Devons-nous juger ?

Cette question :  » devons-nous juger  » est l’une de celles qui embarrassent beaucoup de chrétiens sincères. Une étude soigneuse de la Bible, faite avec un esprit ouvert, montre avec clarté qu’en ce qui concerne les questions vitales, c’est non seulement juste, mais c’est un devoir positif de juger.

L’Écriture commande de juger.

Le Seigneur Jésus-Christ a commandé :  » Jugez selon la justice » (Jean 7/24). Il a dit à un homme :  » Tu as bien jugé  » (Luc 7/43). A d’autres, notre Seigneur demanda :  » Pourquoi ne discernez-vous pas ce qui est juste ?  » (Luc 12/57). L’apôtre Paul a écrit  » Je parle comme à des hommes intelligents. Jugez vous-même de ce que je dis  » (1 Cor 10/15). De nouveau Paul déclare : « L’homme spirituel juge de tout.  » (1 Cor 2/15).

C’est notre devoir absolu de juger.

Faux enseignements.

 » Gardez-vous des faux prophètes  » (Mat 7/15) est l’avertissement et le commandement de notre Seigneur. Mais comment pourrions-nous  » nous garder « 

Comment pourrions-nous connaitre que ce sont des  » faux prophètes  » si nous ne jugions pas ? Et quel est le standard donné par Dieu, selon lequel nous pouvons juger ?

La Loi et le Témoignage !

« Si l’on ne parle pas ainsi, il n’y aura point d’aurore pour le peuple «  (Esaïe 8/20).

 » Vous les reconnaîtrez à leurs fruits «  (Mat 7/16) a dit le Christ. Et en jugeant  » les fruits « , vous devez juger à l’aide de la Parole de Dieu et non en faisant appel au raisonnement humain.

Beaucoup de choses semblent justes selon le jugement humain, mais sont fausses quand on les confronte avec la Parole de Dieu.

L’apôtre Paul avertit les croyants :  » Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales, au préjudice de l’enseignement que vous avez reçu. Éloignez-vous d’eux. Car de tels hommes ne servent point Christ, notre Seigneur, mais leur propre ventre et, par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les cœurs des simples «  (Rom 16/17).

On ne pourrait pas obéir à ce commandement apostolique s’il était mauvais de juger. Dieu désire que nous connaissions Sa Parole et que, par elle, nous éprouvions ceux qui enseignent et leur enseignement.

Notez aussi que ce sont «  les faux docteurs qui créent les divisions  » et non ceux qui protestent contre leur leurs faux enseignements. Et ces trompeurs ne servent pas Christ comme ils l’annoncent mais leur  » propre ventre  » ou leur  » propre tartine  » comme nous pourrions le supposer. Nous devons  » les noter  » et  » nous en éloigner « .

 » Ne le recevez pas « 

L’apôtre Jean a écrit :  » Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit, mais éprouvez les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde.  » (1 Jean 4/1). De nouveau, il écrit :  » car plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point que Jésus est venu en chair… Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne lui dites pas salut, car celui qui lui dit salut participe à ses mauvaises œuvres. «  (2 Jean 7/11).

Ces versets nous commandent de juger entre ceux qui apportent et ceux qui n’apportent pas la vraie doctrine de Christ.

Écriture mal comprise

Une des paroles de la Bible, la plus connue, la plus mal comprise et la plus mal appliquée est :

 » Ne jugez point «  (Mat 7/1).

Examinons le passage en entier.

 » Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère « .

Relisons soigneusement ce passage. Notez qu’il s’adresse à un hypocrite, non à ceux qui, sincèrement, désirent discerner si un enseignement est vrai ou faux par rapport avec la Parole de Dieu. Ce passage ne s’élève pas contre un jugement honnête et impartial ; c’est un avertissement donné à un hypocrite qui juge pour le plaisir de juger, dans le but de se mettre en valeur.

Si nous séparons un verset ou une partie de verset du contexte, nous pouvons donner à la Parole de Dieu un sens contraire à celui qu’elle possède réellement. Et ceux qui agissent ainsi ne peuvent échapper au jugement de Dieu puisqu’ils tordent le sens de Sa Parole (2 Pierre 3/16).

Que ce soit pour nous un avertissement de ne pas extraire un texte de l’écriture sans le rapprocher de son contexte.

Modernisme satanique

Beaucoup de ceux qui citent pieusement  » Ne jugez point  » en séparant ces mots du texte pour défendre ce qu’ils avancent de faux par rapport à la Parole de Dieu, ne voient pas leur propre contradiction en jugeant ceux qui rejettent leurs erreurs pour obéir à la Parole de Dieu.

Il est tragique que tant de choses antiscripturaires aient trouvé un abri immérité derrière l’écriture citée dont ils font un usage abusif.

