Voici un sujet éculé, passé dans le langage commun, le symbole par excellence de la victoire du petit sur le grand. Pourquoi écrire encore des âneries sur un sujet pareil ? Peut-être parce que je n’arrive pas à m’en défaire dans mes pensées ? Je crois qu’il a des clés très actuelles dans ce combat.

Le récit complet se trouve dans 1 Samuel 17. Une histoire banale : deux armées se font face, l’une a lancé un défi à l’autre « Si tu peux battre mon héros, alors tu as gagné, si tu n’y arrives pas tu as perdu ». Non ne sommes pas dans un jeu vidéo. Et ça dure…

1Sam 17 :16

Le Philistin s’avançait matin et soir, et il se présenta pendant quarante jours.

17.20

David se leva de bon matin. Il laissa les brebis à un gardien, prit sa charge, et partit, comme Isaï le lui avait ordonné. Lorsqu’il arriva au camp, l’armée était en marche pour se ranger en bataille et poussait des cris de guerre.

17.21

Israël et les Philistins se formèrent en bataille, armée contre armée.

 

Et l’on découvre une mise en scène qui se répète tous les jours : on se met en rang de bataille, on crie (pour se donner du courage ?) et rien ne se passe, pas de défaite et pas de victoire. Cela me fait un peu trop penser à nos réunions de louanges…On ne ferait pas un peu pareil ? Chanter pour se sentir fort sans combattre ?

Une deuxième découverte c’est que David était absent jusque-là. Ses trois grands frères sont présents et David est envoyé par son papa pour prendre des nouvelles de la famille et leur apporter à manger. Que c’est banal !

Mais c’est là que tout commence à changer, à commencer par le rythme, on passe de la répétition sans action véritable à la course :

17.22

David remit les objets qu’il portait entre les mains du gardien des bagages, et courut vers les rangs de l’armée. Aussitôt arrivé, il demanda à ses frères comment ils se portaient.

 

Immédiatement David est au cœur de l’action :

17.23

Tandis qu’il parlait avec eux, voici, le Philistin de Gath, nommé Goliath, s’avança entre les deux armées, hors des rangs des Philistins. Il tint les mêmes discours que précédemment, et David les entendit.

17.24

A la vue de cet homme, tous ceux d’Israël s’enfuirent devant lui et furent saisis d’une grande crainte.

17.25

Chacun disait: Avez-vous vu s’avancer cet homme? C’est pour jeter à Israël un défi qu’il s’est avancé! Si quelqu’un le tue, le roi le comblera de richesses, il lui donnera sa fille, et il affranchira la maison de son père en Israël.

17.26

David dit aux hommes qui se trouvaient près de lui: Que fera-t-on à celui qui tuera ce Philistin, et qui ôtera l’opprobre de dessus Israël? Qui est donc ce Philistin, cet incirconcis, pour insulter l’armée du Dieu vivant?

 

Deux comportements :

  • Tous sauf un : la peur et la fuite, on passe des cris de guerre aux cris d’effroi.
  • Et un qui a saisi immédiatement la réalité invisible : « Qui donc est cet incirconcis pour insulter l’armée du Dieu vivant ? »

David a compris ce qui est en train de se passer, les puissances des ténèbres aussi : il faut l’empêcher d’agir car il est dangereux. N’oublions pas que David a déjà reçu l’onction royale de la part de Samuel.

(1 Samuel 16 :13)

Samuel prit la corne d’huile, et l’oignit au milieu de ses frères. L’esprit de l’Éternel saisit David, à partir de ce jour et dans la suite

 

Donc il faut briser ce David, quoi de mieux que la famille. Vous vous levez pour Dieu ? Ne vous étonnez pas de qui l’opposition vient : des frères, et particulièrement de celui qui est en position d’autorité.

17.28

Éliab, son frère aîné, qui l’avait entendu parler à ces hommes, fut enflammé de colère contre David. Et il dit: Pourquoi es-tu descendu, et à qui as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert? Je connais ton orgueil et la malice de ton coeur. C’est pour voir la bataille que tu es descendu.

 

Qui est Eliab ? Une personne impressionnante aux yeux des hommes, il ferait certainement un excellent dirigeant, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Même le prophète Samuel s’est laissé prendre :

16.6

Lorsqu’ils entrèrent, Samuel se dit, en voyant Éliab: Certainement, l’oint de l’Éternel est ici devant lui.

