« Et cette femme, qui est une fille d’Abraham, et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat? » (Luc 13:15-16)

Permettez-moi de vous décrire la scène. Jésus est en train de prêcher à une assemblée nombreuse réunie dans une des synagogues locales. Les gens écoutent attentivement ce qu’Il leur dit sur le Royaume des Cieux et sur le plan de Son Père pour eux.

Au milieu de Sa prédication, Jésus remarque une femme au milieu du groupe. Elle ne peut se tenir droit, mais elle est courbée, le visage tourné vers le sol. Sans que personne ne Lui dise rien, Jésus a discerné qu’elle est ainsi depuis dix-huit années. Jésus sent l’Esprit du Père se manifester, frémissant au-dedans de Lui. Ses mots se tarissent, Il se mure dans le silence, et semble perdu dans Ses pensées alors que Ses yeux sont fixés sur elle.

Les gens attendent. Que regarde-t-Il ? Ils se regardent les uns les autres, puis suivent le regard de Jésus qui scrute l’arrière de la grande salle. Il y a là la femme courbée vers le sol, inconsciente de l’attention qu’elle a suscitée, mais étonnée du calme qui s’est installé.

Soudain Jésus l’appelle à venir vers Lui ! Quoi ? Oui, chère femme, c’est bien toi. Suis le son de Ma Voix, et viens vers moi.

Lentement, à grand peine, elle marche, encore courbée, tremblante de crainte, vers cette voix à la fois douce et puissante. Que va-t-Il faire?

 « Femme, tu es délivrée de ton infirmité ! »

Prenant le visage de la femme dans Ses mains, Il commence doucement à la redresser, et Il peut alors la regarder dans les yeux. Et, pour la première fois en dix huit ans, elle se tient droit !

–  « Je suis guérie ! », murmure-t-elle.

Alors que la réalité de ce moment la pénètre, elle trouve en elle-même une voix qu’elle ne connaissait pas, et commence à crier, d’abord d’une voix hésitante, puis de plus en plus fort:

–  « G-G-Gloire au …. Dieu d’Israël! Hosanna… au F-F-Fils de David! Béni soit le Nom du Seigneur!! Loué soit le Dieu d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob !!!! »

Mais la fête est de courte durée. Le chef de la synagogue (l’homme qui a invité Jésus à prêcher) se lève de son siège, furieux contre Jésus, puis regarde le peuple  :

  «  Il y a six jours pour travailler », persifle-t-Il à la foule, « venez un autre jour pour être guéris. On ne doit faire aucun travail le jour du Sabbat, pas même une œuvre miraculeuse! » 

Un silence pesant s’installe. La femme qui a été guérie commence à se courber à nouveau, mais de honte, comme si on l’avait frappée à l’estomac. Mais Jésus l’attrape, en secouant la tête pour dire  « Non ! » , et d’un sourire l’encourage à se redresser bien droit, ce qu’elle fait. Il l’invite alors à rester là près de Lui.

Puis Il se tourne vers le chef de la synagogue. L’expression du visage de Jésus est indescriptible, mais je vais tenter de la décrire : Il a l’apparence du Bon Berger découvrant un loup sur le point de dévorer une des Ses petites brebis. Son regard est intense, pénétrant, perçant, et plein de détermination, « comme une flamme de feu ».

 « Hypocrite! » dit Jésus à cet homme. « Est-ce que chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache pas de la crèche son boeuf ou son âne, pour le mener boire ? Et cette femme, qui est une fille d’Abraham, et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat ? » (Luc 13:15-16)

 Le responsable ouvre sa bouche pour protester, mais il n’en sort aucun son. Le sang lui monte au visage, et il serre ses poings de frustration, bien qu’il ne puisse faire un mouvement. Il ne peut que se rasseoir, se maudissant en silence d’avoir permis à Jésus de parler à sa congrégation, et se jurant intérieurement de ne plus jamais le faire venir.

 « Tandis qu’il parlait ainsi, tous ses adversaires étaient confus, et la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu’Il faisait. » (Luc 13:17)

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Ce n’est pas qu’un miracle. C’est un signe, et c’est une vérité actuelle pour ce jour, ce temps et cette saison. Nous voyons que le Seigneur Jésus se tient du coté de la liberté, la libération, la délivrance, la guérison, libérant, délivrant, et restaurant ce qui était lié.

La religion, elle, se tient du coté de l’esclavage, la tradition, la conformité, l’uniformité, le contrôle et la manipulation.

Cette femme était en vérité  « une fille d’Abraham », une enfant de l’alliance, et ayant droit à un riche héritage spirituel en Christ! Mais dix huit années de  « religion du jour du Sabbat » l’avaient laissée inchangée. Elle participait aux services, elle donnait, elle écoutait les sermons, mais chaque semaine, elle repartait comme elle était venue – courbée.

