Note MAV: cet article peut paraître dur. Il est juste l’expression de la vérité, et nous devons confronter la vérité, au lieu de nous laisser emmener dans le mensonge par des journalistes qui eux, hélas, pour beaucoup, n’ont plus l’étique de la vérité.

 

 

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Il y a quelques jours, le 10 mai, comme chaque année depuis 2006, nul ne peut l’ignorer tant il en a été question à  la télévision et dans la presse écrite, avait lieu la  »  journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage  et de leur abolition  « .

La traite et l’esclavage en question étaient, bien sûr, ceux pratiqués par les Occidentaux. L’abolition était, aussi, celle décidée par les Occidentaux. C’était censé être un moment de repentance et d’autoflagellation, et les rares contrevenants ont été cloués au pilori.

Ce qu’il a été tabou de dire est que la traite et l’esclavage pratiqués par les Occidentaux ont existé pendant une période assez brève, alors que la traite et l’esclavage pratiqués en Afrique et dans le monde musulman ont existé avant la traite et l’esclavage pratiqués par les Occidentaux, et ont été pratiqués longtemps après l’abolition de ces pratiques par les Occidentaux….

Ce qu’il a été tabou de dire est que dans certaines contrées d’Afrique et dans certains pays du monde musulman extérieurs à  l’Afrique, cette abolition n’a jamais eu lieu.

Ce qu’il a été tabou de dire aussi est que l’esclavage n’est pas considéré comme illégitime en terres d’islam, tout particulièrement en terres d’islam d’Afrique subsaharienne.

Respectueux de ces tabous, ceux qui ont appelé les Occidentaux à  la repentance et à  l’autoflagellation se sont dits horrifiés par l’enlèvement de plus de deux cent lycéennes par le groupe Boko Haram dans le Nord du Nigeria. Mais ils n’ont pas dit, ou très peu, que la menace par Boko Haram de vendre ces lycéennes comme esclaves et les traiter comme esclaves sexuelles correspondait à  une pratique utilisée depuis longtemps par Boko Haram et d’autres groupes du même type dans cette région du monde. Ils ont feint de découvrir que Boko Haram était un groupe ignoble et barbare. Ils ont cherché à  définir Boko Haram comme autre chose qu’un groupe islamique, alors même que c’est un groupe islamique, et non une  »  secte  « .

Ils n’ont pas diffusé les extraits du discours du chef de Boko Haram où celui-ci cite littéralement le Coran et les hadith.

Ils n’ont pas dit, ou à  peine, que Boko Haram recrutait dans le Nord du Nigeria, et jusqu’au Cameroun voisin, dans les mosquées, avec l’aide des imams.

Ils n’ont pas dit, surtout, que les actions de Boko Haram ne peuvent être dissociées des actions de milices islamiques contre des Chrétiens qui se sont exacerbées dans toute la zone sahélienne et au Sud de celle-ci, et font partie d’un mouvement d’ensemble qui a impliqué les interventions militaires françaises au Mali et en Centrafrique, et qui est un mouvement de djihad.

 

Ils n’ont pas dit que les armes de nombre de ces milices viennent des arsenaux libyens pillés après la chute du régime Kadhafi qui, comme on sait, a été orchestrée par de géniaux stratèges français, en coordination avec l’administration Obama, qui conduisait les opérations  »  depuis l’arrière  « , comme l’a dit à  l’époque un homme qui travaillait à  la Maison Blanche.

Ils n’ont pas dit, ou très peu, que les lycéennes enlevées étaient chrétiennes et ont été enlevées parce que chrétiennes  : tout juste ont-ils noté que le chef de Boko Haram avait dit qu’elles avaient été converties.

Ils n’ont pas dit que ces lycéennes ont, sans doute, été déjà  utilisées comme esclaves sexuelles (des jeunes filles enlevées par le passé et qui ont réussi à  échapper à  leurs ravisseurs ont expliqué les choses, et ce qu’elles ont elles-mêmes subi, en donnant des détails sordides).

La vague de tweets lancée par Michelle Obama sur le thème  »  rendez-nous nos filles   » est, en ces conditions, pitoyable et grotesque. Les lycéennes enlevées ont déjà  subi l’irrémédiable, et leurs ravisseurs ne les rendront à  personne.

Leurs ravisseurs voient dans les supplications d’Occidentaux politiquement correct des signes de faiblesse qui ne peuvent que les encourager à  persévérer, et constituent pour eux un moyen de faire monter d’éventuelles enchères.

Les manifestations de comédiennes reprenant le thème des tweets ont été ridicules. Si les images en sont parvenues aux gens de Boko Haram, ils ont dû ricaner, hélas. Et se sont dits sans doute qu’ils devaient persévérer encore et qu’ils pourraient bien tirer des lycéennes enlevées, violées et sans doute mutilées (les jeunes filles enlevées et violées par le passé ont, dans plusieurs cas, subi des excisions) bien davantage que les quelques dollars pour lesquels ils se proposaient de les vendre.

Une intervention militaire occidentale ponctuelle serait vraisemblablement un coup d’épée dans l’eau.

Une effective et concrète mobilisation contre l’esclavage aujourd’hui serait une entreprise de très longue haleine, infiniment plus utile que la repentance occidentale.

Une lutte concrète contre l’islam radical serait elle aussi une entreprise de très longue haleine et devrait être définie comme une lutte d’ensemble, menée non seulement au Mali, en Centrafrique, au Nigeria, mais aussi dans le monde arabe, et jusque dans les banlieues des grandes villes d’Europe.

Faute d’être définie comme une lutte concrète, et comme une lutte d’ensemble, faute d’être définie comme une lutte contre l’islam radical, la lutte ne sera pas une lutte. Et les gesticulations de quelques dirigeants politiques occidentaux n’y changeront rien, et seront juste des signes d’impuissance.

La réunion organisée à  Paris samedi 17 mai fait partie des gesticulations et des signes d’impuissance.

 »  Plan global de lutte contre Boko Haram  « , a dit François Hollande.

Ce serait risible, si ce n’était infiniment triste.

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