16.7

Et l’Éternel dit à Samuel: Ne prends point garde à son apparence et à la hauteur de sa taille, car je l’ai rejeté. L’Éternel ne considère pas ce que l’homme considère; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au coeur.

Heureusement Samuel obéit à Dieu en premier. Mais je commence à frémir, en pensant à tous les Eliab en position d’autorité dans les églises.

Mais David ne se laisse pas provoquer et fait une excellente chose face à l’accusateur : il reprend son chemin sans se laisser détourner :

17.29

David répondit: Qu’ai-je donc fait? Ne puis-je pas parler ainsi?

17.30

Et il se détourna de lui pour s’adresser à un autre, et fit les mêmes questions. Le peuple lui répondit comme la première fois.

 

A ce moment, l’attitude de David commence à porter des fruits

17.31

Lorsqu’on eut entendu les paroles prononcées par David, on les répéta devant Saül, qui le fit chercher.

 

Il y a une activité dans le camp que le roi Saül a dû remarquer. Quand le Saint-Esprit est à l’œuvre, au bout d’un moment cela fait du bruit. Le roi veut savoir qui est ce David. Pourtant il le connait car c’est son joueur de harpe

16.23

Et lorsque l’esprit de Dieu était sur Saül, David prenait la harpe et jouait de sa main; Saül respirait alors plus à l’aise et se trouvait soulagé, et le mauvais esprit se retirait de lui.

 

Mais comment reconnaître un artiste à la belle gueule sur un champ de bataille ? David arrive devant le roi :

17.32

David dit à Saül: Que personne ne se décourage à cause de ce Philistin! Ton serviteur ira se battre avec lui.

17.33

Saül dit à David: Tu ne peux pas aller te battre avec ce Philistin, car tu es un enfant, et il est un homme de guerre dès sa jeunesse.

 

Quelle claque ! La personne la plus importante du royaume te dit « tu peux pas y aller t’es qu’un gamin ! ». Se faire humilier en public par une figure d’autorité.

Combien de portes se sont ainsi fermées à des personnes appelées au ministère ?

A ce moment le prince des ténèbres a dû se dire « Bien joué, il s’est fait s’écraser ce minus ». L’histoire est terminée.

Non ?

 

7.34

David dit à Saül: Ton serviteur faisait paître les brebis de son père. Et quand un lion ou un ours venait en enlever une du troupeau,

17.35

je courais après lui, je le frappais, et j’arrachais la brebis de sa gueule. S’il se dressait contre moi, je le saisissais par la gorge, je le frappais, et je le tuais.

17.36

C’est ainsi que ton serviteur a terrassé le lion et l’ours, et il en sera du Philistin, de cet incirconcis, comme de l’un d’eux, car il a insulté l’armée du Dieu vivant.

 

David ne se laisse pas humilier, il sait que Le Dieu vivant a un cœur de berger qui défend ses brebis quel qu’en soit le prix. Le mystère de David c’est qu’il a compris la croix des siècles en avance. Il a compris que les victoires qu’il a vécues dans sa vie ne sont pas que pour lui et son troupeau, mais qu’elles n’étaient que prémices pour une délivrance bien plus importante.

17.37a

David dit encore: L’Éternel, qui m’a délivré de la griffe du lion et de la patte de l’ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin

17.37b

Et Saül dit à David: Va, et que l’Éternel soit avec toi!

17.38

Saül fit mettre ses vêtements à David, il plaça sur sa tête un casque d’airain, et le revêtit d’une cuirasse.

 

Saül n’a pas pu empêcher David d’aller. Il nous faut comprendre que lorsque le Saint Esprit est aux commandes, alors mêmes les dirigeants des nations doivent s’incliner. Mais l’ennemi a encore une ruse, une dernière, il est aux abois, mais il essaie encore

17.39

David ceignit l’épée de Saül par-dessus ses habits, et voulut marcher, car il n’avait pas encore essayé. Mais il dit à Saül: Je ne puis pas marcher avec cette armure, je n’y suis pas accoutumé. Et il s’en débarrassa.

 

Non, combattre avec les armes d’un autre cela ne va pas, quand Dieu appelle, il n’y a pas de place pour le « copier-coller ». A chacun d’utiliser ce que Dieu lui a donné. A David, il a donné des cailloux…Faut pas être un peu fou pour renoncer à une cuirasse de protection et une arme aussi rare qu’une épée ?