Qu’est-ce qui la maintenait liée ? Qu’était exactement cet « esprit d’infirmité » ? Certains diraient spontanément qu’elle avait un démon qu’il fallait chasser, et que c’était l’esprit d’infirmité.

Peut-être…

Mais les choses ne sont pas toujours comme elles semblent l’être. Dans la plupart des cas, Jésus réprimande le démon et délivre ainsi le captif. Dans ce cas présent, Il délivre la captive et ensuite réprimande le démon. Pourquoi?

Ce que je pense c’est que bien que cette femme ait été en vérité liée par Satan pendant dix-huit années, l’esprit qui la maintenait liée ne vivait pas en ELLE, mais il vivait dans le chef religieux qui voulait la maintenir à sa place.

C’était le chef de la synagogue qui avait le démon – pas la femme.

Tous les gens se réjouissaient – mais leur leader spirituel était indigné ! L’esprit derrière lui est clairement révélé par sa tentative de récupérer le contrôle du peuple, refroidissant leur joie toute nouvelle, amenant la femme guérie à se sentir coupable d’avoir été guérie, et allant jusqu’à réprimander le Seigneur Lui-même – et se cachant pendant tout ce temps derrière quelque chose de religieux, « le Sabbat » , en l’utilisant comme excuse.

Seul Satan se réjouit de voir les gens maintenus dans l’esclavage. Seul un esprit mauvais est contrarié quand ils sont libérés. Seul un démon religieux déteste voir quelqu’un se tenir droit et le regarder droit dans les yeux. C’est pourquoi il résiste et craint toute chose qu’il ne peut contrôler, dépensant beaucoup d’énergie pour maintenir sa propre prééminence aux yeux du peuple.

Ce qui est à l’œuvre ici, c’est bien plus qu’une simple guérison physique. C’est une confrontation spirituelle à laquelle nous assistons. C’est pourquoi, quand le démon à l’intérieur du chef religieux proteste que la femme ne devrait pas être libérée, Jésus s’adresse directement à son hôte:

 « Toi, hypocrite! Cette femme ne devait-elle pas être délivrée? »

 Non seulement délivrée de cette chose qui contrôlait son corps, mais aussi de cette chose qui contrôlait son esprit et son âme par de l’hypocrisie religieuse, de la manipulation démoniaque, et le désir de la maintenir dans la soumission.

 « Cette femme ne devait-elle pas être délivrée? »

 Jésus ne peut pas accepter moins que cela. Elle ne doit pas être liée ! Elle ne doit plus être oppressée ! Elle ne doit plus être courbée ! Dix-huit ans d’esclavage sont déjà bien assez longs ! Quitte-la, et laisse-la aller librement ! Et en dix secondes, Jésus fit une chose que dix-huit années de religion n’avaient pas voulu faire et avaient été incapables de faire.

Quand je voyage, je vois beaucoup de personnes dans le Corps de Christ qui sont  « courbées » par la même maladie, retenus captifs par cet  « esprit d’infirmité » qui les empêche de se redresser, parce qu’elles sont liées par la religion et immobilisées par les traditions des hommes, par leur propre  « leadership spirituel ». Mais je vois aussi Jésus lançant un appel à des multitudes courbées, les appelant à venir à Lui (comme Il appela cette femme), afin qu’elles soient délivrées de ces choses qui les ont liées depuis si longtemps.

Combien cela a dû être difficile d’entendre la voix du Seigneur et ensuite de défier l’autorité en allant directement à Jésus, sachant que cela entraînerait immédiatement la condamnation et la critique de la part de cet esprit d’Antichrist. Si elle avait d’abord consulté les responsables, elle serait encore courbée, parce qu’ils lui auraient dit qu’il était contraire à la Loi que Jésus guérisse des gens le jour du Sabbat.

Son premier acte de rébellion a donc été de faire ses premiers pas de bébé en direction de Jésus, en tournant le dos à la religion et au culte de l’homme. Mais en faisant ce premier pas, elle a rejeté les chaînes qui la liaient depuis presque deux décennies. Quand elle a répondu à l’appel du Seigneur, Il l’a délivrée de son esclavage – spirituel autant que physique.

Mais ELLE a dû faire ce premier pas, aussi hésitant, pénible et difficile qu’il ait pu être. Je suis heureux qu’elle ait trouvé la liberté en Christ. Je suis triste que le chef religieux soit rentré chez lui encore lié.

C’est la parole que le Seigneur nous adresse individuellement, et c’est aussi la parole du Seigneur à l’Épouse de Christ. Nous l’entendons nous dire:

 « Cette femme – Mon Epouse – ne devait-elle pas être délivrée? »

 Et nous répondons  :

« OUI ! »

Qu’il en soit ainsi, et que tous Ses adversaires soient confus. Amen.

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