Transmis par Thierry Wasserfallen

« L’Eternel, le Dieu de leurs ancêtres, leur envoya très tôt et sans se lasser des messagers, car il voulait épargner son peuple et sa propre demeure, mais ils se moquèrent des messagers de Dieu, méprisèrent ses paroles et rirent de ses prophètes, jusqu’à  ce que la colère de l’Eternel contre son peuple devienne sans remède. » (2 Chroniques  36:15-16  S21)

« Ainsi, faites attention qu’il ne vous arrive pas ce qui est dit dans les prophètes: Regardez, vous qui êtes pleins de mépris, soyez étonnés et disparaissez, car je vais faire à  votre époque une œuvre que vous ne croiriez pas si on vous la racontait.  »  Actes des apôtres  13:40-41  S21

Nous sommes à  un tournant de l’Histoire de l’Église où les modes évangéliques vont perdre de leur importance, et où un retour plus équilibré vers la Parole de Dieu et la sagesse vont s’effectuer. Cela va se faire sous le contrôle de Dieu, sous Sa direction. Dieu est Amour et compassion et voudra purifier et bonifier Son Église, qui est Son Corps.

Il est plus que temps de poser tout à  nouveau les bases Bibliques de la repentance, du renoncement, de la Croix, qui ont été mises un peu de côté au profit d’un Évangile du plaisir, des émotions et donc du ressenti, de l’exaucement immédiat, de la prospérité, un Évangile qui bannit la souffrance, qui considère que souffrir est anormal, et que c’est un signe de non-bénédiction ou de manque de foi.  

Selon cette nouvelle théologie il faudrait donc, dès lors, à  tout prix guérir pour éviter de souffrir, la souffrance et le renoncement devenant inconsciemment comme des indices de péchés ou en tout cas des signes d’un esprit rétrograde et incrédule.

Dieu Lui-même va mettre un terme à  tout cela… car Jésus Son Fils était surnommé « le Serviteur souffrant » « Homme de douleur et habitué à  la souffrance » (Esaïe 53). Tous les ministères les plus fructueux comme Watchman Nee, le Sadhou Sundar Singh, Richard Wurbrand et son épouse Sabine, le Frère Yun, ainsi que les premiers chrétiens (et les apôtres) ont énormément souffert, certains jusqu’au martyre.

Plaise à  Dieu de parler par Ses prophètes, qui vont désormais avoir une tâche importante à  accomplir, pour exhorter, reprendre, dénoncer des comportements pastoraux déviants, excessifs et déséquilibrés. Ces prophètes seront persécutés, dans la mesure où certains ministres du Culte ne voudront pas se remettre en question et changer, et donc feront un transfert sur ces ministères de prophètes. Ils les accuseront de vouloir diviser et détruire, et refuseront de les rencontrer car ils se sentiront jugés. Ce sera le phénomène de l’arroseur arrosé qui se produira. Des responsables spirituels n’écouteront plus Dieu leur parler, ils écouteront leurs traditions (y compris celles qui sont des nouveautés), habitudes, et resteront figés. Ils se disqualifieront eux-mêmes et persécuteront ceux et celles qui ont un vrai discernement.

Puisse Dieu nous aider à  rétablir les vrais autels. Celui du silence, de la contemplation, de l’intériorité, de la profondeur, de la souffrance qui patiente. Celui du renoncement et de la Croix. Celui de la sanctification et des fruits de l’Esprit. Billy Graham, dans son dernier message le jour de ses 99 ans, a insisté sur ces choses. Attention à  un Évangile édulcoré, dépouillé de l’essentiel, un Évangile de la facilité, où tout devient magique, miraculeux à  l’extrême, un Évangile de prestidigitation qui utilise comme instruments « des prédicateurs prestidigitateurs faiseurs de miracles » exclusivement.

Dieu guérit, mais parfois Il ne guérit pas, Il est souverain et libre de faire ce qu’Il veut. Il faut avoir le courage de le prêcher, sinon nous provoquerons des reculades voire des suicides. C’est dans la faiblesse, les coups, la prison, le rejet que l’apôtre Paul était fort. Prêcher la guérison comme unique vision de l’Évangile du Salut est réducteur et extrémiste. Et l’extrémisme est dangereux, il est la marque de fabrique des sectes.

Pasteur Ph. Auzenet – février 2018