17.40

Il prit en main son bâton, choisit dans le torrent cinq pierres polies, et les mit dans sa gibecière de berger et dans sa poche. Puis, sa fronde à la main, il s’avança contre le Philistin.

 

David a surmonté tous les pièges que l’ennemi avait tendus, le moment du combat arrive enfin, Goliath va avancer :

17.41

Le Philistin s’approcha peu à peu de David, et l’homme qui portait son bouclier marchait devant lui.

17.42

Le Philistin regarda, et lorsqu’il aperçut David, il le méprisa, ne voyant en lui qu’un enfant, blond et d’une belle figure.

 

Maintenant c’est au tour de l’ennemi d’être pris à son piège. Il va céder au mépris, il va croire que la victoire est déjà acquise.

17.43

Le Philistin dit à David: Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi avec des bâtons? Et, après l’avoir maudit par ses dieux,

17.44

il ajouta: Viens vers moi, et je donnerai ta chair aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs.

 

Dans tous les combats, il y a une qualité essentielle : c’est le courage, David n’en manque pas. Et une deuxième chose encore plus importante : la foi.

17.45

David dit au Philistin: Tu marches contre moi avec l’épée, la lance et le javelot; et moi, je marche contre toi au nom de l’Éternel des armées, du Dieu de l’armée d’Israël, que tu as insultée.

17.46

Aujourd’hui l’Éternel te livrera entre mes mains, je t’abattrai et je te couperai la tête; aujourd’hui je donnerai les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux animaux de la terre. Et toute la terre saura qu’Israël a un Dieu.

17.47

Et toute cette multitude saura que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que l’Éternel sauve. Car la victoire appartient à l’Éternel. Et il vous livre entre nos mains.

 

La fin de l’histoire va montrer que les choses se sont passées exactement comme David l’a annoncé :

17.48

Aussitôt que le Philistin se mit en mouvement pour marcher au-devant de David, David courut sur le champ de bataille à la rencontre du Philistin.

17.49

Il mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre, et la lança avec sa fronde; il frappa le Philistin au front, et la pierre s’enfonça dans le front du Philistin, qui tomba le visage contre terre.

17.50

Ainsi, avec une fronde et une pierre, David fut plus fort que le Philistin; il le terrassa et lui ôta la vie, sans avoir d’épée à la main.

17.51

Il courut, s’arrêta près du Philistin, se saisit de son épée qu’il tira du fourreau, le tua et lui coupa la tête. Les Philistins, voyant que leur héros était mort, prirent la fuite.

 

Avez-vous remarqué combien de fois David a couru ? Combien d’actions, après 40 jours d’immobilisme ?

Il y a dans ce combat quelque chose de profond et d’actuel pour l’Eglise. Le temps des proclamations est terminé. Le temps des démonstrations vaines est terminé. Le temps de la fuite est terminé. Le temps de ne pas savoir qui est l’armée du Dieu vivant est terminé. Le temps des insultes à Dieu est terminé. Le temps d’utiliser les armes du monde est terminé. Le temps de courir, d’aller vite est arrivé

Le temps de la victoire du Saint Esprit pour son troupeau est arrivé. Le temps de se lever et pousser des cris de victoire est arrivé

17.52

Et les hommes d’Israël et de Juda poussèrent des cris, et allèrent à la poursuite des Philistins jusque dans la vallée et jusqu’aux portes d’Ékron. Les Philistins blessés à mort tombèrent dans le chemin de Schaaraïm jusqu’à Gath et jusqu’à Ékron.

17.53

Et les enfants d’Israël revinrent de la poursuite des Philistins, et pillèrent leur camp.

 

Il est encore temps de piller le camp de l’ennemi. Il y a un frémissement en moi qui rugit : « N’attendez-pas mon retour sur un fauteuil ou dans un abri antiatomique » et « Vous n’éviterez pas la bataille, car c’est mon Saint-Esprit qui la dirige ».

Le 40ème jour est le jour de victoire du Seigneur

Comprenons cette parole du livre de l’Apocalypse :

6.10

Ils crièrent d’une voix forte, en disant: Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre?

6.11

Une robe blanche fut donnée à chacun d’eux; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux.