Il y a quelques années, j’ai eu droit à  un enseignement en direct de la part du Seigneur alors que j’assistais à  un culte où il n’était absolument pas question de ce sujet.  

C’était le moment de la louange. Le Seigneur à  commencer à  me dire cette phrase de façon répétitive :

« Mes brebis connaissent ma voix et elles ne suivront pas un étranger ».  

J’ai pensé immédiatement :

« Et alors? ».  

Il a continué à  répéter cette phrase, puis de manière différente :

« Si mes brebis partent c’est parce qu’elles n’ont pas reconnu ma voix ». « Lorsqu’un étranger parle mes brebis ne le suivent pas, elles ne reconnaissent pas ma voix ».

Cette fois, il avait réussi à  capter toute mon attention. J’étais enfin totalement à  l’écoute. J’ai juste crié « wahoo! » en plein culte. Je commençais à  « avoir l’intelligence ouverte ». J’approchais de là  où il voulait m’emmener.

Il a poursuivi : « Je n’ai pas encore appelé, pour l’instant je me tais. Lorsque j’appellerai, mes brebis reconnaitront ma voix et elles me suivront ».  

J’ai eu une vision rapide du berger qui se met en hauteur à  la montagne et qui se met à  faire son cri de rappel. Et je pouvais voir toutes les brebis courir dans tous les sens pour venir se mettre autour de lui.

Il continue à  m’enseigner en me disant : « Les pasteurs se trompent, les brebis ne partent pas de l’église, c’est juste que la voix qu’ils font entendre est celle d’un étranger, elles le savent. Aucune de mes brebis ne peut être dupée par une voix étrangère même si elle imite bien la mienne. Pour l’instant, j’observe en silence. Celles qui semblent courir dans toutes les églises, et que l’on qualifie d’instables, ne le sont pas, elles cherchent ma voix. Si elles ne restent pas, c’est parce que le cri qu’on fait entendre est celui d’un étranger ».

C’est quoi ce cri me suis-je demandée? « Ce sont tous les enseignements non bibliques et les pasteurs qui se disent et se prennent pour moi, le Pasteur ».

Le Seigneur m’emmenait vers une découverte totalement inédite pour moi. Il me dit : « souviens toi du berger ». Car une de mes belles-soeurs était bergère à  l’ancienne dans les Alpes maritimes et elle avait servie de modèle au Seigneur pour me faire comprendre ce qu’était un berger et la manière dont il travaillait. Tout cela afin de m’aider dans la compréhension de nombreux passages où il est question de brebis et de berger.  

J’avais donc appris des années auparavant qu’un berger avait une relation très forte avec ses bêtes. Pour ceux qui connaissent de vrais bergers ou qui le sont eux-mêmes, ce que je dis est sans surprise. Le berger est très proche de ses bêtes, il les connait chacune en particulier.  

Pour une citadine comme moi, c’était incroyable.

Chaque brebis du troupeau a son propre petit caractère et chaque troupeau a sa récalcitrante qui traine toujours la patte quand il faut sortir, sa téméraire qui est toujours prête à  se mettre en danger par curiosité, sa gourmande, qui traine toujours en arrière à  la recherche d’un bout d’herbe à  grignoter quand il faut s’en aller et qui ne voit jamais le danger. Mais la grande majorité du troupeau, obéit au doigt et à  l’oeil au berger.  

Les brebis font une confiance aveugle dans leur  berger. C’est impressionnant à  observer.

Elles savent qu’il les aime et ne leur veut aucun mal. C’est ainsi que la brebis, même lorsqu’elle est emmenée pour être abattue, reste docile et totalement confiante quand c’est le berger qui la conduit. Elle le suit avec un air insouciant et heureux, et c’est le berger qui, au contraire, est abattu!

Chaque fois que ma belle-soeur choisissait un animal pour la vente ou pour un repas, c’était toujours bizarre de voir à  la fois sa joie et sa tristesse.  J’ai découvert ainsi, par cette belle-soeur qui vivait donc de ses bêtes, que chaque fois qu’un berger vendait ou tuait un animal, c’était pour lui un véritable crève-coeur, une vraie souffrance. Je l’ai observée chez elle et chez ses collègues bergers.

J’ai découvert aussi que les brebis téméraires pouvaient avoir un traitement de choc (on parlerait de maltraitance aujourd’hui) pour les empêcher de prendre des risques et de communiquer  aux autres l’envie de les imiter;   comme par exemple se voir briser la jambe par le berger, contraint de le faire pour la sauver. Et lorsque c’était le cas, elles avaient aussi droit à  un traitement de faveur, être portées sur l’épaule par le berger pendant les longues marches à  la recherche d’herbes grasses.  

Et cela pouvait être répété plusieurs fois si nécessaire. Et généralement, après la guérison, elles n’essayent plus de s’enfuir. Elles avaient été si « bichonnées » par le berger pendant leur convalescence, qu’enfin elles avaient, je pense, compris à  quel point elles comptaient pour lui.  Ou c’est juste simplement le souvenir de la douleur ne donnait pas envie de recommencer :).

Lors de la transhumance, les bergers se regroupent à  plusieurs et mettent ensemble toute leur bêtes. Une fois à  destination, chaque berger s’éloigne dans un coin, et on entend chacun crier en même temps. C’est un spectacle à  voir absolument, c’est vraiment très beau et impressionnant. On peut voir les brebis courir dans tous les sens pour retrouver, chacune, le berger à  qui elle appartient. Et étonnamment toutes les brebis vont vers le bon berger ! Elles ne se trompent pas de personne. Les brebis connaissent toutes la voix de celui à  qui elles appartiennent. Bien que le troupeau soit marqué pour être différencié, le moyen le plus simple de regrouper chaque troupeau, c’est le cri !

Le travail de berger est très difficile, et pour une femme, ce n’est absolument pas évident de concilier cela avec une grossesse ou une vie familiale, surtout si on travaille à  l’ancienne et que l’on fait du bio ! Alors bravo aux femmes qui exercent ce métier.  Ma belle-soeur m’a appris que l’agneau était la seule bête que l’on ne pouvait pas trafiquer (piqure pour faire grossir, vaccins, viande en guise de nourriture etc…) parce que chaque fois qu’on introduit quelque chose de pas naturel dans son organisme, il meurt. On ne peut pas duper son métabolisme.  

Soit dit en passant, la viande d’agneau est la meilleure qui soit si l’on veut manger une viande bonne au gout et en qualités nutritives aujourd’hui (je ne suis ni bergère, ni bouchère, je n’ai rien à  gagner en disant cela, je partage ce que j’ai appris.)

Revenons à  nos moutons 😀

Les bergers à  l’ancienne travaillent avec des chiens, les chiens de berger.  

Savez-vous comment cela se passe?  

Pour faire un bon chien de berger, le chien est pris quasiment à  la naissance. Il est introduit dans le troupeau. Je ne sais plus si c’est avant ou après le sevrage du chien. Il est mis au milieu des brebis pour qu’il grandisse avec elles. Il va se passer alors quelque chose : le chien va se prendre pour une brebis. Il va s’identifier au troupeau, il va faire des brebis sa famille.

Le berger va pendant toute cette période de formation emmener le chien partout avec lui et le chien va l’observer faire avec les brebis, apprendre à  faire comme lui. Sauf que le chien ne parle pas, il aboie. Il n’essaiera donc jamais d’imiter la voix de son maitre.

Le chien ayant droit à  la même attention que les brebis de la part de son maitre, va s’attacher à  ce dernier. Il va l’aimer et l’imiter au point d’avoir le même amour que le maitre pour les brebis.

Il va agir en véritable protecteur du troupeau, prêt à  mourir, comme son maître, pour les brebis.  

C’est lui, le chien qui ira chercher les brebis égarés sur des zones dangereuses ou impossibles à  atteindre par le maitre.  

Le chien est la seule véritable aide du berger. Il prévient le maître par ses aboiements de toute présence étrangère (rôdeur, serpent…), il accède au endroits escarpés où peuvent se retrouver les brebis imprudentes pour les ramener au berger qui sans lui ne pourrait pas les atteindre.

Un berger sait que lorsqu’il laisse son troupeau avec ses chiens, il n’a absolument rien à  craindre. Le chien quand le maitre est absent, comme pendant les nuits (moment de grand danger pour un troupeau) ira jusqu’à  mourir pour protéger le troupeau en cas d’attaques, notamment par les loups. Tout étranger qui s’approche d’un troupeau gardé par des chiens est un danger. Les chiens n’acceptent aucune présence étrangère autour du troupeau.  

Il arrive au berger d’être malade ou absent (c’est la hantise des bergers). Et il n’a alors d’autre choix que de faire appel à  un berger itinérant, salarié. C’est à  dire à  quelqu’un qu’il va payer pendant son absence pour prendre soin de son troupeau. C’est ce que l’on appelait autrefois des mercenaires. Et c’est de là  que par analogie, on appelle aujourd’hui mercenaire une personne qui offre ses services pour faire la guerre n’importe où contre de l’argent.

Pendant cet absence du véritable berger, propriétaire du troupeau, si une brebis se retrouve sur un chemin dangereux, le berger, mercenaire ne pourra rien y faire. Il ne se mettra pas en danger pour une brebis à  100 euros. Il fera un calcul logique : Est ce que ça vaut le coup de me mettre en danger et risquer la mort pour 100 euros? Le chien lui, ne se posera jamais cette question. Il voit un membre de sa famille dans la brebis, un animal que son maître aime et il se lance à  sa recherche, jusqu’à  ce qu’il la trouve comme le ferait son maître.  

Le chien se satisfaisait du regard heureux de son maître s’il parvient à  sauver la bête. Il se satisfait de voir la brebis gambader. Il va se mettre à  courir avec la brebis, la pousser à  rentrer, à  la fois joueur et protecteur.  

Après m’avoir donc rappelé tout cela, Le Seigneur me redis cette phrase :

« mes brebis entendent ma voix et elles me connaissent, elles ne suivront pas un inconnu. Je suis le seul Berger. Je suis le Bon Berger, il n’y en a pas d’autres ».  

Je lui ai alors répondu:  est ce que tu veux dire que tu es le seul unique et vrai Pasteur ? Il m’a dit :  oui !  Mes yeux ce sont ouverts : j’ai crié:

– Donc tous les pasteurs et serviteurs de Dieu sont les chiens du berger!

Il m’a dit :

Oui !

Le chien de berger ne travaille pas pour de l’argent, il est le seul à  comprendre et faire le travail de son maitre et aussi bien que ce dernier. Il est le seul à  mettre sa vie en danger comme le berger pour une brebis. Aucun mercenaire ne fera jamais cela, question de logique.  

J’étais folle de joie d’avoir saisir cette révélation : le Bon berger, s’est entouré de chiens fidèles pour s’occuper de son troupeau.

Lorsque je l’ai partagé avec quelques personnes, on m’a rétorqué  :

« tu te rends compte de ce que tu dis? Les pasteurs ne vont pas supporter d’être comparés aux chiens du berger. »  

Dans un troupeau, il ne peut y avoir deux bergers, mais il peut y avoir plusieurs chiens, et des mercenaires pour aider. Soit on accepte la place du chien, soit on prend celle du mercenaire. Mais le chien est le seul à  rester fidèle au maitre.

Le mercenaire lui n’a pas de maitre. Il va au plus offrant.

Autre chose de très intéressante, les brebis savent que le chien n’est pas le maitre. Elles l’acceptent et lui obéissent parce qu’il les y force, les effraie si nécessaire, sans jamais leur faire de mal. Elles se sont habituées à  sa présence. Mais elles font la différence entre lui et le maitre.  

Brebis et chiens connaissent la voix du berger.  

Les brebis sont très indépendantes. Elles ne font que ce qu’elles veulent et suivent le chemin de la bonne herbe. Cela donne beaucoup de travail au chien qui doit observer, garder un oeil sur chacune d’elle, éviter qu’elles ne se dispersent trop, tout en les gardant hors de danger.

Je tire mon chapeau aux pasteurs (chiens de berger) pour ce travail épuisant, qui demande de l’abnégation et surtout beaucoup d’amour.

Beaucoup de chiots se font tuer par les brebis pendant la période de dressage parce que, pour la brebis, le chiot n’est pas un agneau. Elle y prête peu attention. Il arrive que le chiot soit piétiné, c’est le danger principal pour lui pendant le dressage. En plus le chiot est beaucoup plus petit que les agneaux quand il arrive dans le troupeau. il fait lui aussi l’objet d’une grande attention de la part du berger.  

Oui, nous chrétiens, brebis du Bon Berger, nous devons regarder les choses de la perspective des chiens de berger  –  les pasteurs -, et comprendre que nous pouvons aussi devenir un danger pour eux.

Dans un troupeau, la seule protection contre les loups, c’est le chien! De plus en plus de bergers s’aident  de chiens, depuis que le loup a été réintroduit dans les zones d’élevage!

A méditer avec l’aide du Saint-Esprit, notre Enseignant.

Les choses ont dû beaucoup changer dans le travail des éleveurs aujourd’hui. Mais pour ma belle soeur qui travaillait encore comme autrefois, il y a un peu plus de 20 ans, les choses se passaient comme j’ai essayé de le décrire. C’était à  dire de la même manière qu’au temps du Seigneur.  

Cette révélation m’a réconciliée avec le fait de servir Dieu et surtout m’a donné de regarder ceux qui le servent différemment, disons:  de la bonne manière 🙂

Que Dieu donne à  ceux qui sont à  Son service et  qui, comme moi, ont besoin de comprendre ce que signifie vraiment être à  Son service, de recevoir aussi un éclairage en lisant ce partage,  au nom de Jésus.