Source: Dreuz.Info

La pandémie du covid19 possède une particularité unique. Elle frappe certes les individus, mais également le corps social tout entier.

En passant du domaine médical au domaine politique, la maladie a atteint une virulence qui menace non seulement la société mais l’humanité de l’homme elle-même.

La plupart pensent que cette épidémie de Covid-19, n’est qu’un mauvais moment à passer. Mais d’autres disent déjà: plus rien ne sera comme avant. Pourquoi?

 

L’épidémie de grippe aurait été effectivement un douloureux moment à passer, comme l’ont été toutes les épidémies précédentes, si et seulement si elle n’était pas devenue un événement politique majeur.

En s’emparant du pouvoir médical, en le soumettant à la réalisation d’objectifs politico-économiques,  le pouvoir exécutif a pris des décisions aux conséquences incalculables. Ne prenant aucune mesure appropriée, négligeant les gestes les plus élémentaires de prudence et dans le même temps, grossissant démesurément le danger, (notamment le fameux « nous sommes en guerre » qui est un pur mensonge),  le pouvoir politique a asphyxié la société, l’a littéralement étouffée.

Obéissant à une sorte de mimétisme, il a projeté sur la société l’évolution pathologique de la maladie dans sa forme la plus grave.

Le pouvoir politique a servi de courroie de transmission de la maladie à tout le corps social. Autrement dit, de même que les patients les plus atteints meurent asphyxiés, il a pris toutes les mesures pour que la société soit à son tour asphyxiée, soit placée sous assistance respiratoire, sous contrôle totalitaire. Le pouvoir politique obéissant au Coronavirus, est devenu lui-même l’agent propageant avec une rare détermination la maladie dans toute la société.

Pour justifier cette démarche d’autodestruction, le pouvoir politique est contraint de provoquer le maximum de morts possibles et dans le même temps, face à l’ampleur exceptionnelle de la catastrophe qu’il contribue à créer,  d’en minorer le nombre.

Selon le journal Le Monde, le taux de mortalité des malades admis en réanimation pour cause de Covid-19, serait non de 10% comme l’affirme le gouvernement, mais de l’ordre de 30% à 40%. En outre, ne seraient pas comptabilisés, les décès du Covid-19 intervenus au domicile des victimes. La France comptabiliserait 40 000 décès et non 22 000.

Si l’on prend en compte la totalité des interventions, des décisions prises par le pouvoir depuis le début de l’épidémie, force est de conclure que l’exécutif organise non la guérison des malades mais leur mutilation voire leur exécution. Il agit comme ses généraux qui pendant la Grande Guerre envoyaient leurs soldats à la mort, pour justifier l’échec de leur stratégie.

Comme un fleuve paisible coulant dans son lit, qui tout à coup déborde furieusement envahissant toutes les terres, ainsi le pouvoir exécutif s’est emparé de tous les pouvoirs, y compris du pouvoir économique et de l’autorité morale et éthique jusque là du ressort exclusif des individus privés et de la société civile.

L’exécutif a pris une décision historique sans précédent: il a décidé de mettre en panne l’économie et de s’emparer de la direction des conduites individuelles.

La morale et la pratique religieuse sont passées sous sa coupe, sans provoquer de protestation particulière de la part des différentes églises et cultes. L’Eglise, le Temple, la Synagogue obéissent sans broncher à des décrets politiques.

Le philosophe italien Giorgio Agamben pose la question que je  me suis posée depuis le début de l’épidémie :

« Je voudrais partager avec qui en a envie une question à laquelle, depuis maintenant plus d’un mois, je ne cesse de réfléchir. Comment a-t-il pu advenir qu’un pays tout entier, sans s’en rendre compte, se soit écroulé éthiquement et politiquement, confronté à une maladie ? »

Des décisions aux conséquences catastrophiques.

Depuis la crise du Coronavirus Covid-19, le citoyen ne possède plus aucun pouvoir. Même les droits jugés inaliénables, lui ont été confisqués.

Il faut noter ce fait inouï : la plupart des citoyens ont consenti sans sérieusement protester, à perdre leurs droits, à mettre en péril leur emploi, leur outil de travail, à se couper de leur famille, amis…et à subir une sorte de prise de corps par le confinement généralisée.

Le traumatisme créé par cette action politique est sans précédent. On peut d’ores et déjà considérer que les séquelles qui en résulteront seront pour la société et pour un nombre incalculable de personnes, irréversibles. L’exécutif est en train de fabriquer des milliers d’invalides sociaux.

Il est totalement illusoire de croire qu’une crise d’une telle ampleur sera de courte durée.

Cette crise est comparable à celle de 1914 où à celle de 1940. Elle est appelée à s’étaler sur plusieurs années. Je crains hélas que ses conséquences seront infiniment plus dramatiques que celles des deux précédentes guerres mondiales réunies.

Un journaliste de Charly Hebdo a parlé à son sujet de « désastre ». Le mot est exact. Il est peu probable que ceux qui ont volontairement provoqué un tel cataclysme, soient capables de nous en faire sortir.

Le sacrifice de l’enfance.

Nous sommes en train de commettre le crime le plus radical qui soit, un crime qui va anéantir le processus de socialisation ; nous sommes en train d’inculquer aux enfants,  la méfiance, la peur de l’autre. Nous leur apprenons à voir leurs petits camarades comme des êtres potentiellement dangereux pour eux. Par là-même, nous prenons l’effrayante décision d’interdire aux enfants de jouer, de communiquer spontanément, de rire, de s’affronter, de pratiquer des sports collectifs…Nous détruisons l’empathie avec l’autre, sans laquelle il n’y a pas de sentiments humains.

