sont arrivés vendredi matin, dont seize grièvement brûlés par une explosion de gaz au départ en Libye. Cela n’a pas empêché les trafiquants de les contraindre à  prendre la mer.

La semaine dernière, 11.000  immigrés ont traversé le canal de Sicile.