Et pourtant, je suis née d’un père musulman et d’une mère chrétienne !
Je suis d’origine franco-kabyle. Mon père était kabyle musulman (non pratiquant) et ma mère est normande chrétienne depuis mon enfance (4 ans).

A ce jour, j’ai 47 ans et suis née le 27 janvier 1969 (jour de commémoration de l’holocauste) Mes parents ont divorcé quand j’avais 3 ans. Nous vivions avec notre mère et j’ai trés peu connu mon père.

Lorsque j’étais encore toute petite, mon père est venu avec nous à  l’église où nous allions quand j’étais enfant (dans les Vosges), certainement pour nous faire plaisir. Une image de ce jour est restée gravée (ce n’était pas pour rien). Mon père a pleuré abondamment sur le cantique « à”, prends mon âme ». Ce cantique à  la même mélodie, comme bon nombre le savent, que Hatikva (chose que j’ignorais complètement bien entendu à  l’époque).

Sur les quatre filles que nous sommes, je suis la seule à  m’en souvenir… Donc durant toute ma vie j’ai gardé cette image de mon père dans mon coeur. Quelques temps après mon père nous a emmené voir le film les 10 commandements avec Burt Lancaster… Idem il n’y avait qu’une personne qui pleurait dans la salle de cinéma c’était mon père, et toutes ces images me sont restées.

 

J’ai compris, 40 ans plus tard.

Durant des années j’ai mené ma propre vie, je dirai une vie sans Dieu..

J’ai pris les eaux du baptême en 2006.  Je n’avais absolument aucun attrait pour Israël à  l’époque. Disons que j’avais du respect, mais c’est tout.

Ce jour-là , le pasteur m’avait demandé si je souhaitai que l’on chante un cantique particulier, et instinctivement, j’avais dit :  »  oui j’aimerais que l’on chante « Ecoute Israël  » 

(il fût en plus au violon ce fût magnifique).

5 ans ensuite, donc en  2011,  j’ai eu une soif, mais une telle soif de connaitre davantage les écritures. J’ai donc étudié durant des heures et des heures, je buvais, dévorais tous les versets que j’étudiais, je découvrais le cœur de Dieu .

 

Est arrivé ensuite le fameux jour!

Alors que j’étudiais, je lus un passage dans Luc 1.48

« Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse »

Un mot attira mon attention « bienheureuse« ..je ne savais alors pourquoi, mais j’ai surligné ce mot dans ma bible.

C’était comme une pulsion… Quelques jours plus tard alors que je lisais un texte de David Wilkerson celui-ci citait des versets dont un, dans le livre d’Esdras et là  je me suis dit « Tiens Esdras est un livre que je ne connais pas beaucoup « .

Machinalement,  j’ai ouvert ma bible dans Esdras.
J’ai lu le premier chapitre rien de spécial, puis ensuite le second… et là   mon cœur s’est mis à  battre très fort (et le mot est faible) et une pensée m’est venue..impossible pour moi de la saisir, je n’en voulais pas, cela me paraissait tellement abberant. Mais je sentais dans mon coeur que Dieu  me parlait  de quelque chose de précis, mais intellectuellement, je ne pouvais y adhérer, ni comprendre et encore moins l’accepter….

J’ai refermé la bible, presqu’en colère. Il n’était pas concevable pour moi  d’avoir ce genre de pensée… Ma mère est chrétienne, et mon père musulman, comment serait-ce possible ?

 

…La journée se poursuivit, et je n’arrivais pas à  m’enlever cette pensée de ma tête… Le soir même chose… mais là  je ressentis la voix du Seigneur qui me disait :

« cherche la signification de ton nom de famille »

..mon nom de famille est SAIDANI (Nadia), je ne savais même pas que celui-ci pouvait signifier quelque chose de significatif.
Je suis donc allée sur internet et là  j’ai lu

« SAIDANI nom arabe signifiant bienheureux (sa’id). Il est parfois porté par des juifs séfarades »…
Je n’en revenais pas… !

Mais le plus curieux, c’est que lorsque j’ai lu ceci, je me suis mise à  sauter dans tous les sens, chez moi, j’étais heureuse, à  un point que je n’arriverai même pas à  décrire.

Lorsque tout à  coup je me suis dit:

 

 « mais pourquoi es-tu si heureuse ? ».

 
Alors tout le puzzle éparpillé depuis tant d’années à  commencer à  se rassembler.
Je venais de découvrir ma véritable identité, j’étais juive. J’ai posé la question au Seigneur :  » Seigneur, qu’est ce que cela change? je suis pleinement née de nouveau, je suis ton enfant déjà , pourquoi me révéler cela? pourquoi faire?Mon père, ma mère n’ont jamais su çà , deux de mes soeurs (non chrétiennes) sont même un peu antisémites.
Je n’ai pas encore toutes les réponses… mais j’en connais la raison, enfin une partie d la raison de ma joie indescriptible 🙂

Le cantique dont je parlais précedemment avec mon père à  l’église (ci-dessus)  »  à” prends mon âme  »  (mélodie juive de l’hymne d’Israël) est aussi une berceuse chantée en Kabylie.
J’aimerais faire une parenthèse sur ce cantique..un jour un monsieur juif kabyle m’avait dit, suite à  mon témoignage, que ce chant était une ancienne berceuse chantée en kabylie, et ce, jusqu’à  ce jour.

Il y a quatre ans, alors que j’étais en Israël dans un village en tant que volontaire, un couple est arrivé. Ces gens vivent dans un kibboutz près de Gaza..

La jeune femme me demande finalement un peu mon témoignage… et lorsque que je lui parle du cantique sur lequel mon père avait pleuré, elle me dit

– « Tu as raison Nadia, ce cantique est un cantique kabyle . Je connais le petit fils de l’auteur, il vit à  Lyon  »

 

Naturellement, j’ai recherché ce petit fils, mais je ne l’ai jamais trouvé.

 

Dieu a fait  bien mieux.
J’ai eu contact avec le fils de l’auteur lui-même « Arnera.Alexandre ». Alexandre réside dans une maison de retraite à  Nice et nous avions échangé longuement au téléphone. Il me raconta..

« Lorsque j’étais enfant Nadia, mon père était missionnaire, et nous sommes partis en Kabylie..un jour alors qu’il s’était retiré sur une colline pour prier/méditer, il entendit le son d’une voix féminine qui chantait cette mélodie. Elle était de l’autre côté de la colline..le père dont son nom est Hector Arnera fût saisi dans son coeur, et se mit à  pleurer abondemment. Dieu lui a inspiré ce jour là , les paroles du cantique  »  Oh prends mon âme » .

Cette femme qui chantait était une kabyle juive séfarade. C’est un chant qui est chanté en Kabylie, et ce depuis de nombreuses années. (les paroles de cette berceuse entre autre parle de la traversé de la Mer rouge, de la perte du chemin dans le désert : source d’un frère kabyle)

Un jour un couple musulman kabyle m’a raconté une chose qui  m’a été confirméepar la suite. Après une certaine fête en kabylie, certains kabyles – et eux seuls le font – , entourent leurs linteaux de porte de sang pour empêcher le mal d’y entrer, et font une marque sur le front de leurs enfants et épouse…

Il y a aussi une autre coutume dans certains villages.  Lorsque l’un à  des soucis, les habitants tournent plusieurs fois autour… Comme les Hébreux autour de Jéricho !

D’autres pièces de ce magnifique puzzle se sont encore rassemblées depuis, pour me confirmer mon appartenance, si longtemps demeurée secrète, au peuple juif.

 

Dieu est un Dieu tellement surprenant !