La raison pour laquelle l’Eglise de Christ est aujourd’hui engluée et paralysée par un modernisme satanique est que les chrétiens n’ont pas obéi aux commandements de la Parole de Dieu de juger et de rejeter et se séparer des faux docteurs et de l’enseignement faux dès le début de l’apparition de ceux-ci au milieu d’eux.

La santé physique est conservée parce qu’on sépare l’organisme des germes de maladie. La santé spirituelle est maintenue par la séparation d’avec les fausses doctrines. Le plus grand péril de notre temps, n’est pas de trop juger, mais de trop peu juger les mensonges spirituels. Dieu désire que Ses enfants soient comme les nobles Béréens qui  » examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact.  » (Actes 17/11).

L’épitre aux Romains (2/1-2) est aussi adressée au religieux hypocrite qui se condamne lui-même puisqu’il est coupable des mêmes fautes que celles dont il accuse les autres. Jacques 4/11-12 a trait à un mauvais esprit de calomnie et de censure, non dans le but de juger si enseignement et docteurs s’accordent ou ne s’accordent pas avec la Parole de Dieu. La bible ne se contredit jamais. Pour comprendre un passage des Ecritures, nous devons regarder à la lumière de toute l’Ecriture.

 » Aucune prophétie de l’écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière  » (2Pierre 1/20).  » Employant un langage spirituel pour les choses spirituelles «  (1 Cor 2/13).

Causes à juger

La conduite immorale de ceux qui se disent croyants doit être jugée. Le chapitre 15 dans la première épitre aux Corinthiens nous raconte une triste histoire et conclut par l’injonction de l’Apôtre :  » Ôtez le méchant du milieu de vous  » (11/13)

Jugement de soi même

Les querelles entre chrétiens à propos de sujets appartenant à cette vie (1 Cor 6/3) devraient être jugées par un tribunal de frères au lieu d’être présentées devant des incroyants devant des cours de justice. Le sixième chapitre de 1 Corinthien tout entier rend clair le plan de Dieu à cet égard, et quelques vérités alarmantes sont révélées ; d’abord : «  les saints jugeront le monde « . Ensuite :  » nous jugerons les anges  » (1 Cor 6/3). Bien aimés, permettons-nous à Dieu de nous préparer pour cette place éminente ?

Nous devons nous juger nous-mêmes. «  Examinez-vous, vous-mêmes pour savoir si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes «  (2 Cor 13/5).

 » Si nous nous jugions nous ne serions pas jugés ; mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamné avec le monde  » (1 Cor 11/31-32).

Quel changement et quelle bénédiction ce serait si nous jugions nos propres fautes avec aussi peu d’indulgence que nous jugeons celles des autres ! Et si nous jugions les fautes des autres avec la charité que nous apportons à l’égard des nôtres ! Et les chrétiens pourraient éviter de nombreux châtiments du Seigneur s’ils jugeaient, confessaient et délaissaient leur désobéissance envers Dieu. O combien de honte, de manque de fruit seraient épargnés à la vue de notre Seigneur béni !

Certaines limitations à notre jugement

Ne pas juger les scrupules de notre prochain. Dieu défend de juger nos frères au sujet de certaines sortes d’aliments qu’ils consomment, de la distinction entre les jours, etc….. (Romain 14, 1 Cor 10/23-33, Colossiens 2/16-17 traitent de ces questions).

Éléments de jugement

Le mot employé dans le Nouveau Testament grec pour : juger ou jugement est Kpiv.

D’une part, il signifie distinguer, décider, déterminer, conclure, éprouver, penser et mettre en doute. C’est ce que Dieu désire que fassent ses enfants vis-à-vis des prédicateurs, des docteurs, pour savoir si leur enseignement est vrai ou faux d’après la Parole de Dieu. L’apôtre Paul écrit : «  Et ce que je demande dans mes prières c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en intelligence pour le discernement des choses les meilleures  » (Phil 1/9-10).

Une idée erronée de l’amour, un manque de connaissance et de jugement conduisent souvent le peuple de Dieu à approuver des choses autres que celles qui sont excellentes aux yeux de Dieu. L’épitre aux Hébreux nous enseigne que les hommes faits, c’est-à -dire ceux qui ont le jugement exercé par l’usage à discerner ce qui est bien de ce qui est mal (5/4)

D’autre part, le mot grec Kpiv (juger ou jugement) signifie condamner, prononcer un jugement contre… et punir. C’est la prérogative de Dieu car Il a dit : «  A moi la vengeance, à moi la rétribution  » (Rom 12/19).

Franklin G.huling (source :  » Notre vocation céleste  » n °83)
Trouvé sur le site http://www.connaitre-la-verite.com