Sans les jeux corporels, sans les liens de camaraderie, sans l’affectif, pas d’apprentissage de la sociabilité, pas de possibilité de construire sa personnalité. En imposant une distance entre les enfants pour les protéger d’un hypothétique danger,  nous sommes en train détruire l’enfance elle-même. En limitant leur relation à des jeux virtuels, nous fabriquons des êtres phobiques. Les futurs zombies aptes à accepter d’être entièrement commandés par les algorithmes, par l’intelligence artificielle.

La ruine de la confiance.

Je le dis tristement, gravement. Ce qui a été abimé dans cette crise est l’élément clé, la source même du développement des sociétés modernes: la confiance. Le détricotage de l’ethos de confiance entrainera le détricotage de l’édifice social tout entier. Si le prochain -le frère, le père, l’ami…- représente un danger mortel pour moi et réciproquement, alors aucun groupement humain, fut-ce le plus élémentaire -la famille- n’est concevable.

Sous l’action de la politisation de la maladie, l’éthos de confiance a cédé la place à une phobie collective totalement destructrice. La peur, la méfiance tétanisent les volontés, minant toute possibilité de relations sociales.

La société est en train de se déliter sous nos yeux. Le tissu social entre en décomposition.

Lors de la grande crise de 1929, Roosevelt a pu faire sortir les Etats-Unis de l’impasse, en restaurant la confiance notamment dans le système bancaire.

Mais en Europe, les gouvernants n’ont pas su faire. Résultat, l’Europe a entrainé le monde dans la guerre.

Mais la grande crise de 1929 n’est rien comparée à la crise que nous vivons. Ce n’est pas seulement une crise économique, pas seulement une crise politique ou sociale, mais une crise qui affecte la civilisation dans ses soubassements les plus profonds, une crise qui bouleverse et menace de détruire ce qui constitue l’humanité de l’homme.

Il faut avoir conscience, même si cela est très pénible à réaliser, que nous avons atteint en un temps record, une déchéance morale jamais atteinte par l’humanité.

« Comment avons-nous pu accepter, seulement au nom d’un risque qu’il n’était pas possible de préciser, que les personnes qui nous sont chères et les êtres humains en général non seulement mourussent seuls – chose qui n’était jamais arrivée auparavant dans l’histoire, d’Antigone à aujourd’hui- mais que leurs cadavres fussent brulés sans funérailles ? » (G. Agamben).

Jamais l’opposition entre la survie individuelle et les règles de fonctionnement de la société, n’a été aussi grande, aussi radicale, aussi immense.

Ce qui constitue l’essence même du tissu social dans tous ses aspects, a été mis entre parenthèse, endommagé, peut-être détruit. Comme si la société c’était auto-dissoute en se ramassant dans l’unique survie, à tous prix, de l’individu. L’individu isolé, culpabilisé, apeuré, infantilisé,  fait face à un exécutif tout puissant qui décide pour lui. En attendant l’aliénation totale, le règne de la liberté surveillée commence.

L’humanité de l’homme s’est brutalement évanouie.

Les citoyens ont renoncé au droit de se commander eux-mêmes jusque dans la sphère de l’intime et ont transféré ce droit à l’exécutif.

Nous voici replacés dans cet espace pré-civilisationnel que les philosophes des Lumières avaient imaginé, l’état de la vie humaine d’avant le Contrat social.

Si le contrat est bien la base de toute vie sociale, s’il ne peut y avoir de contrat sans confiance, alors la fin de l’ethos de confiance implique nécessairement la fin de la vie sociale telle que nous l’avons connue jusqu’à présent.

La gestion de sortie de crise proposée par ceux qui l’ont provoquée consiste à nous inscrire définitivement dans un nouvel espace social où la confiance aura totalement disparue. Dans une société déshumanisée, une société dans laquelle les rapports humains que nous avons jusque là connus, n’existeraient que d’une manière aseptisée.

Si nous ne nous réveillons pas de ce cauchemar, si nous ne remettons pas de l’ordre dans l’invraisemblable chaos que les hommes politiques sont en train de créer, alors le monde va sombrer dans une violence inimaginable.

Il faut rétablir l’ordre que l’exécutif a détruit. Il faut sauver l’homme de l’extrême servitude qu’on lui réserve. 

L’irréversible n’a pas encore été atteint. La solution pour sortir de l’impasse est simple:

Que la maladie soit du ressort exclusif des médecins; que les médecins fous cessent de faire de la politique. Que les politiques délirants…cessent de faire de la médecine et le monde peut encore être sauvé. Il faut dissoudre les grands appareils bureaucratiques qui sont la cause principale du chaos.

Persister dans cette invraisemblable confusion des genres, c’est aller vers la barbarie, vers la mort de centaines de millions de personnes, par la faim, l’épuisement, et toutes sortes de maladies. On tente aujourd’hui, sous la tutelle de l’Union européenne et des grands organismes supranationaux, de nous asservir définitivement en nous soumettant au contrôle par l’intelligence artificielle, notamment par le traçage et autres procédés dégradants.

Faisant preuve d’une rare clairvoyance, Alain Peyrefitte écrit :

« L’entreprise économique qui s’édifierait sur la ruine physique et morale de l’homme tournerait le dos à son principe vital. Elle ne prospérerait que dans une forme de violence, d’humiliation, de dégradation, de soumission, voire de crime. »

Il en conclut que ceux qui tirent profit de cette situation « déchoient du titre d’homme –pour avoir voulu en priver ceux qu’ils ont asservis. » (La société de confiance, p.521)

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